FUSILS
Les fusils d'infanterie modèles 1842 et 1822T
C'est vers 1840 que l'armée française introduit les premiers fusils à système de percussion : modèle 1842 et 1822 T (par transformation du modèle 1822 à silex). Les deux armes sont reconnaissables par la forme de la platine, allongée vers l'avant pour le modèle 1822, et vers l'arrière pour celui de 1842.
|
|
Le fusil à canons rayés
En 1854,
les régiments de Grenadiers et de Voltigeurs de la Garde sont équipés du premier
fusil rayé du modèle 1854.
Le modèle des grenadiers et
un peu plus grand que celui des voltigeurs. L'arme équipe aussi le Génie et la
Gendarmerie de la Garde.
Ce fusil sera conservé jusqu’à l’introduction
du chassepot.
Grenadier du 2e régiment de la Garde
Fusil modèle
1854
Photo Crémière (Paris)
|
|
|
Ces fusils retrouveront une seconde utilisation lors de la deuxième partie de la guerre de 1870, en équipant certaines des troupes mobiles
Fusil 1822 T bis porté par un
sergent de mobile en 1870
Fusils modèles
1842T
Le fusil à chargement par la culasse
La première arme à chargement par la culasse est
introduite en 1854 : c'est le mousqueton des Cent Gardes,
développé par l'ingénieur Treille de Beaulieu. L'arme se charge en introduisant
par la culasse une cartouche à broche. Ce petit fusil a la particularité
d'être équipé d'une grand baïonnette (dit "sabre lance") dont la taille est
aussi grande que celle de l'arme, ce qui lui donne une impression peu commune,
mais aussi pénalise grandement son équilibre lors des
tirs.
|
|
Le fusil Chassepot est introduit dans l'armée française en 1866. C'est la première arme règlementaire destinée à l'infanterie qui est à chargement par la culasse d'une cartouche papier contenant la balle, la poudre et l'amorce. Cette cartouche est déclanchée par percussion centrale d'une aiguille. Testée avec succès au camp de Chalons en aout, l'arme est déployée dans tous les régiments avant la guerre de 70 et employée pour la première fois lors de la bataille de Mentana en Italie (1867) contre les troupes de Garibaldi où elle "fait merveille".
Durant la guerre de 70, sa supériorité sur le fusil prussien est manifeste, mais cette avantage ne parvient pas à renverser le cours de la guerre.
|
|
Les fusils "à tabatière"système 1867
Après l'adoption du fusil Chassepot, l'armée française recycle
ses stocks d'anciennes armes désormais périmées en les adaptant au nouveau mode
de chargement par la culasse. Les manufactures d'armes sont alors chargées de
transformer les anciens fusils modèles 1857 à chargement par la bouche, par un
système dit 1867 "à tabatière" à chargement par la culasse, mais à percution par
chien. Ce système de recyclage permet d'équiper les troupes de seconde ligne,
gardes nationaux et mobiles.
Ces armes connaissent un emploi important lors
de la guerre de 1870, après les défaites de l'armée impériale qui
entrainent la perte au combat de très nombreux fusils Chassepot. Lorsque
l'armée de la République est mise sur pied dans la deuxième partie du conflit,
les dépôts sont vides et les troupes mises sur pied en urgence reçoivent cet
armement modifié.
Mobile équipé du fusil 1867
Cependant, les effort de transformation des modèles 1857 en fusils "à tabatière" ne permettent pas d'équiper toutes les armées de la République. Le gouvernement doit se tourner vers d'autres expédients et transformer en modèle à tabatière des fusils encore plus anciens (modèles 1822, 1842, voire encore plus anciens).
|
|
Le fusil Gras 1874
Le bilan de la guerre de 70 met en évidence les défauts du Chassepot : encrassement du fusil par les résidus de la cartouche (et notamment du papier) et fragilité de l'aiguille de percussion. Le décision de passer à une cartouche métallique est prise, elle nécessite aussi d'adapter la chambre de l'arme. C'est le fusil du capitaine Gras qui est adopté en 1874. A son adoption, c'est l'arme la plus moderne de sa génération. Il sera employé jusqu'en 1914 par les troupes territoriales.
|
Le fusil Lebel 1886
Avec l'invention révolutionnaire de la poudre sans fumée en 1884, il devient nécessaire de transformer les cartouches, le plomb étant désormais trop fragile. Le nouveau fusil Lebel mis en service en 1886 et amélioré en 1893, comporte aussi un magasin permettant d'y introduire huit cartouches. Il équipera encore l'infanterie française en 1914.