L'Ecole d'application de cavalerie de Saumur
Cette école est
instituée pour perfectionner l'instruction des lieutenants, de compléter celle
des sous lieutenants nouvellement promus, de donner aux sous officiers aspirants
à l'épaulette les connaissances générales que tout officier doit posséder et de
compléter l'instruction technique des aides vétérinaires. La durée des cours est
de onze mois.
L'école est dirigée par un colonel, ou un général de
brigade.
Elle comprend :
- 40 lieutenants d'instruction, détachés des
régiments de cavalerie de l'armée (à raison d'un par brigade) pour se
perfectionner dans la science du cheval, le travail militaire, la tactique et
toutes les questions qui concernent la cavalerie. Ils sont destinés à répandre
dans les régiments, la plupart comme capitaines instructeurs, les principes
uniformes qu'ils ont acquis à l'école.
- les lieutenants d'artillerie
détachés à l'école à raison d'un par brigade suivent les mêmes cours afin de
devenir plus tard des commandants de batteries à cheval
- Les 80 lieutenants
officiers élèves, sortant de l'école spéciale militaire (Saint Cyr)
- Une
section de 120 sous officiers élèves de cavalerie ou d'artillerie suivent les
cours d'une année au bout de laquelle ils sont nommés sous lieutenants
- 25
aides vétérinaires stagiaires viennent suivre à Saumur un cours d'une année
avant d'obtenir le grade d'aide vétérinaire titulaire
- Une division de
cavaliers télégraphistes (environ 80 élèves) provenant des régiments de
cavalerie légère suivent un cours d'un an, avant de retourner dans leurs unités
pour former la section de télégraphie (6 télégraphistes par corps de
troupe).
Un officier emblématique de l'école de Saumur :
Alexis L'Hotte
|
|
|
|
Réputé pour sa maîtrise de l'équitation, considéré comme le meilleur élève du grand ecuyer Baucher, il est nommé ecuyer en chef à Saumur le 16/3/1854. Il remet alors à l'honeur les travaux de manège. Dans ses mémoires, le lieutenant de Broissia qui fut son élève le décrit ainsi : "Par son abord d'une froideur excessive, par la rareté de ses paroles, la sévérité de son regard et la rigidité de sa tournure, il nous faisait l'effet d'un de ces personnages enigmatiques faits pour frapper les imaginations. Il ne se montrait au milieu de nous qu'à de rares intervalles et toujours dans des rôles si bien étudiés et si bien préparés qu'il nous apparaissait comme exempt de toute faiblesse humaine et comme incapable de commetre la plus petite faute. Nous le redoutions, comme la pauvre médiocrité redoute la plus grande perfection. Et pourtant, il avait des faiblesses comme tout le monde ce grand homme. Ses faiblesses, ils les montraient à toutes les générations d'officiers qui depuis dix ans lui succédaient à l'école, par sa liaison bien connue et fort scandaleuse avec le femme d'un de ses capitaine écuyer. Après elle, ce fut avec d'autres femmes, toujours choisies dans le personnel placé sous ses ordres. On en jasait dans chaque promotion et par conséquent dans toute la cavalerie [...] A l'école, tout le monde avait les yeux sur lui. Sa manière d'être nous en imposait. Nous étions même intrigués par les longues heures qu'il passait seul à seul avec son cheval au manège. Elles étaient entourées de tant de mystères et exigeaient une telle mise en scène que nous nous demandions ce qu'ils pouvaient faire tous les deux quand ils s'enfermaient dans ce grand manège qui porte aujourd'hui son nom. Personne ne pouvait en approcher, des cavaliers de remonte en gardaient sévèrement l'entrée, faisant passer au large les curieux tentés de s'y arrêter. Eux même ne parlaient qu'à voix basse de peur de déranger le maître. En dépit de ces travers, le colonel l'Hotte était un incomparable cavalier et le seul reproche sérieux qu'on puisse vraiment lui faire du point de vue de sa spécialité, c'est de n'avoir pas voulu faire profiter les autres de son talent. Il garda toute sa vie le secret de sa science." Le 19/1/1866, l'Hotte reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur des mains de l'Empereur