Le 2e régiment du génie

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 Historique sous le IInd Empire et la République

 

Le 2e régiment du génie

 

 

Le corps des officiers du 2e régiment du génie (1874)

 

Les officiers supérieurs, de gauche à droite :

Commandant Hinstin, Lieutenant Colonel Becker, Commandant Thouzellier (cf infra), Major valentin


Jean Frederic Charles Thouzellier

Né le 23/10/1821 à Beaulieu (Herault), il s'engage au 3e régiment du génie. Sergent il reçoit la médaille militaire le 26/12/1852.

Thouzellier participe activement à la guerre de Crimée et a l'occasion de s'y distinguer plusieurs fois. Une première fois lors de la bataille de l'Alma où il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.
Une seconde fois lors de l'assaut manqué du 7/6/1855, dit "des ouvrages blancs" : "Un espace de plus de 300 mètres sépare nos tranchées de la première redoute (Volhynie). Pour arriver à la seconde (Sélinghinsk), la distance est double et l'on est pris de flanc par les feux de la première. Au signal, la brigade de Lavarande s'élance au pas de course de la deuxième parallèle vers la redoute Volhynie. Malgré les feux qui renversent beaucoup d'hommes dans le trajet, nos soldats abordent l'ouvrage, se jettent dans le fossé qui a deux mètres de profondeur, franchissent l'escarpé eh profitant des aspérités du rocher, et pénètrent dans la redoute par les embrasures et par-dessus le parapet. Là, s'engage un combat corps à corps, à la baïonnette et à coups de crosse; mais il est de courte durée : ne pouvant résister à nos intrépides soldats, les Russes, tués ou refoulés, nous laissent en possession de la redoute. Le détachement de sapeurs du capitaine Delaboissière s'est distingué par sa bravoure à l'attaque de la redoute Volhynie. Cet officier a pénétré un des premiers dans l'ouvrage russe avec les sergents Thouzellier, Blancher et Chéry. Deux de ces derniers ont été blessés et le capitaine lui-même a été mortellement frappé. Ce détachement, qui se trouvait commandé par le sergent Chéry, ayant éprouvé de grandes pertes, le commandant Charton le fit soutenir par la brigade de sapeurs qui travaillait aux communications, afin que l'établissement dans l'ouvrage conquis ne fût pas compromis, et les travaux furent immédiatement entrepris et continués avec la plus grande activité."
Le même fait d'armes est ainsi décrit dans l'historique du régiment : "Le sergent Thouzellier ayant réussi à tourner l'ouvrage avec quelques hommes, franchit le premier la barrière de planches qui fermait la gorge et se trouva aussitôt aux prises avec une dizaine de Russes. Le premier qui se présenta fut étendu à terre d'un coup de fusil ; deux autres reçurent tour à tour en pleine poitrine la baïonnete de l'intrépide sous officier; un quatrième, piqué au bras gauche, saisit l'arme de la main droite et chercha à l'arracher au sergent, qui enveloppé allait être assommé d'un coup de crosse. Le Capitaine de la Boissière l'apercevant dans cette situation critique, accourut à son secours ; il survint à temps pour parer le coup et le dégager. Thouzellier s'écria aussitôt : "On saura mon capitaine que c'est un sapeur qui est entré le premier des soldats français dans la redoute." Le sergent Thouzellier avait six blessures, dont une la seule sérieuse à la poitrine : il était hors de combat.."

