Les frères de Négroni
Pascal Olivier DE NEGRONI, né le 4/4/1829, Roch Pascal Marie Cyr DE NEGRONI, né le 16/4/1823
Les frères de Négroni |
Pascal Olivier
Né le 4/4/1829 à Rogliano (Corse), il s'engage aux Zouaves en mai 1847, avant de passer dans la cavalerie, au 5e régiment de chasseurs en juin 1847. Il y est nommé brigadier en 1847 et fait campagne en Algérie de 1847 à 1854. En aout 1849, il passe au 1er régiment de Spahis et est nommé maréchal des logis en octobre. Il a laissé une trace dans les mémoires du général du Barail, lorsque ce dernier commandait à Laghouat :"J'avais choisi pour me servir d'intermédiaire et de factotum auprès des Ouled nails, un jeune sous officier de mon escadron, infatigable, d'une santé de fer, plein de bonne volonté et du désir de parvenir, parlant suffisemment l'arabe et très aimé des indigènes, quoiqu'il se montrât parfois brutal avec eux. Ce sous officier s'appelait de Négroni. Il me rendit de très utiles services."
Le 28/12/1852, il est nommé sous-lieutenant au 2e Spahis et permute un an plus tard pour revenir servir au premier régiment. Il sert en Orient entre mai et décembre 1854, comme ordonnance du Général Yusuf et y reçoit la médaille de Crimée et l'ordre du Medjidié.
Promu Lieutenant le 11/8/1855, il va faire campagne au Sénégal entre aout 1855 et novembre 1863. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1856.
Nommé Capitaine le 13/8/1857, il est Chef d’EM de la « colonne du Sénégal » (avec Faidherbe). En Afrique de 1863 à 1869
Geiser frères (Alger) |
Le 27/2/1869, il est promuChef d’escadron du 4eme Cuirassier.
Durant la guerre de 1870, il s'illustre dans la charge de son régiment durant laquelle il ason cheval tué et reçoit un éclat d’obus au casque. Nommé officier de la Légion d'Honneur, il est compris dans la capitulation de Sedan.
De Negroni est nommé Lieutenant Colonel du 8e régiment de cuirassiers le 31/12/1874, puis Colonel du 5eme Cuirassiers le 20/3/1877.
Général de Brigade le 27/12/1884, commandant la 2e brigade de cuirassiers, il est nommé commandeur de la Légion d'Honneur en 1888, puis prend sa retraite en 1891
Décédé en 1913.
Roch Pascal Marie Cyr.
Fils de Pierre de Négroni, consul général de Toscane en Corse.
Né le
16/4/1823 à Bastia. Il s'engage en novembre 1841 comme soldat à l'ambulance
active de la division d'Algérie et y est promu sergent le 10/5/1844.
Le 21/10/1850, il est fait sergent major et rejoint le bataillon de tirailleurs indigènes d'Alger. Il y est promu Sous Lieutenant le 5/3/1852, puis Lieutenant le 7/2/1854.
En janvier 1856 le bataillon devient le 1er régiment de tirailleurs algériens. De Négroni est nommé Capitaine le 8/10/1856. Il est fait chevalier le la Légion d'Honneur le 7/8/1859. Le 15/3/1862, de Négroni rejoint la France est est transféré dans la Garde Impériale, au 1e régiment des grenadiers. Le 18/2/1863, il est nommé capitaine major au 5e bataillon de chasseurs.
Il quitte l'armée en 1869 pour infirmités temporaires, mais reprend du
service au déclanchement de la guerre de 1870 comme Capitaine au 7e régiment de
marche, devenu le 107e RI en mars 1871. Le 16/4/1871, il passe au 37e régiment
de marche. Il se distingue alors lors des opérations contre la Commune en
faisant partie des premières troupes ayant pénétré dans Paris le 21 mai par le
point du jour. De Négroni commande ainsi 3 compagnies envoyées depuis cette
première position pour cheminer par la fortification et enlever les
bastions et redans encore occupés par les insurgés. Le 25 mai, il se distingue
une nouvelle fois dans les rues à Paris :
"Enfin, le 25 mai, et c'est ce
jour là que commencent les véritables fait de guerre du régiment, le 37e
Régiment de Marche est envoyé à la place Royale et entre dans la rue des Vosges
où le 1er bataillon sous les ordres de Monsieur. le Commandant Chevallier engage
une vive fusillade avec les insurgés. La Maison Perrotin qui fait face à la rue
des Vosges et qui forme angle au boulevard Beaumarchais et à la rue Daval était
occupée par les insurgés ce qui rendait très difficile la position du régiment
dans la rue des Vosges, il devenait urgent de s'emparer de cette maison.
Le
Lieutenant-Colonel Mallat élança la 1er compagnie du 1er bataillon avec la
section d'élite sous les ordres de Monsieur le Capitaine Negroni qui enleva
cette position avec une énergie au-dessus de tout éloge, mais cette minime
fraction du régiment se trouva bientôt séparée du gros du corps et comme nous,
Vous, Mon Général, vous eûtes de vives inquiétudes sur sa position. Le Capitaine
de Negroni assailli par la mitraille et les obus prit des dispositions qui lui
permirent de résister vaillamment et avec avantage à toute attaque de l'ennemi,
aussi fût-ce avec la plus grande tranquillité d'esprit, mais avec la plus grande
vigilance, qu'il passa la nuit dans cette position. Ce poste que des insurgés
croyaient encore en leur pouvoir, enleva plusieurs d'entre-eux : 1 Chef de
bataillon, 1 Capitaine, 1 Officier d'État-Major à cheval, 1 Vengeur de la
République, 1 Artilleur vinrent successivement se présenter à la porte, furent
arrêtés par le Capitaine de Negroni ci-passés sur le champs par les armes.
Le
26 mai au matin, les trois bataillons du régiment furent élancés avec sa
bravoure habituelle par le Lieutenant-Colonel Mallat sur la grande barricade de
la Bastille qui fût enlevée avec cette ardeur qui n'a jamais abandonné le 37e
Régiment de Marche dans les circonstances difficiles. [...]
J'ai à vous
signaler, Mon Général, les militaires du régiment qui se sont le plus
particulièrement distingués dans la journée du 26. [...] Monsieur le Capitaine
de Negroni, commandant dans la 1er Compagnie du 1er Bataillon qui s'est élancé
de la maison Perrotin le drapeau à la main, suivi par une dizaine d'hommes de sa
compagnie et qui l'a planté sur la barricade de la Bastille et pour l'énergie
qu'il a déployée dans les missions difficiles et périlleuses qui lui ont été
confiées." (Rapport du 37e régiment de marche).
Il est fait officier de la Légion d'Honneur le 24/6/1871.
Il est mort le
18/1/1913.