devant lequel il conduit un carroussel au Palais de l'Industrie. Il réalise alors un exercice de haute Ecole qui impressionne vivement l'assistance : "Le colonel l'Hotte, sans qu'on pût apercevoir chez lui le plus léger mouvement de main, le moindre dérangement de jambe, a fait pour ainsi dire danser son cheval au pas, au trot, au petit galop, avec une précision, une sorte de cadence et de rythme véritablement surprenante. Tout cela (pas de côté, recul, trot allongé ou raccourci, en marquant des temps d'arrêt) était obtenu avec une telle finesse de moyens que le cheval et le cavalier avaient l'air de faire la chose la plus naturelle et la plus simple. C'était l'idéal de la perfection." (Origines de l'école de cavalerie - Cap Picard)
En 1870 l'Hotte, promu Colonel, commande le premier régiment de Dragons. Puis, à la tête du sixième Lanciers, il participe avec les versaillais à la sanglante répression de la Commune. Général de Brigade en 1874, il fera enfin triompher ses idées et le trot enlevé sera enseigné dans les écoles militaires d'équitation. Il revient une nouvelle fois à Saumur en tant que général commandant l'école en 1875, puis termine sa carrière militaire couvert d'honneurs, inspecteur général de la cavalerie, président du conseil de la cavalerie jusqu'à sa retraite en 1880. Montant encore chaque matin ses trois chevaux (ce qu'il fera jusqu'à l'âge de 77 ans) il rédige ses ouvrages "Un officier de cavalerie", où il campe les portraits des grands écuyers de son temps. Il meurt le 3/2/1904. Dans son testament, il ordonne « Je veux épargner la déchéance à mes trois chevaux, Glorieux, Domfront et Insensé. Qu'ils soient immédiatement abattus d'une balle de revolver. » Photos Le Roch (Saumur) |
SECOND EMPIRE
Le règlement fixant la tenue portée à l'école est celui du 20/11/1858.
La tenue de manège se compose du petit chapeau à l'écuyère. Il est en feutre noir, sans bord ni galons, avec une ganse en cuivre et une cocarde tricolore en poils de chèvre. Il se porte en bataille.
La tenue est complétée par l'habit et le pantalon de cheval demi collant bleu foncé et des bottes à l'écuyère à tige souple. Ces bottes sont en cuir montant au milieu de la rotule et échancrées en arrière pour permettre la flexibilité de la jambe.
|
Le personnel stagiaire conserve l'habit ou la veste de l'unité dont ils sont détachés.
|
|
Alexandre Eugène Gaston d'Oullenbourg Né le 7/2/1835 à Nancy, Gaston d'Oullenbourg est l'héritier d'une forte tradition militaire familiale. Son grand père a été général d'Empire et s'est illustré à Austerlitz comme aide de camp du Maréchal Bessières, à chargé à la bataille d'Iéna à la tête du 1er régiment de dragons, puis à Eylau à la tête de sa brigade de cavalerie et s'est encore illustré à la Bérézina ; une rue de Paris porte son nom. Son père a aussi été général. Il s'engage en 1852 au 2e régiment de cuirassiers, régiment que commande alors son père. Sous officier en 1853, il rejoint le 2e régiment de carabiniers en novembre 1854, toujours pour suivre son père qui y est lui même muté. Cette tradition familiale, ainsi que sa forte proximité avec son chef de corps ne nuisent évidemment pas à sa carrière et il est promu Sous Lieutenant le 7/8/1854 au 1e régiment de cuirassiers. Cette fois il doit quitter l'aile protectrice de son père... Lieutenant le 17/11/1862, il suit les cours d'officier d'instruction de Saumur de 1867 à 1868 en en sort 16e sur 27. Il est promu Capitaine peu de temps après, le 26/12/1868. Au déclanchement de la guerre, il est instructeur du régiment. Il traverse sans encombre les journées sombres de Groeschwiller et de Sedan et est fait prisonnier à la capitulation du 2/9/1870 de cette dernière ville. Il est chevalier de la Légion d'Honneur le 5/2/1878. Il finit sa carrière Chef d'escadrons. Il est mort le 22/3/1889. Photo Le Roch (Saumur) |
|
|
Alexis Louis Boursier Né le 15/9/1844 à Roubaix, ce fils de
gendarme s'engage pour 7 ans à la mairie de Bailleul (Nord) comme
cavalier au 2e régiment de Chasseurs d'Afrique le 12/11/1861.