A la suite de cette affaire, Thouzellier est cité à l'ordre de l'armée, puis promu Sous Lieutenant le 3/8/1855 au 2e régiment du génie. Thouzellier s'illustre une troisième fois le jour de l'assaut de Malakov, le 8/9/1855. "Les officiers et les troupes du génie qui devaient prendre part aux attaques de la ville (bastion central) étaient sous les ordres du général Dalesme, commandant le génie au 1er corps. Le lieutenant-colonel Ribot commandait le génie à l'attaque du bastion central; il avait sous ses ordres le capitaine Béziat et quatre brigades de 90 sapeurs commandées chacune par un officier. L'assaut devant être donné à la fois à la lunette Schwartz par le flanc droit, au bastion central par le saillant et la face gauche, et à la lunette Biellcina par la face gauche, trois compagnies d'infanterie marchant en tète étaient munies de trente échelles de Siège à 4 metres de longueur. L'une des brigades de sapeurs, commandée par le capitaine Garnier et secondée par 180 travailleurs d'infanterie, devait jeter des ponts-ridielles sur les fossés. Une deuxième brigade, commandée par le sous-lieutenant Thouzellier, et renforcée de 100 travailleurs d'infanterie formait tète de colonne de la division Levaillant. Une troisième brigade, sous les ordres du lieutenant Serval et venant à la suite de la colonne avec 80 travailleurs d'infanterie, était spécialement chargée de jeter un pont et de pratiquer des passages pour six pièces de campagne tenues en réserve dans les carrières de l'ouvrage du 2 mai. Enfin, deux brigades de mineurs, aux ordres du capitaine Méréau devaient marcher avec la colonne d'assaut, l'une en tète, l'autre en queue pour rechercher et détruire les dispositifs de mines de l'ennemi."

Promu Lieutenant le 3/8/1857, il est fait le porte drapeau de son régiment.

Capitaine le 25/1/1860, il est détaché au corps d'occupation en Italie, dont il nous ramène la belle photo ci contre. Après un passage au 1er régiment du génie, il est nommé Chef de bataillon le 20/12/1870 au 2e régiment du génie. Fait Officier de la Légion d'Honneur le 7/5/1871.

En avril 1875, il quitte le service actif pour prendre le commandement d'un bureau de recrutement dans l'Herault. Il est mort le 7/3/1893.

Photo Fratelli d'Alessandri (Rome)

   


   

Georges Joseph Allard

Né le 12/8/1837 à Lornai (Orne), il est nommé Sous lieutenant à sa sortie de l'école Polytechnique le 1/10/1857, puis il fait l'école d'application du génie à Metz.

Promu Lieutenant le 1/10/1859, il est affecté au 2é régiment du génie et est envoyé au corps d'occupation à Rome en 1862, poste qu'il occupe sur cette photographie prise à Rome..

Il est promu Capitaine le 24/12/1862 et est envoyé à la direction du génie à Lille, puis à Paris.

Au déclanchement de la guerre de 70, il est en poste au Havre et est nommé à l'état major du génie du 12e Corps d'armée et est blessé à Mouzon. Il échappe à la captivité à Sedan et rejoint l'armée du Nord comme commandant une compagnie du 2é régiment du génie. Il est engagé au combat de Viller le Bretonneux. Il est nommé Chef de bataillon, le 23/1/1871 par Gambetta et nommé chef du génie du 23e corps d'armée. Il finit la guerre chevalier de la Légion d'Honneur.

Il poursuit une brillante carrière sous la troisième République qui le mène au grade de Général de division, gouverneur de Lille.


Antoine Jules Véchot

Né le 1/5/1825 à Metz, c'est le fils d'un cordonnier

Engagé volontaire comme sapeur au 2e régiment du génie le 16/5/1854, il rejoint en septembre de la même année le 2e régiment de voltigeurs de la Garde.

Il y est nommé musicien de 3e classe le 1/1/1855.

Le 4/2/1858, il est nommé sous chef de musique au 100e régiment de ligne, puis en aout 1864 chef de musique du 55e régiment d'infanterie.

Le 11/11/1866, il retourne au 2e régiment du génie, régiment de ses débuts, pour y prendre les fonctions de chef de musique. Il exerce cette fonction jusqu'à son départ à retraite en 1885.

Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 13/1/1879. Il est mort en décembre 1910.

  

Les commandants du 2e régiment du génie

  • 1849: Bouteilloux
  • 1854: Dejean
  • 1859: Ducasse
  • 1864: Doutrelaine
  • 1864: Boissonnet
  • 1866: Duval
  • 1869: Teissier
  • 1875: Brunon
  • 1880: Coste
  • 1881: Faugeron
  • 1885: Riondel
  • 1887: Chery
  • 1890: Percin
  • 1893: Philippe
  • 1894: Toulza
  • 1895: Pamard
  • 1897: Marga
  • 1900: Marcy
  • 1902: Azibert
  • 1905: De Bellegarde
  • 1908: Franck
  • 1909: Cayatte
  • 1913: Pages
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