Jean Théodore François CHAMPION, né le 18/3/1812 à Wesel (Prusse)
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Engagé volontaire au 14e régiment de ligne le 8/5/1832, il est nommé caporal le 14 décembre, puis sergent en 1833
Il est promu officier, Sous lieutenant le 4/3/1838 et passe au 3e régiment d'infanterie en octobre de la même année. Il sert alors en Algérie quelques mois à l'hiver 1839.
Nommé Lieutenant le 9/8/1840, il passe au 8e bataillon de chasseurs en novembre. il sert de nouveau en Algérie entre juin et novembre 1840 avant son transfert au 1er bataillon le 7/10/1841.
Capitaine le 11/9/1844, il est nommé au 4e bataillon de chasseurs. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 25/5/1850, il revient servir en Algérie entre décembre 1850 et octobre 1853. Le 15/1/1854, il est muté au 17e bataillon de chasseurs avec lequel il part en Crimée.
Il est nommé Chef de bataillon le 10/2/1855 au 15e régiment d'infanterie, puis rejoint la Garde Impériale au 2e régiment de voltigeurs le 6/4/1855. Le régiment est engagé le 8/9/1855 lors de l'assaut de Malakoff , comme réserve lors de l'assaut sur le petit Redan. le combat au corpsà corps est terrible. Champion y est grièvement blessé et le régiment compte près de 700 hommes tués ou blessés. Il est promu officier de la Légion d'Honneur le 21/2/1856.
Lors de la campagne d'Italie, il est nommé Lieutenant Colonel le 30/6/1859 au 91e régiment d'infanterie.
Il est promu Colonel le 18/12/1865 au
3e régiment d'infanterie et nommé commandeur de la Légion d'Honneur le
28/12/1868.
Lors de la guerre de 70, son régiment fait partie du 7e Corps
d'Armée. Concentré à Mulhouse les premiers jours d'aout, il rejoint l'armée à
Froeschwiller. Le 6 aout au matin, Champion prend le commandement de la 1er
brigade (17e bataillon, 3e et 21e régiments d'infanterie). Dans les premières
heures de la bataille, la brigade est prise à parti par un intense feu
d'artillerie, sans pouvoir riposter. "Pour ne pas rester plus longtemps sous
le feu d'un ennemi invisible, le colonel Champion commande l'attaque. Tout le
régiment s'avance en bon ordre et à son approche, les allemands se retirent en
continuant le feu.. La charge est commandée, les sacs sont déposés, et le
régiment s'avance dans un ordre superbe, aborde le plateau avec un ensemble et
un aplomb qui font l'admiration de tous les spectateurs de cette charge. Les
allemands se replient, vont se rallier sur le bord extérieur du plateau, sur le
monticule et dans la vigne. Le colonel arrête le régiment et fait commencer le
feu. On perd du monde sans avancer. Alors, pressé d'en finir et voulant enlever
définitivement la position, le colonel fait cesser le feu et commande de nouveau
"En avant !" Il y a un moment d'hésitation dans les rangs. A cette vue le
colonel Champion passe à hauteur du drapeau, devant le premier rang, l'épée
haute ; il répète son commandement "En avant !" et enlève ses trois bataillons
qui refoulent l'ennemi jusque dans la vallée du Sauerbach. Cependant une partie
des Allemands se sont ralliés sur le monticule et dans la vigne ; de là, ils
dirigent un feu nourri sur le régiment. Le 3e, de nouveau arrêté, recommence le
feu. L'action devient très vive ; à la lisière de la vigne, on se fusille
presque à bout portant. L'ennemi cède enfin, et nos bataillons occupent la
position qu'ils viennent d'acheter chèrement au prix de pertes enormes ; le
colonel Champion qui avait déjà eu son cheval tué sous lui, a reçu trois
blessures qui le mettent hors de combat. Il est emmené du champ de bataille
après avoir fait l'admiration de tout son régiment (historique du
régiment)". La contre attaque de l'ennemi est alors terrible et en fin
de journée le desastre est complet : tous les bagages du régiment sont
perdus, les sacs déposés pour marcher en avant ne sont pas récupérés et les
pertes sont enormes. Le colonel blessé est fait prisonnier.
Il est promu Général de brigade le 20/4/1871. Il commande la subdivision du Morbihan.
Retraité le 17/4/1878, il est mort à Francfort le 2/8/1889.