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Eugène Riu est le fils d'un ébéniste. Il est engagé volontaire comme simple soldat en 1851 au 10e régiment d'infanterie.
Nommé caporal (1852), sergent (1853), puis sergent fourrier (1854), il devient sergent major en 1855. Il reçoit en 1855, puis en 1857, deux médailles d'honneur pour sauvetage.
Il est promu sous lieutenant en 1859 et devient porte drapeau du
régiment en 1860.
En 1861, il passe au régiment de la légion étrangère et sert deux années en Algérie, avant d'être de nouveau muté, cette fois au 29e régiment d'infanterie. Il sert alors qu corps d'occupation en Italie entre
mars 1862 et ovtobre 1864. Il y est décoré de l’Ordre
pontifical de st Grégoire le grand.
Riu est promu Lieutenant en 1864, puis Capitaine en 1869.
Durant la guerre de 1870, la capitaine Riu prend part aux opérations du
3e corps d'armée. Il est blessé le 14/8/70 à Borny d’un coup de feu à la jambe gauche. Durant sa convalescence, il s'évade de Metz et rejoint le gouvernement de la défense nationale.
Il se lie alors d'amitié avec Gambetta. Promu Chef de bataillon hors cadre en 1870, il opère opère avec des partisans entre Clermont et Chatillon sur Seine durant le siège de Paris, puis part
déguisé en reconnaissance à Versailles et autour de Paris, suivant les
instructions du général de Loverdo.
Affecté ensuite à l'armée de l'est, il est blessé le 7/11/70 à Provenchères (haute
marne) d’un coup de sabre à la tête. Promu Lieutenant Colonel, il organise fin
décembre un régiment d’éclaireurs et de flanqueurs (équipés de fusils
Winchester) de l’armée et prend part aux opérations sur la ligne
Gien-Brivre-Auxerre durant la marche de Bourbaki vers l’est. Il recoit la croix de la Légion d'Honneur en décembre 1870. Il combat à Larrache/Yonne,
Bricon (où il est blessé le 27/1/71 d’un coup de feu à la jambe gauche) et
Buffon. Nommé Colonel à titre auxiliaire, il est nommé chef d’état major du général de
Pointe de Gevigny et réunit son régiment à l’armée du Cotentin.
A la fin de la guerre, durant la
commune, il organise le 19e RI provisoire à Auxerre.
En 1871, la commission de grade le
rétrograde comme Lieutenant Colonel au 57e RI, ce qui représente cependant une belle promotion par rapport à son grade au début de la guerre. Néanmoins, durant la période de la République conservatrices, ses notes mettent en avant ses opinions politiques avancées et critiquent ses engagements républicains gambettiste
("son avancement rapide a exercé une influence sur son imagination et l’a porté à ne plus douter de rien").
Sa carrière s'en ressent : en 1873, il est muté au 18e régiment de Pau, en raison de ses
fréquentation « exaltées » des loges maçonniques de Bordeaux. Après une nouvelle mutation au 34e RI, il demande à passer en Algérie compte
tenu de sa situation délicate. Il est alors nommé au Régiment étranger et sert en Algérie de 1875 à 1879.
Lieutenant Colonel du régiment étranger
Photo T.Dupont (Oran)
Ses notes de 1877 sont encore défavorables ("trop familier avec ses inférieurs, a des fréquentations indignes de son rang, officier à surveiller"). Mais l'arrivée au pouvoir des républicains gambettistes après 1879 vont donner un autre tour à sa carrière. En 1879, il est nommé commandant militaire du palais de la chambre des députés grâce à l'appui de Gambetta).
Les récompenses et nominations se succèdent alors : Il est promu Colonel en 1879, officier d’académie (1879),
officier d’instruction publique (1880), puis Officier de la Légion d'Honneur(1881).
Il prend le commandement
d'une brigade du corps d'occupation en Tunisie. puis est nommé Général de brigade en 1883 à la tête de la subdivision d’Ain Braham (Tunisie), puis la subdivision de Sousse (1885).
Revenu en France il commande la 49e brigade (1885), puis la 20e brigade (1886) et reçoit la croix de Commandeur de la légion d'Honneur en 1889.
Photo Pirou
(Paris)
Mais ses engagements politiques ne assent toujours pas avec la hiérarchie militaire. En 1889, il est puni de 15 jours d’arrêts pour avoir prononcé un discours à la loge maçonnique « la justice ».
Riu démissionne de l'armée en 1891 et se fait élire député du Loir et Cher sur les rangs de la gauche républicaine. En 1894, il ne rejoint pas la manoeuvre des cadres alors qu'il est reserviste.
Il est mort en 1895.
Le général Riu avait des talents artistiques. elève de Falguière dans sa jeunesse, il a réalisé quelques sulptures et gravé quelques médailles qui furent présentées au salon officier. C'était en outre un excellent cavalier.