Les officiers du 2e bataillon de chasseurs (1863)

Après quatre années passées en extrème orient, d'abord en Chine (1859-1861), puis en Cochinchine (1861-1862), le bataillon est revenu en France couvert de gloire. A son départ de Saïgon sur le vaisseau "L'entreprenante", il reçoit les éloges du Vice Amiral Charner, commandant l'expédition de Cochinchine :"Pendant une année entière, le bataillon a fait partie de toutes les expéditions ; partout officiers et soldats se sont fait remarquer par leur admirable conduite ; 3 officiers, 98 sous officiers et soldats y sont morts pour leur pays".

Revenu à Toulon le 3/4/1862 après trois mois de traversée interrompue par un voyage en chemin de fer égyptien entre Suez et Alexandrie, "son arrivée causa un véritable émoi dans la population. Chacun voulait contempler les héros de Chine et de Cochinchine, ces hommes qui avaient vu Pékin et le palais d'été. La vue de ces visages bronzés, des cet équipement spécial et étrange, de cette médaille glorieuse, placée sur toutes les poitrines amena plus d'un engagement volontaire au sein du bataillon" (historique du 2e bataillon de chasseurs).

Dès 1863, le bataillon prend garnison à Vincennes et reconstitue progressivement son corps d'officiers, au gré des mutations et des nominations. Néanmoins lors de cette session chez le photographe Franck à Paris qui rassemble les lieutenants et sous lieutenants du bataillon, la plupart arborent encore les décorations chèrement gagnées en Extrème Orient.



Les officiers subalternes du 2e bataillon de chasseurs

1er rang (assis) : Gée, de Boissieu, de Montille, Gallimard

2e rang : Armbruster, x, x, Lagroua, Chevrand, Audié, Martre, Berthaux, x

3e rang : Gagin, Parpais, x, Bourdouche, Jourdan (medecin)

 

Les officiers sortis du rang

 

Lieutenant César Maurice Martre

Sergent fourrier au 4e bataillon de chasseurs, Martre a été blessé en Crimée et il y a reçu la médaille militaire le 26/5/1856.

Promu Sous Lieutenant en novembre 1857, il rejoint le 2e bataillon le veille de son départ pour la Chine. Il fait la campagne de Chine et de Cochinchine à la 4e compagnie. Il est promu Lieutenant en 1861, puis Chevalier de la Légion d'Honneur en 1862.

Le guerre de 70 le trouve Capitaine au 9e bataillon de chasseurs. Il est tué le 18/8/1870 lors de la défense du village de Saint Privat et de son cimetierre. 

Lieutenant Benoit François Chevrand

 

Caporal au 15e régiment léger, il se distingue lors des événements de Paris en 1851, ce qui lui vaut la médaille militaire le 21/3/1852.

Il a fait la guerre de Crimée comme sous officier au 19e bataillon de chasseurs et a été promu Sous Lieutenant le 20/11/1855, au 17e bataillon de chasseurs.

Durant la campagne d'Italie, il est blessé à la bataille de Montebello et il a reçu la croix de la Légion d'Honneur.

Il rejoint le 2e bataillon après la campagne de Chine, lorsqu'il est promu Lieutenant le 11/12/1862, ce qui explique qu'il ne porte pas la médaille de Chine.

Il figure toujours sur les états du bataillon en 1870, comme le plus ancien des lieutenants.

 

Sous Lieutenant Lagroua

 

Guillaume Michel Lagroua est né en 1830 à Cadillac.

Sous Lieutenant en 1859, il a fait la campagne de Chine à la 4e compagnie. Il a reçu la Légion d'Honneur le 22/5/1861 et la croix d'Isabelle la Catholique en 1862 pour sa participation aux campagnes d'extrème orient, notamment lors de la prise du fort de Ki Hoa.

Fait Lieutenant en 1865, la guerre de 1870 le trouve au corps d'occupation de l'Italie au 6e bataillon de chasseurs.

Revenu en France, il est tué en au siège de Paris lors de la bataille de Champigny, le 2 décembre 1870 comme capitaine au 121e régiment d'infanterie. il reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur à titre posthume.

Lieutenant Audié

Né en octobre 1830, Jean Arnould Oscar Audié s'est engagé en 1845 au 25e régiment léger. Il a dejà de nombreuses campagnes derrière lui : Siège de Rome en 1849, Algérie (1852-1854) et la Crimée où il a été blessé d'un coup de feu à la machoire lors de la bataille de l'Alma, puis d'une balle dans le nez lors de l'assaut de Malakov. Son visage porte encore les stigmates de ces blessures.

