Historique du 4e régiment de Chasseurs d'Afrique
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IInd Empire et IIIe République

 

Le 4em régiment de Chasseurs d'Afrique est créé en 1839. Il participe à la conquête de l'Algérie. Le régiment est à l'armée d'Orient (1854 à 1856) et prend part aux combats de Balaclava. Il est dissous le 5/4/1856 pour former le régiment des chasseurs de la Garde Impériale.

Recréé le 1/4/1867, il participe en Algérie aux colonnes du sud algérien et des confins marocais. Durant la guerre de 1870, le régiment est affecté à la division de chasseurs d'Afrique et charge à Illy, puis à Floing le 1/9/1870.
Renvoyé en Algérie, il réprime l'insurrection du sud oranais (1881), puis participe à la campagne de Tunisie.

 

      

Fernand Emmanuel de Vives

 

Il est né le 28/11/1832 à Strasbourg. Il fait l'école de Saint Cyr en 1854 et en sort classé 100e sur 416 élèves. Il est alors nommé Sous Lieutenant le 1/10/1856 au 3em régiment de cuirassiers.

Le 11/8/1862, il est nommé Lieutenant, puis est transféré au 4e régiment de chasseurs d'Afrique, lorsque celui ci est recréé en avril 1867. Son début de carrière est assez lent, puisqu'il n'est nommé Capitaine que 14 ans après sa sortie de Saint Cyr en juin 1870.

Durant la guerre de 70, il reste en Algérie. Il ne retournera en France qu'en 1872, lors de son transfert au 18e régiment de dragons.

Il finit sa carrière comme Lieutenant Colonel (au 9e régiment de cuirassiers, puis au 27e régiment de dragons), officier de la légion d'honneur.

 

Photo Cairol (Oran)


Claude Antoine de Lascous

Né le 9/11/1835 à Trelissac (Dordogne). Engagé au 10e régiment de cuirassiers en 1852, il y acquiert les galons de sous officier, avant d'être promu officier, Sous Lieutenant le 13/8/1865. Il rejoint alors le 1e régiment de cuirassiers.

Le 8 mars 1867, il part en Algérie et est muté au 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Il porte ici le dolman de 1862, avec les brandebourgs adhérents, ainsi que le cordon fourragère, qui n'est pas mentionné dans la tenue reglementaire.

Lors de la guerre de 70, le régiment se retrouve à Sedan et participe aux premières charges de la journée sur Illy, charge malheureuse, arrétée par un ruisseau infranchissable : "Quand la tête de colonne commandée par le commandant de Vernon, ayant très facilement dépassé le chemin, arrive à 30 metres de la berge du ruisseau, les Prussiens qu'on n'y soupçonnait pas, ouvrent leur feu par une salve ; il y avait là vers notre droite peut être une centaine d'hommes réfugiés dans cette sorte de trou et abrités jusqu'à mi corps par dépaisses broussailles ; leur salve fait éprouver des pertes sérieuses aux deux premiers pelotons qui s'arrêtent un instant devant l'escarpement en cet endoit infranchissable (il avait près de 5 metres), et se portent ensuite à l'ennemi en obliquant vers la droite. Quelques instants ont suffi pour jeter à terre une quarantaine d'hommes, tués blessés ou démontés. [...] Sous ce feu terrible et par suite de l'écrasement de la tête de colonne, un instant de désordre se produit. Il est fort court et les hommes, faisant de suite un à gauche individuel, galopent vers Floing, défilant ainsi sous le feu de l'ennemi. dans le mouvement de retrou vers les lignes, à droite vers Illy, le sous Lieutenant de Lascous avait été blessé d'une balle au mollet gauche qui tua son cheval. Resté sur le terrain, il fut transporté dans l'eglise d'Illy où il fut fait prisonnier avec l'adjudant Noël" (Les charges de Sedan - R de Mandres).

Après Sedan, de Lascous est libéré par les Prussiens en raison de sa blessure. Retourné en Algérie, il est promu Lieutenant le 20/10/1870 et Chevalier de la Légion d'Honneur le 3/6/1871

Promu Capitaine le 11/5/1874, de Lascous rejoint le 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Il meurt le 24/9/1885.

