Abel DOUAY, né le 2/3/1809 à Draguignan

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Biographie fournie par Xavier Antoine, merci à lui

 

Si la postérité retient le nom d’Abel, en revanche sa famille lui donnera toujours son premier prénom, celui de Charles, en usage chez les d’AUTANE.

Sa première jeunesse se passe en Italie, réveillé chaque matin à 6 heures au roulement des tambours qui rythmera toute son enfance.

Il entre au collège royal de Versailles (aujourd’hui lycée Hoche) et y fait toutes ses classes de la 7ème jusqu’aux mathématiques spéciales. Il y remporte quelques succès, mais ne semble pas s’être placé hors pair, bien que lauréat en histoire à plusieurs reprises.

Il concourt à la fois pour Saint-Cyr et Polytechnique où il ambitionne d’entrer. Ayant d’abord été reçu à la première, il y entre suivant les conseils paternels à 18 ans.

 

Il est admis le 27 Novembre 1827 comme simple soldat, sera nommé caporal le 1er Octobre 1828 puis sergent le 1er Mars 1829. Mais premier heurt dans sa carrière. Abel est remis élève le 28 Avril sans aucun doute à cause de son charactère car « il n’envoie pas dire ce qu’il a à dire » comme son père. Il sait ce qu’il veut et il a l’impétuosité de la jeunesse. Cette sanction sera un avertissement dont il tirera les leçons. Elle n’aura pas de suite, car il sort sous-lieutenant (72ème ) le 1er Août 1829 et est nommé au 54ème régiment d’Infanterie de Ligne qui tient garnison à Toulon.

 

Il devient lieutenant au 1er régiment de Marine le 1er Février 1832 et est envoyé aux Antilles mais son unité est dirigée vers la Belgique suite au refus du roi Guillaume de Hollande d’accéder aux arrangements proposés par la conférence de Londres et d’abandonner les places qu’il occupe.

Le 12 Novembre 1832, 70 000 Français entrent en Belgique sous les ordres du maréchal Gérard. Le 23 Décembre, Anvers capitule. Le même jour, 600 Français (le régiment d’Abel) culbutent 2. 000 Hollandais sur la digue de Doel. La Belgique vient de naître. Abel, pour sa participation, est nommé Chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique. 

A peine revenu en France, il commence une carrière coloniale en Martinique, d’Avril 1832 à Décembre 1837 puis en Guadeloupe.

 

Il est nommé capitaine le 30 Août 1835. Rentré en France, il est affecté au 45ème de Ligne le 18 Juin 1838, au 7ème bataillon des Chasseurs à pied en 1840.

Le 3 Novembre 1842 à Strasbourg, il épouse Aimée Louise Héancre qui est la petite fille de Charles Schulmeister (le célèbre espion de Napoléon).

 

Abel Douay est nommé commandant le 11 Juillet 1844 et rejoint le  9ème de Ligne.

Le 10 Novembre 1847, il obtient le commandement du 8ème bataillon de Chasseurs à pied en Algérie et un an plus tard, sera nommé lieutenant-colonel au 43ème régiment d’Infanterie de Ligne placé sous les ordres du général Herbillon.

Il participe à la pacification de l’Algérie de Septembre 1847 à Janvier 1851 puis de Mai 1854 à Décembre 1855.

Le 30 Mai 1849, il participe avec un corps expéditionnaire Français, sous les ordres du général Regnault de Saint-Jean d’Angély, fort de 22. 000 hommes, à l’encerclement de Rome. Le 30 Juin 1849, la ville de Rome est prise et vaudra à Abel la Grand-Croix de l’Ordre Pontifical  de Saint-Grégoire le Grand, la plus haute distinction Vaticane.

 

En 1852, Abel est nommé colonel du 65ème régiment d’Infanterie de Ligne en Algérie.

