Le 4e régiment de Lanciers
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Historique sous le IInd Empire
Le 4e Lanciers est créé en 1831. Sous l'Empire, il reçoit ses aigles le 30/5/1852.
Il ne participe pas aux premières semaines de la guerre d'Italie, et n'est envoyé en campagne que le 13 mai 1859. Il rejoint l'armée de campagne le 13 juillet, peu de jours avant la fin des hostilités.
La guerre de 1870 surprend le régiment en garnison à Lyon. Il met
sur pied quatre escadrons de guerre, soit 41 officiers et 498 cavaliers, dont
433 montés. Regroupé à Belfort le 24 juillet, le régiment est embrigadé au sein
de la division de cavalerie du 7e corps d'armée. Après les revers de l'armée de
Mac Mahon en Alsace, le 7e corps reçoit l'ordre de se replier sur Chalons. Le 30
aout, le 4e lanciers et scindé en deux groupes : deux escadrons sous les ordres
du colonel Féline rejoignent Reims le 22 aout, puis effectuent les marches de
l'armée de Chalons qui les conduit à Sedan.
Deux autres escadrons, dirigés
par le commandant Esselin arrivent le 20 aout à Chalons et sont affectés à la
division d'infanterie du général Dumont. Ils effectuent alors un travail
d'eclaireurs et de couverture lors de la marche vers Sedan . Le 1er septembre,
ces deux escadrons sont positionnés près du bois de la Garenne. L'historique du
régiment relate : "Le général Margueritte, voyant ces deux escadrons du 4e
lanciers isolés, leur donne l'ordre de charger dans la direction de Floing. Le
3e escadron part ayant en tête le chef d'escadron Esselin. Il suit les pentes
qui descendent du plateau de Floing à la Meuse, puis tourne à droite pour se
diriger sur de nombreux tirailleurs d'infanterie ennemie dispersés en avant du
village. Ces tirailleurs se replient et font feu : M Moitoiret est tué, MM
Esselin, Cousset, Barban (capitaines) tombent grièvement blessés ;
l'escadron continue sa marche. Un contre-bas de un metre est devant lui, les
lanciers s'élancent, cavaliers et chevaux s'abattent sous un feu nourri de
mousquéterie. Sans regarder derrière eux, les lieutenants Gilly, de Costa et de Lammerville continuent leur marche, suivis de quelques sous officiers et de
quelques hommes d'élite. L'infanterie ennemie fuit de tous côtés : ils courent
côte à côte avec les Allemands, les pointent et tombent tous criblés de balles,
eux et leurs chevaux. De cette poignée d'hommes, seuls survivent de Lammerville
et M de Clérac. Un de ces braves, arrivé jusqu'à la place de Floing, voit son
cheval tué, saute sur un autre errant sans cavalier et vient tomber percé de
coups devant la porte de l'église. A 250 metres à droite le 2e escadron appuie
le mouvement. Sur 8 officiers et 80 lanciers présents à la charge, le 3e
escadron a 3 officiers et 30 hommes tués, 5 officiers et 17 lanciers blessés. Le
2e, sur 5 officiers et 52 hommes a 2 officiers et 16 lanciers tués, et 12 de ces
derniers blessés". Le lendemain, tout le régiment capitule.
Le 4e
escadron, resté au dépôt, contribue à former le 4e régiment de lanciers de
marche le 24/11/1870 (avec des escadrons des 7e et 8e lanciers) et fait la fin
de la campagne de la Loire.
Le 15/8/1871, le 4e régiment de lanciers est dissous et ses cadres servent à créer le 16e régiment de dragons. Ce régiment restera en garnison en métropole durant toutes la période 1871-1914.
Pelage Marie Georges de Coniac
Né le 29/2/1832 à Rennes, ce Saint Cyrien de la promotion de l'Empire (1852-1854) est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1854 au 4e régiment de lanciers. Lieutenant le 30/12/1857, il fait la campagne d'Italie, mais son régiment, n'est pas engagé dans les combats. Promu Capitaine le 13/8/1863, il démissionne de l'armée en 1866. Adjoint au Maire de Rennes, durant la guerre de 1870, il prend le commandement de la 2e légion des mobilisés d'Ile et Vilaine (légion des mobiles de Vitré Fougère) comme Lieutenant Colonel de l'armée auxiliaire. Formée en novembre 1870, cette légion s'entraine au camp de Conlie jusqu'en décembre puis part à l'armée du Mans, sans être engagée au combat. De Coniac est cependant nommé chevalier de la légion d'Honneur le 22/8/1871. Il est mort en 1902. Photo Gustave (le Mans) |
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Charles Marie Jules de Benoist Membre d'une fratrie qui fournira trois généraux à la France, il est né le 13/5/1842 à Waly (Meuse). Saint Cyrien en 1859, il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1861 au 4e régiment de Lanciers, puis Lieutenant le 10/5/1866. Entre 1868 et 1869, il suit les cours d'officier instructeur à Saumur et se fait photographier ici en grande tenue.
