Alfred Ferdinand BRUNETIERE, né le 9/11/1824 à Verdilly (Aisne)
Photo Burgau
(Rochefort)
Photo Cayrol
(Oran)
Brunetière fait toute sa carrière en
Afrique.
Engagé volontaire en janvier 1844 au
corps des zouaves, il y est nommé caporal en octobre.
En novembre 1844, il passe brigadier à
l’escadron des Spahis d’Alger, devenu 1e régiment de Spahis en octobre 1845. En
février 1847, il est nommé fourrier, puis il passe au 8e Hussards en mai 1848 et
est nommé Marechal de Logis. Il est de retour brièvement en France de 1848 à
1852, mais la vie en métropole ne lui convient pas. Remis simple hussard, il est
finalement libéré de son engagement en janvier 1851.
Il s’engage de nouveau le 3/5/1852 comme simple soldat au bataillon des tirailleurs indigènes d’Alger et il est mis à la disposition du Colonel Margadel, chef de la mission militaire en Tunisie jusqu’en octobre 1855.
Il y devient successivement caporal et
sergent, puis retourne aux Spahis (1er régiment) ou il est nommé sous lieutenant le 11/7/1855. Il part brièvement en
Italie (mai à juin 1859, Chev LH) comme officier d’ordonnance du général
Picard.
Ses notations au régiment de Spahis sont
fort contrastées :
-
1858 (Gl de Grouchy)
« Souvent détaché auprès des généraux, cherche par ce moyen à se soustraire
de la discipline du corps ou il aura besoin d’être ramené pour son instruction
personnelles, la surveillance à exercer sur sa conduite et ses
dettes »
-
1860 Gl Durieu
« Retardé dans sa carrière, vigoureux et bon
officier »
-
1861 Gl Legrand
« A des dehors brillants et ce qu’il faut pour bien faire, ne fait
cependant qu’un triste officier – parle Arabe – A de nombreuses
dettes »
- 1862 Gl Yusuf « Officier intelligent et spirituel et assez léger. Cherche à rattraper le temps perdu et sert fort bien aujourd’hui »
En novembre 1862, il est nommé lieutenant à l’escadron des Spahis sénégalais. Il va rester au Sénégal jusqu’en septembre 1870 et va y recevoir d’excellentes notes. En 1863, il est cité pour sabelle conduite lors de la bataille de Loro.
Capitaine le
12/3/1864
-
1864 Gl Faidherbe
« Excellent officier qui me rend de bons services comme officier
d’ordonnance. Ne demande que des occasions de se distinguer pour être poussé
dans sa carrière »
-
1865 Gl Pinet Laprade
« Officier de cavalerie distingué, homme du monde, zélé
serviteur ».
- 1866 Gl de Vassoigne « Bel et brillant officier, bien élevé et distingué dans sa tenue et ses manières, connaît parfaitement toutes les parties du service, instruction militaire complète, sert avec grande exactitude. Occupe les fonctions d’aide de camp, chef d’EM du Gouverneur. A pris part à toutes les expéditions de guerre ».
Le 30/11/1865, il combat à Paonos et reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur le 5/2/66. En Août 1868, il est mis à la disposition du département de la Marine, puis reprend du service au 1e Spahis sénégalais en septembre 1869.
Chef d’escadron le 2/8/70 au 2e Spahis.
Lieutenant Colonel. le 31/12/1874 au 26e Dragons, il prend la tête du 2e régiment de Spahis un mois plus tard. (Il est décoré de la 2e classe du Nicham Iftikar de Tunisie en 1876)
Il en devient Colonel le 7/6/1879 du 1e régiment de Chasseurs d’Afrique avec lequel il effectue la campagne dans le sud oranais. (colonnes de Tiaret et de Blidah).
The Times
15/7/1881
Il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur le 9/7/83.
Le chef d'escadron Cuny qui servit sous ses ordres a laissé dans ses mémoires un portrait imagé du colonel Brunetière : "Véritable type de mousquetaire, portant beau, ignorant des scupules vulgaires, toujours sans le sou et usant alors sans limites du crédit que lui assurait en Algérie son prestige de chef de corps. Il séduisait par sa gaité, son humour, son esprit naturel et une élégance de tenue très personelle. Avec ses restes de joli garçon, ses prévenances, ses attentions et sa réputation de mauvais sujet, il savait à 54 ans mettre les femmes dans son jeu. Personne mieux que lui ne s'entendait à tenir un créancier en respect et à le déconcerter par son aplomb. Au café, il offrait des consommations à tout venant. Au moment de sortir, il appelait le cafetier et lui disait simplement en lui désignant les verres vides : Tout ceci est pour moi. - Pardon, pour moi, murmurait l'autre dans sa barbe en baissant la tête d'un air navré"
En 1883 ses dernières notes témoignent du retour de ses vieux démons « a conservé le feu sacré et l’entrain de sa jeunesse, commande son régiment avec tact et autorité. A été l’objet de quelques réclamations de dettes, mais a déclaré que tout son arriéré était liquidé. A antérieurement demandé sa retraite, devrait lui être donnée d’office dans l’intérêt de l’Armée (Gl Saussier) »
Il est mort le
15/12/1892.