Le bataillon des Chasseurs de la Garde

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Historique

 

Le bataillon des chasseurs à pied de la Garde a été formé par décret du 1/5/1854, il est définitivement constitué le 30 juin de la même année, sous le commandement du chef de bataillon Cambriels

Le 10/1/1855, quatre compagnies commandées par le capitaine Moreau partent pour la Crimée où ils arrivent le 2 février. Le 7 aout, quatre autres compagnies sous les ordres du commandant Cambriels quittent Paris pour rejoindre ceux commandé par M Moreau. Embarquées à Marseille le 23, elles débarquent le 18 mai en Crimée.
Le bataillon, fort de 8 compagnies assiste aux différents combats et travaux de siège de Sébastopol, ses pertes sont nombreuses, le 8 septembre à la prise de la ville, le bataillon a son commandant, M Cornulier Lucinière tué, 4 autres officiers tués, 7 blessés, 99 chasseurs tués, 26 disparus et 227 blessés. Cette journée historique est racontée par le capitaine Pistoulay dans ses souvenirs : "En avant ! Le bataillon s'ébranle en colonne par division et nous franchissons successivement au pas de course six parallèles en sautant par dessus les parapets, sous une grêle de balles et de mitraille. Le commandant, toujours en premier, ne souffrant jamais que personne ne le devance. Notre course avait été si rapide, qu'arrivés à la dernière parallèle, c'est-à-dire en face de la batterie noire, nous n'étions plus qu'un petit nombre. Le commandant franchit le dernier parapet ; nous le suivons et nous franchissons au pas de course les quatre-vingt metres qui nous séparent de l'ennemi. nombre d'hommes tombent avant d'arriver au but. Nous voici au fossé. Nous nous y précipitons, et nous aidons des mains, nous montons à l'assaut de la courtine, le commandant à droite et moi à gauche avec quelques hommes. Le premier, il est debout sur le parapet russe, l'ennemi est là à nos pieds, pouvant nous frapper de ses baïonnettes. Le commandant élève son épée de la main droite et montre l'ennemi de la main gauche. A peine avait il articulé "en av..." qu'il reçoit en même temps un biscaïen et une balle à bout portant et qu'il roule dans le fossé. Je lui pris la main, il était mort. Son épée, à laquelle un officier avait attaché un fragment de drapeau, fut placé sur le parapet comme signe de ralliement. Plusieurs fois les Russes firent des tentatives désespérées pour l'enlever, mais sans y réussir."
Le bataillon rembarque le 6 novembre pour la France et débarque à Marseille le 6 décembre et arrive à Paris le 30. Le 18, les huit compagnies actives, commandées par le commandant Garnier partent pour le camp de Chalons où elles assistent aux manœuvres commandées par l’Empereur. Un mois plus tard, le bataillon va prendre garnison à Versailles.

Le 28/4/1859, le bataillon sous les ordres du commandant Clinchant quitte Paris pour se rendre à l’armée d’Italie faire partie de la 2e division du 1er corps d’armée (général Camou). Les 8 premières compagnies forment la partie active, les 9 et 10e restent au dépôt. Il s’embarque à Marseille le 1er mai et débarque à Gêne le lendemain d’où il est dirigé sur Alexandrie pour y attendre le moment des grandes opérations. Le 2 juin au passage de la Sesia à Turbigo, la moitié du bataillon est jeté sur la rive gauche pour protéger la construction d’un pont. Les chasseurs repoussent à coups de carabines quelques tentatives des Uhlans autrichiens. Le pont est achevé et le reste du bataillon ayant franchi la rivière en tête de la brigade Maneque le corps entier vient s’u=installer en avant de Turbigo. Le 3 juin 4 compagnies envoyées en reconnaissance ayant été attaquées par un ennemi supérieur en nombre sont obligées de prendre position à quelque distance du village et d’attendre l’arrivée du corps du général MacMahon, devenu nécessaire pour repousser l’attaque.
Le 4 juin le bataillon, toujours en tirailleurs et protégeant successivement tous les mouvements de la division, concourt à la fin de la journée à l’attaque de Magenta. Les pertes ne sont que de trois hommes tués ou blessés.
Le 7 juin il est dirigé sur Milan, passe l’Adda le 14 et vient s’établir au camp de Montochiare. Le 24 juin il prend une part très active à la bataille de Solférino, tourne le village et soutien dans les rues une lutte pendant laquelle le chasseur Montelier s’empare d’un drapeau autrichien. Le lieutenant Monéglia prend une batterie ennemie et fait 60 prisonniers dans le village même. Pendant cette mémorable journée les pertes furent de 13 officiers tués ou blessés et 148 hommes.
Le 17/7/1859, le bataillon reçoit l’ordre de rentrer en France, se dirige sur Milan où son drapeau est solennellement décoré de la croix de la Légion d'Honneurpar son excellence le maréchal Vaillant. Il passe le Mont Cenis le 29 aout et vient s’établir au camp de StMaur près de Vincennes pour y attendre l’entrée dans Paris de troupe venant de faire la campagne d’Italie. Après le défilé du 14 aout, le bataillon retourne au camp, puis vient prendre garnison à Paris.

