Lambert MORFILA, né à Fort de France (Martinique) en 1827
Né de père inconnu, le jeune Lambert Morfila entre au service des équipages de la flotte comme novice le 30/6/1852., il est alors affecté sur "l'Ardent".
Nommé matelot janvier 1854, il embarque sur le "Sesostris", aviso à vapeur en mars 1858, puis sur le "Milan" aviso à vapeur en janvier 1861.
Le 24/8/1865, le quartier Maître Morfila démissionne de la Marine pour s'engager dans l'armée de terre. Il est alors incorporé comme fusilier au 33e régiment d'infanterie, puis caporal quelques jours plus tard.
De grande taille (1m90) et d'une belle prestance, il est probable que son chef de corps l'avait déjà repéré pour exercer l'emploi de tambour major. Après moins de 2 mois de service durant lesquels il s'est formé aux manoeuvre d'ensemble, il est promu sergent tambour major le 21/10/1865, puis sergent major tambour major le 1er janvier 1867.
"Les jours de revue sur la place Kléber, quel triomphe pour Morfila : le défilé de la tête de colonne du Régiment, la rentrée au quartier, la Compagnie d'honneur ramenant, avec la clique, le drapeau chez le Colonel, mettaient sur pied la moitié de la ville. Mais, le summum du superbe se manifestait le soir des retraites en musique. Sur la place Kléber les tambours, clairons, trompettes de la garnison sont présents et les trottoirs sont noirs de monde. Au coup de l'heure, qui résonne sur le bronze à la tour de l'antique cathédrale, un silence religieux se fait. Le grand Tambour Major du 33e, le Martiniquais Morfila, lève sa canne ! Un frémissement court dans cette masse de Strasbourgeois. Le roulement commence, doux, presque sourd; puis augmente d'intensité. C'est le tonnerre ! Les cuivres éclatent en notes stridentes et joyeuses. Un appel de grosse caisse, et les musiques entament une marche guerrière. Alors tout ce peuple, où le chapeau haute forme fraternise démocratiquement avec la casquette et le caraco, avec les crinolines et les falbalas, bras-dessus bras-dessous, jeunes et vieux, hommes, femmes , enfants, emboîtent le pas à la "Clique" et reconduisent chaque corps à son quartier." (Revue le passepoil - 1930) .
Lambert Morfila décède le 20/10/1868 à l'hopital d'Arras de phtisie pulomaire.