Quelques parcours
héroiques |
Entre théorie et défilés clinquants de
l'avant guerre et la pratique réelle du combat, où les uniformes
sont souillés par la boue et le sang, le contraste sera sévère pour
beaucoup d'officiers.
Certains ne passeront pas le test, comme le
démontreront les nombreux limogeages intervenus dans les
premiers mois de la guerre. D'autres se feront tuer et le taux de
perte chez les officiers sera effrayant.
Du mois d'aout 1914 à novembre 1918, 41
généraux ont été tués durant la guerre. Ces quelques biographies
illustrées retracent les carrières de ces hommes, photographiés en
temp de paix, avant la fournaise. Peu d'entre-eux pouvaient en
prévoir l'horreur et la démesure. |
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Les généraux tués au
combat |
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Le général
Dupuis
Né à Metz en 1855, à Saint Cyr
de 1874 à 1876, officier de chasseurs à pied et de zouaves, suivit
de 1883 à 1885 les cours de l’ESG. Général de brigade en 1913 à
l’état major de l'armée, puis commandant la 67e brigade
d’infanterie.
Tué le 8/9/14 par un obus dans
la tranchée où il relevait le courage de ses soldats – Officier de
la Légion d'Honneur.
Citation à l'ordre de l'armée :
"A conduit de la manière la plus brillante sa brigade aux
combats des 22, 27 et 28 août, des 7 et 8 septembre, où il a été tué
dans une tranchée, par un obus allemand, en donnant le plus bel
exemple de crânerie à la troupe qu'il a su garder intacte sous ses
ordres"
Photographié en 1905 comme
lieutenant colonel du 82e RI à Montargis.
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Général
Sibille
Né en 1853, engagé en 1870 pour
la durée de la guerre, sorti de saint cyr en 1875 dans l’infanterie.
Général en 1911, commandant la
64e brigade.
Tué à l’ennemi le 27/9/1914 dans
le combat de Beaumont (Meuthe et Moselle) en allant reconnaître la
position qu’il allait attaquer.
"A contribué au succès de la bataille du 25/8/1914 en dirigeant habilement les opérations de sa brigade et en donnant à tous l’exemple de son courage et du sang froid. A été tué le 27 septembre au moment où il se portait en avant avec son état major sous un feu violent d l’ennemi pour reconnaître la position qu’il avait ordre d’attaquer."
Photographié en 1911 comme
colonel du 122e RI à Rodez
.
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Général
Krien
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Né en 1856, sorti de Saint Cyr
en 1876 et de l’ESG en 1887. Professeur de géographie d’abord à
Saint Cyr, puis à l’école supérieure de guerre.
Général en 1914 et commandant la
83e puis la 35e brigade
d’infanterie.
Blessé une première fois à la
bataille de la Marne, reçoit en entraînant ses troupes à l’assaut le
18/4/16 une deuxième blessure qui entraîne la trépanation. Décédé le
9 mai à l’hôpital de Commercy. Commandeur de la Légion
d'honneur.
"Esprit distingué et brillant soldat. A montré à la tête d’une brigade de sérieuses qualités de commandement. Blessé le 25/9//1914, a été atteint le 18/4/1916 d’une nouvelle blessure grave."
Photographié en 1912 comme
colonel du 67e RI à Soissons
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Général Marcot
.
Né en 1845, sort de saint Cyr en
1866, devient général en 1901 et commande l’école spéciale militaire
(Saint Cyr). Général de division en 1906, est placé par la limite
d’age au cadre de réserve en 1910.
Rappelé au service en 1914, il
reçoit le commandement de la 81e division territoriale.
Tué à l’ennemi le 4 octobre
devant les Essarts les Bucquois. Commandeur de la Légion
d'Honneur.
"Officier général de haute valeur qui, rappelé à l’activité au début des hostilités a habilement conduit sa division au feu et a été tué à l’ennemi aux Essarts des Bucquoy (Somme) le 4/10/14." |
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Général
Raffenel
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Né en 1856, sorti de Saint Cyr en 1878 dans
l’infanterie de marine, a fait tout une série de campagnes
lointaines jusqu’en 1894, où comme chef de bataillon il permuta dans
l’armée métropolitaine.
Général en 1913, puis commandant la 3e
division coloniale.
Tué à l’ennemi le 22/8/14 à Saint Vincent Belle
Fontaine (Belgique)
Photographié en 1907
comme colonel du 27e RI à Dijon
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Général
Grossetti
.
