Lucien Martial VUILLEMOT, né le 1/7/1832 à Vesoul
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Engagé volontaire au 11em Dragons en 1850, il est nommé Brigadier en 1851, puis Maréchal de Logis en 1852. En Italie de 185 à 1855.
Il est promu Sous lieutenant au 2em régiment de Chasseurs d'Afrique en 1855. Il fait campagne en Crimée de septembre à décembre 1855, puis en Afrique de 1855 à 1859.
Nommé Lieutenant en 1859, il fait la campagne d'Italie et reçoit la médaille d'Italie. Lors de la bataille de Solférino, il s'empare d'un artilleur autrichien. Il retourne en Afrique de 1859 à 1862, puis part au Mexique de 1862 à 1867.
Il est cité à l'ordre de l'armée pour s'être distingué au combat de Tepeaca/San José (18/2/1863). Ce jour là le capitaine Foucauld et 48 chasseurs d'Afrique poussaient une reconnaissance en avant de las Reyes, le 18 fevrier, vers trois heures du matin ; il s'agissait d'éclairer la marche d'une colonne. A l'aube, nos cavaliers aperçurent, non loin de San José, des bandes nombreuses de guerillas en maraude. "Allons, ordonna la capitaine, balayez moi ces gens là !." Les chasseurs s'élancèrent en riant, tant ils considéraient la besogne comme peu sérieuse, et ils chassèrent devant eux ces voleurs émérites qui ne tinrent pas un seul instant. Mais en fuyant, les guerrillas attiraient leurs advresaires dans un piège ; un fort régiment de cavalerie juaristes (environ 600 hommes !) débusqua d'un pli de terrain et marcha contre notre petit détachement. Certes, une quarantaine d'hommes peuvent sans deshonneur se retirer devant quatre escadrons, mais nos chasseurs ne plièrent pas. Charger était une folie ! mais comment se résigner à fuir ? Pas un officier ne voulut commander en retraite. Pas un soldat ne tourna bride. Le régiment ennemi s'avançait au trot, vociférant des menaces et manifestant une joie sauvage ; ils croyaient que nos cavaliers se rendaient ; mais à quelques distance, les juaristes s'arrétèrent et cessèrent de vociférer ; ils s'étaient aperçus que leurs adversaires droits sur leurs étriers, s'apprétaient à combattre. Le capitaine Foucauld eut alors un eclair de génie. Les lanciers sont immobiles devant lui; il comprend que la résolution des siens frappe l'ennemi de stupéfaction; il saisit ce moment d'indécision et de sa voix vibrante, il commande "en avant!." Les chasseurs brandissaient leurs sabres, dont les lames étincelèrent au rayon du soleil levant ; la pointe haute, ils enlèvent leurs coursiers numides en poussant leur rauque clameur de bataille, et ils tombent avec fougue sur le front du régiment ennemi hérissé de lances. En tête se trouvent les officiers et trois sous officiers qui ouvrent le passage à la colonne; ils ecartent les lances par des coups de revers et heurtent les rangs qui plient sous le choc. Derrière leurs chefs, les chasseurs s'engouffrent dans le vide, élargissant la trouée. une mélée sanglante s'engage, mais nos cavaliers poussent toujours droit devant eux, blessent, tuent ou renversent tout ce qui leur fait obstacle et coupent en deux tronçons la colonne ennemi. Ils reprennent du champ pour revenir à la charge ; mais les juaristes se dispersent et gagnent de l'espace. On leur appuie une chasse qui dure 20 minutes ; nos cavaliers à leurs trousses franchissent les ravins et les ruisseaux, et les taillent en pièces. Soudain la trompette retentit; plusieurs autres escadrons surgissent sur le bord d'une gorge profonde qui les sépare de nous; derrière ce renfort, les fugitifs se rallient. L'ennemi développe de nouveau un front redoutable; pour l'atteindre, il faut sous le feu des mousquetons descendre dans la berge et remonter. Là nos chasseurs furent sublimes ! Ils se jetèrent à corps perdu au fond de la barranca, escaladèrent le talus avec une incroyable audace et sans hésiter, se ruèrent individuellement - leur rangs étaient rompus - au milieu des masses qui les attendaient la lance en arrêt. L'engagement fut long et perilleux; nos soldats isolés ne pouvaient unir leurs efforts; chacun d'eux était enveloppé d'un cercle d'adversaires qui le pressaient de toutes part. Mais une dizaine des notres parvinrent à se réunir et à former un groupe qui dégagea par des pointes vigoureuses les autres chasseurs accablés; le peloton se reforma, puis prenant carrière, il s'abatit de nouveau sur les escadrons de lanciers avec tant de rage qu'il les mit en déroute. Ces 600 hommes tournèrent bride après avoir vu leurs premiers rangs traversés et foulés sous les sabots des chevaux. Ce régiment, le plus beau de Juarez, fut saisi d'une terreur si folle, qu'il ne s'arréta que sous les murs d'une place ennemie. Dès lors tout fut dit. Ces lanciers juaristes furent à jamais démoralisés et, pour vaincre, nos chasseurs d'Afrique n'eurent plus qu'à paraître. ce combat fut cité à l'ordre de l'armée, c'est un des plus brillant faits d'armes de notre cavalerie. Il fait grand honneur à M de Foucauld,qui avec son lieutenant M Vuillemot et M Paploré, son sous lieutenant, montra une intrépidité chevalresque (Louis Noir - Souvenirs d'un zouave). Il est nommé chevalier de la LH en 1863, reçoit la médaille du Mexique et est nommé chevalier de l'Ordre de ND de la Guadalupe (1867).
Capitaine en 1863, il est muté au 5em Hussards en 1866. Il fait dans ses rangs campagne contre l'Allemagne.
Chef d'escadron au 3em Hussards en 1872. En 1874, il commande le dépot de St Jean d'Angely. Puis passe au 5em Dragons en 1876. Il reçoit la croix d'officiers de la LH en 1876.
Lieutenant colonel au 19em Chasseurs en 1879, il commande le régiment en aout 1881, puis passe au 10em Chasseurs en 1881.
Colonel du 1er régiment de Chasseurs d'Afrique en 1883.
Il est retraité en 1886.
Décédé en 1890.