De 1860 à 1870, le corps occupe successivement les garnisons de Paris et de Versailles.
Le 12/10/1864, six compagnies sont commandées pour aller à Nice faire un service d’honneur auprès de l’empereur et l’impératrice de Russie. Pendant son séjour dans cette place, se Majesté l’Empereur de Russie distribue des décorations de divers ordres à tous les officiers et des médailles aux sous officiers et soldats décorés de la médaille militaire.
Le 27/5/1866, l’état major et huit compagnies quittent Versailles pour se rendre au camp de Chalons où ils arrivent le 1er juin. Après avoir pris part aux grandes manœuvres exécutées par toute la garde Impériale, le bataillon rejoint son dépôt de Versailles le 7 septembre. Le 12 septembre, le bataillon reçoit 380 fusils du système Chassepot, les armes sont mises à l’essai au bataillon. Dans le courant janvier 1867, l’armement du bataillon est complété en fusils Chassepot, les anciennes carabines sont versées à l’artillerie.

En 1870, il fait aussi honneur à son arme lors de la bataille de Rezonville et à Ladonchamps. Le bataillon disparaît le 28 octobre 1870, jour de la capitulation de Metz.


 Cette photo de groupe du bataillon des chasseurs a été prise probablement à Nice en 1864.
Le corps des officiers ici présent comprend quelques hommes qui se sont illustrés à Solférino.


  

François Eugène Marie Montellier

Né le 24/10/1829 à Quimperlé, c'est le fils d'un chapellier de la ville. Il exerce lui même la profession de serrurier lorsqu'il est appelé en décembre 1850, au 6e régiment léger.

A la création du 19e bataillon de chasseurs en janvier 1854, Montellier fait partie des soldats transférés pour composer ce nouveau bataillon. C'est avec ce corps qu'il fait campagne en Orient entre avril 1854 et mai 1856. Il y est nommé chasseur de 1ere classe en juillet 1854 et participe aux bataille de l'Alma, d'Inkermann, de Tratkir, ainsi qu'au long siège de Sébastopol (prise du Mamelon vert le 6/6/1855, assaut manqué du 18/06) durant lequel son bataillon est très souvent engagé en première ligne. 
Libéré en décembre 1856, il se réengage pour 7 ans au 9e bataillon de chasseurs, puis au 20e bataillon de chasseurs à pied en septembre 1858, alors affecté au corps d'occupation de Rome.

Il rejoint le bataillon des chasseurs de la Garde le 14/4/1859, quelques mois avant la campagne d'Italie.

Il est chasseur à la 3e compagnie lorsqu'il se distingue à Solférino. "Un autre détachement autrichien, égaré sans doute, revient dans le village de Solférino où il est cerné et pris. Des corps ennemis entiers se repilent en désordre abandonnant armes et bagages. C'est à ce moment qu'apercevant un porte drapeau ennemi qui s'enfuit, le chasseur Montellier se précipite sur lui. Il s'élance au milieu d'un gros d'Autrichiens, renverse à coups de baïonnettes les hommes du premier rang, pénêtre jusqu'au porte drapeau, le tue et s'empare du drapeau. Les Autrichiens se ruent sur lui pour lui reprendre, mais le caporal redouble de bravoure. Il étend à ses pieds tous ceux qui l'approchent."
Ce trophée illustre à jamais le bataillon de chasseurs à pied de la Garde dont l'aigle est
décoré pour ce fait d'arme de la croix de la légion d'Honneur. 