Promu Sous Lieutenant le 13/3/1857, il a rejoint le 2e bataillon de chasseurs à cette date comme officier payeur. Avec lui, il a de nouveau été blessé, cette fois d'un coup de feu au bras gauche, le 25/2/1861 à l'assaut des forts de Ki Hoa en Cochinchine.
Il porte ici la croix de la légion d'Honneur (reçue en 1861), la médaille militaire (reçue en 1854), l'ordre d'Isabelle la catholique (07/1862), la médaille de Crimée et la médaille de Chine. Il recevra deux nouvelle décorations, cette fois ponticifales, lorsque le bataillon sera engagé dans la défense des Etats du pape en 1867.

Retraité en 1872 comme Capitaine, il est mort en 1891.

Sous lieutenant Jacques Philippe Gée

Né le 25/8/1830 à Pont à Mousson, Gée a été cité le 14/8/1860 lors de la prise du fort de Tang Ho en Chine, comme "s'étant jeté à l'eau le premier pour franchir les fossés". A cette occasion il sauve de la noyade le colonel Schmitz, chef d'état major, qui bien que malade s'était jeté dans les fossés remplis d'eau du fort. Gée servait comme sergent major du bataillon.

Promu Sous Lieutenant le 6/11/1860, il sert à la 1er compagnie lors de la campagne de Cochinchine et il est fait chevalier de la légion d'Honneur le 4 juin 1862.

La guerre de 70 le trouve Lieutenant trésorier au 11e bataillon de chasseurs.

Il finit sa carrière comme capitaine. Il est mort en 1906.

Sous lieutenant Joseph Armbruster

 

Né en 1826 à Schlestadt, Armbruster s'est distingué comme sous officier lors de l'expédition de Cochinchine.

Promu officier en 1862, il se distingue encore en 1870 en y étant blessé.

Il est mort en 1915.

Sous lieutenant Victor Medard Gagin

Né le 1/8/1835 dans l'Yonne, fils d'un maréchal ferrand, Victor Gagin s'est engagé au 2e bataillon de chasseurs en 1854.

Il fait campagne en Chine comme adjudant au bataillon et s'y distingue le 14 aout à la prise de Tang Ho en sauvant son Lieutenant de la noyade dans les fossés du fort.

Promu Sous Lieutenant en novembre 1860, la guerre de 70 le trouve Lieutenant trésorier au bataillon, il reste donc au dépôt lorsque la bataillon est mobilisé. Il est promu Capitaine en octobre 1870. 

Il finit sa carrière chef de bataillon, officier de la Légion d'Honneur. Il est mort en 1918.


Les Saint Cyriens

 


Lieutenant Bizouard de Montille

Etienne Bizouard de Montille est Saint Cyrien de la promotion du Prince Impérial (1855-1857).

Il a servi au 2e bataillon de chasseurs, en Chine et en Cochinchine, d'où il est revenu lieutenant, décoré de l'ordre d'Isabelle la Catholique et de la médaille de Chine.

Promu Capitaine le 13/8/1865, il rejoint le 11e bataillon en 1866.

Au déclanchement de la guerre de 70, il est capitaine adjudant major.

Il est tué le 31/8/1870 à Servigny, alors qu'il entraine ses hommes à l'assaut des tranchées prussiennes devant le village.

Lieutenant Gustave de Boissieu

 

Né le 10/6/1838 à Lyon, Gustave de Boissieu à fait l'école de saint Cyr et a été nommé Sous Lieutenant le 1/10/1857 au 3e bataillon de chasseurs.

Il rejoint le 2e bataillon en novembre 1859 pour l'expédition de Chine et est promu Lieutenant le 8/9/1861.

Catholique pratiquant, il rejoint en 1867 la légion d'Antibre, troupe de volontaires français mis sur pied pour défendre les Etats du Pape. Il est fait chevalier de l'ordre de St grégoire de Grand en 1867.

Revenu en France il est nommé Capitaine le 15/10/1869. Il est tué le 11/10/1870 à la bataille d'Orelénans au 5e bataillon des chasseurs de marche. 

 

Lieutenant Gallimard

 

Né en 1837, ce jeune Saint Cyrien a déjà trois campagnes à son actif, puisque outre la Chine et la Cochinchine, il a servi lors de la campagne d'Italie de 1859 au 12e bataillon, avant de rejoindre le 2e bataillon pour son départ en Asie.

Cité à l'ordre du corps expéditionnaire de Chine après la bataille de Palikao (21/9/1860), il quitte le bataillon en 1867.

La suite de sa carrière est marquée par une blessure reçue à la bataille de Loigny en 1870, puis par un brillant parcours sous la République qui le mène aux sommets de la hiérarchie.

Il finit son parcours comme général de division, commandant de corps d'armée, Grand Officier de la légion d'Honneur.

Il est mort en 1907.

 


 

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