L'Ecole Spéciale militaire de Saint Cyr
Créée par Napoléon 1er, l'école fut organisée à Fontainebleau en 1803. En 1807, l'Empereur voulant restaurer pour son usage personnel le palais de Fontainebleau songea à transporter l'école dans un autre endroit. Son choix se fixa sur Saint Cyr et le 1er juin 1808 l 'école spéciale militaire vint s'installer dans la maison royale de Saint Louis, fondée en 1685 par Louis XIV sur le désir de Mme de Maintenon dans le but d'éduquer les jeunes filles pauvres de la noblesse.
L'école spéciale militaire a pour objet de mettre en état
d'entrer comme officiers, dans les rangs de l'armée, les jeunes gens qui se
destinent à la carrière militaire. Les postulants doivent avoir entre 18 et 22
ans et réussir un concours d'entrée. Les candidats admis sont tenus d'accomplir,
avant leur entrée à l'Ecole, une année de service militaire dans un corps de
troupe aux conditions ordinaires. Ils souscrivent un engagement de 4 ans.
La
durée des cours à Saint Cyr est de deux années.
L'école, commandée par un
officier général, assisté d'un lieutenant colonel commandant en second, comprend
un cadre d'officiers instructeurs et d'officiers professeurs. Les généraux ayant commandé Saint
Cyr.
Les élèves perfectionnent à l'école leur instruction
militaire et y recoivent une instruction générale consistant en cours divers :
tactique et histoire militaire, topographie et géographie, administration et
législation, morale professionnelle, artillerie et fortification, dessin et
allemand.
La promotion du Sultan (1868)
La tenue de officiers
L'état major de l'école -
1867
Photo Franck (Paris)
Second Empire
La tenue des officiers composant le cadre de l'école est fixée le 23/10/1852 : Tunique bleu de roi à collet et parements bleus celestes. Pantalon garance. Port des aiguillettes.
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La tenue des officiers est modifiée en septembre 1863 : Tunique bleu roi, boutonnant droit par une rangée de 9 boutons, parements en pointe, collet bleu celeste avec grenades au col, pantalon garance. Képi avec marques de grades, ou chapeau ferré, épaulettes d'or et aiguillettes du modèle d'état major. Port de l'épée d'état major. Ceinturon en cuir verni noir (ou à bandes or et bleu ciel pour la grande tenue).
Capitaine professeur |
Marie René Philippe Rebilliard Né le 18/9/1815 à Louhans. Elève de Saint Cyr (1835-1837), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1837 au 62e régiment d'infanterie avec lequel il fait campagne en Algérie jusqu'en 1841. Il est promu Lieutenant le 27/12/1840, puis Capitaine en décembre 1845. Le 23/10/1853, il est nommé Major du 64e régiment d'infanterie et en avril 1856 rejoint la Garde Impériale au 2e régiment des Grenadiers. Il y est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Promu Lieutenant Colonel le 7/3/1861 au 13e de ligne, il fait campagne en Syrie entre mars et juin 1861. Il y gagne la croix d'officier de la Légion d'Honneur ainsi que l'ordre du Medjidié de Turquie. Le 20/12/1862, il succède au Colonel Moréno comme commandant en second l'école de Saint Cyr, poste qu'il occupe jusqu'au 12/8/1866, date de sa nomination au grade de Colonel du 16e régiment d'infaterie de ligne. Il est en Algérie lorsqu'éclate la guerre de 1870. Il est fait Général de Brigade le 13/9/1870 et rappatrié en France le 30/9/1870, et fait campagne à l'armée de la Loire. Lors de la bataille d'Orléans, le 4/12/1870, il a un cheval tué sous lui et est blessé à la cuisse d'un eclat d'obus. Il finit la guerre comme général de division à titre provisoire. Après la paix, il exerce des commandements en Algérie. Il finit sa carrière Commandeur de la Légion d'Honneur, Grand Officier du Nicham Iftikar et titulaire de l'Ordre du Soleil de Perse. Il est mort en avril 1897. Photo Franck (Paris)
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Tenue de 1867 : tunique d'infanterie en drap bleu foncé, parements en pointe, collet bleu celeste avec grenades, pantalon garance à bandes bleu celeste.
Commandant du Guiny, directeur des exercices d'infanterie (1868-1870).
"Notre chef de bataillon, le commandant du Guiny, estimé aussi profondément pour ses qualités militaires, qu'aimé pour son esprit fin et bienveillant, dont la mémoire prodigieuse nous surprenait autant que nous charmait l'art aimable avec lequel il savait nous balancer, ou pour mieux dire, plaisanter avec nous." ("Colonel Meunier - La sortie de Saint Cyr en 1870 - revue de l'histoire de Versailles") Photo Franck (Paris) |
La guerre de 1870 : Tous les élèves de 2e année sont promus Sous lieutenants le 15/7/1870 et quittent immédiatement leur école pour rejoindre leurs coprs d'affectation. Les élèves de première année sont nommés en date du 14/8
Troisième République
En 1872, les officiers du cadre de l'école portent la tunique en drap bleu foncé (noir) du modèle général des officiers d'infanterie à deux rangées de 7 boutons. Le collet est en drap bleu de ciel, avec une grenade brodée en or sur écusson bleu ciel. Les galons sont en tresse dorée circulaire autour des manches. Pantalon en drap fin garance avec une large bande en drap bleu. Ils portent les aiguillettes.
l'état major et les professeurs de l'école en
1875 |
Comme couvre chef, le chapeau est porté jusqu'en 1883 (du type de celui des officiers d'état major, avec le plumet en grande tenue), ainsi que le képi (modèle des officiers d'infanterie, avec bandeau en drap bleu ciel).
