L'artillerie de la Garde - Historique sous le IInd Empire

 

Le régiment à pied est créé le 17/5/1855. Formé sur le papier de 6 batteries à pied et 6 batteries de parc, il monte progressivement en charge jusqu'en 1856, selon les besoins du service. Le régiment envoie deux batteries mixtes qui embarquent en mai 1855 pour la Crimée. Ces troupes sont engagées au siège de Sébastopol et construisent plusieurs batteries de siège. Lors de l'assaut de Malakoff (8/9/1855), les deux batteries en réserve ne sont pas engagées. Elles rembarquent pour la France en novembre, ayant perdu 2 officiers (1 tué et un blessé) et 34 sous officiers et canonniers.
Lors de la campagne d'Italie le régiment envoie à l'armée en campagne 4 batteries mixtes (pied et parc) et 3 batteries de parc. Les batteries sont engagées à Magenta et Solférino, mais la campagne ne coûte que trois hommes tués ou blessés au régiment.

Le 1/4/1860 le régiment à pied est redénommé régiment monté. Il envoie sa première batterie au Mexique entre septembre 1862 et juin 1864 qui se signale notamment lors du siège de Puebla et à la bataille de San Lorenzo.

Suite au decret du 13/5/1867, le régiment devient le 1er régiment d'artillerie de la Garde, mais cette nomination n'est effective que trois mois. Le régiment monté est enfin engagé lors de la guerre de 1870. Durant la guerre franco-prussienne, six batteries sont envoyées en Lorraine et subissent les malheurs conduisant à la capitulation de Metz, deux batteries participent respectivement au siège de Paris et aux opérations de l'armée de la Loire.
Après la guerre, les troupes et cadres du régiment servent à composer le 23e régiment d'artillerie.

    

Antoine Hyacinte Rolland

Né en 1817 , il est nommé Capitaine le 13/10/1849. Il fait campagne en Crimée, comme commandant une batterie du 16e régiment.
A la création du régiment d'artillerie à pied de la Garde Impériale, le capitaine Rolland est appelé à commander la 4e batterie, formée à Versailles le 23/10/1856. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 8/10/1857 avec "vingt ans de service effectif, deux campagnes".
En 1859, il est mis à la tête de la 4e batterie mixte qui participe à la campagne d'Italie. A Magenta, deux sections de sa batteries sont engagées en fin de journée pour tirer sur le village de Rebecco. A Solférino, sa batterie reste en réserve. C'est probablement peu de temps après son retour en France qu'il se fait photographier par Disdéri, en grande tenue, arborant ses décorations fraichement reçues durant la campagne.
Le 1/4/1860, il conserve le commandement de la 4e batterie, désormais dénommée batterie montée. 

Promu Chef d'Escadrons le 14/8/1860, il sert au 3e régiment à pied. En 1870, il commande l'artillerie du corps d'occupation en Italie en poste à Civitta Vecchia.

La guerre déclarée, il est promu Lieutenant Colonel et prend la tête de l'artillerie de la 1ere division du 5e corps d'armée (5, 6 et 7e batteries du 6e régiment d'artillerie). Le matin du 1/9/1870, lors de la bataille de Sedan, ses trois batteries sont envoyées pour soutenir l'artillerie du 1er corps et sous ses ordres, elles prennent position sur la crête qui s'étend de Dailly à Givonne. Lorsque le mouvement de retraite des troupes française commence, les trois batteries qui jusqu'alors avaient été protegées par la crête contre les feux directs, sont prises d'écharpe et de revers "cependant elles tinrent dans cette position jusqu'à ce que l'ennemi, voyant l'effet de son feu sur nos troupes, commenca à faire déboucher ses colonnes d'infanterie. Les batteries s'opposèrent à leur marche en tirant tout ce qu'elles avaient de boites à mitraille" (rapport officiel de la bataille de Sedan).  Un peu avant dix heures, il reçoit une blessure qui l'oblige à remettre son commandement à son chef d'escadrons.

Il meurt de ses blessures à Sedan le 22 septembre.

Photo Disdéri (Paris)

Marie Charles Raoul Frédéric Pinte

Né le 6/9/1843 à Aumale, fils d'un docteur en médecine, Pinte est élève de l'école polytechnique et de l'école d'application de Metz. Lieutenant le 16/10/1867, il est nommé au 19e régiment d'artillerie.

