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Né le 25/3/1825 à Lunéville, fils d'un officier de cavalerie. Elève à l'école de Saint Cyr en 1846, il est nommé Sous Lieutenant au 4e régiment de Lanciers le 1/10/1845, puis passe au 7e régiment où il est nommé Lieutenant le 11/4/1848. A la formation des escadrons de guides, quelques jours après, il passe au 1er escadron.
Daguerréotype de 1849 - Lieutenant
aux Guides d'état major
Il rejoint Saumur comme officier d'instruction et s'y signale comme un officier hors ligne et est nommé Capitaine instructeur au 1er régiment de cuirassiers le 10/12/1851. Chef d'escadrons le 25/6/1858 au 9e régiment de chasseurs, il prend la direction de la section de cavalerie de Saint Cyr le 5/1/1860 et est nommé chevalier de la Légion d'Honneur.
Réputé pour sa maîtrise de l'équitation, considéré comme le meilleur élève du grand ecuyer Baucher, il est nommé ecuyer en chef à Saumur le 16/3/1854. Il remet alors à l'honneur les travaux de manège.
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Dans ses mémoires, le lieutenant de Broissia qui fut son élève le décrit ainsi : "Par son abord d'une froideur excessive, par la rareté de ses paroles, la sévérité de son regard et la rigidité de sa tournure, il nous faisait l'effet d'un de ces personnages enigmatiques faits pour frapper les imaginations. Il ne se montrait au milieu de nous qu'à de rares intervalles et toujours dans des rôles si bien étudiés et si bien préparés qu'il nous apparaissait comme exempt de toute faiblesse humaine et comme incapable de commetre la plus petite faute. Nous le redoutions, comme la pauvre médiocrité redoute la plus grande perfection. Et pourtant, il avait des faiblesses comme tout le monde ce grand homme. Ses faiblesses, ils les montraient à toutes les générations d'officiers qui depuis dix ans lui succédaient à l'école, par sa liaison bien connue et fort scandaleuse avec le femme d'un de ses capitaine écuyer. Après elle, ce fut avec d'autres femmes, toujours choisies dans le personnel placé sous ses ordres. On en jasait dans chaque promotion et par conséquent dans toute la cavalerie [...] A l'école, tout le monde avait les yeux sur lui. Sa manière d'être nous en imposait. Nous étions même intrigués par les longues heures qu'il passait seul à seul avec son cheval au manège. Elles étaient entourées de tant de mystères et exigeaient une telle mise en scène que nous nous demandions ce qu'ils pouvaient faire tous les deux quand ils s'enfermaient dans ce grand manège qui porte aujourd'hui son nom. Personne ne pouvait en approcher, des cavaliers de remonte en gardaient sévèrement l'entrée, faisant passer au large les curieux tentés de s'y arrêter. Eux même ne parlaient qu'à voix basse de peur de déranger le maître. En dépit de ces travers, le colonel l'Hotte était un incomparable cavalier et le seul reproche sérieux qu'on puisse vraiment lui faire du point de vue de sa spécialité, c'est de n'avoir pas voulu faire profiter les autres de son talent. Il garda toute sa vie le secret de sa science."
En 1870 l'Hotte, promu Colonel, commande le premier régiment de Dragons. Puis, à la tête du sixième Lanciers, il participe avec les versaillais à la sanglante répression de la Commune.
Lhotte est nommé Général de Brigade en 1874, il fera enfin triompher ses idées et le trot enlevé sera enseigné dans les écoles militaires d'équitation. Il revient une nouvelle fois à Saumur en tant que général commandant l'école en 1875.
Le général L'Hotte termine sa carrière militaire couvert d'honneurs, inspecteur général de la cavalerie, président du conseil de la cavalerie jusqu'à sa retraite en 1880. Montant encore chaque matin ses trois chevaux (ce qu'il fera jusqu'à l'âge de 77 ans) il rédige ses ouvrages "Un officier de cavalerie", où il campe les portraits des grands écuyers de son temps. Il meurt le 3/2/1904. Dans son testament, il ordonne « Je veux épargner la déchéance à mes trois chevaux, Glorieux, Domfront et Insensé. Qu'ils soient immédiatement abattus d'une balle de revolver. »