LA LEGION ETRANGERE
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Historique sous le IInd Empire et la IIIe République

 

Le 1er régiment etranger est créé en 1841 lors du doublement du régiment unique qui s'était déjà illustré en Algérie, notamment lors du siège de Constantine (1837). Il guerroie en Algérie durant toute son histoire.
Il connait son baptême du feu dans une guerre européenne lors de la campagne de Crimée, d'abord lors de la bataille de l'Alma, puis lors du siège de Sébastopol. En 1859, il fait la campagne d'Italie et se bat à Magenta et Solférino. En 1862, le régiment étranger redevient unique et part au Mexique entre 1863 et 1866 où il va signer les pages les plus héroïques de son histoire, notamment à Camerone et à San Isabel où des compagnies se font massacrer jusqu'aux derniers hommes. Durant la guerre de 70, le régiment est à l'armée de la Loire.
Durant la République, le régiment s'illustre en Algérie en 1871 (insurrection, petite Kabylie) et en 1881-1883.
De nouveau dédoublée en deux régiments en 1885, le 1er régiment de la nouvelle "légion étrangère" est envoyé au Tonkin et participe sans interruption aux opérations de la conquête (Sontay, Bac Ninh, Tuyen Kang) et de pacification. Il contribue aussi à la prise de Formose (1884) et à la campagne du Siam (1894). Un bataillon du 1er régiment est aussi envoyé participer à la conquête du Dahomey entre 1892 et 1895, ainsi qu'au Soudan. Enfin, il contribue à la formation du régiment d'Afrique pour la campagne de Madagascar et participe à la colonne légère qui prend Tananarive, avant de participer aux opérations de pacification.
Il s'illustre enfin au Maroc juste avant la première guerre mondiale.

Adolphe Gans

Sous officier sorti du rang, c'est un ancien de la guerre de Crimée comme l'atteste sa médaille commémorative britannique.

Sous lieutenant le 13/3/1857 au 2e régiment étranger. Le 24/6/1857, lors de l'assaut du village Kabyle d'Ischériden, il est blessé lorsque sa compagnie tourne les importantes défenses érigées par les insurgés.
En 1859, il participe à la campagne d'Italie et y recoit la médaille commémorative et la médaille de la valeur militaire sarde. En 1861, il passe au régiment étranger lors de la fusion des deux régiments.

Il est promu Lieutenant le 21/1/1863, juste avant de partir pour le Mexique. Il participe aux opérations contre la guerilla comme commandant une compagnie de voltigeurs. En avril 1864, il se distingue en défendant avec succès la petite ville de Tepeji contre les guerrilleros commandés par Chato Diaz.
Il revient en France en 1866, chevalier de la légion d'honneur et titulaire de la médaille de Mexique. C'est à cette date qu'il se fait photographier à Paris, la photo étant dédicacée à son amie sa "bonne Mathilde".

Il finit sa carrière comme Capitaine (nommé le 7/8/1869) et ne figure plus dans l'annuaire de 1874

Photo Sée (Paris)

  

   
Armand Julien Marie Nouvel
 
Il est né le 23/8/51 à Plélan le grand (Ile et Villaine). Engagé volontaire, il a fait la guerre de 1870 comme sous officier et a été fait prisonnier à Sedan.
Nommé officier en 1873, il a servi dans l'infaterie métropolitaine jusqu'en 1887, date de son départ au Tonkin pour commander des tirailleurs tonkinois. Il y a reçu la croix de chevalier de la légion d'honneur pour son entrain et sa bravoure au cours des opérations dirigées contre les bandits chinois de Cao Bang. Il a ensuite servi à l'état major au Tonkin, puis au 2e régiment étranger.
 
De retour en France, ses services de guerre lui valent une promotion rapide et il est nommé Chef de bataillon le 2/10/1893. Sur sa demande, il rejoint le 1er régiment étranger pour repartir en Asie.
 
Avant son départ outre mer, il se fait photographier à Grenoble dans la toute nouvelle tenue d'officier supérieur de la légion, arborant sa légion d'honneur, sa médaille du Tonkin, l'ordre royal du Cambodge et l'ordre du dragon.
 