Il est nommé dans la Garde en mars 1869 comme officier en second à la 1ere batterie montée de la Garde. Il pose ici à l'école de Saumur, vers 1868, où il sert comme élève officier instructeur. Il porte la grande tenue du régiment, avec la sabretache ornée de l'aigle et des canons croisés, ici bien visible.
Lors de la guerre de 1870, sa batterie est affectée à la division des voltigeurs de la Garde. A Rezonville, le 16 aout, sa batterie n'ouvre le feu que vers 4 heures du soir contre les batteries prussiennes établies à Flavigny et combat jusqu'à la tombée de la nuit. Pinte n'est pas engagé à Saint Privat, ni dans les batailles du siège de Metz et parvient à s'échapper de la capitulation de Metz le 28/10/1870 et il rejoint le 23e régiment d'artillerie.

Après la guerre, il est promu Capitaine le 30/11/1871 et affecté au 34e régiment pour y servir comme instructeur d'equitation et de conduite des voitures. En 1876, il rejoint le 7e régiment d'artillerie et il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1882.

Promu Chef d'escadron le 25/2/1887, il sert à l'atelier de construction de Verdun, puis à la direction d'artillerie de Vernon avant de prendre le commandement du 1er bataillon d'artillerie à pied en 1889. Lieutenant Colonel en 1894, il sert au 15e régiment d'artillerie.

Il finit sa carrière Colonel (nommé le 23/7/1898), à la direction d'artillerie de Dunkerque, officier de la Légion d'Honneur. Il est mort le 1/11/1914.

Photo le Roch (Saumur)

     

       

François Hermann Gaertner

 

Né le 21/5/1834 à Paris. Il s'engage en avril 1852 au 9e régiment d'artillerie. Il y fait campagne en Crimée alors qu'il est maréchal des logis en y étant à deux reprises de juin à novembre 1854, puis de juillet 1855 à juin 1856.

Il est promu Sous Lieutenant le 2/8/1858 au 17e régiment à cheval, il fait la campagne d'Italie.

En janvier 1860, il passe au régiment monté de la Garde Impériale est y est nommé Lieutenant le 2/8/1860. Il est ici fièrement photographier, arborant ses deux décorations (médaille d'Italie et de Crimée), en tenue de campagne, avec la longue pelisse, non règlementaire.
Le 7/9/1862, il embarque sur le Darien pour la campagne du Mexique et y débarque le 31 octobre comme lieutenant en second. Lors de la marche vers Puébla, , il est nommé lieutenant en premier. Sa batterie participe au difficile siège de Puébla. Durant le siège, elle est engagée sous les ordres du général Bazaine lors du combat de San Lorenzo contre les troupes du général Comonfort qui tentent de briser le siège. Au matin du 8 mai 1863, la batterie de la Garde se porte vivement en avant, se met en batterie et répond vigoureusement au feu des 8 canons de l'ennemi. La bataille est un succès complet et les huit pièces ennemies sont capturées. Pour cette affaire, Gaertner est nommé chevalier de la Légion d'Honneur.

Revenu en France il est promu Capitaine le 6/6/1867, puis passe au 4e régiment monté et est détaché à la fonderie de Bourges. Durant la guerre de 70, il sert au 4e régiment d'artillerie et après la capitulation de Metz, il est interné à Coblenz entre le 29/10/1870  et le 5/4/1871. Après la guerre, il est nommé au 1er régiment d'artillerie à Bourges.

Il est promu Chef d'escadrons le 24/2/1880 au 37e régiment d'artillerie (encore à Bourges), puis officier de la Légion d'Honneur.

Il finit sa carrière comme Lieutenant Colonel, commandant le 8e régiment d'artillerie territoriale, toujours à Bourges, cette ville ayant décidément conquis tout son intérêt... Il est mort le 29/4/1901.

 

Jules Brunet

Jules Brunet est né à Belfort le 2/1/1838. Elève de l'école Polytechnique en 1857, puis de l'école d'application, il est promu Lieutenant le 1/10/1861 au 3e régiment d'artillerie à pied. . Le 30/8/1862, il embarque pour le Mexique où il va servir deux années. Le 24 janvier 1863, il est admis dans la Garde Impériale et rejoint le régiment monté. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 20/10/1864.