 

De retour d’Algérie en Octobre 1855, il est nommé général de brigade en Décembre 1855 et affecté à l’armée de Lyon. Il a pour amis les généraux Pélissier, Canrobert et Castellane mais s’attire l’inimitié de Saint-Arnaud car ils ont le même caractère.

Le 8 Août 1858, il est enfin promu Officier de la Légion d’Honneur grâce à l’appui du maréchal de Castellane.

Durant la campagne d’Italie, du 25 Avril  au 24 Juin 1859, il commande la 1ère Brigade de la 1ère Division  (général Ladmirault)  rattachée au 4ème corps placé sous les ordres du général Niel.

Blessé le 24 Juin, Abel Douay reçoit la Cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur, trois semaines plus tard ; et pour rattraper le temps perdu, peut-être, il est fait « Grand-Officier » le 24 Décembre 1859, à peine six mois après sa participation à la bataille de Solférino. Il reçoit également la médaille d’Italie.

Affecté quelques mois à Paris, il est nommé à la tête de la subdivision du Rhône et de la place de Lyon, le 17 Mars 1860. 

Son protecteur, le maréchal de Castellane, ne l’oublie pas.

C’est donc tout naturellement que le 10 Juillet 1861, le maréchal de Castellane écrit au ministre de la Guerre :

« Nous approchons de l’époque où ont ordinairement lieu les promotions. Permettez-moi de mettre sous les yeux de votre Excellence le nom de M.  le général de brigade Douay, du 4ème corps, me paraissant en position d’obtenir le grade de général de division...

52 ans, 34 ans de service, 16 campagnes, grièvement blessé à Solférino où il s’est distingué. Instruit de son métier, commande bien et avec aplomb sur le terrain, les évolutions de ligne, intelligent, ferme, capable, zélé, dévoué, militaire exact, ... est estimé des autorités civiles et des habitants (de Lyon), a bien réussi dans le difficile commandement de Lyon, fera un très bon général de division. »

 

Il faudra attendre 1864 pour que l’appréciation porte la mention « fera un excellent général de division ».

Alors seulement, la nomination arrivera le 12 Août 1866. Abel sera resté onze ans général de brigade.

C’est qu’entre temps, il n’avait pas démérité mais une autre campagne, celle du Mexique, s’était déroulée. Les avancements avaient eu lieu parmi ceux qui y participaient. Son frère Félix, plus jeune, en était et l’avait rattrapé en grade puis dépassé.

Il est nommé inspecteur général en 1867.

Le 26 Septembre 1868, le général de division Barthélémy Lebrun, aide de camp de l’Empereur, commandant en chef  le 2ème camp de Châlons propose Abel Douay au commandement de la 2ème division d’Infanterie du 2ème camp de Châlons et de la 7ème division militaire. Postes qu’il obtiendra.

Le 17 Juillet 1870, Abel Douay est nommé commandant de la 2ème division d’Infanterie du 1er corps de l’armée du Rhin (maréchal Mac-Mahon). Le 3 Août, il est à Wissembourg. Le soir, il prend le thé chez le sous-préfet Mr Hepp et cherche désespérément des cartes de Wissembourg. Le 4 Août, il doit rentrer en Allemagne, sa division constituant l’avant-garde de l’armée Française. Il possède les cartes d’Allemagne nécessaires, mais aucun renseignement sur la région où il se trouve. Il n’apprécie pas ... et le fait savoir.

Le général sera blessé mortellement par l’explosion d’une mitrailleuse Française alors qu’il se dirigeait vers ses troupes pour les soutenir par sa parole face à l’invasion armée de l’ennemi. Il sera transporté mourant à la ferme de Schafbusch et ne survivra que quelques instants à sa blessure. L’ennemi lui rendra hommage dont le Prince Impérial de Prusse Frédéric-Guillaume ainsi que les généraux Bavarois Von Hartmann et Von Boethmer.

Il laisse une femme avec à sa charge 3 fils qui sont René (21ans), Louis (12ans) et Gustave (10ans).

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