Auguste Alfred de Montaigu
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Colonel des Guides de la
Garde | |
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Général de brigade
Photo Perin et Schahl
(Nancy) | |
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Général de brigade
Photo Disdéri (Paris) | |
Né le 29/3/1816 à Paris, c'est le fils d'un colonel de
cavalerie légitimiste, mais ayant servi dans les armées impériales de 1809 à
1814, comme officier d'ordonnance de l'Empereur durant la campagne de
Russie.
Il rentre à l'école de cavalerie en avril 1834 et en sort
maréchal des logis au 1er régiment de Hussards.
Promu Sous Lieutenant le 20/11/1839,
il rejoint le 3e régiment de chasseurs d'Afrique en Algérie. Le 14/5/1840, il
est cité à l'ordre de la province de Constantine pour s'être distingué lors de
l'affaire de Zamora, puis une nouvelle fois le 13/8/1841 dans un combat livré
contre les Arabes de la tribu des Ouled Salem.
Fait Lieutenant le 28/11/1841, il est
chevalier de la Légion d'Honneur le 19/4/1843.
Promu Capitaine le 22/12/1845, le
22/2/1849, il rejoint le 1er régiment de Carabiniers en France.
Le 7/1/1852, il est fait major au 6e
régiment de Hussards. Au mois d'avril, il permute au 7e régiment de chasseurs et
y prend un poste de chef d'escadrons.
Le
31/10/1852, il rejoint le régiment des Guides, devenu les Guides de la Garde. Il
en devient Lieutenant Colonel le 13/4/1855. Il est
promu Officier de la Légion d'Honneur le 18/10/1857.
Montaigu est promu Colonel le
24/12/1858 au 5e régiment de Hussards avec lequel il fait la campagne d'Italie.
Le régiment a l'occasion de charger les troupes autrichiennes, ainsi que
Montaigu le relate lui même dans son rapport officiel après la bataille :
"Guidizzolo, le 35 juin 1859 , Mon Général,
Conformement a vos ordres, j'ai l'honneur de vous rendre
compte des faits accomplis par le régiment, dans la bataille du 24 juin. Parti à
trois heures du matin de Carpenedolo, le régiment qui était tête de colonne de
la division Desvaux déboucha sur le lieu du combat vers cinq heures du matin,
avec cette division. Il fut immédiatement dirigé en avant, sur la droite de la
route de Brescia a Guidizzollo, pour protéger la batterie d'artillerie de la
division. Les deux escadrons de droite, sous mon commandement, furent placés à
droite de cette batterie, les deux autres escadrons à gauche, sous le
commandement du lieutenant-colonel des Ondes. A peine arrivé en ligne, un parti
d'Autrichiens isolés s'étant montré sur la droite de la position qu'occupait le
régiment, le premier escadron, sous le commandement de M. Kerchner et placé sous
les ordres de M. le chef d'escadrons Pelletier, fut lancé sur eux en
fourrageurs. Cette charge, qui a amené la prise de 80 Autrichiens dont un
colonel et deux officiers, fait le plus grand honneur à M. le chef d'escadrons
Pelletier, ainsi qu'à M. le capitaine Kerchner et à son escadron.
Après
avoir supporté avec fermeté, en protégeant la batterie d'artillerie, le feu de
l'artillerie ennemie jusque vers onze heures et avoir fait des pertes sensibles,
le 5e hussards revint prendre sa place, à la droite de la division. A quatre
heures et demie, la victoire commençait à se dessiner pour l'armée française,
lorsque la cavalerie autrichienne débouchant du bois, à gauche de Guidizzolo,
vint se former on bataille en face de notre division, soutenue à sa gauche par
de l'infanterie. Le 5e de hussards fut lancé en avant, une partie sur la
cavalerie, l'autre sur l'infanterie.
Une charge fournie vigoureusement par
le régiment, jeta le désordre dans les rangs ennemis, et permit à l'infanterie
française qui était à notre droite, de pousser en avant, ce qui amena la
retraite des Autrichiens. Dans cette journée, le régiment a fait des pertes
nombreuses et et entre autres celle du brave lieutenant-colonel des Ondes, tué
au premier rang dans la charge fournie par le régiment. Tous, dans le régiment,
ont fait vaillammcnt leur devoir, j'aurai l'honneur de vous soumettre des
mémoires de proposition en faveur des militaires de tous grades qui se sont plus
particulièrement fait remarquer."
Après la campagne d'Italie,
Montaigu prend le commandement du régiment des Guides de la Garde le 14/8/1860.