Revenu en France, il sert dans la Garde jusqu'en septembre 1866, date à laquelle il est détaché à la mission militaire au Japon. Débute alors une aventure extraordinaire, puisque Brunet, chargé initialement de former l'armée du Shogun Tokugawa, va prendre fait et cause pour ce féodal lors de sa révolte contre le jeune Empereur Meiji. Alors Capitaine (promu le 30/8/1867), Brunet choisit de rester au Japon au rappel de la mission. Sa démission de l'armée française ayant été refusée, il est mis en congé sans solde en février 1869. Les troupes du Shogun sont finalement défaites par l'armée impériale en juin 1869 et Brunet est rappatrié d'urgence en France.

Reprenant sa carrière militaire, il sert à la manufacteur d'armes de Châtelerault. Au déclanchement de la guerre de 1870, il rejoint l'armée de Lorraine comme capitaine du 8e régiment d'artillerie et est fait prisonnier à la capitulation de Metz. Interné à Hambourg, il est libéré en avril 1871, et rejoint l'armée de Versailles où il sert comme officier d'ordonnace du ministre de la guerre. Il est alors promu officier de la Légion d'Honneur.

Brunet suit alors une belle carrière sous la République : attaché militaire en AUtriche, puis en Italie, il devient en 1898 chef de cabinet du général Chanoine, son ancien chef de la mission militaire au japon. Il finit sa carrière comme Général de Division, Grand Officier de la Légion d'Honneur. Il est mort en 1911.

 

     

  

Henry Jacques Marie Héricart de Thury

Né le 7/3/1838 à Paris. Fils de député, Polytechnicien, il est nommé Lieutenant en octobre 1860 au 7e régiment d'artillerie montée.

Il rejoint le régiment d'artillerie montée de la Garde en mars 1862. En aout 1862, il est affecté comme faisant fonction de 3e lieutenant de la 1ere batterie désignée pour partir au Mexique. Il embarque le 11/9/1862 sur la frégate à vapeur le Montézuma, avec 54 hommes et 52 chevaux et arrive à Vera Cruz le 30/10. Le 13/12 il quitte Vera Cruz pour Orizaba qu'il atteint le 21 et y stationne un mois. La batterie rejoint Puebla mi mars et débute le difficile siège de la Place. Le 19/04 la batterie est engagée contre l'ilot n°29 et de Tury est cité à l'ordre de l'armée. Puebla tombée le 17 mai, de Tury entre à Mexico le 10 juin. Il fait ensuite campagne jusqu'au rappatriement de la batterie  le 9/5/1864 et reçoit la croix de la Légion d'Honneur le 11/2/1864. ("A servi depuis son arrivée au mexique avec un zèle et une intrépidité remarquables.") 

De Tury rejoint alors le 5e régiment d'artillerie à pied et retourne au Mexique une seconde fois, entre mai 1865 et mars 1867. Il y est affecté comme officier d'ordonnance du général Douay.

Revenu en France, il est nommé Capitaine le 17/4/1867. Lors de la guerre de 1870, il est nommé aide de camp du général Laffaille commandant l'artillerie du 4e corps de l'armée du Rhin.

Capturé à Metz, il est fait officier de la Légion d'Honneur le 24/6/1871, puis rejoint le 27e régiment d'artilleie après la guerre. Affecté à l'état major au ministère, il est mort le 7/10/1878

Louis Hyacinthe Simon

Né le 15/12/1835 à Metz, Simon est élève de l'école polytechnique entre 1855 et 1857, puis de l'école d'application de l'artillerie à Metz. Il est promu Lieutenant le 1/10/1859 et rejoint le 9e régiment d'artillerie monté.

Le 15/1/1861, il est admis dans la Garde Impériale, comme officier attaché à la 5e batterie du régiment monté. Il est ici photographié en petite tenue, dans une pose plutôt romantique, peu courante sur les clichés de l'époque.

Nommé Capitaine le 13/8/1865, il quitte la Garde et est affecté au 12e régiment d'artillerie, mais est détaché à la manufacture d'armes de Châtellerault, puis en mission en Angleterre durant trois ans. Au déclanchement de la guerre de 1870, il est affecté comme capitaine en second au 11e régiment d'artillerie (canons de 4 de campagne), attachée au 1e Corps d'armée (Armée du Rhin) et rejoint Strasbourg. La batterie est engagée à Reischoffen et a six hommes blessés. Simon quitte l'armée de Metz avant sa capitulation et rejoint les armées de la République. Il sert alors à l'armée de la Loire comme commandant l'artillerie d'une division d'infanterie du 17e corps d'armée. Il est promu chevalier de la Légion d'Honneur le 14/11/1870.