Le 16/7/1870, il est nommé Sous Lieutenant et passe au second escadron du 6e régiment de dragons. Durant la guerre de 70, le régiment est envoyé à l'armée de la Loire. Boursier est nommé Lieutenant officier payeur le 27/11/1870 et fait campagne autour d'Orléans, puis à l'armée de l'Est. Après la guerre, la commission de révision des grades le remet sous lieutenant en 1872. Peut être ecoeuré par cette mesure, ou souhaitant suivre la carrière de son père, Boursier rejoint alors la gendarmerie en octobre 1874 et va y faire une belle carrière, terminant comme Lieutenant Colonel de la 5e légion du Loiret, officier de la Légion d'Honneur en 1899. Photo Le Roch (Saumur) |
Ernest Alexandre Hyppolyte Duvivier Né le 1/7/1833 à Nantes, c'est le fils de René Charles Duvivier, général de division (à ne pas confondre avec le général Franciade Fleurius Duvivier, héros des campagnes en Algérie). Il fait l'école de Saint Cyr entre 1852 et 1854 (sorti 148e sur 279 élèves) et est promu Sous Lieutenant le 1/10/1854 au 10e régiment de dragons. Lieutenant le 10/11/1860, il est détaché à l'école de Saumur comme officier d'instruction et y sert entre novembre 1861 et octobre 1862. Photographié dans la tenue de manège, il s'y distingue particulièrement, car il en sort classé 2e sur une promotion de 26 élèves. Sa promotion comme Capitaine suit donc
rapidement, le 12/3/1864 et il va servir comme capitaine instructeur de
cavalerie au 4e régiment de
cuirassiers. Rentré en France en avril 1871, il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 1/2/1872 et, le 26/11/1872, il rejoint le 12e régiment de dragons. Il est promu Chef d'escadrons au 4e régiment de cuirassiers en 1875. Lieutenant Colonel le 17/11/1878 au 3e régiment de dragons, il y est ensuite nommé Colonel. Promu officier de la légion d'Honneur le 17/2/1889, il prend sa retraite en mars de la même année. Il est mort le 29/8/1894. |
Le corps des instructeurs porte une tenue spécifique.
En grande tenue de manège le pantalon est blanc et l'habit est porté avec les broderies et les aiguillettes.