Quant à Montellier, il reçoit la médaille militaire le 25 juin, il est nommé caporal le 26 juin, puis fait chevalier de la Légion d'Honneur le 13/8/1859. Il pose ici en dans la grande tenue des chasseurs de la Garde, affecté à la Garde du drapeau du bataillon.

Il quitte le service en janvier 1864.


  

François Louis Moneglia.

Né le 23/6/1820 à Bonifacio. Appelé en 1841 au 10e bataillon de chasseurs à pied, il sert en Afrique de 1842 à 1846 où il devient sergent en 1844, puis sergent major en 1848. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 11/4/1850 ("sergent major au 10e BCP, 9 années de service effectif, et 7 campagnes. S'est distingué dans plusieurs combats en Afrique.")

Promu Sous Lieutenant le 17/1/1854 au 13e bataillon, il rejoint le bataillon des chasseurs de la Garde en juin 1854 et sert en Orient d'avril à décembre 1855. Il y est blessé d'une forte contusion à la hanche droite par un eclat de bombe le 16/7/1855, puis de nouveau le 25/7/1855, d'une plaie contuse au cuir chevelu et d'une forte contusion à la lèvre. Le 8/9/1855 lors de l'assaut de Malakov, il est de nouveau blessé d'une contusion à la cuisse droite par eclat d'obus.

Promu Lieutenant le 23/9/1855, c'est à Solférino le 24/6/1859 qu'il trouve son heure de gloire :
"Le lieutenant Monéglia s'engageait avec une portion des chasseurs de la Garde, au pied du mamelon de la Tour, dans un chemin étroit qui contournait le village par sa gauche et tombait tout à coup sur les premières maisons. Deux pièces d'artillerie ennemie défendent le chemin. Les chasseurs se précipitent sur les canons et s'emparent des pièces. Mais pressés par les Autrichîens qui sont revenus en force, ils s'embusquent dans les clôtures et dans les maisons de Solférino en attendant du renfort. Bientôt en effet arrivent des voltigeurs du 2e régiment de la Garde. Assité de ces renforts, le Lieutenant Monéglia entraine vigoureusement ses hommes et s'empare à nouveau des canons autrichiens. Il pousse alors résolument en avant et se porte dans une position dominante le long d'un chemin creux. A peine y est il arrivé qu'un bruit retantissant de chevaux et de caissons se fait entendre dans la direction de la Tour. Ce sont 5 voitures d'artillerie ennemies, quatre canons et un caisson, qui descendent à fond de train des hauteurs de Solférino. Le Lieutenant Monéglia rallie autour de lui tout son monde et s'apprète à barrer intrépidemment le passage. Un capitaine d'artillerie qui précède la colonne vient tomber expirant sur les baïonnettes des chasseurs, et la tête du convoi, entrainée dans sa course rapide, est reçue par une décharge à bout portant qui abat les hommes et les chevaux de la première pièce et jette un affreux désordre dans les rangs des attelages. La resistance est devenue impossible et le colonel qui dirigeait ces pièces rend son épée au Lieutenant Monéglia.
Il est facile de comprendre la joie de ces braves soldats qui venaient d'accomplir ce brillant fait d'armes ; Ils remettent en ordre les attelages désorganisés et sautant sur les chevaux, le fusil en bandoulière, ils ramènent triomphalement leur glorieuse prise. L'Empereur avait contourné le Mont des Cyprès et suiviait le mouvement en avant du 1er corps lorsqu'il rencontra sur sa route ce singulier cortège. A sa vue les chasseurs s'arrètent et, présentant avec orgueil ce beau trophée, teint encore du sang de l'ennemi, ils saluent l'Empereur d'acclamations enthousiastes
(Bazancourt - la campagne d'Italie)."