Né en 1861, sorti de Saint Cyr
en 1881 et de l’ESG en 1892. Campagne dans le sud algérien et au
Tonkin et au Cambodge.
Général en 1914, il commande la
42e division. Reçoit en novembre la troisième étoile et
le commandement du 16e corps. Commande en 1917 l’armée
française d’orient.
Tombe gravement malade. Ramené à
Paris , y meurt le 7/1/18. GO LH.
Photographié
en 1912 comme colonel du 26e RI à
Nancy.
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Général Aimé
Né en 1858, enfant de troupes,
engagé volontaire en 1876, sous lieutenant en 1884. Instructeur,
puis commandant (en 1911) de l’école militaire de Saint Maixent.
Général en décembre 1914.
Tué à Souville devant Verdun, le
6/9/16, commandeur de la Légion d'Honneur.
"Officier général de la plus haute valeur militaire et morale. Tué glorieusement sur le champ de bataille alors qu’il allait sur la ligne de feu reconnaitre le terrain de combat et soutenir le moral de ses troupes qui étaient sur le point de donner l’assaut."
Photographié en 1910 comme
lieutenant colonel du 3e régiment de zouaves au camp de
Sathonay.
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Général
Bridoux
Né en 1856, fils de sous
officier, saint cyrien, il a été instructeur à Saumur et professeur
à l'école de Saint Cyr.
Colonel commandant le 27e
régiment de dragons, puis général de brigade directeur de la
cavalerie au ministère de la guerre (1909-1913).
Général de division en mai 1913,
il commande la 5e division de cavalerie au déclanchement de la
guerre de 1914, puis il est mis à la tête du corps de cavalerie
en septembre 1914.
Il est mortellement blessé le 17
septembre 1914 dans une embuscade avec son état major.
"A fait preuve d’une energie inebranlable dans le commandement du corps de cavalerie. Grièvement blessé le 17/9/1914 au cours d’une reconnaissance, est mort en disant à ceux qui l’entouraient « Je meurs avec une grande joie pour mon pays et dites au Corps de cavalerie que le sacrifice de ma vie doit leur servi d’exemple."
Photographié par Pirou /
Mascré
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Général
Bataille
Né en 1862, sorti de Saint Cyr
en 1882 dans l'infanterie de marine, il a fait toute sa carrière aux
colonies (voir sa page). Il a été
grièvement blessé le 20/10/1884 au Tonkin.
Général en 1909, il commande la
81e brigade d'infanterie, puis la 41e division
d'infanterie.
Il est tué d'un eclat d'obus le
8/9/1914 au col du Bonhomme.
Citation du 9/9/1914 :
"Apprenant que nos positions étaient violamment bombardées par
l'artillerie de gros calibre de l'ennemi, il considéra comme le plus
sacré de ses devoirs de se rendre compte de la situation et
encourager les défenseurs par sa présence, s'il était nécéssaire.
C'est au moment où, au milieu des chasseurs des 28e et 30e
bataillons, il donnait ses instructions avec le sang froid et le
mépris du dangers qui lui étaient habituels, qu'il fut mortellement
frappé par les éclats d'un projectile. Il a aussi donné jusqu'à sa
dernière heure l'exemple de sa bravoure et des plus belles qualités
militaires."
Photographié par Liébert alors
qu'il est lieutenant colonel.
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Général Masnou
Né en 1855, sorti de Saint Cyr
en 1876 et de l'école supérieure de guerre en 1885.
Général en 1914, commande la 25e
division d'infanterie, puis en 1915, une division du corps
expéditionnaire d'Orient.
Décédé en mer le 17/7/1915 de
suites de ses blessures. Commandeur de la Légion
d'Honneur.
Photographié par Verry en 1910
alors qu'il est colonel, chef d'état major du 10e corps d'armée.
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Général Trumelet
Faber
Né en 1852 à Bitche, sorti
de Saint Cyr en 1872. Il a servi en Indochine à la tête de troupes
indigènes et a effectué plusieurs missions d'exploration.
Nommé général en 1909, il
commande en Tunisie et dans les confins nord du Maroc en expédition
de guerre.
Au cadre de réserve en 1914, il
reprend du service à la déclaration de guerre à la tête de la 81e
division d'infanterie.
Blessé en opérations, il est
mort le 11/4/1916 à l'hopital.
Il était commandeur de la Légion
d'Honneur.
