Louis Henri de BOUCHEMAN, né le 30/6/1827 à Versailles
 
Photo Le jeune (Paris)
Photo Le jeune (Paris)

 

Issu d’une famille qui occupa la charge de concierge de Versailles entre 1754 et 1848 (avec uniquement une interruption durant la révolution), Henri fait l’école de Saint Cyr en 1844.

Nommé Sous Lieutenant le 1/10/1846, il est affecté au 45e régiment d’infanterie. Il est nommé Lieutenant le 23/5/1850, puis Capitaine le 30/12/1853, date à laquelle il rejoint l’arme des chasseurs à pied, d’abord au 14e bataillon, puis au 9e bataillon. Il passe ensuite au 18bataillon avec lequel il sert en Algérie en 1857, puis fait la campagne d’Italie.

Chevalier de la Légion d’Honneur le 12/8/1861, il est nommé Chef de bataillon le 12/8/1862 au 58e régiment d’infanterie et sert à nouveau une année en Algérie. Le 12/8/1864, il prend le commandement du 3e bataillon de chasseurs à pied qu’il commande alors que son unité est affecté au corps d’occupation de Rome.
Le 25/11/1865, Henri de Boucheman est nommé à la tête du prestigieux bataillon des chasseurs à pied de la Garde Impériale. Il est nommé officier de la Légion d’Honneur le 18/8/1866.

Promu Lieutenant Colonel le 10/8/1868 au 2e régiment d’infanterie, il conduit son régiment au feu durant la guerre de 1870 et il est blessé d’un coup de feu qui lui traverse la cuisse droite lors de la bataille de Spickeren le 6/8/1870. Dans son ouvrage "Français et Allemands" Dick de Lonlay a raconté son action de ce jour : "Bientôt le 2e de ligne reçoit l'ordre de se porter à l'attaque du bois de Saint-Arnual. placé de ce côté sur une hauteur. Le 2* bataillon, commandant Gayraud, marche droit sur le bois de Saint-Arnual, ayant à sa tête le général Doëns, le colonel de Saint-Hillier et le lieutenant-colonel de Boucheman. Après avoir parcouru un espace de quinze cents mètres des plus mouvementés, le bataillon s'arrête un instant sur la crête d'un ravin, situé à huit cents mètres du bois, puis repart au pas de course. Au moment où les tirailleurs d'avant-garde touchent la lisière, une décharge terrible éclate dans le bois et abat bon nombre d'hommes; néanmoins, enlevés par leurs chefs, les survivants continuent leur marche, repoussent l'ennemi, traversent le bois et arrivent sur le revers opposé, d'où ils aperçoivent les Prussiens fuyant dans la plaine.
Bientôt cependant les forces, contre lesquelles ce bataillon à seul à lutter, augmentant à vue d'oeil, il est obligé de battre en retraite et se replie par un très beau mouvement sous bois, habilement conduit… Les lourds fantassins teutons débouchent dans la clairière et sont écrasés par un feu roulant ; ils plient et reculent. Mais à ce moment, de nouveaux bataillons ennemis, gardés en réserve, sont lancés sur notre droite ; ils ont opéré un grand mouvement sous bois ; malheureusement, la petite troupe française n'a pas permis de surveiller cette manœuvre.
Le général Doëns et le colonel de Saint-Hillier massent rapidement plusieurs compagnies ; l'heure du dévouement a sonné ; il faut culbuter ces troupes à la baïonnette. Les clairons sonnent, les tambours battent, et nos fantassins suivent leurs chefs qui les guident, le sabre à la main. M. de Saint-Hillier, grave et froid, marche en tête avec son général : le lieutenant-colonel de Boucheman est à son poste de combat. L'ennemi, qui use si habilement des feux de salve, tire sur ces offlciers qu'il distingue ; un millier de balles s'abattent autour d'eux et tous trois roulent à terre. Seul, le lieutenant-colonel de Boucheman se relève pour retomber encore, en criant : « Vive la France ! En avant ! » Il est grièvement blessé. Le colonel de Saint-Hillier a été tué raide par une balle, qui lui a brisé la tempe gauche. Le général Doëns est mortellement atteint. Son officier d'ordonnance, le lieutenant Abria du 2e de ligne, a été également renversé par cette terrible décharge. Les soldats consternés entourent leurs officiers morts ou mourants.
"

Après la guerre, il est nommé Colonel, le 26/6/1871 au 3e régiment d’infanterie, mais exerce des fonctions d’état major, comme chef de service à la direction générale du personnel et du matériel au ministere de la guerre. Il est nommé commandeur de la Légion d’Honneur le 3/4/1874.

Il meurt le 25/1/1880.

Durant sa belle carrière, il a accumulé d’importantes décorations : Il est ainsi officier de l’ordre de la couronne de chêne (Pays Bas 1861), chevalier de l’Ordre de St Maurice et Lazare (Italie 9/5/1862), Chevalier de l’ordre de l’épée de Suède (1862), Titulaire du mérite de Savoie, Commandeur de l’Ordre pontifical de St Grégoire de Grand (1867), Chevalier de l’Ordre de Leopold d’Autrice (31/3/1868) et 2e classe de l’ordre de St Stanislas de Russier (1868).

 

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