Nommé officier de la Légion d'honneur le 11/7/96. Il est terrassé par les fièvres et meurt le 7/9/1897 à 46 ans. Une page plus détaillée sur sa carrière lui est consacrée.
 
Photo Martinelli (Grenoble)

Charles Joseph Prosper Cointement

Né le 17/1/1858 à Nancy, il est engagé volontaire en 1877 au 5e régiment d'infanterie. Nommé sous officier un an plus tard, il fait l'école de Saint Maixent en 1881 et est promu Sous Lieutenant le 13/3/1882. En juillet 1883, il rejoint la Légion étrangère en Algérie et part au Tonkin entre 1884 et 1886. Il reçoit la médaille du Tonkin et est nommé chevalier de l'ordre  du Dragon d'Annam.

Le 6/2/1886, il est promu Lieutenant au 1er régiment de la légion étrangère  et y est nommé Capitaine en mars 1893, puis chevalier de la Légion d'Honneur en juillet. Cointement part pour un second séjour au Tonkin entre 1898 et 1901. En février 1902, il devient adjudant major du 1er régiment etranger. Revenu en Algérie, il sert durant trois campagnes dans les régions sahariennes en 1903 et reçoit la médaille coloniale avec les barettes "Algérie" et "Sahara".

Le 9/5/1906, Cointement est muté au 126e régiment d'infanterie et revient en métropole. Il est promu Chef de bataillon au 9e régiment d'infanterie le 24/9/1907. Il est fait officer le la légion d'Honneur le 11/7/1909 et prend se retraite en 1911.

Au déclanchement de la guerre de 14, il reprend du service et prend le commandement du 16e régiment d'infanterie territoriales comme Lieutenant Colonel. Il est fait commandeur de la Légion d'Honneur le 12/7/1916. Atteint de maladie au front, il meurt le 4/2/1917 à l'hopital à Paris et reçoit la mention "mort pour la France".

 

Photo Karsenty (Sidi Bel Abbes)

   

Une photo du 1er REI en 1901.


Le 2em régiment étranger est crée en 1841. Il se bat en Algérie (Bougie 1842, Aurès 1844, Zaatcha 1849, Grande Kabylie 1857). Il est engagé en Crimée, d'abord lors de la bataille de l'Alma, puis lors du siège de Sébastopol, et en Italie où il perd son colonel à Magenta. Il est licencié en 1861, lorsque les deux régiments sont fusionnés.
Reformé en 1885, le 2em régiment de la nouvelle "légion étrangère" est envoyé au Tonkin entre 1885 et 1895 (Sontay, Bac Ninh, Tuyen Kang). Il contribue aussi aux campagnes du Soudan (1892-1893), du Dahomey (1892-1894), à celle du Siam (1893-1897) et à celle de Madagascar (1895-1899). Il s'illustre enfin au Maroc juste avant la première guerre mondiale.

Edouard Auguste Letellier

Saint Cyrien de la promotion de l'empire (1852-1854), il fait la plus grande partie de sa carrière d'officier au 1er régiment de tirailleurs algériens. Il est tout d'abord engagé dans la repression des mouvements insurectionnels en Algérie, puis durant la guerre de 1870, où comme Capitaine adjudant major, il échappe miraculeusement à la mort à Froeschwiller.

Ses plus beaux faits d'armes se déroulent au Tonkin, où comme Chef de bataillon, puis Lieutenant colonel, il s'illustre à la tête de ses turcos à Son Tay puis lors de la campagne de Lang Son en 1883 et 1884.

Nommé Colonel en fevrier 1886, son expérience de l'Algérie et des campagnes outre-mer le font désigner comme chef de corps du 2e régiment étranger en mai 1886. Il y est photographié ci contre dans le dolman à brandebourgs et noeuds hongrois de grade porté entre 1884 à 1893, avec l'aigrette blanche sur le képi, signe de sa fonction de chef de corps.

Il occupe cette fonction jusqu'à sa retraite en 1894, comme commandeur de la Légion d'Honneur, organisant l'envoi des bataillons de son régiment outre mer, restant lui même en poste à Saïda, centre de commandement du régiment.

Il meurt en 1895, peu après avoir quitté l'armée active. Une page plus détaillée lui est consacrée.

    

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