Joseph Charles Anthelme CASSAIGNOLLES, né le 15/5/1806 à Vic Fezanzac
Photo Le Gray (Paris) |
Engagé à l’école de cavalerie de Saumur en 1825, il y fait ses premières armes de sous-officier. Passé au 10e régiment de chasseurs, il est nommé adjudant en 1831.
Le 31/12/1831, il est fait Sous-lieutenant, porte étendard du 2e régiment de chasseur d’Afrique qu’il rejoint en Algérie. Lors de l’affaire de la Sikkah (6/7/1836), il a un cheval tué sous lui et est promu Lieutenant et cité à l’ordre de la division. Lors de la création des Spahis d’Oran (1836), il rejoint ce nouveau corps.
Le 16/3/1838, il est fait Capitaine et chevalier de la Légion d’Honneur le 20/4/1839.
Il est cité pour sa brillante conduite lors de l’affaire de Tem Salmet où une
colonne de 850 hommes conduits par Yusuf résiste pendant 45 minutes à 8000
Arabes. En 1840, il prend le commandement d’un escadron, puis est de nouveau
cité en novembre 1842 suite aux combats livrés sur les bords de la Mina. Le
16/5/1843, il est présent à la prise de la Smalah d’Abd El Kader.
Il est
encore cité le 18/6/1843, puis le 11/11/1843 dans l’affaire de l’Oued Mellah où
il prend une part décisive au combat qui coûte la vie à un des principaux
lieutenant d’Abd El Kader et est désigné pour aller porter au Roi les drapeaux
enlevés aux ennemis : « M le capitaine Cassaignolles des spahis, sans le
connaître et conduit par un heureux instinct, s’était acharné à le poursuivre au
travers d’affreuses difficultés. Deux brigadiers du 2e chasseurs et un maréchal
des logis de spahis, accourus à la voix de M Cassaignolles, vinrent le seconder
dans son entreprise. Ban Alla, entouré par ses quatre ennemis, semblait ne
devoir plus songer à se défendre et déjà le brigadier Labossay se préparait à
recevoir de sa main le fusil que ce chef lui présentait la crosse en avant,
lorsque par un mouvement rapide comme l’éclair, il en dirigea le canon contre la
poitrine du brigadier qu’il étendit raide mort. Le capitaine Cassaignolles, le
sabre au poing, allait venger la mort de Labossay, quand un coup de pistolet
renverse le cheval de cet officier ; un second coup de pistolet de Ban Allal
blessa légèrement le maréchal des logis des spahis Sicot, qui venait de lui
asséner un coup de sabre sur la tête. Ben Allal n’ayant plus de feu contre ses
assaillants, se défendait de son arme déchargée, lorsque le brigadier Gérard mit
fin à cette lutte désespérée en lui tirant un coup de pistolet dans la poitrine,
à brule pourpoint. M le capitaine Cassaignolles ne savait point encore à quel
ennemi il, avait à faire ; il n’avait pu que remarquer son courage, son
sang-froid et son habileté à manier les armes. Un signe bien connu de tous
dissipa ses doutes : un œil manquait à la figure de cet ennemi terrassé, ce ne
pouvait être que Ban Allal Ould Sidi Embarek, le borgne comme l’avaient surnommé
les Arabes. Sa tête fut apportée aux pieds du général » (Le Moniteur
algérien).
Promu Chef d’escadrons le 6/1/1844, il est cité dans les rapports du gouverneur général comme s’étant distingué à la bataille d’Isly (14/8/1844) et dans un combat livré contre les Arabes le 19/6/1845 sur le territoire des Ouled Derradj Gharabas. Il est fait officier de la Légion d’Honneur le 20/8/1845.
Lieutenant-Colonel le 8/10/1845, il passe au 1er régiment de chasseurs d’Afrique et fait campagne dans le Tell en 1848.
Fait Colonel le 21/7/1848, il retourne en France commander le 3e régiment de chasseurs, mais retourne en Algérie en 1851 pour prendre la tête du 1er régiment de chasseurs d’Afrique.
Promu Général
de brigade le 28/12/1852, il commande la division de Milianah, avant de
demander une disponibilité temporaire en fin 1853. Revenu en activité, , il est
désigné pour participer à la campagne d’Orient à la tête de diverses brigades de
réserve, mais ne prend pas de part active aux combats. Il est cependant fait
commandeur de la Légion d’Honneur en décembre 1854. Après la guerre, il commande
une brigade de cavalerie de la Garde Impériale qu’il conduit au feu en Italie,
se distinguant à Magenta et à Solférino.
Dans ses mémoires, le général du
Barail qui servait sous ses ordres en a laissé un portrait flatteur : «
Je l’avais connu dès mes premiers pas dans la vie militaire, car il était
adjudant major aux spahis d’Oran lorsque je m’y engageai. Sous une enveloppe un
peu grêle, il cachait un cœur vaillant et une âme de feu et, quoique sorti du
rang, il était un de nos plus jeune généraux de cavalerie. Son commandement
était ferme, un peu sec, quoique bienveillant, et ses allures pleines
d’ardeur. »
Général de division le 25/6/1859, il est nommé Grand Officier de la Légion d’Honneur en septembre 1864. Il meurt en 1866.