Le service de santé militaire
Photo Espagnet (Rouen) - 1870
Sous le Second Empire, le Corps de Santé de
l'armée de terre comptait 1 277 médecins militaires, dont 7 inspecteurs
(généraux), 390 majors, 800 aides majors et 162 pharmaciens.
Chaque régiment
comprenait 2 médecins majors et un aide major.
Ces médecins furent présents
sur tous les théatres d'opération.
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Médecin principal |
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Felix Hippolyte Larrey Il est le fils de Dominique Larrey (1766-1842), chirurgien en chef de la Grande Armée. Professeur agrégé à Paris en 1835, après une thèse sur les fractures, il accompagne son père comme secrétaire en Algérie pendant l'inspection de 1842, il devient médecin militaire de 1re classe en 1839, puis chirurgien au Val-de-Grâce et professeur de pathologie chirurgicale à l'École de médecine et de chirurgie militaire en 1841. Devenu membre de l'Académie de médecine en 1850, il est nommé chirurgien de l'Empereur en 1853 et médecin-inspecteur de l'armée en 1858. Il est le médecin en chef de l'armée d'Italie en 1859. Lors des combats de Solférino, son cheval est tué alors qu'il se trouve aux côtés de Napoléon III. L'année suivante, en 1860, il devient conseiller général de Bagnères-de-Bigorre. Il est nommé président de l'académie de Médecine en 1863. En 1870, il est médecin en chef à l'armée du Rhin, il arrive à regagner Paris par la Belgique où il participe aux services sanitaires de la capitale. Il reçoit alors des insignes de Grand officier de la Légion d'honneur le 15 octobre 1871 et fait membre du conseil de l'ordre. En 1877 il est élu aux élections législatives dans la circonscription de Bagnères. Il siège avec le groupe de droite l'Appel au peuple et s'oppose aux différents gouvernements républicains qui se succèdent. Il ne se représente pas en 1881 et se consacre à ses travaux de médecine. Mort à Paris, à 87 ans, en octobre 1895, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (37e division). Photos Trinquart et Crémière (Paris) |
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Jean André Napoléon Perier Né à Lyon le 2/2/1806, entré comme élève à l'école militaire du val de Grâce en 1829, il est nommé sous aide major en 1831 et envoyé au siège d'Anvers. De retour à Paris après la campagne, il est attaché en 1834 comme aide major de 2e classe au service des Invalides et remarqué par le baron Larrey, ancien chirurgien de la Grande Armée qui l'emmene avec lui dans le midi de la France pour lutter contre l'épidémie de choléra. Admis dans l'intimité de la famille, Périer épouse la fille de Larrey et devient ainsi le beau frère du sujet de la précédente biographie. Reçu docteur en médecine en 1836, nommé successivement médecin major, médecin principal, il sert en Algérie, en Orient et durant la campagne d'Italie de 1859, il est médecin en chef du 2e corps de l'armée. Périer revient à Paris comme médecin en chef des Invalides en 1860 et parvient au grade de médecin principal de 1ere classe, officier de la légion d'Honneur. Son goût pour l'étude et ses aptitudes scientifiques l'avaient incité à s'occuper spécialement d'histoire et d'ethnologie. Membre dès 1840 de la commission chargée de l'exploration scientifique de l'Algérie, il étudie l'hygiène civile et militaire du pays. Attaché aux travaux de la société d'antropologie, il publie aussi de nombreuses études sur la perfectibilité des races, la consanguinité et l'hérédité. Il est mort à Paris le 12/5/1860. Photo Crémière (Paris) |
Photo Armbruster (Lyon) |
Collet et bandeau de képi en velours rouge. En grande tenue, le képi est orné d'un motif figurant un caducée sur des drapeaux. |
La broderie au collet figure un caducée, entouré de feuilles de lauriers. |
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... puis tunique à une rangée de boutons après cette date.