Nommé Capitaine le 4/7/1859, il reste au bataillon jusqu'en 1870. Il finit sa carrière comme Chef de bataillon (nommé le 12/9/1870), officier de la Légion d'Honneur le 20/11/1872.

Il est mort en 1902.

 


 

 

François Antoine Schultz

 

Né le 25/3/1831 à Strasbourg, Schultz s'est engagé en 1848 au 2e léger, et a servi comme sous officier au 4e bataillon de chasseurs. Il a été promu chevalier de la Légion d'Honneur le 18/7/1855 en Crimée ("7 ans de services, deux campagnes. Plein d'entrain et d'énergie. S'est particuliérement distingué à l'attaque du mamelon vert") où il a été blessé à l'hyppocondre gauche et à la tête du choc d'un boulet de canon.

Rengagé comme chasseur au bataillon des chasseurs de la Garde, en décembre 1855 il y est sergent major en 1859 lors de la campagne d'Italie. Sa belle conduite lui vaut d'être nommé Sous lieutenant le 11/6/1859. En 1863, il est nommé porte drapeau du bataillon, poste envié et honoré. Sur la photo, il porte aussi la médaille d'Italie et la médaille de Crimée.

Il démissionne en décembre 1867 et il est mort en septembre 1889.

 

Photo Honoré (Paris)

 


   

Jules de Monard

Né le 5/3/1838 à Autun, Jules de Monard fait l'école de Saint Cyr entre 1857 et 1859 (promotion de l'Indoustan). Il sort Sous lieutenant dans l'infanterie en octobre 1859 et est nommé au 8e bataillon de chasseurs à pied, puis au  bataillon de chasseurs de la Garde. C'est dans ce grade qu'il est ici photographié par Prévot.

Promu Lieutenant en janvier 1865, durant la guerre de 1870, de Monard contribue aux plus belles pages de gloire du bataillon des chasseurs de la Garde.
Il est une première fois blessé en aout à la bataille de Rezonville : "Le bataillon de chasseurs de la Garde, accablé par les feux de l'ennemi, est obligé de se porter à 300 metres en arrière. Quelques chasseurs, commandés par le lieutenant de Monard, n'ont pas été prévenus de ce mouvement de retraite ; ils ne sont bientôt plus qu'à un cinquantaine de metres de l'ennemi, dont le feu décime à l'improviste ce groupe de héros. Un officier prussien s'approche du lieutenant de Monard et presque à bout portant lui tire un coup de revolver dans la poitrine. Le brave lieutenant chancelle et tombe sous le choc. C'est le salut, car à cet instant même, une grêle de balles, partis des rangs des chasseurs, s'abat sur les prussiens qui s'apprétaient à emmener M. de Monard prisonnier - La Garde Cpt Richard".
De Monard a raconté lui même cet épisode à Germain Bapst pour son ouvrage sur le maréchal Canrobert  : "Nous sommes isolés avec une douzaine d'hommes, les Prussiens arrivent en masse, nous sommes cernés. Un lieutenant Allemand apparait, criant : "Officier ! Officier !" et me tire un coup de revolver qui me pénètre du côté du coeur sur un côte et me jette par terre. Un capitaine arrive, me parle en français fort poliment et me fait ramasser. A peine les Prussiens se mettent ils en marche pour me ramener avec les autres prisonniers, qu'une avalanche de balles pleut : les Prussiens nous lâchent et courent. Je tombe à terre ; au bout d'un instant apparaît, sortant d'une haie, comme un sanglier d'un fourré, un tambour du 51e, sonnant la charge. Je l'eusse embrassé."

Il est de nouveau blessé durant le siège de Metz, le 7/10/1870 au combat de Bellevue et pour ses actions, il est successivement promu dans l'ordre de la Légion d'Honneur, d'abord chevalier (1870), puis officier (1871), ainsi qu'au grade de Capitaine le 11/10/1870, quelques jours avant la reddition de la Place.

Après la guerre, il passe au 30e bataillon de chasseurs, puis est nommé Chef de bataillon en 1877. Il fait une brillante carrière sous la Troisième République qui est détaillée dans la page spéciale qui lui est consacrée.