C'est le frère cadet de Pierre Louis, officier de cavalerie, qui avait lui aussi chargé en 1870.

Photo Klary (Oran)

  


  
Nicolas Edouard Dombrat
 
 
Né le 15/1/1829 à Charmes, il fait l'école de Saint Cyr en 1847 et est nommé Sous lieutenant le 1/10/1849. Il fait la première partie de sa carrière dans la cavalerie métropolitaine et à l'école de Saumur comme officier instructeur.
C'est en 1867 qu'il passe comme Capitaine au 4e chasseurs d'Afrique. Il fait campagne en Algérie durant trois ans.
Durant la guerre de 70, il ne fait pas partie des escadrons envoyés en France et reste en Algérie jusqu'en novembre 1870. Envoyé en France en novembre, il est promu Chef d'escadrons le 4/11/1870, dans un régiment de cavalerie de marche.

Après la guerre, il retourne dans la cavalerie lourde, et sert dans le cuirassiers, jusqu'à sa nomination comme général de brigade.

Le détail de sa carrière est décrite sur une page spéciale.

Il est mort le 2/5/1895.

Photo Klary (Oran)


Georges Felix Escudier

Né le 15/1/1845 à Chateau Thierry, ce fils d'un marchand de drap est élève de l'école de Saint Cyr (1863-1865, sorti 179e sur 248), puis de l'école de Saumur (1868-1869), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1865 et rejoint après Saumur le 4e régiment de Chasseurs d'Afrique. Il poste ici dans la belle tenue d'officier chez un photographe parisien, portant un brassard noir de deuil.

Après avoir servi quelque temps en Algérie, il est promu Lieutenant le 20/11/1870 et rejoint la métropole en décembre pour participer à la guerre contre l'Allemagne. Il retourne en Algérie en mars 1871.

Après la guerre, Escudier est promu Capitaine le 5/7/1875 au 9e régiment de Chasseurs, puis il prend le commandement d'un escadron du 6e régiment de chasseurs en 1879.

Le 24/8/1886, il est promu officier supérieur, d'abord Major du 6e chasseurs, puis Chef d'escadrons trois ans plus tard au 25e régiment de Dragons. Il est promu chevalier de la Légion d'Honneur le 29/12/1887. En 1893, Escudier fait partie de la mission chargée de représenter le France en Italie lors de l'inauguration de l'ossuaire de Palestro. Il y reçoit l'ordre de la couronne d'Italie.

Promu Lieutenant Colonel en 1893 au 9e régiment de chasseurs, il prend le commandement du 26e régiment de Dragons comme Colonel (le 29/12/1897) et est fait Officier de la Légion d'Honneur le 19/12/1900.

Il est mort en 1932.

Photo Bazin (Paris)

  


  

Charles Eugène Clicquot de Mentque

Ne le 1/1/1829 à Vernon (Eure), Charles Eugène est le fils de Charles Antoine Clicquot, ancien officier du train sous la Révolution et l'Empire qui à sa naissance est colonel directeur des parcs royaux de construction des équipages militaires et de Caroline Martin de Mentque. Il fera changer son nom en Clicqot de Mentque en 1871. Son frère, Louis Henri, sera tué lors de la charge de Sedan, à la tête du 1er régiment de chasseurs d'Afrique.

Il a fait l'école de Saint Cyr entre 1848 et 1850. Sorti avec un rang moyen (160e sur 317), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1850 au 2e régiment de chasseurs et va poursuive son instruction à l'école de cavalerie de Saumur, comme officier élève.

Il est alors affecté au 9e régiment de dragons dont il devient Lieutenant le 1/5/1854, puis Capitaine le 31/10/1859. Entre temps il a de nouveau suivi les cours de Saumur afin de devenir officier d'instruction. Le 21/10/1861, il rejoint la Garde Impériale au 2e régiment de Cuirassier, dont il devient capitaine instructeur en janvier 1862. Le 4/3/1867, il passe avec son grade au 4e régiment de chasseurs d'Afrique, son passage durant 6 ans dans la Garde n'ayant semble-t-il pas accéléré sa carrière. Il sert en Algérie durant trois ans et nous ramène ce portrait pris à chez Klary à Oran.