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Quelques colonels tués au
combat |
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Le colonel
Couturaud
"Colonel du 86e
RI. Après s’être vaillamment conduit à l’attaque d’un village, a
rallié des éléments de son régiment, les a entraîné personnellement
à l’attaque d’un autre village sous un feu violent d’artillerie et
de mousqueterie.
A été atteint au cours de
cette attaque de 5 blessures auxquelles il a succombé le 10
septembre après avoir été recueilli par les Allemands dans les
bois."
Citation à l'ordre de
l'armée.
Photographié en 1909 comme
lieutenant colonel du 86e RI au Puy
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Colonel
Appert
"A eu sous le feu la plus
belle tenue dans les combats qui se sont livrés du 22 au 28 août.
Blessé le 28 août a conservé le commandement de son régiment et l’a
exercé avec une remarquable énergie jusqu’à la fin de la journée.
Chef de corps brillant, est
revenu à peine guéri sur le front. Après le commandement des
tranchées de son secteur, a été mortellement blessé à son poste de
commandement au combat du 20/12/1914."
Cité à l'ordre de
l'armée
Photographié en 1914 comme
colonel du 11e RI à Montauban
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Colonel Beyraud
Renaud
"Blessé au mois d'aout, a
repris son commandement aussitôt guéri. A fait preuve en toutes
circonstances de calme, de jugement et de précision ; a montré en
particulier beaucoup d'énergie au cours des attaques allemandes des
12 et 13 janvier en maintenant ses troupes sous un feu violent
jusqu'à la fin de la journée."
Tué le 25/7/1918 à Brény, comme
colonel commandant l'infanterie de la 18e division
d'infanterie.
Photographié en 1912 comme chef
du 29e bataillon de
chasseurs à pied.
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Colonel de
Latour
Colonel du 13e régiment de
Dragons.
Tué le 11/10/1914 par un
obus à la Couture.
"Chef de corps d'un rare
mérite. A vaillamment entrainé ses cavaliers au cours des premiers
contacts de la campagne. Glorieusement tombé pour la France le
11/10/1914"
Photographié quelques mois avant
le début de la guerre, en garnison à Melun.
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Colonel
Duchet
Tué le 8/10/15 à Tahure, côte
151, alors qu'il commandait le 56e régiment
d'infanterie.
"Officier supérieur de la
plus grande valeur, s'est particulièrement distingué le 9/8/14 où
ses chasseurs, sous son energique impulsion, ont repris à la
baïonnette une localité occupée par un ennemi très supérieur en
nombre et s'y sont maintenus pendant toutes les attaques. Le
10/8/14, par son attitude energique, arrêta toute tentative de
poursuite. Le 19/8/14, par une manoeuvre habile, fit tomber la
resistance d'un point d'appui, faisant à l'ennemi de nombreux
prisonniers. Chergé de commander les attaques du 5/4/15 et des jours
suivants, a réussi à enlever trois lignes de tranchées allemandes
fortement organisées et a su résister pendant plusieurs jours à de
nombreuses contre attaques et par son energie maintenir sa troupe
sous le feu de violents bombardements."
Photographié en 1913 comme
commandant du 15e bataillon.
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Colonel
Perez
Tué le 6/9/1914 à 13h à
Charleville, d'une balle sous l'aisselle, alors qu'il commanait la
40e brigade d'infanterie.
Photographié en janvier 1914
comme colonel du 2e RI.
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Colonel
Détrie
Tué le 22/8/14 à Bertrix, comme
commandant du 20e RI.
"le 22
Août, commandant l'avant garde de la 66° brigade, a engagé lui-même
deux bataillons de son régiment pour essayer de déboucher de la
lisière d'une forêt. S'est constamment tenu à la première ligne,
sous les balles et les schrapnells, donnant à tous l'exemple du
courage le plus calme et du dédain le plus héroïque de la mort. Est
tombé glorieusement en montrant aux siens l'ennemi à
atteindre."
Photographié en 1909 comme
Lieutenant Colonel du 1er Zouaves.
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Quelques généraux blessés au
combat |
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Le général
Bonnier
"Blessé à son poste de
combat le 29 aout (bataille de Charleroi) a repris son commandement
sans attendre que sa blessure soit completement fermée. Blessé à
nouveau le 23 septembre, est revenu reprendre sa place au front
incompletement guéri. S'est distingué depuis le début de la campagne
par les plus belles qualités de courage, d'énergie et de sang froid
qu'il a su communiquer à ses subordonnés"
Citation à l'ordre de
l'armée.
Photographié comme général de
brigade
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