Le 26e régiment d'infanterie dans les combats autour de Metz

Aout 1870

 

Bataille de Rezonville

Historique du régiment - Rapport du Colonel Hanrion

Le 26e appuie en deuxième ligne la gauche du 6e corps d'armée, placé au commencement de l'action sur les berges d'un ravin, completement défilé des hauteurs occupées par le gros des forces ennemies. Plus tard, prenant part au mouvement en avant de tous les corps d'armée, il est porté en première ligne, appuyant toujours le 6e corps.

Vers 4 heures, un régiment de grenadiers de la Garde se trouvant trop engagé, le 26e quitte sa position pour aller le soutenir, se porte sans sourcillier, sous une grêle de projectiles, jusqu'aux positions qui lui étaient indiquées, les bataillons déployés à 50 pas d'intervalle marchant en bataille en avant, franchissent un ravin, et gravissent une pente sur laquelle un bataillon de grenadiers faisait une héroique resistance. Nos tirailleurs viennent se placer à la gauche de ce bataillon ; mais bientôt la situation n'est plus tenable, le feu devient de plus en plus meurtrier et les munitions commencent à s'épuiser ; il faut battre en retraite; les deux premiers bataillons se retirent sous le feu, ajoutant des pertes nouvelles à celles déjà subies.

Le 3e bataillon, séparé des deux autres par un mouvement sur la droite, n'avait pas été contraint de participer à cette retraite ; son action devint isolée et fut utilisée jusqu'à la fin de la journée par le général de division, soit pour protéger la retraite des grenadiers de la Garde, soit pour défendre plus tard les positions successivement occupées par ce dernier

Le soit, le 3e bataillon campe à Rezonville, les deux autres reprennent le campement qu'ils avaient quitté le lendemain. Les pertes subies pendant la journées sont : Clet, chef de bataillon, Kieffer, lieutenant, tués à l'ennemi ; Richard, lieutenant, mort le 17 des suites de ses blessures.
MM de la Monneraye, Lieutenant Colonel, blessé ; Verrier, chef de bataillon, blessé ; Legrand, capitaine adjudant major, blessé ; Ferry, Parade, Pons, Beaumont, Chave, capitaines, blessés ; Devevey, de Varènes, Picot, Toye, Bennet, lieutenants, blessés ; Foulon, Fournay, Saint James, sous lieutenants, blessés. Hommes de troupe : 32 tués, 204 blessés, 107 disparus.

      

Louis Joseph de la Monneraye

Ancien commandant au 3e régiment des grenadiers de la Garde. Lieutenant Colonel du 26e régiment d'infanterie depuis le 25/12/1867, il est blessé à Rezonville.

Il se distingue lors des opérations contre la Commune et finit sa carrière comme colonel du 51e régiment d'infanterie.

Photo Beaudelaire (Strasbourg)

Alphonse Paul Kieffer,

Nommé Sous Lieutenant le 11/4/1862, il sert à la 4e compagnie du 4e bataillon.

Il est tué le 16/8/1870 à la bataille de Rezonville.

Photo Beaudelaire (Strasbourg)

      

      

Nicolas Louis Richard

Sous officier sorti du rang, il a été nommé Sous Lieutenant peu après la campagne d'Italie à laquelle il a partcipé.

En 1870, il est Lieutenant depuis le 10/8/1868, servant à la 1er compagnie du 3e bataillon.

Il est blessé à Rezonville le 16/8/1870.

Photo Beaudelaire (Strasbourg)


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Bataille de Saint Privat

Rapport du lieutenant-colonel de la Monneraye

Le 26e de ligne occupait une position en avant du village de Saint Privât, où il était placé en première ligne. Il se reliait par sa gauche à la droite du 4e corps, qui avait été engagé contre l'ennemi vers 10 heures du matin. A midi environ, l'ennemi laissa percer son intention de tourner notre droite et l'artillerie de la division fit ses efforts pour l'arrêter. Il ne répondit d'abord que faiblement à notre feu, mais, peu de temps après, il accentua son mouvement, en démasquant une artillerie nombreuse qui obligea la nôtre à se replier. Le 26e est resté près de deux heures sous ce feu d'obus et de mitraille, pendant lequel il ya eu 1 officier tué, 2 autres blessés et un assez grand nombre d'hommes tués ou blessés.