|
Etienne Joseph Alexandre Guérin Engagé volontaire au 1er régiment de Lanciers le 18/11/1836, Guérin integre l'école de cavalerie de Saumur comme élève instructeur le 9/9/1837. Il ne tarde pas à se signaler par son aptitude à l'équitation et il est alors désigné comme sous maître de manège. Il passe brigadier le 24/4/1839, puis successivement fourrier et maréchal des logis. Il est ensuite nommé sous maître le 23/1/1841, faisant l'objet de la bienveillance toute particulière du chef écuyer Rousselet. A l'arrivée du fameux écuyer Baucher à Saumur, Guérin adhère à sa technique d'équitation. Nommé Sous Lieutenant le 2/3/1845, il retourne brièvement au 1er régiment de Lanciers, mais il est rappelé à l'école comme sous écuyer le 29/3/1846, alors que d'Aure est écuyer en chef. La carrière de Guerin ne souffre cependant pas de ce changement à la tête de l'école, malgré les sévères querelles qui opposent les "bauchéristes" aux adeptes de la méthode d'Aure. "Le grand écuyer n'employa pas les persécutions contre M Guérin, il se contenta de la plaisanter sur sa religion et fit si bien qu'il arriva à lui inculquer un esprit de concession et de tolérance qu'il n'avait pas eu le courage d'adopter lui même. Aussi vit-on M.Guérin peu à peu établir la fusion entre les systèmes des deux chefs d'école, au grand bénéfice de ceux qui furent ses élèves" (Picard : "Origines de l'école de cavalerie et de ses traditions équestres"). Nommé Lieutenant le 11/4/1848, puis Capitaine écuyer le 10/7/1851, Guérin est nommé Ecuyer en chef de Saumur le 4/8/1855 et prend la succession du comte d'Aure dans la direction du manège. Il imprime alors sa marque dans la formation des officiers de cavalerie du Second Empire et publie en 1860 un essai théorique de dressage. Il sert dans ces fonctions jusqu'en 1864, date à laquelle il est remplacé parle chef d'escadrons L'Hotte. Nommé Lieutenant Colonel du 5e dragons, officier de la Légion d'Honneur en 1867, c'est dans ce grade qu'il fait la guerre de 1870. Il est compris dans la capitulation de Metz. Il quitte le service actif en 1872 et il est mort le 5/10/1884. Photo Le Roch (Saumur) |
La tenue ordinaire se compose de l'habit bleu foncé du modèle affecté aux officiers du corps de l'état major, avec pantalon d'ordonnance bleu. Chapeau du modèle général de la cavalerie (feutre noir, à trois cornes, bordé d'un galon de soie noire et d'une cocarde tricolore). Les officiers du manège portent les aiguillettes et les broderies au col et aux manches.
Henry Alcide du Bois de Beauchesne, Né le 15/11/1836 à Paris, élève à l'école de Saint Cyr en 1854, il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1856 au 10e régiment de cuirassiers. Promu Lieutenant le 14/3/1864,
il est détaché comme officier d'instruction à l'école de Saumur. Il
retourne à l'école de Saumur comme sous écuyer durant l'année 1866. C'est
dans cette position qu'il est photographié par le Roch à Saumur.
Il rejoint le 4e régiment de chasseurs d'Afrique le
8/3/1867. Il est nommé Capitaine le
24/6/1870, instructeur au 12e régiment de dragons. Resté au dépôt au
déclanchement de la guerre de 1870, il rejoint l'armée de campagne qu'en
novembre 1870 comme adjudant major au 5e régiment de marche des dragons.
Après la guerre, il rejoint le 5e régiment de dragons. Il reçoit la Légion
d'Honneur le 22/3/1872.
Il est nommé Chef d'escadrons
le 5/8/1876 au 9e régiment de cuirassiers, puis Lieutenant Colonel le 23/8/1882 au 7e cuirassiers. En
décembre, il est nommé attaché militaire à l'ambassade d'Autriche Hongrie.
Il en revient le 17/2/1882 et est nommé commandeur de l'ordre de la
couronne de fer et officier de la Légion d'Honneur en 1884.