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Trois carrières typiques de médecins militaires
Louis Victor Allaire Né le 20/4/1823 à Houssaye en Brie Chirurgien sous aide, le
15/9/1846. Envoyé à la division d'occupation de Rome. Il fait sa thèse de
doctorat de la faculté de médecine en 1851 sur "quelques cas de
fièvres bilieuses des pays chauds observées à l'hôpital de St André à
Rome" Médecin Major de 2e Classe, le
28/5/1859. Chevalier de la Légion d'Honneur en 1859, il passe au régiment
des chasseurs à cheval de la Garde Impériale et participe à la campagne
d'Italie de 1859. Médecin Principal de 2eme
Classe, le 20/12/1875, il passe à l'hôpital de
Bayonne.
Médecin Principal de 1ère Classe, le 16/5/1880. Il meurt en 1888. |
Marie Pierre Alfred Bourot Né le 24/08/1834 à Louneuil (Vienne) Médecin Sous-Aide, le 10 Octobre
1855, il affecté à l'Armée d'Orient. Il publiera en 1858 sa thèse de
doctorat à Strasbourg : "Considérations sur la pourriture d'hopital
observée en Orient et sur son traitement par le perchlorure de fer".
De retour en France, il est affecté à l'Hôpital de Strasbourg. En 1859, il
est stagiaire à l'Ecole Impériale de Médecin et de Pharmacie
Militaire. Il est mort le 16/1/1908. |
Henri Adolphe François Libermann Né le 15/10/1834 à Illkirch (Rhin), c'est le fils d'un professeur de médecine de l'école de Strasbourg. Il suit les cours de cette faculté de médecine et publie sa thèse en 1857 sur la "recherche sur les plaies pénétrantes des articulations". Nommé Médecin aide major, le
31/12/1858, il sert d'abord aux hopitaux de la 9e division militaire
(Marseille), au corps expéditionnaire en Italie, puis il obtient de
participer à la campagne de Chine en 1860.
Il s'y distingue suffisamment pour être nommé Médecin aide-Major de 1e Classe, le 31/12/1860 et de
recevoir la croix de chevalier de la légion d'honneur. Il publie aussi une
ouvrage de recherche sur l'opium et ses effets.
Resté en Asie comme médecin du 2e bataillon de chasseurs,
alors en campagne en Cochinchine, il en profite pour faire des recherches
sur les "fièves pernicieuses en Indochine".
Attiré par les terres lointaines, il se fait alors
transférer comme médecin au 95e régiment d'infanterie, alors au corps
expéditionnaire français au Mexique et va servir dans les hôpitaux de
l'armée française, effectuant des recherches sur les maladies de ce
pays.
Promu Médecin aide Major de 2e
Classe le 13/8/1865, il revient en France et est affecté à
l'hôpital militaire du Gros Caillou. Durant la guerre de 70, il dirige à
Metz un hôpital de 600 blessés et contribue activement à limiter les
effets d'une épidémie de Typhus qui s'y déclare.
Médecin Major de 1e Classe, le 29/9/1870, il retrouve son affectation à l'hôpital du Gros Caillou après la guerre. Promu officier de la légion d'honneur en mars 1872, il se spécialise dans le traitement des fièvres typhoïdes, publiant notamment ses recherches sur le traitement de cette maladie aux bains froids. Il publie aussi des ouvrages sur le "traitement de la Syphillis par injection hypodermique de Mercure" et sur "l'aspiration comme mode de soin des tumeurs et des bubons". Il est promu Médecin Principal de 2eme Classe, le 19/12/1878, toujours à l'hôpital du Gros Caillou. Il termine sa carrière comme Médecin
Principal de 1ère Classe, nommé le 8/5/1884, peu avant de passer
dans la reserve du corps militaire de santé.
Sur la photo ci dessus, il porte l'ordre royal du
Cambodge, la croix d'officier de la légion d'honneur, la croix d'officier
de l'ordre de la Guadalupe, la médaille d'Italie, la médaille de Chine et
la médaille du Mexique.
C'est le frère du général de division
Libermann. |
Les vétérinaires militaires sont organisés par la loi du 13/3/75. Ces 419 officiers sont assimilés aux grades militaires, le plus haut niveau (vétérinaire principal de 1er classe) correspondant à celui de lieutenant colonel.
