RANDON Né le 25 mars 1795 à Grenoble, décédé le 15 janvier 1871 à Genève

Photo Disderi (Paris)
Photo Crémière (Paris)
 

Randon est issu d'une famille protestante originaire de l'Hérault. Il a pour oncles le révolutionnaire Barnave et le général d'Empire Marchand. Elève d'un lycée de Grenoble, il vit ses moments de liberté chez son oncle le général, à Saint-Ismier où il pratique l'équitation.
Engagé à 16 ans, il rejoint son oncle à Varsovie et est nommé sergent le 11 avril 1812. Participant à la campagne de Russie, sa conduite à la Moskowa lui vaut son épaulette de sous-lieutenant. Il vit les souffrances de la retraite et fait la campagne de 1813. Blessé deux fois à Lützen, il combat néanmoins à Bautzen, puis à Leipzig en qualité d'aide de camp de son oncle. En 1814, Il suit Marchand sur la frontière des Alpes pour défendre la Savoie et le Dauphiné.
Après la première abdication de Napoléon Ier, Marchand, rallié aux Bourbons, est maintenu dans son commandement de la 7e division militaire et conserve son neveu pour aide de camp.
Lors du vol de l'Aigle, Randon est dépêché à Laffrey pour veiller à ce que les troupes chargées d'arrêter la progression de Napoléon accomplissent leur mission. Il incite en vain le commandant du 5e de ligne à ouvrir le feu et est pourchassé par les cavaliers de l'Empereur. L'Empire rétabli, il s'y rallie avec son oncle Marchand. Après les Cent-Jours, son avancement est stoppé. Il doit attendre la monarchie de Juillet pour poursuivre sa progression dans la hierarchie militaire.
Il passe en Algérie de 1838 à 1847. Dès qu'il est chef de corps, il montre ses aptitudes d'administrateur et est rapidement nommé maréchal de camp. Lieutenant-général en 1847, en 1848, il est promu directeur des Affaires de l'Algérie au ministère de la Guerre. Il occupe encore différents commandements en France et le 24 janvier 1851 il succède à Regnaud de Saint-Jean d'Angély au ministère de la Guerre. Refusant de participer au coup d'Etat du 2 décembre 1851, il est remplacé par Saint-Arnaud lors du changement de ministère, le 26 octobre 1851. Néanmoins, le prince président l'estime beaucoup et lui confie le poste de gouverneur général de l'Algérie au grand désappointement de Pélissier.
En 1852, Randon reçoit l'investiture du titre de comte de son oncle le général Marchand mort sans postérité. Il est aussi nommé sénateur et en 1856 élevé au maréchalat en même temps que Bosquet et Canrobert. En 1859, il remplace Vaillant au ministère de la Guerre et, en conflit avec l'Empereur quant à l'augmentation des effectifs de l'armée, il est lui-même remplacé par Niel en 1867. La même année, il abjure le protestantisme et se convertit au catholicisme.
En 1870, Randon est gravement malade. Il fait une cure à Evian, puis obtient l'autorisation de poursuivre ses soins à Genève. Miné par les tourments que lui causent les désastres militaires de l'armée et l'effondrement de l'Empire, il s'éteint le 13 janvier 1871. Une cérémonie funèbre a lieu à Genève le 17 janvier et le 11 octobre 1871, le corps arrive à Saint-Ismier. Les funérailles ont lieu le lendemain. Mac Mahon y représente le gouvernement

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