Après la guerre, il est nommé aide de camp du général Susane, membre du comité de l'artillerie.

Il est démissionnaire de l'armée en avril 1875. Ayant émigré en Nouvelle Calédonie, il y démarre une seconde carrière politique, en y étant nommé Conseiller Général (entre 1891 et 1895), puis délégué du territoire au Conseil Supérieur des colonies en 1897, puis au comité consultatif de l'agriculture, du commerce et de l'industrie aux colonies. Lors de l'exposition universelle de 1900, il y est commissaire de la Nouvelle Calédonie. Il est alors nommé officier de la Légion d'Honneur.

Il est mort le 30/12/1926.

Photo Disdéri (Paris)

     

    

Valentin Ferdinand Beze

Né le 9/12/1834 à Solgne.

Sous Lieutenant le 14/3/1860 au 3e régiment d'artillerie à pied

Il est fait Lieutenant le 14/3/1862 au 5e régiment d'artillerie à pied. Il fait campagne au Mexique avec le 9e régiment d'artillerie et se distingue lors de la prise de Puébla où il reçoit la croix de la légion d'honneur le 12/4/63 ("onze ans de service effectif, quatre campagnes. A montré autant de vigueur que de calme à la prise de la caserne").

Le 6/9/1864, il est nommé à la 1ere batterie du régiment d'artillerie montée de la Garde. Il passe à la 6e batterie le 26/12/1867. Le 8/1/1869, il passe au 18e régiment d'artillerie.

Capitaine le 3/8/1869, il est nommé adjoint à la manufacture d'armes de Saint Etienne.

 

 

Arsene Auguste Baratte

Né le 17/8/1823 à St Servan, il fait l'école Polytechnique (1843), puis l'école d'application de l'artillerie (1845). Promu Lieutenant le 1/10/1847, il rejoint le 9e régiment, puis le 2e (en janvier 1851).

Il sert deux années en Algérie entre 1852 et 1854 et est promu Capitaine, le 14/2/1854. Il rejoint ensuite le 5e régiment d'artillerie, comme adjoint à la direction de Grenoble, puis est nommé adjoint aux forges de l'Ouest. Le 14/3/1855, il rejoint le régiment d'artillerie à pied de la Garde Impériale nouvellement crée pour prendre le commandement de la 8e batterie de parc. Le 1/4/1860 il est transféré au régiment d'artillerie montée. En aout 1860, il prend le commandement de la 4e batterie et est promu chevalier de la Légion d'Honneur en décembre. Resté 11 ans dans la Garde, Baratte n'a cependant pas l'honneur d'être engagé ni en Crimée ni en Italie.

Baratte quitte la Garde en décembre 1866 et va servir à Dunkerque, puis à Paris, avant d'être promu Chef d'escadrons le 22/12/1868 et de servir successivement aux 15e et 10e régiments d'artillerie.

La guerre de 1870 le trouve commandant l'artillerie à Saint Malo. Le 10/11/1870, il rejoint le 10e régiment et sert contre les Prussiens. Il est nommé officier de la Légion d'Honneur le 5/1/1871.

Il est mort le 15/5/1878.

 

   

 
   

Jacques Arsène Aubert

Né à Villemaure (Aube) le 10/11/1830, il est incorporé au 1er régiment d'artillerie le 16/10/1851 comme artificier et il y est nommé brigadier en mars 1853. Il fait campagne en Orient du 2/6/1854 au 2/3/1856 et y est nommé maréchal des logis, ainsi que décoré de la médaille britanique.

Revenu en France, il se réengage pour 7 ans et il est incorporé comme canonnier servant au régiment d'artillerie à pied de la Garde Impériale le 30/12/1857, puis brigadier en 1858. Il y fait la campagne d'Italie d'où il revient décoré de la valeur militaire de Sardaigne. En 1860, le régiment devient le régiment d'artillerie montée de la Garde. Aubert est nommé maréchal des logis en 1863 et il se réengage de nouveau pour 3 ans en 1865.

le 1/1/1866, il est incorporé avec son grade au régiment d'artillerie à cheval de la Garde et il reçoit la médaille militaire le 12/3/1866. Rengagé de nouveau pour trois ans en 1868, ce sous officier expérimenté fait la guerre de 1870 et les batailles autour de Metz avec son régiment et est compris dans la capitulation de Metz.