Colonel le 13/1/1887 au 18e régiment de dragons, il est nommé Général de Brigade le 29/12/1892, il prend le commandement de la 2e brigade de chasseurs. En décembre 1896, il est nommé inspecteur général du 4e arrondissement de cavalerie, puis Général de division le 30/1/1897. Promu commandeur de la Légion d'Honneur en décembre 1898. Il est mort le 2/8/1929. Photo Le Roch (Saumur) |
|
Alexande Hippolyte Clément Renaudot Elève à l'école de Saint Cyr en 1850, il est nommé Sous Lieutenant au 5e régiment de Lanciers le 1/10/1852. Deux ans plus tard, il passe au 6e régiment de cuirassiers et fait la campagne de Crimée entre mars 1855 et janvier 1856. Lieutenant le 6/10/1855, puis Capitaine le 18/10/1860, il est nommé écuyer à Saumur en décembre 1866. Chef d'escadrons le 5/8/1869, il est major du 1er régiment de lanciers au début de la guerre de 70. Resté au dépôt durant la première partie de la guerre, il contribuee à former le 3e régiment de marche de lanciers. Il participe alors à la campagne à l'armée de la Loire au 18e corps d'armée. Le 28/11/1870 il s'illustre devant Juranville : "le capitaine d'artillerie Brugère, attaché à l'état major du 18e corps, prévient le commandant Renaudot, commandant en second du régiment que notre artillerie vient de démonter deux pièces prussiennes et qu'une de ces pièces est abandonnée près de Côtelles à 600 metres environ de notre première ligne. Sur sa demande, de l'infanterie a été envoyée pour la garder, mais elle a déjà perdu plusieurs hommes et seule elle ne peut rien faire. Immédiantement les chefs d'escadrons Renaudot et Dequen auxquels s'était adjoint la capitaine Brugère, partent au trot suivi de l'escadron formé en colonne par quatre ; il passent sous le feu de l'artillerie ennemie et arrivent à la hauteur du canon prussien. Le capitaine Brugère amène un avant train et quelques canonniers, mais il ne peut faire entre la cheville ouvrière dans la lunette de la pièce. Les Prussiens lancent alors des boîtes à mitraille et des scharpnels. Impossible de rester plus longtemps dans cette situation critique, il faut à tout prix s'emparer du village. Le commandant Renaudot lance à sa troupe quelques paroles énergiques en lui montrant l'ennemi et se précipite de nouveau en avant dans la direction des Côtelles. Un premier fossé, appuyé d'abbatis est enlevé. Arrivé devant le village, l'escadron est encore arrêté par une barricade fortement protégée par deux maisons crénelées. L'ennemi tire à bout portant et le sous lieutenant Bucheron est renversé de son cheval. Le commandant Renaudot tourne alors la position par la gauche et ordonne au commandant Dequen d'exécuter le même mouvement par la droite. les Allemands voyant leur retraite coupée se jettent affolés hors des maisons et sont culbutés par les deux colonnes de cavalerie. Les lanciers se comportent admirablement, leurs revolvers américains font merveille et l'ennemi surpris par l'impétuosité de cette attaque se rend sans presque chercher à se défendre. Bientôt une centaine de prisonniers sont réunis. Cependant l'infanterie adverse cherche à reprendre l'offensive ; elle est appuyée par la deuxième pièce qui, ayant pu se retirer à temps, tire à mitraille sur le village. N'étant pas soutenu, le chef d'escadron Renaudot rallie l'escadron et se retire au pas, emmenant un major hanovrien et quelques hommes prisonniers. Chaque lancier rapporte un fusil prussien. Pendant ce temps le capitaine Brugère parvient à faire atteler la pièce et la ramène dans nos lignes aux hourras des troupes qui avaient assité de loin à ce brillant coup de main. (historique du régiment)" dans cette affaire le régiment a 7 hommes et 15 chevaux tués ou gravement blessés. Pour son action, Renaudot est nommé Lieutenant Colonel (13/12/70). Après la guerre Renaudot sert au 10e régiment de lanciers, puis en 1872, au 3e régiment de spahis. Il est promu Colonel, commandant le 3e régiment de Hussards et est promu officier de la Légion d'Honneur. Promu Général de brigade, il prend le commandement en octobre 1884 de la brigade de cavalerie du 5e corps d'armée. Il meurt le 28/6/1888. Photo Le Roch (Saumur) |
La petite tenue de ville avec la tunique sans broderies et parements en pointe, pantalon d'ordonnance
