Hippolyte LANGLOIS, né le 3/8/1839 à Besançon
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Après des études secondaires à Metz, il entre à l’École impériale polytechnique en 1856. Admis dans l'artillerie comme Sous-lieutenant élève le 1er octobre 1858, il suit les cours de l’École d’application de l’artillerie et du génie de Metz où il est promu au grade de Lieutenant le 1er octobre 1860. Affecté au 12e régiment d’artillerie, il est détaché du 29 octobre 1861 au 30 octobre 1862 à l'école d'application de cavalerie de Saumur comme lieutenant d'instruction. Le 26 janvier 1863, il passe au 4e régiment d’artillerie à pied. Le 13 janvier 1864, il passe au régiment d’artillerie monté de la Garde impériale.
Promu au grade de Capitaine le 21 décembre 1866,
il est nommé au 19e régiment d’artillerie comme adjoint à la Manufacture d’armes
de Saint-Etienne puis, le 25 janvier 1867, au 17e régiment d’artillerie à
Valence comme instructeur d'équitation et de conduite des voitures.
Il
participe à la guerre de 1870 à l'Armée de Metz avec laquelle il est fait
prisonnier le 29 octobre 1870 et interné à Coblence et à Prentzlau. A son retour
de captivité le 31 mai 1871, il retourne au 17e régiment d’artillerie à la Fère
comme commandant de la 6e batterie puis comme major.
Promu au grade de Chef d'escadron le 5 janvier 1878, il est nommé major du 13e régiment d’artillerie de Vincennes. Le 8 juillet 1881, il y prend le commandement d'un groupe de batteries.
Le 30 décembre 1884, il est nommé commandant de l'artillerie de la place de Maubeuge où il est promu au grade de Lieutenant-colonel le 18 août 1885. Nommé professeur de tactique appliquée d’artillerie à l’École supérieure de guerre le 25 septembre 1885, « il s'attache à rester en parfait accord avec le cours d'infanterie ; il débarrasse le cours d'artillerie de toutes les discussions mathématiques que beaucoup de ses auditeurs avaient de la peine à suivre; enfin, dans la partie technique du cours, il se borne à l'exposé des éléments qui entrent dans la composition du matériel, non au pont de vue de leur disposition et de leur nomenclature, mais uniquement au point de vue de l'influence que ces éléments exercent avec la puissance et l'efficacité du matériel. Tous ses efforts portent sur l'emploi tactique de l'artillerie en liaison avec les autres armes. »
Il est promu au grade de Colonel le 21 octobre 1888 et fait officier de la Légion d'honneur le 1er janvier 1891. Il prend le commandement du 4e régiment d’artillerie à Besançon, sa ville natale, le 20 mai 1891.
Promu au grade de Général de brigade le 9 octobre 1894, il reçoit le commandement de l'artillerie du 13e corps d'armée à Clermont-Ferrand puis, le 9 octobre 1895, celui de la 17e brigade d'infanterie à Paris. A partir du 25 septembre 1897, il siège comme membre du Comité technique d'état-major, fonction qu’il conservera jusqu’au 9 février 1901. Le 20 avril 1898, il nommé inspecteur technique du service d'état-major pour le 7e arrondissement d'inspection générale.
Remplaçant le général Renouard, il dirige l’École supérieure de guerre à partir du 20 septembre 1898. Dans cet emploi, il est promu au grade de Général de division le 8 novembre 1898 et fait commandeur de la Légion d'honneur le 29 décembre 1900. Le 9 février 1901, il reçoit le commandement du 20e corps d’armée à Nancy. A partir du 28 mai 1902, il siège également comme membre au Conseil supérieur de la guerre. Il conclut sa carrière par l'admission dans la section de réserve le 3 août 1904. Il avait été fait grand-officier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1904. En 1905, au moment de la démission de M. Berteaux, il est un moment question de lui donner le portefeuille de la Guerre.
Élu sénateur de la Meurthe-et-Moselle le 27 mai 1906 en remplacement de Marquis, il s'inscrit au groupe de la gauche républicaine. Ses interventions au Sénat portent essentiellement sur les questions militaires. Il dépose en 1909 une proposition de loi relative à la constitution des cadres et des effectifs de l'armée active et de l'armée territoriale en ce qui concerne l'artillerie ; une proposition de loi sur la réorganisation, des conseils de guerre. Cette même année, il prend une très large part à la discussion d'un projet de loi relatif à l'artillerie, dont l'objet est le même que celui du texte qu'il avait déposé : l'augmentation du nombre des pièces. Au cours d'un long exposé, il se fait le défenseur vigoureux de la batterie de six pièces alors que le gouvernement et la plupart des chefs militaires préconisent une simple augmentation du nombre des batteries de quatre pièces. Il dépose un contre-projet qui n’est pas adopté. Il devient membre de l'Académie française le 9 février 1911 au fauteuil du marquis Costa de Beauregard. Reçu le 15 juin 1911 par Émile Faguet, il ne siège à l’Académie que quelques mois.
Il est décédé le 12 février 1912 à l'Hôpital du Val-de-Grâce à Paris
(Seine).
Il était grand officier de la Légion d’honneur et officier de
l'Instruction publique.
Ce grand artisan de la modernisation de l'artillerie
française entre 1870 à 1914 doit son entrée à l'Académie à la publication de
diverses études de théorie militaire qui firent, un temps, autorité :
L'Artillerie de campagne en relation avec les autres armes (1892), Manœuvres
d’un détachement de toutes armes avec feux réels (1897), Conséquences tactiques
des progrès de l’armement, étude sur le terrain (1903), Enseignement de deux
guerres récentes : la guerre turco-russe et la guerre anglo-boer (1903),
Questions de défense nationale (1906), Quelques questions d'actualité (1909),
L’Armée anglaise dans un conflit européen (1910). Il était également un
collaborateur du Temps.