Il est fait Commandeur de la Légion d'Honneur le 13/8/1863 des mains de
l'Impératrice et reçoit l'ordre de 2e classe de l'Aigle royal de Prusse la
même année.
"Le colonel des Guides était alors le colonel de Montaigu, un
vrai chevalier, mort il y a quelques années général de division du cadre de
reserve, grand officier de la Légion d'Honneur. Camarade de collège du général
Fleury, resté l'ami très dévoué du grand écuyer, il avait été appelé comme chef
d'escadrons dans les Guides à leur formation. Il en connaissait donc mieux que
personne les traditions étroites dont il s'était constitué le gardien passionné
et eût considéré comme un sacrilège de toucher au moindre usage, à la plus
petite manie qu'il respectait avec plus de scrupules et de rigidité que les
préceptes même du reglement. D'ailleurs, il ne fallait pas songer à la moindre
réforme ; on se serait brisé contre la volonté d'en haut.
Le colonel de
Montaigu était le meilleur des hommes, et son extrème simplicité resistait à
l'immense fortune territoriale qu'il possédait de son chef et qu'il avait encore
augmenté par un mariage d'inclination avec sa cousine germaine aussi riche que
lui. Il avait remplacé à la tête du régiment le colonel de Mirandol. Dans
l'enthousiasme qui accueillit de Montaigu parmi les Guides, on aurait peut être
pu trouver un peu du contentement que causait le départ de son prédecesseur. Et
pourtant, ce modèle de l'officier des Guides faillit, pour ses débuts, se
brouiller avec son régiment. Les Guides étaient alors à Compiègne. Ils avaient
organisé dans une salle de leur quartier, très bien décorée, des concerts
hebdomadaires oú se faisait entendre leur musique et pour lesquels des
invitatioens étaient lancées en ville. Or, on remarqua que le nouveau colonel
faisait retenir au premier rang une place pour une personne de la ville, et que,
pendant le concert, il entourait cette personne d'un empressement tout spécial.
Il n'en fallut pas davantage pour exciter la suceptibilité de quelques officiers
qui prétendaient, avec assez de raisons d'ailleurs, confisquer pour leur femmes
et pour eux les meilleurs places. De Montaigu était la bonté même, mais il
n'entendait pas railler sur les prérogatives d'un chef de corps. Il se fâcha et
les choses faillirent se gâter. Heureusement, le régiment quitta Compiègne. Les
trois ou quatre officiers suceptibles quittèrent le régiment, par suite des
hasards de la carrière, et quand j'arrivai à mon quartier général de
Fontainebleau, je perçus seulement parmi MM les Guides ce petit fremissement qui
suit les orages après les avoir précédés." (du Barail - mes
souvenirs)
Le 12/8/1866, il est nommé Général de
brigade. Il commande diverses brigade de cavalerie jusqu'à la
guerre de 1870, oú il est nommé à la tête de la brigade de cavalerie légère du
4e corps de l'armée du Rhin.
Il se distingue le 16/8/1870 lors de la charge à la bataille de Mars la Tour oú il est blessé. "Le Prussiens ouvrent leurs rangs, mais des officiers en serre file se jettent sur le général de Montaigu et sur moi (le capitaine Meynier). J'enfonce ma lame en plein ventre d'un officier qui frappe le général et je recois sur la tête un fort coup de sabre. Le général, blessé est renversé de cheval; le maréchal des logis Serres et le brigadier Costeaux, également démontés vont à lui et essayent de le relever et de le remttre sur un cheval abandonné, mais un groupe ennemi se forme autour d'eux et tous trois sont faits prisonniers. Un jeune lieutenant s'approche du général et lui demande son épées. - Jamais de la vie ! lui est il répondu. A ce moment, il reconnaît le général Montaigu qu'il a vu à Paris en 1867, il le prie de l'excuser, l'aide à remonter à cheval et le conduit à l'ambulance."
Montaigu est "Blessé de trois coups de sabre, un à la région frontale et à la région
pariétale gauche et un coup de pointe à la partie postérieure de l'épaule
gauche" et fait prisonnier. Il est cité pour sa participation à ce combat
"Pour l'audace et l'habileté de ses dispositions".
Rentré en France, il est promu Général de division
le 20/4/1871. Il sert un an comme inspecteur général de la cavalerie en Algérie,
puis prend le commandement de la 5e division de cavalerie en octobre 1873.
Il
sert comme inspecteur général jusqu'en 1877, date de sa promotion comme Grand
Officier de la Légion d'Honneur (le 7/8/1877).
Décédé le 6/4/1888.
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