François Marie
Chaverondier Né le 29/9/1831 à StGermain du Val (Loire), Chaverondier est engagé volontaire au 4e lanciers le 17/5/1852. En novembre 1852, il passe à l’école de cavalerie comme cavalier de 2nd classe, puis brigadier et maréchal des logis (juin 1854). Il devient sous maître de manège, puis maître de manège en aout 1858. Le 31/10/1859, il est promu Sous
Lieutenant au 2e dragons et en février 1861 il est nommé
ecuyer à Saumur, fonction qu'il occupe sur cette photographie prise
en décembre 1862. Promu Lieutenant le 13/8/1863, il suit les cours de lieutenant d’instruction à Saumur en 1864. Chaverondier passe au 5e régiment de Hussards en octobre 1866. Capitaine le 26/12/1868, il est détaché comme écuyer au dépôt de remonte de Paris d’avril 1867 au 22 juillet 1870, date de la déclaration de guerre. Il rejoint alors son régiment pour la campagne contre la Prusse, au sein du 5e escadron, qui sert d'escort au maréchal Bazaine. Le 16/8/1870 à Gravelotte, l'escadron doit mettre la main à l'épée pour défendre l'état major du maréchal, sérieusement menacé par la charge de la brigade Redern (11e et 17e hussards de Brunswick) : "Le maréchal Bazaine est sérieusement compromis. Il se trouve un peu à gauche de son escadron d'escorte et est entouré par les houzards marrons. En même temps arrivent en flanc cinq autres escadrons de houzards allemands dont quatre portent l'attila vert à tresses blanches du 11e régiment. Une dizaine de ces derniers dépassent même l'escadron d'escorte vers lequel un officier d'état major du maréchal accourt à fond de train en criant "en avant les hussards, aux canons !". Malgré le petit nombre de ses cavaliers, le 5e escadron part à la charge, sabrant avec fureur et balayant tout devant lui. En tête, les officiers coiffés du kolback noir et vétus du dolman bleu foncé à tresses noires ainsi que du pantalon garance à bandes d'argent. Une furieuse mélée s'engage entre les hussards des deux nations. Les notres, courbés sur la selle, envoient de formidables coups de pointe, tandis que les Allemands, debout sur les étriers, frappent à tour de bras de leurs grands sabres recourbés. Dans la mélée, le capitaine Chaverondier a la machoire fracassée par une balle. Neuf hussards sont tués et quatorze blessés. (D de Lonlay - Français et Allemands)". Evacué suite à sa blessure, Chaverondier échappe à la capitulation de Metz et reçoit la croix de la Légion d'Honneur (le 9/9/1870). Promu Chef d'escadrons le 26/12/1870 et remis de sa blessure, il forme un corps d’éclaireurs à cheval et le commande le 11/12/1870. Il sert à l’armée de l’est au 24e CA et est interné en Suisse après la difficile retraite effectuée dans un climat très rude. A la fin de la guerre, il est nommé au 7e chasseurs. En janvier 1872, passe dans la remonte et commande successivement les dépôts de Guingamp, d’Aurillac et de Guérét. Promu Lieutenant Colonel le 12/2/1879, il est nommé au 24e régiment de Dragons. Le 5/6/1883, il est nommé Colonel du 8e
chasseurs. Officier de la Légion d'Honneur le 8/7/1889,
il est mort
le 22/3/1909. |
Marie Alexandre Alois Massiet
Né le 10/5/1838 à Luneville, c'est le fils d'un officier de carabiniers. Saint Cyrien, il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1858 au 12e régiment de dragons, régiment commandé par son père. Il fait des passages remarqués à Saumur, d'abord comme sous lieutenant d'instruction en 1860, où il est classé premier, puis comme lieutenant d'instruction en 1863 où il sort en quatrième place. Pour ces raisons, alors qu'il est Capitaine
depuis 1867, il est appelé pour enseigner comme ecuyer à l'école de
cavalerie, ce qui nous vaut cette jolie photographie. Le 5/4/1875, il est promu Chef d'escadrons et quitte l'enseignement pour des postes en régiment qui vont lui faire attendre les sommets de la carrière : Colonel en 1884 au 7e régiment de hussards, il est nommé Général de division en 1894, il prend le commandement des 4eme puis 1ere divisions de cavalerie. Commandeur de la Légion d'Honneur le 25/12/1899. Il est mort le 10/6/1901. Photo Le Roch (Saumur) |
Les officiers et soldats attachés à l'école portent une tenue spéciale avec les aiguillettes (celles-ci étant supprimées en 1886).