La guerre de 70 le trouve au 6e dragons, car il y a été muté en avril 1869. Il a aussi reçu la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. A la mobilisation, il en commande le 4e escadron. Durant la première partie de la guerre, son régiment reste à Lyon, puis rejoint le 13e corps d'armée de Paris après les premiers désastres de l'armée impériale. Envoyé à l'armée de la Loire, le 6e dragons participe aux combats autour d'Orléans. Le 24/9/1870, il est promu Chef d'escadrons au 3e régiment de marche de cuirassiers.

Après la guerre, Clicquot est affecté au 3e régiment de cuirassiers. Le 31/7/1878, il est promu Lieutenant Colonel et nommé au 4e régiment de Cuirassiers. Nommé Colonel, il prend le commandement du 8e régiment de Hussards. Il est promu officier de la Légion d'Honneur le 20/12/1886

Il meurt 1/10/1894.

Photo Klary (Oran)


    

Simon Castain

Né le 31/3/1837 à Sevignac Meyrac (Hautes Pyrénées), il s'engage comme cavalier au 4e régiment de lanciers le 10/4/1856. Promu brigadier en 1857. Il est promu maréchal des logis le 30/9/1860, de retour de Saumur où il était depuis janvier 1859 comme brigadier élève instructeur.

Il est muté dans ce grade au 1er régiment des chasseurs d'Afrique le 20/10/1862. Dans ce régiment, il sert en Afrique, puis au Mexique entre janvier 1864 et avril 1867. Il y reçoit la médaille militaire le 8/11/1866.
De retour du Mexique, il est transféré au 4e regiment de chasseurs d'Afrique. Engagé contre l'Allemagne, il est prisonnier de guerre le 1/9/1870 après Sedan.

Promu Sous Lieutenant le 30/10/1873, il sert comme sur numéraire au régiment, puis obtient un poste définitif au régiment et sert en Afrique sans interruption. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 5/2/1878. En 1882, il quitte le régiment et passe au bureau de recrutement de Tours, date à laquelle il est photographiè ci contre, portant les aiguillettes du service d'état major.

Il est mort le 2/12/1906.

Photo Pagliacci (Tours)


 

Joseph Charles Alexis Alfred Innocenti

Né le 30/11/1824 à Metz, il est élève à l'école de Saint Cyr entre 1844 et 1846 et est nommé Sous Lieutenant au 6e régiment de chasseurs à cheval le 1/10/1846. Après avoir suivi les cours de Saumur (sorti 5e sur 39), il passe au 12e régiment de dragons et y est promu Lieutenant le 25/6/1849.

Le 2/3/1853, il est nommé Capitaine au 7e régiment de cuirassiers. Dans ses "souvenirs d'un officier d'état major", le colonel Fix en a dressé un portrait imagé : "Les cheveux crépus, la peau brune, de grosses lèvres, six pieds de haut, large d'épaules et mince de taille, d'une force rare qu'il ignorait lui même. A l'instruction, quand les cuirassiers ne marchaient pas à son idée, il les prenait par le cou et les soulevait presque de la selle. Nous n'entrions jamais dans la forge sans qu'il s'amusât à un tour qu'il avait vu faire aux maréchaux. On pose à terre le grand marteau le manche en l'air, on le saisit le pouce au dessus, on le soulève et d'un élan, on le fait monter derrière l'épaule, la tête... et on l'embrasse. C'était l'homme du monde le meilleur et le plus doux, timide alors et reservé avec les femmes. Il m'avait appris cent singeries à cheval, quelques unes à se casser le cou, comme de me prendre en croupe et de faire ruer son cheval." Le 31/3/1859, il est nommé à l'escadron des Cent-gardes, unité d'élite attaché à la personne de l'Empereur.

