LES CARABINIERS - Historique
Les deux régiments de carabiniers coexistent entre 1825 et 1865. Ils ne participent à aucune campagne durant le second empire et restent casernés en France durant toute cette période. Lors du coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1851, ils campent sur les champs élysées et patrouillent sur les boulevards de Paris afin de dissuader les émeutiers.
Sous l'Empire, les deux régiments de carabiniers font régulièrement le service d'honneur auprès du chef de l'Etat, notamment lors du mariage de l'Empereur. Entre 1858 et 1861, la brigade des carabiniers est en garnison à Versailles et, sans faire partie de la Garde Impériale, elle figure dans toutes les revues et dans les rassemblements avec celle-ci. Dans ses mémoires, le général du Barail raconte que "le 1er régiment de carabinier passait pour un des plus beaux de l'armée française et il est certain qu'avec ses cuirasses de cuivre, ornées d'un soleil d'argent et ses casques à grande chenille rouge, il donnait un spéctacle théatral merveilleux et avait l'air de sortir d'une féérie".
En juillet 1861, une querelle s'étant élévée entre les carabiniers et la Garde et ayant dégénéré en rixe, les carabiniers sont punis et envoyés en garnison à Luneville.
En 1862, la brigade prend part aux manoeuvres du camp de Chalons et l'année suivante le 1er régiment est envoyé à Tours et le second à Vendôme. Durant trois ans, les régiments vont faire les délices de la société de Touraine, le corps des officiers organisant chasses, bals et dîners...
En novembre 1865, les deux régiments de carabiniers sont fusionnés en un corps unique de la Garde Impériale : le régiment de carabiniers de la Garde Impériale. Le régiment prend alors garnison à Melun, sous le commandement du colonel de Gramont, précédemment chef de corps du 1er régiment de carabiniers.
Après avoir été en garnison à Saint-Germain, puis à Compiègne, le régiment entre en guerre en 1870, dans la divison de cavalerie de la Garde du général Desvaux. Il est peu engagé lors de la bataille de Gravelotte, puis doit subir le difficile siège de Metz et la capitulation.
En 1871, les carabiniers disparaissent et les troupes du régiment contribuent à former le 11e régiment de cuirassiers.
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Jules Alexandre Baroux Né le 16/5/1832 à Saint Quentin, il est engagé volontaire au 1er régiment de carabiniers le 2/8/1852. Le 5/10/1853, il rejoint l'école de Saumur, où il est successivement promu brigadier, puis maréchal des logis. Baroux rejoint le 2e régiment des Cuirassiers de la Garde en juillet 1856, puis passe au 2e régiment de carabiniers le 11/2/1859. Sous officier laborieux et méritant, il est envoyé à Saumur en 1864 pour y suivre les cours des sous officiers d'instruction. Il pose ici dans la grande tenue de son régiment devant le photographe Le Roch qui se fit une spécialité de photographier les élèves de l'école. Le 1/1/1866 Baroux est affecté au régiment des Carabiniers de la garde, mais passe dans la reserve quelques mois plus tard. Il se retire alors à Paris.
Photo Le Roch (Saumur) |
Félix Massue est né le 7/11/1811 à Paris.
Officier sorti du rang, il a servi au 1er régiment des chasseurs d'Afrique entre 1835 et 1854, y oeuvrant durant les heures héroïques de la conquête. Felix Massue a la particularié d'avoir été, durant sa carrière, officier supérieur dans trois régiments différents de cavalerie de la Garde. Les cuirassiers (il y a été chef d'escadrons entre 1854 et 1856), les Guides (comme Lieutenant Colonel en 1860) et les Dragons de l'Impératrice (il en est le Colonel entre 1865 et 1868). Il est nommé Colonel du 2e
régiment de carabiniers le 5 juin 1861, lorsque le régiment quitte
Versailles. Promu commandeur de la légion d'Honneur en septembre 1862, il quitte le régiment en décembre 1865. Sa carrière est détaillée sur une page spéciale qui lui est consacrée. Photo Daligny (Paris |
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Marie Jean Arthur, Marquis Harouard de Suarez d'Aulan
Arthur d'Aulan est né le 24/5/1833. Saint Cyrien de la promotion "Crimée Sébastopol", il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1856 au 1er régiment de carabiniers. Il est pris en photo ici à Livourne en 1860, pour son mariage avec la fille du maire de la ville et sénateur du royaume d'Italie. Peu après cet événement, il démissionne de l'armée en 1861. En 1868, il devient écuyer de Napoléon III, membre de sa maison civile. Il suit l'Empereur lors de la campagne de 1870 et assite à ses côtés au désastre de Sedan. Bonapartiste loyal, il assiste aux funérailles de Napoléon III en 1872 à Londres, puis il est élu député de la Drôme en 1876, mandat qu'il renouvelle aux éléctions de 1877 (après l'affaire du 16 mai), après deux invalidations successives. Il se représente sans succès en 1881, 1885 et 1889. Il termine sa carrière comme maire d'Aulan et conseiller général. Il est mort le 15/12/1915.
