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Balthazar Alban Gabriel, baron de Bonnet Maureilhan de Polhès est né à Béziers (Hérault) le 6 décembre 1813. Sorti de Saint-Cyr, Sous-lieutenant au 20e léger, le 1er octobre 1832, il embarque bientôt avec son régiment pour l'Algérie.
Lieutenant le 26 avril 1837, il fait les deux expéditions de Constantine qui portèrent si haut la réputation de son régiment. En 1840, il prend part à l'expédition de Milianah, se trouve à l'expédition du col de Mouzaya. Blessé le 12 mai, il est promu au grade de Capitaine le 21 juin.
Il revient en France l'année suivante, pour remplir auprès du roi Louis-Philippe les fonctions d'officier d'ordonnance et devient Chef de bataillon au 70e Léger le 22 septembre 1847.
Officier de la Légion d'honneur après les événements de juin 1848, M. de Polhès retourne en Algérie, dans la province d'Oran, avec son nouveau régiment, en 1851, et y fait plusieurs expéditions. Lieutenant-colonel du 25e Léger le 20 décembre 1853, il quitte la province d'Alger pour rejoindre l'armée d'Orient. Il y est promu Colonel du 3e régiment de zouaves, sous les murs de Sébastopol, le 21 mars de la même année, en arrivant en Crimée. En juin 1855, il se distingue à l'attaque du Mamelon-Vert en conduisant les attaques de la gauche du mamelon, échec glorieux des troupes françaises. Deux mois plus tard il mène son régiment à la bataille de Traktir (18 août 1855), où il est vigoureusement engagé et où il contraint les Russes à repasser le canal, la baïonnette aux reins. Le colonel de Polhès est blessé et est cité à l'ordre de l'armée d'Orient.
Quelques jours plus tard, de Pohles recoit le commandement du régiment de zouaves de la Garde en formation en Crimée. Il ramene ce corps d'élite à Paris, défile à sa tête et recoit le 8 octobre 1857 la croix de commandeur de la Légion d'Honneur. II reste avec les zouaves de la Garde jusqu'au moment de l'entrée en campagne de l'armée française, en 1859, pour la guerre contre l'Autriche.
Promu alors Général le 12 mars 1859, iI commande en Italie la 2e brigade du 2e Corps d'armée, sous les ordres de MacMahon.
En 1867, Garibaldi, ayant résolu d'achever la grande œuvre de l'unité italienne en faisant de Rome la capitale de l'Italie et en renversant le pouvoir temporel du pape, pénétre au mois d'octobre dans le territoire pontifical. Le 3 novembre, à cinq heures du matin, les pontificaux (soldats du pape), sous les ordres de Kanzler, et environ le même nombre de français (2.000 hommes) commandés par le général de Polhès, quittèrent Rome et arrivèrent vers une heure de l'après-midi, devant les avant-postes de la petite armée de Garibaldi. Le combat s'engagea sur les hauteurs de Mentana et dura quatre heures, suivant le rapport français. La bataille fut acharnée. Malgré le pilonnage intensif de l'artillerie pontificale et française et les charges furieuses des Zouaves, les "chemises rouges" ne cédaient pas. Même si l'Armée du Saint Père se battit héroïquement, la victoire fut due en grande partie aux troupes du Général de Polhès qui étaient dotées des nouveaux fusils Chassepot se chargeant par la culasse et dont la portée de tir était nettement supérieure à celles des autres armes utilisées sur le champ de bataille. Le général de Failly adressa, aussitôt après le combat, au gouvernement français une dépèche triomphale, qui parut dans le Moniteur du 10 octobre et qui se terminait par ces mots devenus fameux "Nos fusils Chassepot ont fait merveille!"
Général de division le 27 février 1868, Le général de Polhès est mis en disponibilité en 1870 pour une maladie grave des yeux. Rentré en activité le 20 février 1871, il forme quelques semaines plus tard six régiments provisoires d'infanterie au moyen des prisonniers revenant de captivité. Il les dirige successivement sur l'armée de Versailles. Le général de Polhès est placé dans le cadre de réserve le 3 mai 1878 et admis à la retraite le 22 janvier 1879. Il est décédé le 6 mai 1904, à Paris, âgé de 90 ans.