|
Photo Le Roch (Saumur) |
TROISIEME REPUBLIQUE
Le règlement du 10/2/1873 fixe une nouvelle tenue.
Les élèves conservent la tenue de leur corps, sauf pour le manège qui comporte une tenue spéciale. Les officiers élèves provenant de Saint Cyr portent l'uniforme de l'école sans les aiguillettes.
Trois amis, élèves à
Saumur
Le cadre bleu.
Les officiers portent une tunique semblable à celle de la troupe en drap bleu foncé (noir) avec parements droits et grenades au collet. En 1876, le collet de la tunique devient bleu ciel, ainsi que le turban du képi. Le pantalon est en drap garance, avec une bande de drap bleu ciel. Les officiers du cadre portent les aiguillettes comme les officiers d'état major. Epée du modèle d'état major, ceinturon verni noir.
Gustave Marie Verschneider Né à Besançon le 11/5/1848, c'est un élève de Saint Cyr, entré à l'école en 1868 et dont la guerre interrompt la scolarité. Nommé Sous Lieutenant le jour de la déclaration de guerre (le 15/7/1870), il est affecté au 2e régiment de cuirassiers. Il fait alors la première partie de la campagne et participe à la charge de Reischoffen qui coûte à son régiment 140 hommes tués ou blessés. Ayant survécu à la charge, il continue la campagne et il est fait est prisonnier de guerre le 2/9/1870, le lendemain de la bataille de Sedan. Après la guerre, il est nommé Lieutenant le 19/7/1873 au 14e régiment de dragons et va parfaire sa formation à Saumur durant une année. Il rejoint une nouvelle fois l'école de Saumur en février 1875, comme professeur de grammaire. Nommé Capitaine le 23/7/1878, il conserve son poste à Saumur et y est photographié ci contre dans la tenue du corps professoral. Il est nommé officier d'académie en 1880. Le 3/10/1881, il va prendre son temps de commandement dans la troupe, au 22e régiment de dragons. Il est nommé Major le 13/7/1891 au 13e régiment de hussards et reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 30/12/1892. Il quitte le service l'année suivante. Il est mort le 12/7/1899. Photo Coué (Saumur) |
|
Le cadre noir porte aussi la tunique bleu foncée, grenades sur le collet, parements droits avec les marques du grade ; schako noir avec manchon bleu ciel portant une grenade sur le devant .