Photo Marzocchini (Livourne) |
Victor Martinien Allemand
Victor Martinien est né le 13 février 1828 à Largentière en Ardèche. C'est le fils d'un armurier. Il s'engage au 6e régiment de lanciers en mars 1846, puis en 1854, il abandonne ses galons de maréchal des logis pour passer comme simple cavalier à l'escadron des Cent Gardes. Il y passe adjudant en 1857, année où il est décoré de la Médaille Militaire (le 8/10/1857). Il est promu Sous Lieutenant au 2ème Régiment de Carabiniers (à Versailles) le 24 décembre 1858. Nommé Lieutenant le 18/3/1863, c'est dans ce grade qu'il est pris en photo à Vendôme, en grande tenue, avec la cuirasse ornée du soleil et le fameux casque à chenille. Il est muté au 4e régiment de hussards en décembre 1865 et sert en Italie de mars à décembre 1866 au corps d'occupation. Au déclanchement de la guerre de 70, il est Capitaine (depuis le 26 décembre 1868), servant comme capitaine d'habillement. Pour cette raison, il reste au dépot du régiment et ne participe pas activement à la campagne de 1870. Après la guerre, il est nommé à la tête d'un escadron en 1872, puis reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur en 1874. Comme beaucoup de vieux officiers méritants sortis du rang, il termine sa carrière comme Chef d'Escadrons (nommé le 28 avril 1880) au 8ème escadron de cavalerie territoriale. Il est mort le 4/2/1889.
Photo Yvon (Vendôme) |
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Georges Maurice Olivier Marie de la Moussaye
Né à Paris le 20/4/1838, ce Saint Cyrien de la promotion de Solférino (1858-1860) est issu d'une vieille famille de la noblesse bretonne. A sa sortie de Saint Cyr, il est nommé Sous
Lieutenant au 2e régiment de carabiniers. Ce grand
officier (ses états de service mentionnent une taille d'1m80) va ensuite
suivre les cours de l'école de cavalerie, ce qui nous vaut cette
photographie par Le Roch (à droite), photographe attitré de l'école de
Saumur. On y distingue bien le grand sabre de cavalerie de
réserve. En 1865, il passe au 3e régiment de chasseurs d'Afrique et y est nommé Lieutenant le 4/3/1868. Au déclanchement de la guerre de 1870, il est détaché à Saumur comme lieutenant d'instruction et rejoint son régiment à Toulon le 1er aout au 2e escadron. A Sedan, il charge lors de l'action du matin sur Illy, puis une seconde fois le soir. Lors de cette seconde charge, il est blessé d'une balle à l'épaule avant l'assaut, puis a un cheval tué pendant l'action et roule à terre avant d'avoir atteint la ligne des tirailleurs prussiens. Il est alors capturé sur le champs de bataille. Il sera décoré de la croix de la légion d'honneur pour cette action ("13 ans de services effectifs, cinq campagnes, une blessure"). Capitaine le 23/4/1872 au 22e régiment de dragons, il est promu Chef d'escadrons le 1/3/1879 au 26e régiment de dragons. Lieutenant colonel le 29/7/1885 (au 1er régiment de chasseurs), puis Colonel le 25/9/1890 au 18e régiment de chasseurs, il est nommé Général de brigade le 16/3/1895 et commande la brigade de cavalerie du 9e corps d'armée entre 1895 à 1900, date de son passage au cadre de réserve comme officier de la Légion d'Honneur. Il meurt en mai 1909. Photos Langrené (Luneville) et Le Roch (Saumur) |
Edouard Pierre François de Gapany Né le 7/10/1832 à Vanvillers (Haute Saone), il s'engage comme cuirassier au 7e régiment le 10/9/1850. Il suit les cours de l'école de Saumur entre 1851 et 1853 et y est nommé successivement brigadier, puis maréchal des logis. Entre juin 1856 et mai 1858, il abandonne ses galons pour être nommé Garde dans l'escadron des Cent Gardes, mais rejoint le 7e régiment de Cuirassiers à cette date. Le 18/3/1863, il est promu Sous Lieutenant au 2e régiment de Carabiniers, devenu régiment des Carabiniers de la Garde en janvier 1866. En octobre 1869, il permute et rejoint le 12e régiment de Dragons. Il y est promu Lieutenant le 16/7/1870, à la déclaration de guerre et fait campagne contre l'Allemagne jusqu'à la capitulation de Metz. Après la guerre, il est fait Capitaine au 12e régiment de Cuirassiers et reçoit la croix de la Légion d'Honneur le 11/1/1876. Il prend se retraite en 1885 et est mort en 1897. Photo Yvon (Vendôme) |
Prosper Charles Klein
