Historique du 9e régiment de Dragons

-

IInd Empire et la IIIe République
(1851-1914)

 

Le 9e régiment de Dragons a été reconstitué en 1826. Durant l'Empire il ne quitte pas les garnisons metropolitaines et n'est engagé dans aucune campagne avant 1870.

La guerre de 1870 le trouve alors qu'il est en garnison à Poitiers. Le 23 juillet, il quitte la ville avec 4 escadrons de 125 hommes et 110 chevaux, pour rejoindre la 3e division de réserve (brigade Murat, division de Forton) de l'armée du Rhin. Débarqué à Pont à Mousson il garnisonne la region autour de Metz, avant de partir en avant garde sur la route de Verdun lorsque la retraite est décidée. Le 16 aout, il participe à la bataille de Rezonville et vers deux heures de l'après midi il prend une part active à la charge contre les 7e cuirassiers, 16e et 21e Uhlans prussiens, au prix de 40 pertes, morts ou blessés. Il finit la guerre à Metz et capitule avec le reste de l'armée. Durant cette période, le dépôt du regiment fournit 4 escadrons aux armées de la Loire et à l'armée de Paris.

Il n'est plus engagé avant l'année 1914. 

 
   

Henri Hyacinte Bernard Hounau

Né le 18/10/1836 à Pau, c'est le fils d'un docteur en médecine.

Engagé volontaire le 21/10/1853 au 7e régiment de chasseurs, il y est nommé brigadier, puis maréchal des logis en juillet 1859. Après avoir servi  une année en Afrique  (avril 1859 à juin 1859), il abandonne ses galons le 16/10/1861 pour rentrer au 1er régiment des cuirassiers de la Garde.
Il va rapidement regagner ses galons (il est nommé marechal des logis en 1862, puis marechal des logis chef en 1864), avant d'être promu Sous Lieutenant le 13/3/1867, au 9e régiment de dragons.  Il ne reste cependant que 2 mois au régiment, car il est muté au 5e régiment de chasseurs le 29/5/1867. Ce bref passage au régiment nous vaut cependant cette photographie prise à Paris chez Prevot. 

Ayant rejoint son nouveau régiment, Hounau retourne brièvement deux mois en Afrique fin 1867.
La guerre de 1870 lui donne l'occasion de se signaler, puisque le 16/8/1870, lors de la bataille de Rezonville, son régiment charge la cavalerie Prusienne du général Bredow (épisode de la charge de la mort). Le 5e chasseurs bouscule ainsi le 16e uhlans desorganisé à la fin de sa chevauchée et lui cause d'importantes pertes : "Le sous lieutenant Hounau abat à coups de pointe deux autres uhlans et un officier qui visait le chef d'escadrons Labrousse" (D de Lonlay, "Français et Allemands"). Fait Lieutenant en date du 28/10/1870 (jour de la capitulation de Metz), Hounau est interné en Allemagne, avant de participer à la repression des mouvements communards de Lyon en 1871.

Promu Capitaine le 21/10/1875 au 1er régiment de chasseurs d'Afrique, Hounau sert en Algérie jusqu'à sa retraite (en 1883). Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 13/7/1879 ("25 ans de services, neuf campagnes").

Ayant ensuite rejoint l'armée territoriale, il y finit sa carrière comme Chef d'escadrons de la 14e région, officier de la Légion d'Honneur (le 9/7/1895).

Il est mort centenaire.

Photo Prevot (Paris)

 


 Nicolas Laviarde

Né le 26/1/1818 à Suippe. Engagé volontaire le 5/2/1840, il rejoint le 8e régiment de cuirassiers. Il gravit alors régulièrement les grades de sous officier et le 27/4/1847, il est nommé Sous Lieutenant du régiment, dont il devient le porte étandard le 19/2/1850.

Promu Capitaine en 1854, Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 25/4/1861 ("21 ans de service effectif").