Photo Prevot (Paris)


 

   

Paul Tristan Ramakers

Né à Ajaccio le 21/10/1829. Engagé en 1847 au 12e régiment d'infanterie légère, il sert en Algérie entre 1848 et 1851 où il est promu sergent. En janvier 1854, il est transféré au 9e bataillon de chasseurs et embarque pour l'Orient au mois de mars.

Promu Sous Lieutenant le 27/12/1854  au 4e bataillon de chasseurs, il rejoint le bataillon des chasseurs de la Garde en aout 1855. Lors de l'assaut de Malakof, il est blessé d'une contusion à la jambe par un éclat d'obus..

Lieutenant le 27/3/1858, il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 14/5/1861 ("14 ans de service effectif, 6 campagnes, une blessure"), puis reçoit l'ordre de Saint Stanislas de Russie en 1865.

Promu Capitaine le 17/7/1867, il rejoint le 19e bataillon de chasseurs à pied, puis peu avant la guerre de 70, le 37e régiment d'infanterie. Resté au dépot lors des premières semaines du conflit, il est mis à la tête d'une compagnie pour rejoindre le 32e régiment de marche en septembre 1870.

Le 4/1/1871, il est nommé Chef de bataillon de l'armée auxiliaire et est nommé major du camp des alpines. Après la guerre, il rejoint le 84e régiment d'infanterie.                                       

Il est retraité à Nice en juillet 1873 et y est mort le 30/5/1912.

Photo Prevot (Paris)

 

     

   


    

Augustin Marie Maurice de Labarrière

Saint Cyrien de la promotion d'Isly (1843-1845), de Labarrière est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1845 au 22e régiment d'infanterie.

Il rejoint rapidement l'arme des chasseurs à pied dans laquelle il va faire la suite de sa carrière et est promu Lieutenant le 13/2/1851, au 8e bataillon de chasseurs.

Capitaine le 3/11/1855, il sert au 7e bataillon de chasseurs (Crimée et Afrique) puis retourne au 8e bataillon en 1858.  Il fait la campagne d'Italie au bataillon qui est engagé à Magenta et qui figure parmis les premières troupes de la ligne à traverser le Ponte Nuovo après la Garde Impériale et attaque la redoute autrichienne bâtie après le pont de chemin de fer. Labarrière est fait chevalier de la Légion d'Honneur après la campagne et un an plus tard, il est nommé au bataillon des chasseurs de la Garde. Il est ici photographié par Prévot, dans une pose assez traditionelles, mais qui fait bien apparaître les détails de son uniforme.

Après 7 ans dans la Garde, Labarrière est promu Chef de bataillon le 6/11/1867, au 30e régiment d'infanterie. Il prend ensuite la tête du 20e bataillon de chasseurs le 16/3/1869.

C'est à la tête de cette troupe qu'il est tué à la bataille de Borny en aout 1870.

Photo Prévot (Paris)


  

Ernest Ferdinand Marie Gandin



Né le 8/12/1832 à Pontivy, fils d’un professeur du collège royal, il est Saint Cyrien.

Il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1852 au 5e régiment d’infanterie légère. Un an plus tard, il est muté au 1er bataillon de chasseurs à pied et rejoint l’Algérie en février 1854. Cette affectation en Afrique ne dure pas, puisqu’il quitte l’Algérie le 25/3/1854 pour l’Orient.

Débarqué à Gallipoli le 5/4/1854, il fait la campagne de Varna, puis débarque en Crimée et combat sur l’Alma. Promu Lieutenant le 24/3/1855, il se distingue le 8/9/1855 à l’assaut de la tour de Malakov oú son bataillon, engagé en second ligne, contribue à défendre la position contre les furieuses contre attaques des Russes. Durant la bataille, Gandin est blessé d’un coup de sabre à la paume de la main gauche et d’une contusion à la jambe droite.