Affecté au 24e régiment d'artillerie à cheval, il rentre au corps en juin 1871, après s'être de nouveau rengagé pour 5 ans. En mai 1871, il reçoit la croix de la Légion d'Honneur, pour prendre rang le 5/9/1870. Il est ici photographié à Tarbes après la guerre, portant encore la tenue de la Garde.

Aubert meurt le 27/12/1874.

Photo Disdéri (Paris)

Ils ont servi dans l'artillerie de la Garde : Capitaines Clairin, Maignien


Le régiment à cheval est créé le 1/5/1854 à 6 batteries et d'un cadre de dépôt. Il participe aux campagnes de Crimée, d'Italie et du Mexique. Le 13/5/1867, il est renommé 2e régiment d'artillerie de la Garde, mais cette nomination temporaire ne dure que 3 mois. Le régiment à cheval est finalement engagé lors de la guerre de 1870.

Leonce Paul de Novion

Né le 30/4/1829 à Nantes, de Novion est fils d'officier. Après avoir fait l'école Polytechnique et l'école d'application, il rejoint le 14e régiment à cheval le 4/11/1851 et poursuit sa formation à Saumur comme Lieutenant (1/10/1850).
De Novion sert ensuite en Orient de mai 1855 à juillet 1856 au 10e regiment monté. Il se distingue à deux reprises lors de la campagne. Lors de l'assaut du 18 juin "le Lieutenant de Novion de la batterie n°17 entendant les cris déchirants d'un blessé qui se trouvait à une cinquntaine de metres de la batterie, demande deux hommes de bonne volonté pour aller ramasser ce malheureux ; un caporal se présente. N'écoutant plus que son courage, le lieutenant franchit l'épaulement avec le brave caporal et tous les deux se dirigent vers le blessé, au milieut d'une grêle de balles. Lorsque les Russes virent enfin les deux hommes ramasser le blessé et revenir à la batterie, ils cessèrent spontanément le feu et battirent des mains tant est grand le prestige du vrai courage "(historique du régiment). Le soir de ce fait, le maréchal Bosquet fait venir le lieutenant et l'embrasse devant tout son état major en lui disant ces mots : "bon sang ne saurait mentir"
De Novion est ensuite blessé le 4/7/1855 au siège de Sébastopol, d'une balle qui lui traverse la cuisse gauche. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en mai 1856.

Promu Capitaine en mars 1857, il sert à l'état major de l'artillerie lors de la campagne d'Italie. Il se distingue à la bataille de Solférino en mettant en batterie ses pièces à 150 metres du cimetière de Solférino et en ouvrant un feu nourri qui a un grand effet et permet à l'infanterie d'aborder cette position difficile. Il en revient décoré de la valeur militaire de Sardaigne et de l'ordre de Saint Maurice et Lazare

Le 15/6/1860, de Novion rejoint le régiment d'artillerie à cheval de la Garde Impériale dont il porte ici la petite tenue.

Le 3/8/1869, il est promu Chef d'escadrons au 5e régiment d'artillerie. Il fait la guerre contre la Prusse et est fait prisonnier à Sedan.

De Novion poursuit une brillante carrière sous la République : Colonel du 13e régiment d'artillerie (1897-1883), Général de Brigade commandant l'artillerie en Algérie (1886-1888), Général de Division, membre du comite technique de l'artillerie, gouverneur de Nice. Il finit sa carrière comme Grand Officicer de la Légion d'Honneur.

Il est mort en 1900. Sa nécrologie dans la revue d'artillerie conclut : "Esprit fin et orginial, artiste distingué, cavalier hardi et brillant, il réunissait aux qualités de l'homme du monde, les plus solides qualités militaires, une intelligence remarquable et une fermeté que tempérait sa bienveillance naturelle. Caractère droit et fier, nature ardente et chevalresque, aimant à obliger ceux qui l'approchaient, chef plein d'entrain et d'autorité, il savait se faire aimer par ses subordonnés à tous les degrés de la hiérarchie. Il laissera auprès de tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un chef respecté et d'une âme généreuse et loyale." 

