La création des zouaves pontificaux trouve son origine dans la volonté du Pape Pie IX de s'opposer aux visées annexionnistes du Royaume du Piémont, renforcé après la guerre menées avec la France contre l'Autriche en 1859. En 1860 est donc créée une armée pontificale, placée sous le commandement du général de La Moricière, ancien héros français de la colonisation de l'Algérie et ministre sous la seconde République. Un appel aux volontaires étrangers est lancé, et une armée de 14000 hommes est mise sur pied, comprenant notamment un bataillon de tirailleurs franco-belges, amorce du futur régiment des zouaves pontificaux, commandé par le commandant Becdelièvre.
Uniformes de l'armée pontificale
En septembre 1860, la menace se fait réelle, puisque les troupes de Garibaldi, qui viennent de s'emparer du royaume de Naples, pénètrent dans les états pontificaux. De même, les armées du Piémont, décidées à ne pas laisser prendre trop d'influence à Garibaldi, décident de passer au travers des Etats du Pape et de conquérir les Marches pour établir une liaison par terre avec le sud de l'Italie. Les troupes pontificales sont engagées le 18 septembre 1860 à Castelfidaro et subissent une défaite sans appel, obligeant le Pape à signer la paix et à abandonner les Marches et l'Ombrie.
Cette défaite motive La Moricière à renforcer les tirrailleurs franco belge, seule unité a avoir fait preuve de qualités militaires, et d'en faire un régiment, nommé les zouaves pontificaux. A l'appel du pape, des volontaires français viennent grossir cette unité. Considéré comme une nouvelle croisade, cet appel séduit de jeunes nobles catholique français souvent Vendéens ou chouans. Entre 1860 et 1870, 3300 volontaires français furent affectés à l'armée pontificale.
Athanase de
Charette
Les zouaves (3500 hommes au total, dont 600 Francais, 800 Hollandais et 450 Belges), commandés par le colonel Allet, puis par le colonel de Charette à partir de 1862, vont s'illustrer en 1867. Durant toute l'année, des escarmouches nombreuses les opposent aux troupes garibaldiennes. La tension monte progressivement, jusqu'au conflit ouvert en octobre. Le 3 novembre, lors de la bataille de Mentana , l'armée pontificale, soutenue par un corps expéditionnaire français, repousse les garibaldiens. Lors de cette bataille où pour la première fois les français utilisent leur nouveau fusil Chassepot, les zouaves s'illustrent par la prise de la vigna Santucci.
Les officiers du
régiment
Mozaique - Fratelli d'Alessandri (Rome)
Avec la guerre de 1870, s'ouvre une nouvelle page pour les zouaves. Après la declaration de guerre de la France à la Prusse, le corps français d'occupation de Rome qui protégeait le Pape rembarque pour la France le 5 aout. Perdant son principal soutien, Pie IX ne peut plus résister aux pressions piémontaise, dont l'armée occupe Rome en septembre. Les français membres des Zouaves Pontificaux sont évacués et 1200 d'entre eux débarquent à Toulon le 27 septembre. Renommée "légion des volontaires de l'ouest" le 7 octobre, elle forme un corps franc, commandé par le lieutenant colonel Charette, affecté au XVII em corps d'armée de l'armée de la Loire. Cette légion va s'illustrer le 1er décembre 1870 à la bataille de Loigny où elle déplore 96 morts et 122 blessés sur un total de 300 combattants. Sa dissolution est prononcée en aout 1871.
La bataille de Loigny - C
Castellani - 1879 - RMN
Au camp (1) - Photo Altobelli (Rome) |
Au camp (2) - Photo Altobelli (Rome) |
Les volontaires de l'ouest - Photo Gérard
(Rennes) |
Groupe de zouaves au camp du Pape (Rome) |
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