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Léon Labiche Né le 18/6/1846 à Angers, Léon Labiche est nommé Sous Lieutenant le 24/7/1870, alors qu'il est élève à l'école d'application de l'artillerie. Affecté au 4e régiment d'artillerie, il fait la campagne de 1870 à l'armée de Chalons et combat à Mouzon, puis à Sedan où il est blessé d'une balle qui lui provoque une contusion au cou. A son retour de captivité, il est promu Lieutenant le 14/9/1871.En novembre 1873, il rejoint l'école de Saint Cyr comme professeur adjoint de topographie, puis d'artillerie. Il y est nommé Capitaine en janvier 1874. Il quitte l'école en 1878 pour servir comme officier d'ordonnance de divers généraux d'artillerie, il sert au 17e régiment d'artillerie. Promu officier supérieur, il sert comme sous directeur à Epinal, puis directeur de l'artillerie à Alger. Nommé Colonel, le 12/7/1900, il est nommé commandant en second de l'école d'artillerie de Fontainebleau et est nommé officier de la Légion d'Honneur. En 1905 il est colonel du 5e régiment d'artillerie et prend sa retraite l'année suivante. Photo Franck (Paris) |
En 1880, il est décidé que seuls les officiers du bataillon portent la tenue de l'école. Les autres officiers (du corps professoral) conservent l'uniforme de leur corps, en y ajoutant les aiguillettes et le plumet de grande tenue sur la coiffure.
En 1883, avec l'introduction du dolman, les officiers de Saint Cyr adoptent cette tenue, en conservant un collet en drap bleu, avec les grenades et les aiguillettes.
En 1893, les officiers prennent la tunique des officiers (en conservant le collet bleu ciel) d'infanterie et le schako.
Henri Paul Augustin Provost
Après la guerre, il est nommé Lieutenant et sert comme officier d'ordonnance de généraux. Breveté d'état major, il est nommé Capitaine en 1877. Après avoir réalisé des travaux topographiques en Algérie dans la province d'Oran durant sept mois en 1881, il est nommé à saint Cyr comme professeur adjoint de topographie de 1881 à 1885. Il sert ensuite dans divers régiments d'infanterie. Chef de bataillon en 1892, il rejoint l'état major de l'école de Saint Cyr comme directeur des exercices d'infanterie, puis après sa promotion comme Lieutenant Colonel, commandant en second de l'école. Il est et est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 30/12/1892. En octobre 1896, il passe au 4e régiment d'infanterie. Il est mort le 22/9/1898
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La tenue des élèves
Tenue de 1855 à 1860
Veste au collet bleu celeste avec pattes en fer de lance bleu de roi garnie d'un petit bouton. Les parements sont en pointe et passepoilés de bleu céleste. La veste ferme par neuf petits boutons et est ornée de brides d'épaulettes.
Photo Cailliez (Paris) |
Tenue de 1860
La tunique est semblable à celle des officiers d'infanterie, boutonnant droit sur la poitrine par neuf boutons. Collet bleu céleste à angles arrondis avec grenades jaunes. Parements ronds et pattes bleu céleste passepoilée à trois boutons. La tunique passepoilée de la couleur tranchante tombe à 150 mm de terre l'homme étant à genoux.
J.F Konne (promotion 1862) |
Entre juillet 1861 et fevrier 1862, la tunique est modifiée et croise sur la poitrine par deux rangées de boutons. Parements en pointe
Photo Calliez (Paris) |
Tenue de 1863 à 1867
La tunique est modifiée, le bas de la jupe est rallongé (tombe à 210 mm de terre à genoux), les parements sont en pointe, en drap bleu de roi passepoilés de bleu céleste. Ils sont taillés en pointe et fendus sur le coté fermés par deux petits boutons, l'un dans le parement, l'autre au dessus.
Aspirant Barry (1863) |
Tenue de 1867 à 1888
Les élèves recoivent la tenue d'infanterie en drap bleu foncé à deux rangées de boutons. Parements en pointe. Collet bleu céleste avec grenades en soie jaune. Pantalon garance à bandes bleu céleste. En aout 1871, les insignes impériaux disparaissent.
Photo Voisin (Paris) |
Groupe de Saint Cyriens |
Tenue de 1889 à 1892
Le collet de la tunique devient droit et bleu céleste. Un col blanc dépasse le collet de la tunique de 5mm.
Photo Boscher (Paris) |
Tenue de 1893
La tunique ample des officiers d'infanterie, à une rangée de boutons, est donnée aux saint cyriens.
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Quelques élèves identifiés
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D'autres cyrards :
Les frères de Mac Mahon