Camille CREMER, né le 6/8/1840 à Sarreguemines
 
Photo Carjat (Paris)
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Fils d'un teinturier lorrain, il obtient une bourse pour l'ESM en 1857, il en sort 25e sur 240.

Sous lieutenant en 1859 au 95e RI, il integre l'école d'EM en 1860 (sorti 2e sur 23).

Lieutenant en janvier 1862, il effectue un stage au 10e cuirassiers. En fevrier 1863, il passe aux Dragons de l'Impératrice. En janvier 1864, il va au 1er Zouaves et part au Mexique. Durant son séjour (jusqu'en mai 1866), il se distingue au combat de Jiquilpan où le 24/10/64, à la Cuesta de Sayala, il charge hardiment un escadron ennemi avec le peloton d'avant garde. Le 22/6/64 il est à nouveau distingué pour avoir conduit avec entrain et intelligence la poursuite d'avant garde qui a tué le bandit Pueblita et une partie de sa troupe à Uruapan. Medaille du Mexique et chvalier de ND de la Guadalupe. Il est noté comme "officier très intelligent, d'un excellent esprit militaire, plein d'envergure et d'entrain". 

Capitaine en janvier 1866. Il passe au 10e RA. En janvier 1867 il est nommé à l'EM de la 21e division militaire, puis en avril il devient aide de camp du général Clinchant, son ancien colonel au 1er Zouaves. Chev LH 1870.
Durant la guerre de 1870, il participe aux opérations autour de Metz, et s'évade avant la reddition de la ville. En décembre il rejoint Gambetta qui le nomme le même jour, général de brigade et général de division à titre auxiliaire, ainsi que chef d'escadron. Il rejoint alors l'armée de l'Est pour prendre la tête de la 3e DI du 24e CA. Il participe aux combats de Bligny/Ouche (3/12/70), à Nuits (18/12/70) et entre à Dijon à la tête du CA.
Le 13/2/71 il est nommé divisionnaire à Chambéry, mais est relevé le 26.
Après la guerre, la commission des grades le remet chef d'escadron, en disponibilité pour avoir continué la guerre en dépit de la reddition de l'armée à Metz. Symbole de l'épuration des officiers républicains de l'armée par les anciens officiers impériaux, il adresse une lettre ouverte au ministre :
"Je reçois à l'instant la lettre de service qui me notifie la décision de la commission de révision des grades. Tant de générosité me touche et je ne saurais mieux le reconnaître qu'en allégant, autant qu'il est en mon pouvoir, les charges de l'Etat. J'ai donc l'honneur de vous adresser ma demission, me contentant comme récompense de quinze années de service d'avoir mes biens confisqués, mon père exilé, mon frère tué et mon pays natal livré. Tant de bonheur me fait redouter ceux que me reserve l'avenir que vous me faites, et je préfère attendre en simple citoyen l'occasion de refaire la guerre aux Prussiens. Veuillez agréer monsieur le minsitre l'assurance de tout le respect avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très dévoué et obéissant serviteur. Cremer, Lorrain annexé et ex général gambettiste."
Cette lettre publique lui vaut une commission d'enquête et le 15/11/71, il est mis en réforme pour faute grave contre la discipline.

Sa carrière militaire est terminée.  

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