Le 6e régiment de Hussards

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 Historique sous le IInd Empire et la IIIe République
(1850-1914)

 

Le 6e Hussard est tout d'abord engagé lors de la répression des émeutes républicaines à Auch le 4/12/1851, où il doit charger à plusieurs reprises et a 2 morts et 21 blessés.

Lors de la campagne d'Italie, il rejoint Alexandrie le 12/5/1859, après avoir traversé Mont Cenis et Suse. Attaché à la brigade de hussard du général Lapeyrouse, il est affecté au 5e corps d'armée, en observation à Florence qu'il atteint le 3 juin. La paix le trouve alors qu'il vient de rejoindre le gros de l'armée ; il n'aura donc pas combattu durant la campagne. Désigné pour faire partie du corps d'occupation, il séjourne à Milan de juillet 1859 à mai 1860.

Le 19/7/1870, il mobilise 5 escadrons et rejoint Lyon le 24 juillet. Primitivement attaché au 7e corps d'armée, il reste un mois à Lyon pour mettre la ville à l'abri des émeutes. Attaché ensuite au 13e Corps, il fait la retraite de Mézière. Le 10/9/1870, le régiment est attaché au 15e corps de l'armée de la Loire et il rejoint Orléans le 21 septembre. Après avoir été engagé une première fois à Pithiviers le 24 septembre. Il participe à la campagne autour d'Orléans. Après la prise d'Orléans le 6 décembre, le régiment est attaché à l'armée de l'est. Ayant rejoint Besançon début janvier 1871, il participe à la bataille de Villersexel (9/1/1871).

En septemre 1881 le régiment envoie trois escadrons pour participer à la seconde partie de la campagne de Tunisie. Il fait la marche sur Kairouan qu'il atteint le 26 octobre. Le 6e Hussards reste en garnison en Tunisie jusqu'en 1886.

Paul de Valabrègue

Né le 10/5/1809 à Londres, c'est le fils d'un officier de hussards et d'une célèbre cantatrice exercant en Angleterre. Il est Engagé Volontaire à la Légion Etrangère le 16 Mai 1834. Il se rend donc en Afrique, arrivant au Corps le 9 Juin - avec le grade de Sergent. Il rejoint la Cavalerie en passant, comme Maréchal-des-Logis, au Corps des Spahis Réguliers d'Alger le 11 Novembre 1835. Il y est promu Maréchal-des-Logis Chef le 1er Octobre 1836, puis Adjudant Sous-Officier dès le 1er Novembre.

Il y est promu Sous-Lieutenant le 14 Février 1837. Il est transféré au 4e Chasseurs d'Afrique dans ce grade en date du 20 Novembre 1839 à la création de ce régiment, levé dans la province de Bône. Le régiment est engagé dans la conquêtes de l'Algérie et Valabrègue est cité à l'ordre de l'armée pour s'être particulièrement distingué au feu le 5 Mai 1841 lors de la campagne de Bugeaud contre les Beni-Zoug-Zoug.

Valabrègue passe Lieutenant le 24 Juin suivant. Il est décoré de la Légion d'Honneur le 29 Juillet 1842. Il est une nouvelle fois nouveau cité pour s'être distingué au combat de l'Oued-Malah le 11 Novembre 1843.

Valabrègue est promu Capitaine le 10 Mars 1844. Il a un cheval tué sous lui au combat de Temda l'année suivante, le combat menant de près à la capture d'Abd el kader. Après plus de 10 ans passés à guerroyer en Algérie, Valabrègue permute pour le 9e Dragons, où il prend un emploi d'Adjudant-Major le 7 Avril 1846.

Il est nommé Chef d'Escadrons au 2e Cuirassiers le 14 Mars 1850, puis Lieutenant-Colonel au 3e Cuirassiers, le 10 Août 1853. Il est promu Officier de la Légion d'Honneur le 12 Septembre 1855.

Le 22 Mars 1856 il est nommé Colonel du 6e Hussards, regiment qu'il commande lors de la Campagne d'Italie, du 9 Mai 1859. Rentré d'Italie le 13 Juin 1860 sans avoir combattu, il est fait Commandeur de la Légion d'Honneur le 26 Décembre suivant.

Promu Général de Brigade, le 16 Décembre 1865, Valabrègue commande la Brigade de Chasseurs (4e et 5e Chasseurs) de la Division de Cavalerie du 2e Corps de l'Armée du Rhin durant la guerre de 70. Le général Marmier ne pouvant rejoindre (il commandait la subdivision de Médéah), Valabrègue commandera la Division durant la campagne. Il sera fait prisonnier de guerre à la reddition de Metz. Il rentrera de captivité le 31 Mars 1871.
Dans ses "souvenirs d'un siecle" Canrobert ne semble pas le porter en grand estime : " Le général de Valabrègue était un excellent cavalier, il avait même été l'un des écuyers les plus renommés de l'armée, ce qui lui avait valu d'être à la tête des écuries impériales. Quoique cavalier émérite, il n'avait pas les connaissances nécessaires pour commander quatre régiments de cavalerie. C'était au reste un galant homme dans toute la force du terme, profondément estimé de ses officiers et de ses soldats à cause de sa droiture et de sa nature chevalresque."