Nommé chevalier de la Légion d’Honneur le 14/9/1855, il rejoint la Garde Impériale, au bataillon de chasseurs le 3/10/1855. Il revient en France le 26/12/1855, décoré de la médaille de Crimée. Il reçoit ensuite l’Ordre de Sainte Anne de Russie le 19/12/1865.
Il participe ensuite à la guerre d’Italie dont il revient avec la médaille commémorative.

Promu Capitaine le 30/8/1859, il est ici photographié en grande tenue.
Durant la guerre de 1870, il est engagé avec son bataillon lors des combats de Gravelotte et de Saint Privat. Pour ses participation, il est promu Chef de bataillon le 11/9/1870, au 23e régiment d’infanterie avec qui il finit la guerre. Il est nommé officier de la Légion d'Honneur le 19/11/1871 ("21 ans de service, quatre campagnes, deux blessures.")

Mis en non activité par retrait d’emploi le 14/10/1880, il est mort le 13/9/1887.

  


    

Auguste Marc Desplagne

Né le 8/4/1836 à Bablins (Isère). Saint Cyrien de la promotion du Prince Impérial (1855-1857), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1857 au 8e bataillon de chasseurs à pied. Durant la campagne d'Italie, le bataillon est engagé à Magenta devant le Ponte Vecchio et y perd 156 chasseurs. 

Revenu sans un égratignure, mais avec la médaille d'Italie, Desplagne passe au bataillon des chasseurs à pied de la Garde en mars 1860. Néanmoins, son passage dans la Garde est de courte durée et le 31/12/1863, il est nommé Lieutenant et passe au 13e bataillon de chasseurs. Il nous laisse cependant deux belles photographies, toutes deux dans une pose décontractée, peu courant pour l'époque.

Le 15/10/1869, Desplagne est nommé Capitaine et rejoint le 6e bataillon de chasseurs, en garnison à Rome, comme instructeur de tir. Le bataillon revient en France en cours de guerre de 1870, et fait la bataille de Sedan avant de devoir capituler. Après la guerre, Desplagne passe au 10e bataillon de chasseurs. Il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur le 3/8/1875

En novembre 1880, il est promu Chef de bataillon au 19e régiment d’infanterie. Le 3/3/1882, il est nommé au commandement du bureau de recrutement de Langres et quitte le service actf

Il est mort le 8/1/1918

      


Jules Edouard Angé

Né le 8/8/1838 à Paris, Saint Cyrien de la promotion 1856-1858, Jules Angé est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1858 au 18e bataillon de chasseurs avec lequel il fait campagne en Italie.

Il rejoint ensuite le bataillon des chasseurs à pied de la Garde Impériale, en aout 1860, dont il porte ici la tenue.

Sa présence dans la Garde est de courte durée, car le 6/1/1864, il est transféré au 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique. Il quitte ainsi une position confortable pour rejoindre l'Algérie et le commandement d'une troupe difficile, car formée d'appelés ayant fait l'objet de condamnations ou de militaires punis transférés dans ces unités.
Après quelques mois en Algérie, il rejoint le corps expéditionnaire du Mexique le 27/2/1864 en embarquant avec son bataillon sur l'Entreprenante, débarque à Vera Cruz le 16 avril et rejoint Orizaba. Il y est Promu Lieutenant le 7/1/1865.
Le bataillon est engagé au siège d'Oajaca 17/1/1865. Angé etrenne ses galons par une première blessure consécutive à un coup de feu qui lui occasionne une contusion au bras gauche, puis une nouvelle foir le 22/1/1865 (coup de feu à la jambe gauche). Il est alors cité à l'ordre du corps expéditionnaire et reçoit la croix de la légion d'Honneur le 16/3/1865.
En juillet 1865, il permute avec un officier pour rejoindre le 10e bataillon de chasseurs à pied.

Angé démissionne de l'armée peu de temps avant la guerre de 1870 et devient percepteur des contributions directes. Il est mort en 1915.

Photo Prévot (Paris)

    


    

Louis Marie Gustave Arthur Barbeyrac de Saint Maurice

Saint Cyrien de la promotion du Prince Impérial, Louis Barbeyrac est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1857 au 8e bataillon de chasseurs avec lequel il fait campagne en Algérie, puis en Italie et se distingue à Magenta.

