L'INFANTERIE SOUS LE SECOND EMPIRE (1867-1870)
Sous officiers et hommes de troupe
L'uniforme de 1860 sucita de nombreuses critiques, notamment en
raison de son inadaptation à la vie de campagne : les jambières blessaient
les hommes et le shako était trop peu pratique.
Le 2/12/1867, un nouveau
règlement fixe la tenue des hommes :
Tunique du modèle 1867 en drap bleu foncé à deux rangées de 7 boutons, avec jupe de 34 cm.
Collet et passepoils jonquille. Les attributs spéciaux des compagnies d'élite (voltigeurs et grenadiers) sont supprimés en janvier 1868, avec la suppression des ces compagnies. Dès lors, tous les hommes reçoivent les épaulettes ecarlates, qui sont portées sur la tunique et la capote.
Parements droits, sans patte de parements.
La coupe du pantalon devient droite.
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Sergent major Stieler - 94e RI |
Le shako devient en feutre, il est rabaissé à 11 cm et il
perd sa plaque. Le bandeau porte devant le numéro du régiment, avec un pompon
portant le numéro de la compagnie. Un couvre shako en toile vernie est aussi
porté.
Un nouveau képi plus bas que le précédent est aussi mis en
service. Il porte le numéro du régiment en drap garance.
La tenue de campagne redevient la capote à col droit arrondi,
avec deux rangées de 6 boutons à écartement décroissant et le retour des
épaulettes.
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Les officiers
Le 14/8/1867, ils percoivent une nouvelle tunique à deux rangées de 7 boutons, sans pattes aux parements. Un nouveau schako semblable à celui de la troupe est aussi distribué (à turban garance et bandeau bleu foncé), avec des tresses en or figurant le grade. Le schako peut être recouvert d'un couvre schako en toile vernie noire, orné du numéro du régiment en jaune. Les attributs aux collet (jonquille) sont supprimés.
L'armement des officiers est le sabre modèle 1855 (plus long pour les officiers supérieurs) et le pistolet du modèle des officiers de cavalerie.
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Victor Pommier
De parents inconnus, abandonné nourisson devant la porte de l'hospice de Mezières le 15/5/1837 "vêtu d'un surtout de laine tricotée, d'un bonnet d'indienne à petites fleurs, d'un corset d'indienne à fleurs violette et d'une chemise", Victor Pommier s'engage en décembre 1855 au 90e régiment d'infanterie. Après avoir servi en Algérie et durant la campagne d'Italie, il est nommé sergent major en février 1864. Il en porte ici à gauche la tenue de 1867, avec un chevron d'ancienneté reçu depuis 1866 pour sept années révolues de service (un chevron pour cinq années auparavant). Il accède à l'épaulette de Sous lieutenant le 7/8/1869 et passe au 81e régiment d'infanterie en garnison à Paris et à Fontainebleau. Le 81e régiment d'infanterie est engagé en 1870 à l'armée du Rhin et fait toutes les batailles autour de Metz.
Photos Gonelle et Prévot (Paris) |
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Emmanuel de Bertier
Saint cyrien, jeune Sous lieutenant du 47e régiment d'infanterie, Emmanuel de Bertier adresse cette photo à des proches en juillet 1870, à la veille de son départ pour la guerre : "Partant pour Colmar, vous embrassant de tout coeur et vous priant de ne pas l'oublier dans vos prières - Emmanuel". Le 47e régiment est décimé le 6/8/1870 à Woerth. De Bertier échappe à la mort, mais il est blessé d'un coup de feu non pénétrant à la partie abdominale. Prisonnier de guerre après Sedan, il finit sa carrière comme colonel du 118e régiment d'infanterie. Photos Maunoury (Paris) |
L'uniformes des chefs de musique suit aussi la réforme de 1867. Il portent désormais la tunique à deux rangées de boutons, mais portent les contre épaulettes et la lyre sur le collet.
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Cousin, Chef de musique du 87e RI |
Le 15 juillet 1870, la troupe part en capote portée sur la veste, ainsi que les schakos et les épaulettes. Le schako sera remplacé par le képi dès le 30 juillet.
Le 15 juillet 1870, les officiers cousent sur leurs manches, au dessus du parement, des galons plats figurant leur grade. Un révolver, une besace ou des jumelles compléteront la tenue.
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En opérations, la tunique se porte avec la capote roulée en sautoir (faisant apparaître la doublure rouge) et la ceinture de flanelle roulée autour de la taille, comme le décrit en juillet 1870 le capitaine Zédé, futur général de corps d'armée : "Je profitais du temps pour régler mes petites affaires personnelles. Je commençais par me vêtir des pieds à la tête d'effets neufs et je reservais les moins bons pour aller dans ma valise. Il faut agir ainsi en campagne, attendu qu'on est toujours exposé à perdre ses bagages et mieux vaut perdre le moins bon que le meilleur. Je mis dans ma valise une tunique, un pantalon, un képi, un col, deux chemises deux caleçons, quatre paires de chaussettes, six mouchoirs, deux serviettes, une paire de souliers de troupe avec des guêtres blanches, une petite trousse d'objets de toilette et rien de plus. J'achetais une tente et un matériel de couchage plus léger que celui que nous usions en Afrique, attendu que comme capitaine j'avais droit à quarante kilos sur la voiture à bagages de mon bataillon; je n'atteignis d'ailleurs pas ce poids, bien que j'eusse substitué à une couverture, une lourde capote en drap de soldat de cet excellent modèle dit Criméénne et qui me rendit bien des services à Metz. Je devais porter sur moi, en sautoir, mon revolver dans son étui, une capote en caoutchouc et une petite sacoche contenant de quoi écrire, une petite lorgnette, une carte, une boussole, un fort couteau et un mouchoir. "
Deux officiers subalternes Adjudant Porte
(Sous lieutenant de
chasseurs et lieutenant de la ligne)
en tenue de campagne durant
leur captivité
Photo Schurtz (Brème)
53e
régiment d'infanterie
Peu avant son départ en campagne en 1870
Photo
Rava
(Gap)