Il est promu Chef d'escadrons le 13/8/1863 et est nommé au 2e régiment de carabiniers. Peu après sa nomination comme chevalier de la Légion d'Honneur, il passe au régiment des Carabiniers de la Garde en janvier 1866. C'est avec ce régiment qu'il fait la guerre de 1870 et participe aux batailles autour de Metz et au siège. Durant le blocus de la place, il demande en vain de former un corps formé de cavaliers démontés de la Garde pour combattre aux avants postes, puis fait une proposition de sortie qui est refusée par le commandement. Fait prisonnier à la capitulation, il revient de captivité au 11e régiment de cuirassiers et y est promu Lieutenant Colonel le 3/2/1872, avant de passer au 12e régiment de cuirassiers en 1873.

Le 27/5/1875, il est promu Colonel du 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Lors de la révolte des Ouled Sidi Cheik, commandés par Bou Amama en 1881, il est chargé de commander une expédition chargée de venger la mort du lieutenant Weinbrunner, assasiné par les insurgés. Avec l'assistance de troupes fournies par l'Agha de Saïda, il rencontre les rebelles, estimés à 5000 hommes, le 19 mai à Chellala. Son rapport signale ainsi cette action : "Au début de l'insurection algérienne je partis avec mon régiment qui faisait partie d'une colonne de 2300 hommes commandés par le général Collignon d'Ancy, lequel se sentant souffrant m'en remit le commandement et se retira à Geryville. J'ai aussitôt demandé et obtenu de marcher vivement et droit à Bou Amama que je rencontrai le 19 mai à Chellala. J'étais formé en carré avec mon convoi au centre ; j'avais un goum de 700 cavaliers indigènes à 500 metres en arrière droit de mon carré et un autre goum de la même force en arrière gauche ; je leur avait donné l'ordre formel de ne pas se jeter sur mes troupes au cas où ils seraient repoussés, mais de tourner autour en continuant à tirer sur l'ennemi pour le désigner à nos coups. Ces 1400 cavaliers indigènes ainsi que les 700 chameliers attachés à la colonne étaient très fanatisés et d'une fidélité très douteuse. Le combat a été magnifique. Mes quatres pièces d'artillerie de campagne m'ont rendu d'excellents services. Les arabes très nombreux, nous attaquèrent à la fois sur toutes les faces, dans une belle plaine, très favorable à notre tactique et leur bravoure fut vraiment admirable. Je fis commencer le feu à mille metres et ils vinrent jusqu'à cent metres de nos lignes. Les goums ne se battirent pas. Malheureusement celui de droite, commandé par l'agha Kaddour Ould Adda, n'executa pas mes ordres et se précipita sur mon carré, y entrainant l'ennemi qui, bientôt reconnu, fut rejeté en dehors avec de grandes pertes. Mais dans ce combat au corps à corps que mes chasseurs durent livrer en cette occurence aux cavaliers ennemis, il y eut des pertes sensibles également de notre côté. En résumé j'ai eu 37 tués, 16 blessés et 15 disparus. L'ennemi perdit environ 400 hommes et eut en outre un très grand nombre de blessés. Je poursuivis Bou Amama pendant quatre jours encore et je tentai vainement de l'enlever pendant la nuit, car il était toujours tenu au courant de mes mouvements par les Arabes alliés qui d'ailleurs firent presque tous déféction". Ce combat difficile produisit un mini scandale dans la presse, mais Innocenti en fut disculpé et fut même cité à l'ordre de l'armée pour son action. Certains ouvrage militaires citent cependant le "désastre de la colonne Innocenti".

Il est promu Général de Brigade le 18/1/1883. Il prend sa retraite en 1886, officier de la Légion d'Honneur. Il avait reçu les décorations suivantes : chevalier à feuilles de chêne de l'ordre du lion de Zaringen, chevalier de l'ordre de la couronne de Prusse, commandeur de l'ordre de l'épée de Suède, Grand officier du Nicham Iftikar. Il est mort à Paris.

Photo Durand (Paris)

    

 

 Ils ont servi au 4e régiment : Lieutenant Colonel de Gondrecourt, Capitaine Schurr

Les colonels du 4e régiment de chasseurs d'Afrique

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