Valabrègue décède le 10 Septembre 1886 au château de Beaulieu (Loir-et-Cher).

    


    

Paul Antoine Jean Charles, Prince de Bauffremont

Né le 11/12/1827 à Palerme (Sicile), c'est le descendant d'une vieille famille de la noblesse de Lorraine, prince du St Empire Germanique. Il est élève à Saint Cyr en 1846. Promu Sous Lieutenant le 1/10/1848 au 49e régiment d'infanterie, puis Lieutenant en 1850.

En 1851, il passe dans la cavalerie et rejoint le 1er régiment de Spahis en Algérie. Capitaine le 28/5/1853, il est nommé au 8em régiment de Lanciers et revient en France. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 3/3/1854. Lors des discussions de paix qui mettent fin à la guerre de Crimée en 1856, il fait partie de l'ambassade extraordinaire envoyée à Moscou. Il est ensuite nommé adjudant major au 8e régiment de lanciers.

Le 11/12/1859, il est nommé Chef d'Escadrons au 6e régiment de Hussards. C'est à cette époque qu'il est photographié, ce rare portrait equestre nous permettant d'admirer l'équipement complet de l'officier de hussard en campagne et l'harnachement du modèle 1853.
Entre mai 1859 et fevrier 1860, il est nommé officier d'ordonnance du maréchal Randon, ministre de la guerre et il reste donc à Paris durant la campagne d'Italie.

Promu Lieutenant Colonel en 1865, il sert au 9e régiment de Cuirassiers, puis au 5e régiment de Hussards, qu'il emmène au Mexique. Il prend là bas le commandement du 1er régiment de marche. Il est promu officier de la Légion d'Honneur le 1/2/1867.

A son retour du Mexique, il est promu Colonel le 14/8/1867 et prend la tête du prestigieux premier régiment de Hussards. Durant la guerre de 1870, il commande héroïquement le régiment lors des terribles journées de Sedan et la charge conduite par sa troupe. "Le colonel s'était jeté à son tour sur la pente ; son cheval de pur sang anglais, noir mal teint, reçoit une balle en plein front : blessé mortellement, il continue pendant un certain temps sa route, ne se gouvernant plus. (...) Le cheval du colonel tombe ; celui-ci se relève vivement et, le sabre à la main, revient à pied vers le sommet. Bientôt, il rencontre un cheval de lancier et saute dessus. Il reprend son commandement, mais 300 metres plus loin, il roule de nouveau à terre et reste eténdu au sol, étourdi par la secousse "(R de Mandres, la division Margueritte à Sedan). Fait prisonnier, il prend un congé d'un an peu après sa libération. Revenu dans les cadres actifs en 1872, il est nommé chef de corps du 7e régiment de Hussards.

Nommé Général de Brigade en 1876, il commande la 17e brigade de cavalerie à Montauban avant de demander en 1878 sa mise en disponibilité.

Il meurt le 3/11/1893.


 

Etienne Henri Joseph Marion

Né le 30/7/1830, il est Engagé Volontaire au 9e Hussards le 21 Octobre 1850, Brigadier le 3 Juillet 1851, puis Maréchal-des-Logis le 23 Juillet 1852.

Il est promu officier, Sous-Lieutenant, le 19 Décembre 1854 et est transféré au 6e régiment de Hussards le même jour. Il devient porte étendard de son régiment en mars 1859 est c'est dans cette fonction qu'il participe à la campagne d'Italie, pour laquelle il reçoit la médaille commémorative et la valeur militaire sarde.

Promu Lieutenant le 5/6/1861, il est photographié par Levistsky à Paris, dans le dolman vert et le pantalon garance porté par le régiment.

Quelque temps plus tard, il est choisi par le général Douay comme officier d'ordonnance pour la campagne du Mexique. Débarqué à la Vera Cruz, dans les terres chaudes ravagées par le vomito, Marion y succombe de cette maladie le 25 Mai 1862.

Photo Levitsky (Paris)

    


 
    

Marie Louis Antonin Viel de Lunas, Marquis d'Espeuilles

Né à Paris le 19/5/1831, c'est le fils d'un Sénateur bonapartiste, issue d'une vieille famille de la noblesse du Nivernais. Sorti de l'école militaire de Saint Cyr le 1/10/1852, il est nommé au 6e régiment de Hussards avec le grade de Sous lieutenant. Sa carrière démarre sous les meilleures auspices, puisqu'il est attaché au maréchal de MacMahon, un de ses parents, comme officier d'ordonnance.