L'artillerie ennemie ayant obligé la nôtre à ralentir son feu, des colonnes profondes d'infanterie continuèrent leur mouvement tournant jusqu'au moment où il (l'ennemi) menaça de nous envelopper. Nos tirailleurs de l'aile droite engagèrent, en ce moment, une lutte contre lui, dans laquelle il y eut des alternatives d'avantages et de retraite de notre côté. Le nombre considérable des tirailleurs ennemis l'emporta cependant et il parvint à s'emparer du village de Saint-Privat, dans lequel il mit le feu. En ce moment, les trois bataillons du 26e se trouvèrent aux prises avec lui et le rejetèrent des crêtes sur lesquelles il était parvenu à monter. L'ennemi revint à l'assaut en augmentant ses forces et il paraissait avoir de nouveaux avantages, lorsque les troupes de la seconde ligne arrivèrent au secours du 26e.

A la fin de la journée, le village de Saint-Privat était de nouveau repris par nos troupes

Les pertes subies durant la journée sont les suivantes : MM Benilelli, capitaine adjudant major, tué à l'ennemi ; Gilbert, lieutenant, disparu. MM Hanrion, colonel, blessé; Verrier, chef de bataillon, blessé; Avril, Riger, capitaines, blessés ; Andreu lieutenant , blessé (mort de ses blessures); Picot, Grisard, lieutenants, blessés, Hommes de troupe : 9 tués, 134 blessés, 87 disparus.

Bertrand Alexandre Hanrion

Elève de Saint Cyr en 1842, il en est sorti premier et est nommé sous lieutenant en 1844 au prestigieux 19em léger où fait en Algérie les campagnes de 1844 à 1848.

Promu Chef de bataillon en 1858 après avoir servi en Crimée, c'est à l'époque le plus jeune de l'armée. Il s'est distingué en Italie où il a été blessé à Solférino (24 juin) puis a commandé un bataillon au 2em régiment des voltigeurs de la Garde Impériale.

Nommé Colonel le 15/7/1870, il a rejoint le 26e régiment d'infanterie peu de temps avant son entrée en campagne.
A la bataille de St Privat (18/8) il est blessé d'un coup de feu qui lui brise la main droite. En captivité en Allemagne après la capitulation de Metz, il revient en France et se distingue de nouveau contre la Commune.

Il termine sa carrière comme Général de division commandant de corps d'armée. Il est mort le 22/9/1892, Grand Officier de la Légion d'Honneur


      

      

Jean Baptiste Riger,

Né le 16/1/1825 à Beaune, Riger est Capitaine depuis aout 1869 et chevalier de la Légion d'honneur depuis 1867. Il est blessé à Saint Privat.

Il prend sa retraite en 1873 et il est mort en décembre 1897

Photo Beaudelaire (Strasbourg)

Jules Etienne Picot,

Né le 11/2/1840 à Valence, fils d'un ingénieur des Ponts, Jules Picot a fait l'ecole de Saint Cyr en 1857 et en est sorti Sous Lieutenant le 1/10/1859. Il est nommé au 26e régiment d'infanterie.

Il fait campagne en Italie et la guerre de 1870 le trouve Lieutenant depuis aout 1868.

Durant les batailles autour de Metz, il est blessé une première fois à Rezonville d'un coup de feu au côté gauche, puis deux jours plus tard à Saint Privat d'un coup de feu à l'épaule gauche. Ces deux blessures ne l'empêchent pas de continuer à combattre et le 7/10/1870 à Ladompchamps, il est une nouvelle fois blessé, cette fois d'un coup de feu "ayant determiné la perte de l'oeil droit". Sa participation héroique au combats lui vaut une promotion comme Capitaine en février 1871 et de recevoir successivement les grades de chevalier (septembre 1870) puis d'officier de la Légion d'Honneure (janvier 1871).

Retraité en 1888 comme Chef de bataillon, il est mort en 1905

Photo Pierson (Paris)

          

 

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