Né le 31/8/1834 au Quesnoy, ce fils d'officier d'infanterie s'engage comme cavalier au 9e régiment de dragons le 25/1/1855. Entre 1856 et 1858, il suit les cours de l'école de cavalerie de Saumur et s'y classe dans un excellent rang (5e sur 86). Il y est promu sous officier (maréchal des Logis) en avril 1857, puis après son retour au régiment, maréchal des logis chef en juin 1860. Ce sous officier méritant conquiert ses galons d'officier le 13/8/1863, étant promu Sous Lieutenant. Il rejoint alors le 2e régiment de carabiniers. C'est dans ce grade qu'il est photographié par le photographe Yvon. Le 1/1/1866 il passe au régiment des carabiniers de la Garde. Durant la guerre de 70, il est promu Lieutenant le 3/9/1870, alors qu'il est à Metz, l'armée française étant assiégée par les prussiens. Il passe alors muté au 7e régiment de cuirassiers. Après la capitulation de Metz, il est interné à Wiesbaden. Après la guerre, Klein est promu Capitaine le 8/3/1873, puis Major au 10e régiment de cuirassiers le 27/3/1886. Il quitte le service actif en aout 1886, chevalier de la légion d'Honneur. Il rejoint alors la cavalerie territoriale comme Chef d'escadrons et sert au service des remontes entre 1889 et 1893. Il est mort le 8/3/1909. Photo Yvon (Troo) |
Louis Henri Maxime Blouquier de Trelan Né le 31/1/1842 à Tours, il est élève de Saint Cyr et est nommé Sous lieutenant le 1/10/1864 au 2e régiment de carabiniers. A la fusion des deux régiments de carabiniers, il passe au régiment des Carabiniers de la Garde le 1/1/1866. Il est ici photographié lors de son passage à l'école de Saumur, comme officier d'instruction. Le port des aiguillettes permet de valider la date de la photo, postérieure à 1866. De Trélan est muté à l'escadron des Cent-gardes le 24/8/1868. Au déclanchement de la guerre de 1870, il fait partie des officiers de l'escadrons des Cent Gardes restés à Paris. Son destin suit les péripéties politiques de la période troublée de la fin de l'Empire et du début de la République : Le 1er octobre les Cent Gardes sont supprimés et de Trélan suit l'escadron qui est versé au 2e cuirassiers de marche. Le 1/11/1870, il est transféré au 12e régiment de cuirassiers et y est promu Lieutenant quinze jours plus tard. Après le siège de Paris et la capitulation, il est versé au 2e régiment de cuirassiers à Orange. De Trélan est nommé Capitaine le 21/10/1875 et passe au 11e régiment de cuirassiers. Il est mis à la retraite le 7/3/1880 et il est mort sans postérité le 12/12/1882 Photo le Roch (Saumur) |
Paul Fortuné Marie Alexandre Peytes de Montcabrié Né le 20/4/1834 à Toulouse. Engagé volontaire en novembre 1854, il rejoint le 2e régiment de carabiniers, il y est fait brigadier en 1855, puis maréchal des logis en 1856. Le 31/10/1859, il est nommé Sous lieutenant
et après un mois au 10e dragons, revient au 2e régiment de carabiniers où
il est promu Lieutenant quatre ans plus tard.
C'est vers 1863 qu'il est photographié ci contre dans cette belle pose, en
petite tenue avec le bonnet de police. En mars 1867, Montcabrié permute et rejoint le 4e régiment de chasseurs
d'Afrique. La guerre de 1870 le trouve en Algérie et afin de rejoindre les
armées en metropole, il obtient une nouvelle permutation et rejoint le 8e
régiment de Dragons comme Capitaine le
26/8/1870. C'est avec ce régiment qu'il fait la campagne de Sedan et est
compris dans la capitulation de l'armée de Chalons en septembre
1870. Le 7/12/1877, il est nommé Major au 5e régiment de Hussards, puis en juin 1879, retrouve le 2e régiment de chasseurs d'Afrique, comme major, puis Chef d'Escadrons en décembre. il fait campagne contre les mouvements insurectionnels en Algérie en 1881. Fait officier de la Légion d'Honneur le 7/7/1884, il est mis à la retraite le 5/10/1886 et il est mort le 7/12/1913. Photo Levitsky (Paris) |
Paul Amédée Lucien Duval Né le 4/6/1833 à Orléans, Duval est le fils d'un gardien des eaux et
forêts. En mai 1858, il suit son régiment appelé en Algérie et il est promu Sous Lieutenant le 2/8/1858. Il passe alors au 3e régiment des chasseurs d'Afrique avec lequel il fait la campagne d'Italie. Après la campagne, il retourne à Saumur, cette fois comme officier d'instruction. Le 30/4/1861, Duval rejoint le 2e régiment de carabiniers par permutation. Il y est promu Lieutenant le 14/3/1864. Durant la guerre de 1870, Duval sert toujours au régiment, devenu le
régiment des Carabiniers de la Garde depuis 1866. Duval est fait chevalier de la Légion d'Honneur en juillet 1876, peu de temps avant sa mise à la retraite pour infirmités. Il est mort en 1884. Photo Appert (Paris)
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Ils ont servi au régiment des carabiniers : Sous Lieutenant Berthier de Lasalle
Les colonels du 1er régiment de carabiniers
Les colonels du 2e régiment de carabiniers
Les colonels du régiment des carabiniers de la Garde