Marcel Lucien Gasser, né le 2/2/1897 à Pompey

Photo Rogers (Nancy)

Employé de commerce n'ayant pas encore 18 ans, Marcel Gasser s'engage pour la durée de la guerre le 21 août 1914.
Incorporé comme simple canonnier au 8e régiment d'artillerie de campagne de Nancy, il combat plusieurs mois sur le front, étant promu au grade de brigadier peu avant que son unité, au mois d'avril 1915, ne soit envoyée dans l'expédition des Dardanelles. Le brigadier Gasser va donc servir pendant 22 mois en Orient, aux Dardanelles même puis sur le front de Salonique en Grèce.

A son retour en France le 11 février 1917, il est promu maréchal des logis et se porte volontaire pour l'aviation. A sa sortie des écoles de fromation, il est Il ressortira des écoles breveté et affecté le 9 décembre 1917 à l'escadrille N 87 volant sur Nieuport 24 et 27 sur le front de Lorraine. Il va s'y révéler comme un chasseur de tout premier ordre.

En effet, ayant reçu un SPAD en janvier 1918, il va obtenir à son bord pas moins de trois victoires homologuée en mars 1918 (dont deux en compagnie du pilote Gilbert Discours - cher à l'auteur de ce site...), suivies de deux autres au mois de mai.
En juin, la SPA 87 est amalgamée avec trois autres escadrilles pour former le GC 22, qui est aussitôt engagé dans l'Aisne pour faire face à la 3e offensive allemande du printemps 1918. C'est à cette occasion que Marcel Gasser remporte ses trois derniers succès à la fin du mois de juin et début du mois de juillet, la dernière en date le 7 du mois contre un chasseur Albatros D dont le pilote est capturé.

Mais sa chance l'abandonne le 15 juillet 1918 lors de l'ultime offensive allemande autour de la ville de Reims où il est blessé d'une balle explosive dans la cuisse lors d'un combat contre un essaim de chasseurs allemands. Posé dans les lignes françaises, il doit subir une amputation et une longue convalescence, au cours de laquelle il recevra la légion d'honneur et verra deux de ses succès revendiqués les 16 février et 18 mars 1918 se faire homologuer, portant son score personnel à 10 victoires.

Le détail de ses citations reçues lors de la guerre est éloquent :

• 25/03/1918, Ordre de l'armée : " Au cours d'une protection de réglage a abattu un avion ennemi dans un combat brillant et attaqué deux drachens qui ont dû être ramenés au sol et forçant l'observateur de l'un deux de sauter en parachute. "
• 18/6/1918 Ordre de l'Armée :" Au cours des deux derniers mois a attaqué sans cesse les drachens et réussi à incendier l'un de ces appareils et a obligé plusieurs observateurs à sauter en parachute. "
• Ordre du 7e CA de février 1918 : " Excellent pilote de chasse, ayant montré les plus belles qualités de courage et d'audace dans de durs combats avec des avions ennemis les 16 et 18 février 1918. Le 20 février, a mitraillé à très faible altitude les premières lignes allemandes pendant 15 minutes. A eu son avion gravement endommagé par les balles de mitrailleuses de terre. "
• Ordre de la VIIIe armée du 16/4/1918 : " A abattu un biplace ennemi qui s'est écrasé en avant des réseaux de fil de fer français. "
• 16/6/1918, citation du GQG portant droit à la médaille militaire : " Pilote de chasse d'une ardeur et d'une habileté hors de pair. A attaqué audacieusement un groupe d'avions ennemis et a abattu l'un d'eux en flammes, portant à 4 le nombre de ses victoires. 4 Citations "
• Ordre de la VIIIe armée du 15/6/1918 : " Pilote de chasse remarquable, a abattu en flamme dans un brillant combat un biplace ennemi qui s'est écrasé au sol dans nos lignes. "
• Ordre de la 4e Armée du 26/7/1918 : " Remarquable pilote de chasse d'une bravoure et d'une ardeur au-dessus de tout éloge. Le 3/6/1918 à la suite d'un combat où il a eu son avion gravement endommagé, a abattu dans nos lignes un monoplace. Le 3/7/1918 a attaqué un groupe de 3 monoplaces dans leurs lignes et a descendu un en flammes et mis les autres en fuite (6e et 7e victoires)."
• Chevalier de la Légion d'Honneur le 3/8/1918 : " Pilote hors de paire par son dévouement à toute épreuve et sa simplicité a été constamment un remarquable exemple pour ses camarades. Au cours des nombreux combats qu'il a engagés sans souci du nombre de ses adversaires, a eu maintes fois son avion criblé de balles et a remporté 8 victoires. A été grièvement blessé récemment dans un combat inégal. Amputé de la jambe gauche. Médaille militaire pour faits de guerre. "
• Ordre du 16/10/1919 : " Pilote d'une bravoure et d'une énergie exceptionnelle. Les 16 février et 19 mars 1918, au cours d'admirables combats, sans souci du nombre de ses adversaires, ni de l'éloignement de nos lignes, a abattu 2 avions ennemis, portant à 10 le nombre de ses victoires. "

Démobilisé le 7 février 1920, il est également réformé avec une invalidité fixée à 80 %. Il se retire alors dans sa ville natale de Pompey. Il obtient sa réintégration dans le personnel naviguant de la réserve et reprend le pilotage, réalisant régulièrement des périodes d'instruction volontaires qui le conduisent à être nommé officier en 1925 et Commandeur de la Légion d'Honneur en 1935.

Le 14 février 1939, il décolle du le terrain de Malzéville aux commandes de son petit biplan Zlin XII de tourisme personnel. Un Potez 25 militaire (n°1555) aux mains d'un pilote débutant, le sergent Stoeffler le percute au roulage. Si Stoeffler se sort indemne du choc, Gasser est grièvement blessé et décède lors de son transfert vers l'hôpital.

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