L'élite des
colonies Les officiers
du premier régiment de la Légion Etrangère en
1905 |
Cette photographie, prise au second semestre
de 1905, présente l'état major du 1er régiment de la Légion en
Algérie, probablement à Sidi bel Abbes, dépot du
régiment.
Les officiers fournissent une brochette
impressionnante de baraoudeurs dont les décorations témoignent des
campagnes effectuées en Afrique du Nord, au Tonkin, ansi que
dans des destinations plus exotiques, comme le Dahomey ou
Madagascar. |
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Les principaux
officiers |
Chef de
corps............................................................
Lieutenant
colonel.....................................................
Chef de
bataillons....................................................
....................................................................................
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Colonel Boutegourd
Brundsaux
Cousin
Brulard
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Colonel
Boutegourd
René Auguste Emile Boutegourd est
né à Lambezellec (Finistère) le 20/9/1858. Ancien de saint Cyr dont
il sort Sous Lieutenant en 1879, il a d'abord servi dans l'infanterie de marine et
s'est distingué en extrème orient, notamment en conduisant en 1886
une colonne au Cambodge où il a été blessé. Il a aussi servi au
Dahomey lors des opérations de guerre de l'automne 1890 comme
chef d'état major et il y a reçu le grade de commandeur de
l'étoile noire, qu'il porte ici au cou.
Promu Colonel du 1er régiment
etranger en septembre 1904, il va faire la campagne du Maroc
(1907-1908) et s'y distinguer à nouveau. ll y est nommé général de
brigade en juillet 1908.
Revenu en France, la guerre de 14
le trouve à la tête de la 51e division d'infanterie de réserve qu'il
commande durant près d'un an, avant d'être relevé de commandement
actif. Il se sera notamment défavorablement fait remarquer pour
avoir fait fusiller sans jugement sept soldats du 327e régiment
d'infanterie qui se repliaient durant la bataille de la
Marne.
Il finit sa carrière Grand
Officier de la Légion d'Honneur. Il est mort en
1932. |
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Lieutenant Colonel
Brundsaux
Paul Brundsaux est l'un des héros de la
Légion. Sa silhouette illustre le monument aux morts de la Légion à
Aubagne. Né le 4/10/1855, il a enchainé les campagnes coloniales. Dans ses souvenirs, le général Tahon en fait un
portrait détaillé :"Officier sortant
de Saint Cyr, d'une très bonne famille des Vosges, son père étant
docteur en médecine, Brundsaux était lieutenant au 4e zouaves à
Tunis lorsqu'il fit connaissance d'une jeune chanteuse au café
concert. Enthousiste comme il l'était, il se donna entièrement à sa
conquête, pourtant facile et pendant quelques mois mena joyeuse vie.
Mais un jour, sa maitresse lui ayant annoncé qu'elle était enceinte,
il ne douta nullement qu'il fût le véritable père et, malgré les
conseils de son colonel, les prières de son père accouru à Tunis, il
voulut à tout prix épouser la future maman. L'autorisation de se
marier lui étant refusée, il donna sa démission pour épouser
librement la mère de son enfant. Pour vivre il se fit alors voyageur
de commerce en mercerie et il ne réussit pas. Il était dans la
misère lorsqu'il apprit un beau jour qu'il était possible de
reprendre du service à la Légion à titre étranger et après quelques
démarches, il obtint sa nomination de lieutenant au 2e étranger au
Tonkin. Il partit avec femme et enfant et mena là bas la vie dure de
premier conquérants de notre grande colonie. Plusieurs fois attaqué,
il fit avec sa femme le coup de feu pour disperser les pirates et
les pavillons noirs afin de se frayer un passage dans la brousse.
Revenu en Algérie au bout de quelques mois, il partit au Dahomey où
avec la croix de chevalier, il gagna son grade de capitaine au titre
français. Il fit ensuite la première campagne de Madagascar où il se
distingua, fut cité et promu chef de bataillon, ayant ainsi en six
mois rattrapé ses camarades de promotion. En rentrant il eut à bord
un duel avec un camarade et à son arrivée à Oran mena quelques jours
la grande vie. Son grand plaisir le soir était de se rendre en
compagnie de jeunes officiers dans les cafés concerts, exigeant de
l'orchestre qu'il joue immédiatement la marche de la légion, faute
de quoi il brisait tables, chaises et bocks. Je le perdis ensuite de
vue. J'ai pourtant appris qu'il avait fait campagne au Maroc et
qu'il avait terminé sa carrière comme général gouverneur de la
Corse. Il avait peu de temps après son retrour de Madagascar,
abandonné femme et fille pour s'acoquiner avec une
negresse." Il commandera des brigades actives durant la guerre.
Il est mort le 2/1/1930.
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Commandant
Cousin.
Frederic Eugène Cousin est né le 3/7/1851 à
Argenteuil. Ce fils de gendarme a déjà une longue carrière
militaire, puisqu'il a été placé comme enfant de troupe au régiment
des Cuirassiers de la Garde en 1856. Lorsqu'éclate la guerre de 70,
il est sergent au 9e régiment d'infanterie et fait la campagne
autour de Metz.
Promu officier en mars 1873, il poursuit une
carrière en métropole jusqu'à son affectation comme capitaine au 1er
régiment étranger en juillet 1892. Il y gravit alors
successivement les grades d'adjudant major, de major puis de
chef de bataillon (le 31/10/1901), alternant les garnisons en
Algérie et au Siam.
Le 18/7/1905, il est promu officier de la
Légion d'Honneur, peu avant sa mise en disponibilité. Il est mort en 1933.
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Commandant
Brulard.
Jean Marie Joseph Armand Brulard est un
baroudeur. Né en mars 1856 à Besançon, ce
saint Cyrien a quitté la metropole dès 1883 pour enchainer les
garnisons outre mer. D'abord en Tunisie, puis au Tonkin où il a
servi aux chasseurs annamites et tonkinois. En 1890 il rejoint la légion étrangère comme
capitaine et sert de nouveau au Tonkin, sur la frontière nord,
puis à Madagascar de 1896 à 1899. Promu Chef de bataillon en 1899, il fait campagne dans
la région saharienne avec le 2e régiment étranger, puis de nouveau
au Tonkin avec le 1er régiment. C'est à son retour qu'il est ici
photographié en Algérie.
La suite de sa carrière est tout autant
marquée par l'activité : d'aout 1907 à décembre 1908, il participe
aux opérations dans la région de Casablanca et y obtient une
nouvelle citation. Devenu général de brigade, il est chargé de
l'organisation de l'armée cherifienne et participe de manière
décisive à la conquête du Maroc. Durant la guerre de 14, il commande la 2e division
marocaine , puis après sa nomination comme général de division, il
commande la 1er division du corps expéditionnaire en Orient, puis le
corps expéditionnaire, avant d'être rappatrié pour raison de santé
en février 1916. Revenu en France, il commande des divisions
d'infanterie jusqu'en janvier 1918, date de sa mise en
disponibilité. Il est mort en 1923, Grand
Croix de la Légion d'Honneur et titulaire de nombreux ordres
etrangers et coloniaux. |
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