Il est successivement promu Lieutenant en 1856 et Capitaine en 1859 et il fait les campagnes de Crimée, de Kabylie et d'Italie, où il a recoit la Légion d'Honneur à Magenta. Il est ici photographié vers 1861, alors qu'il est capitaine ; le noeud hongrois figurant sur le bandeau de son képi ne laisse aucun doute sur son appartenance aux hussards, même si les bandes claires de son pantalon n'apparaissent pas sur ce cliché.

Après un bref passage dans les Lanciers de la Garde, il prend part à la guerre du Mexique d'où il revient Chef d'escadrons (13/8/1865). Le capitaine de Montfort relate dans ses souvenirs du Mexique : " Le commanadant d'Espeuille qui commandait les escadrons du 5e hussards, venait souvent dîner avec nous. Le "beau" d'Espeuilles était le rival de Galliffet. Les deux hommes, admirables soldats l'un et l'autre, s'étaient suivi, pas à pas, dans leur carrière, à la cour impériale et à l'armée. Ne s'aimant pas beaucoup, au fond, parait-il, mais trop grand seigneurs pour en rien laisser paraître."

Promu Lieutenant Colonel en 1867, il est officier d'ordonnance de l'Empereur puis aide de camp du Prince Impérial.

Le faveurs impériales succédant aux faveur du Maréchal de MacMahon, d'Espeuilles est promu Colonel à 39 ans.

Au déclanchement de la guerre, il commande le 3e régiment de hussards et assiste aux combats de Wissembourg, de Reischoffen et de Sedan d'où il parvient à s'échapper. Ayant reconstitué son régiment à Chambéry, il est nommé au commandement de la cavalerie du 17e corps de l'armée de la Loire. Le 16/9/1871, il est promu Général de brigade. D'opinions conservatrices et bonapartiste (il assiste aux funérailles de Napoléon III en Angleterre), il est élu comme sénateur de la Nièvre entre 1876 et 1879 et soutient le Président MacMahon lors de la crise du 16 mai 1877.

La victoire des républicains en 1877 ne nuit cependant pas à la suite de son parcours : promu Général de division en 1878, il finit une brillante carrière comme commandant du 13e corps d'armée, membre du Conseil Supérieur de la guerre et Grand officier de la Légion d'honneur. Il est mort en 1913.

Photo Disdéri (Paris)


 

Ludovic Marie Michel Hurault de Vibraye

Né le 8/2/1845 à Paris, cet officier est un ancien élève de l'école de Saint Cyr (promotion 1864-1866 d'Oajaca) dont il est sorti 38e sur 239.

Il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1866 au 6e régiment de hussards. Lors de la campagne de la Loire, il se distingue dans une reconnaissance menée près de Phitiviers le 24 septembre : "A trois kilometres de Pithiviers, le maréchal des logis Bellettre découvre une grand garde ennemie. Il met pied à terre avec le hussard Bance pour tirer à coup sûr. Mais à ce moment là arrivent les sous lieutenants de Vibraye et de Bros, qui font remonter à cheval et partent à la charge. M de Bros et le sous officier arrivent les premiers et se trouvent subitement à un coude de la route, en face d'une trentaine de dragons allemands, qui les accueillent par des cris et une décharge générale. m de Bros se précipite au milieu d'eux, suivi du maréchal des logis Bellettre et des hussards Bance, Laverdure et Lanfray. Ce dernier tombe aussitôt, mortellement atteint de deux balles. Bance et Laverdure, légèrement blessés, rejoignent leur peloton. M de Bros tombe aussi, mais il a vaillament combattu ; Il a la tête criblée de coups de sabre profonds et l'oeil droit perdu. Le maréchal des logis Bellettre, seul reste debout. Il finit par succomber sous le nombre , après avoir fait beaucoup de mal à l'ennemi par la vigueur de ses coups. Il a une balle dans le bras droit, et quatre autres coups de sabre, dont deux à la tête et un à chaque main. les trois blessés restent au pouvoir de l'ennemi. [...] Quant à M de Vibraye, après une lutte vigoureuse, il lui faut le plus grand sang froid pour se débarrasser de ses nombreux ennemis, les tenir en respect et ramener les hussards Beck, Riche et Aubert qui l'avaient suivi." (Historique du 6e régiment de hussards).

Il est cité à l'ordre du régiment pour s'être fait remarquer "par son entrain et son courage" et il est promu Lieutenant le 19/10/1870. En décembre il est nommé officier d'ordonnance du général Choppin Merey, commandant une brigade d'infanterie à l'armée de la Loire, avec qui il finit la guerre.

Après la guerre, de Vibraye poursuit une belle carrière, servant même entre mai 1878 et janvier 1879 comme officier d'ordonnance du Maréchal duc de Mac Mahon, dans les derniers mois de sa présidence. Etiqueté comme officier réactionnaire par la république radicale, il ne dépassera cependant pas le grade de général de brigade.

Photo Disdéri (Paris)

   

Les colonels du 6e régiment de Hussards

 

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