Ils portent un dolman proche de celui des officiers de dragons, avec un collet et des pattes de parements rouges. Pantalon garance orné d'une bande noir. L'insigne au collet est le même que celui des médecins, sans le caducée.
Vétérinaire en 1er |
Eugène Aureggio,
Né le 5 novembre 1844 à Sélestat (Bas-Rhin) d’un père
gendarme, il est enfant de troupe dès le 21 mai 1851, à l’âge de
6 ans, au 52e régiment d’infanterie. Suivant probablement les
garnisons de son père, Il passe au 38e régiment d’infanterie (le 23
janvier 1852), au 11e régiment d’artillerie (le 2 avril 1852), au 4e
régiment d’artillerie (le 16 mars 1854), au 11e régiment d’artillerie (le
21 avril 1854) et au 3e escadron du train d’artillerie (le 30 mars 1856).
Admis au concours d’entrée à l’École impériale militaire
vétérinaire d’Alfort, il souscrit un engagement le 27 septembre 1862 et
entre à l’École le 1er octobre. Le 7 août 1866, il présente et
soutient une thèse sur la maladie naviculaire et obtient le lendemain
diplôme de médecin vétérinaire. Le 23 octobre suivant, il rejoint alors
l’École d’application de cavalerie à Saumur comme aide vétérinaire
stagiaire. Le 25 octobre 1867, après une année de stage, il est affecté au
12e régiment de dragons comme aide vétérinaire.
Passé au 9e régiment d’artillerie le 24 décembre 1869, il prend part à la campagne contre l’Allemagne à partir du 18 juillet 1870. Fait prisonnier à Sedan le 3 septembre, il est interné en Allemagne jusqu’au 8 avril 1871. Revenu au 9e régiment d’artillerie il passe au 16e régiment d’artillerie le 13 juin 1872. Nommé vétérinaire en 2nd le 18
mars 1873, il est affecté au 4e régiment de hussards.
Le 23 septembre 1878, il est affecté à l’École militaire
supérieure où il sert jusqu’au 24 janvier 1880, date de sa nomination au
grade de vétérinaire en 1er. Après avoir été
affecté au 18e régiment de dragons, il passe au 4e régiment de cuirassiers
le 5 mai 1881. En 1883, il accomplit à l’étranger une mission pendant
laquelle il visite de nombreux casernements en Allemagne et en Belgique ;
à l’issue il adresse plusieurs rapports qui, avec de nombreuses
publications, prix et récompenses, contribuent à l’asseoir comme un
spécialiste de l’hygiène militaire. Le 18 mars 1885, il est affecté
au 11e régiment d’artillerie. Débarqué en Algérie le 10 mai 1891, il prend
les fonctions de vétérinaire de la place d’Alger.
Promu au grade de vétérinaire
principal de 2e classe le 9 juillet 1893, il est affecté à l’École
d’application de cavalerie de Saumur où il est directeur du 5e ressort
vétérinaire. Il prend la direction du service et de l’enseignement
vétérinaire de l’École le 14 novembre 1894 et il est fait chevalier de la
Légion d’honneur le 7 mai 1895. C'est dans ce poste qu'il figure sur la
photo ci joint.
Le 10 juillet 1896, il est promu au grade de vétérinaire principal de 1re classe et nommé
directeur des 7e et 8e ressorts vétérinaires à Lyon. Il est fait officier
de la Légion d’honneur le 11 juillet 1902 peu avant son admission à la
retraite en 1903.
Il est décédé le 30 avril 1924 à Lyon (Rhône).
Il était officier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, officier du Mérite agricole, médaille d’honneur d’argent de 2e classe de sauvetage, officier de l’Ordre du Nicham Iftikar de Tunisie, officier de l’Ordre royal du Sauveur de Grèce, officier de l’Ordre de Saint-Sava (Serbie), officier de l’Ordre du Soleil levant (Perse). Il était titulaire en outre titulaire de vingt-six médailles de concours, prix et témoignages de satisfaction pour des travaux scientifiques et militaires. Photo Coué (Saumur) |