  

   

Marie Alexandre Hellot

Né le 26/3/1831 à Paris. Elève de l'école Polytechnique (1851), puis de l'école d'application (1853), Hellot est nommé Sous Lieutenant le 4/4/1855 au 1er régiment d'artillerie.

En juin 1855, alors qu'il est attaché à la 8e batterie, il part pour la Crimée et participe au siège de Sébastopol. Il est affecté au service de la batterie de siège 15bis. Le 8/9/1855, lors de l'assaut de Malakov, la batterie appuie de son feu l'assaut des troupes anglaises et fait beaucoup de mal aux Russes. Hellot reçoit une blessure à la tête qui entraîne la perte de son oeil droit. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur (14/9/1855) et est promu Lieutenant (1/10/1855).

De retour en France, il passe au régiment d'artillerie à cheval de la Garde en janvier 1856. Il va y rester 4 années, servant successivement au dépôt et à la 3e batterie. Il en porte ici la petite tenue d'avant 1860, avec le cordon fourragère en poils noirs. La pose de trois quart permet de cacher à l'observateur sa blessure à l'oeil droit.

Promu Capitaine le 24/5/1860, il rejoint le 2e régiment d'artillerie à pied, affecté plus particulièrement à la direction à Paris, puis au dépôt des poudres et salpetres de la capitale. Il est retraité en février 1864.

Sa carrière militaire se poursuit dans la garde mobile, puisque à la réorganisation de cette troupe, il est nommé Chef d'escadron (le 4/8/1868), commandant l'artillerie de la garde nationale mobile de la Seine. Lors de la déclaration de guerre contre la Prusse, il obtient le grade de Lieutenant Colonel, commandant le 1er régiment d'artillerie de la garde mobile de la Seine. Durant le siège de Paris, il commande les bastions 62 à 67 (Porte d'Auteuil de Saint Cloud et Point du Jour) de l'enceinte.  Il est fait officier de la Légion d'Honneur le 7/2/1871.

Il est mort le 9/7/1898

Photo Disdéri (Paris)

Charles Jean Baptiste Renault

Né le 1/7/1821 à Nancy, Charles Renault reçoit la médaille militaire le 10/5/1852, puis est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 14/8/1854, alors qu'il sert comme sergent major, chef de musique au 35e régiment d'infanterie de ligne ("19 ans de services et 3 campagnes"). Il a fait la campagne de Crimée dont il reçoit la médaille de Crimée quelques mois plus tard. 

En 1860, il est passé chef de musique au régiment d'artillerie à cheval de la Garde Impériale.

Il en porte ici le magnifique uniforme de grande tenue : Dolman blanc à tresses d'or et parements écarlates, pantalon bleu, talpack avec aigrette.

Il est mort le 24/2/1889.

 

Photo Crémière (Paris)

   


 

Louis Ernest Petit-Jean

Né à Nimes le 4/3/1833, il s'engage comme canonnier au 3e régiment d'artillerie. Promu sous officier en 1852, il passe en mars 1854 au 16e régiment d'artillerie comme maréchal de logis et fait la campagne de crimée de juin 1855 à juillet 1856.

Le 21/3/1860, il est promu Sous Lieutenant et passe dans le train d'artillerie au 1er escadron. Il sert alors trois ans en Algérie de juin 1860 à septembre 1863.

Promu Lieutenant le 22/3/1862, il rejoint l'escadron du train d'artillerie de la Garde Impériale le 13/8/1863. Il en porte ici la petite tenue, avec la croix de la Légion d'Honneur reçue le 26/10/1864. En 1865, il suit durant un an les cours de l'école de Saumur.

Promu Capitaine le 1/5/1867, Petit-Jean quitte la Garde et rejoint le 1er régiment du train d'artillerie. Il en devient adjudant major. Ses services de guerre indiquent qu'il a servi du 3/9/1870 au 25/2/1871 contre l'Allemagne.

Il est promu Chef d'escadrons le 20/1/1876 et sert à l'école d'artillerie de Vannes, puis au 28e régiment d'artillerie en juillet 1883. Il sert ses dernieres années actives en Bretagne, au 35e régiment d'artillerie et comme adjoint au directeur de l'école d'artillerie du 11e corps d'armée, avant de prendre sa retraite en 1887, officier de la Légion d'Honneur.

Il est mort le 16/4/1910.

   

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