Laviarde est nommé Chef d'Escadrons le 27/2/1869 et rejoint alors le 9e régiment de Dragons en garnison à Poitiers. Il en porte ici la nouvelle tenue de cavalerie reçue en 1868. C'est dans ce grade qu'il participe à la guerre de 1870 et qu'il a l'occasion de s'y faire remarquer. Lors de la bataille de Rezonville, il se signale lors de la charge de la division contre la division Prussienne de cavalerie du général Bredow : "Le 9e dragons se fait egalement remarquer et admirer par son courage et son élan [...] Le chef d'escadron Laviarde, ayant eu lui aussi son cheval tué, continue la charge sur une nouvelle monture." (N Hardouin).
Le 18 aout à Saint Privat, il a de nouveau un cheval blessé sous lui vers cinq heures du soir alors que son régiment traverse Moulins pour rejoindre Longeville les Metz ("En sortant de ce village, les troupes sont exposées à un feu violent de l'artillerie ennemie dont les obus escortent nos cavaliers jusqu'à leur campement. Quelques uns de ces projectiles viennent eclater dans les rangs, mais sans causer de pertes sérieuses" (D de Lonlay).

Fait prisonnier à la capitulation de Metz, il revient en France en mai 1871.

Il est fait officier de la Légion d'Honneur en 1872 et il prend sa retraite en 1874. Il est mort le 12/8/1879.

Photo Perlat (Poitiers)

  


   

Pierre Honoré Edouard Gastion

Né le 6/9/1821 à Buxeuil, fils d'instituteur, il est appelé de la classe de 1841 au 4e régiment de Dragons. Fait brigadier en 1844, puis Maréchal des Logis en 1847.

Lors des journées de juin 1848, le régiment participe activement à la repression de l'insurrection, notamment sur les boulevards Saint Martin et du temple, ainsi qu'au palais du Luxembourg. gastion occupe à cette date les fonctions de sous officier d'ordonnance auprès du général Korte et se distingue lors de la prise d'une barricade en ayant un cheval tué sous lui. Pour cette action, il est décoré de la médaille militaire en mai 1852

Fait adjudant en aout 1854, ses états de service et son zèle lui permettent d'accéder à l'épaulette et il est promu Sous Lieutenant le 10/10/1858, date à laquelle il rejoint le 9e régiment de dragons.

Il est promu Lieutenant en 1863, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 29/12/1865 ("23 ans de services effectifs, une citation").

Gastion est nommé Capitaine le 16/7/1870, au déclanchement de la guerre de 1870. Il combat avec son régiment à Rezonville, puis subit les affres du siège de Metz. Il est fait alors adjudant major du régiment le 16 septembre, peu avant sa captivité après la reddition de la place le 28 octobre. Interné à Cottbus, il est signataire en décembre 1870 d'une pétition d'officiers républicains. Revenu en France, il est affecté à l'armée de Versailles.

Il est ici photographié peu après la guerre, quelques temps avant sa retraite. Il est mort en aout 1883.

Photo Chartier (Luneville)


Jacques Charles Merciolle

Né à Mirecourt (Vosges) le 6/6/1828.

Engagé en 1848 au 7e régiment de cuirassiers, il y fait une carrière laborieuse de sous officier. Il est nommé Sous Lieutenant le 22/8/1860 et passe au 9e régiment de Dragons. En 1863, il occupe le poste honorifique de porte étendard du régiment.

Lors de la guerre de 1870, il est Lieutenant depuis le 26/12/1868. Il reçoit la croix de la Légion d'Honneur le 22/5/1873.

Capitaine en juillet 1872, il est capitaine d'habillement au régiment jusqu'à sa retraite, le 29/7/1881, date à laquelle est prise cette photo. Il passe alors dans le service territorial et reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur le 11/7/1903, alors qu'il sert à Paris.

Il est mort le 14/2/1908

Photo Simmoneau (Paris)

   

 Les colonels du 9e régiment de Dragons

Retour