|
Jean Eugène Piétu Né le 21/1/1829 à Châtres sur Cher, le Colonel Piétu se caractérise par une carrière presque intégralement passée à l'école de Saumur. Engagé au 9e hussards en mars 1849, il rejoint l'école de cavalerie en novembre 1850 comme cavalier et va y gravir les grades de sous officier. Il y est ainsi promu maréchal des logis en 1852, puis entre au manège comme sous maître l'année suivante et enfin maréchal des logis chef, maître de manège en aout 1854. Promu Sous Lieutenant le 19/12/1854 au 2e régiment de hussards, il retourne à Saumur dès janvier 1855 comme sous écuyer et y exerce ces fonctions pendant dix ans, étant promu Lieutenant le 29/12/1860. Nommé Capitaine le 8/4/1865 au 12e régiment
de dragons, il retourne de nouveau à l'école de Saumur comme capitaine
écuyer. Sa description physique qu'en fait le futur général de Broissia,
alors élève à l'école en 1868 est assez sévère : "Notre capitaine
écuyer Piétu n'était pas non plus des plus brillants. Laid, avec le cou
dans les épaules, il n'avait à cheval ni grâce ni élégance, mais il était
hardi et d'une grande solidité". Chef d'escadrons le 5/4/1875, il rejoint le 15e régiment de dragons. Il retourne alors pour une quatrième fois à l'école de Saumur le 12/4/1877, cette fois dans la prestigieuse fonction d'écuyer en chef, date de la photographie ici présentée. Il porte aussi la croix de chevalier de l'ordre de l'épée de Suède reçue en 1881. "Cavalier exceptionellement vigoureux - il montait encore en courses comme chef d'escadrons - particulièrement remarquable dans l'équitation d'extérieur et surtout à l'obstacle, il apporta dans son enseignement le goût de cette hardiesse qui est la première qualité de l'équitation militaire. (Pirard : Origine et traditions de l'école de Saumur)". Durant sa direction, il réintroduit les leçons inspirées du comte d'Aure et favorise les leçons en extérieur. Lieutenant Colonel le 14/6/1881, il passe au 9e Hussards le 1/10/1881. Promu officier de la Légion d'Honneur le 7/7/1885, il prend sa retraite en janvier 1887 et se retire à Saumur. Il est mort le 30/11/1908. Photo Coué (Saumur) |
En 1883, les officiers recoivent le dolman du modèle des officiers de dragons, avec collet bleu ciel ornés d'une grenade et galons en forme de noeud hongrois. Le chapeau et l'épée sont supprimés. Ils portent pour les exercices équestres la culotte de manège en drap noir.
En 1893, la tunique avec collet orné des grenades remplace le dolman.
Alban Louis Marie Etienne Carbonnel de Canisy Né le 16/11/1849 à Saint James (Manche). Entré à Saint Cyr en 1869, la guerre de 70 le fait nommer Sous Lieutenant par anticipation le 14/8/1870, au 3e régiment de Spahis qu'il rejoint en Algérie. Promu Lieutenant en mai 1874, il est nommé sous écuyer à l'école de Saumur d'avril 1875 à décembre 1876, date à laquelle il rejoint l'école de Saint Cyr comme instructeur écuyer. Nommé Capitaine en 1878, il retourne à Saumur trois ans plus tard comme instructeur d'équitation Le 15/4/1890, de Canisy est promu Chef d'escadrons, instructeur en chef d'équitation à Saumur. Il exerce ces prestigieuses fonctions jusqu'en 1895, recevant lors de son passages quelques belles décorations etrangères que l'on voit ici accrochées à sa poitrine : Ordre de St Anne de Russie, Couronne de fer d'Autriche, mérite militaire espagnol et ordre de l'épée de Suède. Elles s'ajoutent à la croix de la Légion d'Honneur, reçue en 1891. De Canisy porte ici la grande tenue du cadre noir : culotte en tricot blanc, bottes à l'écuyère avec les éperons en cuivre doré, chapeau à l'écuyère de type bicorne en drap noir avec cocarde tricolore et ganse de cocarde en métal doré. Le chapeau est porté en bataille. Le 12/8/1896, il est promu Lieutenant Colonel au 12e régiment de Hussards. Mis en non activité en 1897, de Canisy est mort en aout 1911. |
La tenue des instructeurs et hommes de troupe cavaliers élève est la tunique en drap bleu, fermée par une rangée de 9 boutons avec une jupe comprenant deux pattes à la soubise avec 3 boutons d'uniforme. Collet en drap du fond (avec une grenade garance), parements en pointe.
La tenue de manège se compose d'une culotte (noire en petite tenue, blanche en grande tenue), des bottes à l'écuyère et du chapeau (dit à l'écuyère)
|
|