Il rejoint ensuite le bataillon des chasseurs à pied de la Garde Impériale, en novembre 1860, dont il porte ici la tenue.

Promu Lieutenant le 12/8/1864, il passe au 16e bataillon de chasseurs. Lors de la guerre de 1870, il sert au 12e bataillon, peu après avoir été nommé Capitaine.

Le 16 aout à Gravelotte, le 12e bataillon est fortement engagé sur le front du 2e corps d'armée et notamment devant le village de Vionville dont il s'empare un instant, mais qu'il est forcé d'abandonner devant la supériorité de l'adversaire :
"Le général Bataille, en voyant le 12e bataillon exécuter, de position en position, ses feux à volonté, ne peut s'empêcher d'applaudir. Cette lutte glorieuse coûta au bataillon 5 officiers tués, 6 blessés et 226 chasseurs tués, blessés ou disparus" (historique du bataillon).

Barbeyrac de Saint Maurice figure parmi les tués.

Photo Prévot (Paris)


Perrine Cros, née Lohard

Née le 21/1/1832 à Rennes, jeune bretonne, montée à Paris pour y exercer la profession de lingère, Perrine rencontre Jean Ferdinand Cros, chasseur à pied de la Garde Impériale, qu'elle épouse le 26/6/1856. Elle suit alors son mari comme cantinière du bataillon.

Le 24/6/1859 à Solférino elle est blessé d'une balle et amputée du petit doigt alors qu'elle pansait un blessé.

"Mme Cros avait pris, outre son tonnelet d'eau de vie reglementaire, un bidon plein d'eau fraiche, de la charpie et des bandes de toile. La vaillante petite cantinière allait faire la soeur de charité. Elle se met dans les rangs de nos chasseurs, exposée comme eux aux balles autrichiennes, et sans prêter attention aux dangers qui la menacent. Son premier pansement est pour un Cent Garde blessé auprès de l'Empereur. Un peu plus loin, elle rencontre un chasseur de son bataillon qui, le flanc traversé d'une balle, souffre horriblement et lui demand à boire. Perrine s'agenouille auprès du blessé et tandis qu'elle lui soutient la tête d'une main, de l'autre elle lui fait boire un peu d'eau de vie. Mais à ce moment même une balle autrichienne, une de ces folles perdues du champ de bataille, fracasse le petit doigt de la cantinière, brise son verre et atteint en pleine figure le malheureux chasseur qui expire entre les bras de l'héroïque Perrine. Souffrant beaucoup de sa blessure, s'éloignant à regrets du champ de bataille, elle se dirige vers l'ambulance pour se faire panser.
Chemin faisant, elle rencontre un tirailleur nommé Riche, qui avait les deux cuisses blessées d'un coup de feu. Blessée elle même, elle ne peut le soulever, mais elle se penche vers lui ; il entoure de ses deux bras le cou de cette femme courageuse qui le traine ainsi jusqu'à l'ambulance où l'on panse leurs blessures. Le lendemain, Mme Cros souffrant beaucoup rencontre le chirurgien des Cents Gardes qui examine son doigt et lui dit qu'il faut en faire l'amputation.
Eh bien, faites-la tout de suite, répondit Mme Cros en tendant la main. Et l'amputation se fit sans qu'elle pousse un seul cri. Les bagues qu'elle portait à l'annulaire ont préservé ce doigt qui eut été amputé comme l'autre sans cela. Ces bagues brisées par la balle ont été présentées à l'Empereur qui les a remplacées par la médaille militaire. (Richard, "La Garde")."   

 Elle est décorée de la médaille militaire le 25/6/1859, la légende, erronnée, indiquant que ce fut la première femme à reçevoir cette décoration. Ultérieurement, un dossier pour une proposition de nomination dans l'ordre de la légion d'honneur fut monté, mais sans suite semble-t-il.

Retirée à Millau, elle meurt le 18/3/1923 à 91 ans.

Photo Cremière et Hanfsteangl (Paris)

   

Ils ont servi au bataillon des chasseurs de la Garde : Capitaine Pistouley,

Les chefs de corps du bataillon des Chasseurs de la Garde

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