Les tenues portées
Les officiers et soldats de l'armée de terre ne pouvaient faire campagne à Madagascar dans leur costume de France. Un uniforme particulier fut décidé. La description de celui des officiers fut publié au journal officiel :
Vareuse à col droit bas, en flanelle anglaise bleu de roi, un seul rang de boutons metalliques. Au col, numéro du régiment, ou insigne des différents services. Les officiers portent des galons de grade plats sur monture circulaire et des attentes d'épaulettes.
Veste en toile cachou, pas de numéro ou d'attributs au
col
Pantalon en flanelle bleue avec bandes écarlates pour l'artillerie ou le
génie, passepoils jaune pour les chasseurs à pied, chasseurs d'Afrique et
tirailleurs algériens, passepoils rouge pour les autres armes ou
services.
30e escadron du
train des équipages - Photo Grippa (Constantine)
Casque colonial avec les emblèmes du schako ou du képi
rigide, grenade pour les officiers de la légion, croissant pour ceux des
tirailleurs algériens
Bonnet de police en drap bleu de roi, avec le même
passepoil que pour le pantalon
Bottes ou brodequins avec jambières
L'embarquement
Formé en Afrique du Nord, le régiment d'Algérie qui s'embarque pour la campagne est composé de deux bataillons de tirailleurs et d'un bataillon de la légion. D'Algérie partent aussi deux batteries de montagne du 13é régiment d'artillerie et un escadron de chasseurs d'Afrique.
Ces photographies ont été prises lors de l'embarquement de ces troupes à Alger en avril 1895 (cliquez sur les photos pour des agrandissements).
Le défilé avant l'embarquement - l'état major
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Le défilé avant l'embarquement - les tirailleurs Les tirailleurs algériens portent la tenue habituelle de leur corps, mais sont dotés du casque colonial. Les officiers du corps expéditionnaire anticipaient les difficultés climatiques et sanitaires de la campagne, comme en témoignent ces consignes données par le colonel Gillon chef de corps du 200e régiment d'infanterie : "A Madagascar, vous aurez à vous défendre contre trois ennemis bien
plus redoutables que les Hovas : le soleil, les fièvres et la dysenterie.
Contre ces trois ennemis vous avez le casque, l'eau bouillie et la
ceinture de flanelle. Vous ne devez jamais sortir sans casque, car même
sous un soleil nuageux, le soleil est mortel. Dans les haltes, ne vous
couchez jamais sur la terre, qui est plus chaude que l'air et vous
empoisonnerait par ses miasmes. Bornez vous pour vous reposer à vous
asseoir sur vos sacs. Vous ne sortirez jamais à jeun et ne boirez que de
l'eau bouillie avec du thé ou du café. Pour éviter les conséquences du
refroidissement du ventre, et conséquemment la dysenterie, vous ne
quitterez point votre ceinture de flanelle. Voilà ce qu'il faut
faire. Ces naifs conseils ne permirent pas d'éviter le désastre sanitaire. Le colonel Gillon succomba lui même des fièvres durant l'expédition. |
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Le défilé avant l'embarquement - l'artillerie
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Le défilé avant l'embarquement - la nouba (fanfare africaine)
C'est une fanfare de zouaves qui accompagne le défilé. Ces hommes resteront à Alger, car le corps expéditionnaire ne comprend pas de troupes de cette arme.
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L'arrivée au port Cette superbe prise de vue nous plonge dans l'atmosphère du départ. Sous les acclamations d'une foule vibrante et les cris des enfants, la nouba, précédée par son tambour major, arrive sur les quais du port d'Alger. Au second plan un officier à cheval ouvre le défilé des troupes qui vont être embarquées. Les docks sont encombrés d'un matériel nombreux, qui attend d'être chargé sur les navires, pour une voyage qui durera trois à quatre semaines. | |
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L'attente avant l'embarquement Sous le soleil d'Alger, les hommes attendent patiemment la noria des chalands pour l'embarquement. Les troupes ne sont pas armées, les fusils étant transportés séparément.
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L'embarquement L'heure est enfin arrivée. Devant le "Marseille", des chevaux sur un chaland attendent d'être chargés.Un animal terrifié est hissé au palan pour l'embarquement. | |
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