Il est promu Capitaine le 1/10/1869, instructeur au 3e régiment de chasseurs. Il est au dépôt lorsqu'éclate la guerre de 1870 et est nommé en novembre au 2e régiment de marche de chasseurs. Il participe aux rudes combats de l'armée de la Loire face à Villarceaux, Beaugency et Vendôme. La retraite forcée se poursuit jusqu'à Laval lorsque le 29 janvier 1871 l'armistice intervient. Jules de Benoist est alors envoyé à Toulouse pour réprimer une émeute communaliste qui refuse de reconnaître l'Assemblée Nationale tout juste élue et souhaite épauler celle de Paris. Après la guerre, de Benoist revient à Saumur comme instructeur puis ecuyer, avant d'aller servir au 10e dragons en 1874.
Promu Chef d'Escadrons le 15/2/1877 au 6e régiment de Dragons, puis Lieutenant Colonel le 5/6/1883 (au 5e régiment de cuirassiers, puis au 28e régiment de dragons), il est nommé Colonel le 11/5/1888 au 22e régiment de dragons.
Le 28/9/1893 il prend le commandement de la 7e brigade de dragons et est nommé Général de brigade le 8/11/1893. Affectation originale pour un officier de cavalerie, il est ensuite nommé à la tête de la 78e brigade d'infanterie, puis de la 22e division d'infanterie après sa promotion comme Général de division en 1898. Le 28/10/1899, il prend un commandement plus en rapport avec sa formation à la tête de la 2e division de cavalerie.
Il meurt en fonction le 23/1/1904.
Photo le Roch (Saumur) |
Marie Florimond Radegonde Louis de Moulins Rochefort
Photo Le Roch (Saumur) (Paris) |
Photo Le Roch (Saumur) |
Né le 29/3/1844 à Poitiers, il est Saint Cyrien de la promotion d'Oajaca et est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1866 au 4e régiment de lanciers. En 1869, il suit les cours de l'école de cavalerie dont il sort premier. Sur ces clichés, il porte à droite la tunique en drap bleu, affectée aux lanciers par la réforme du 25/4/1868 et à gauche la pelisse d'officier de cavalerie.
Lieutenant le 9/7/1870, il fait la campagne de 1870 au 3e escadron. Affecté à la division du général Dumont le jour de Sedan, il echappe à la charge durant laquelle son escadron est pratiquement annihilé. Il est néanmoins fait prisonnier à la fin de la bataille. Rentré de captivité en mars 1871, il passe quelques mois plus tard au 16e régiment de dragons.
Promu Capitaine le 8/3/1873, il est nommé instructeur au 2e régiment de cuirassiers. En 1876, il suit les cours de l'école supérieure de guerre, dont il sort dans un rang médiocre avec la notation suivante : "Très laborieux et d'un zèle à toute épreuve, mais sans grande portée".
Débute alors pour lui une carrière d'officier d'état major oú il alterne les postes en régiment et les fonctions en état major. En particulier, après sa promotion comme Colonel le 19/5/1895, il commande la 4e régiment de cuirassiers, puis est chef d'état major du 5e corps d'armée.
Moulins Rochefort finit sa carrière comme Général de Brigade, après avoir commandé la 6e brigade de cuirassiers et la 22e brigade d'infanterie. Il est mort en décembre 1926, commandeur de la Légion d'Honneur.
Xavier Joseph Maurice Brochard de la Rochebrochard
Né le 27/9/1847 d'une famille noble du Poitou, il est éleve de l'école de Saint Cyr (promotion du Sultan) entre 1866 et 1868. Il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1868 au 1er régiment de Lanciers. Durant la guerre de 70, le régiment est initialement enbrigadé dans le corps d'armée du maréchal Canrobert, mais rapidement transféré au sein du 12e corps d'armée avec lequel il fait la campagne de l'armée de Chalons et, sauf un escadron qui réussit à s'échapper, est compris dans la capitulation de Sedan. De la Rochebrochard n'a pas l'occasion de s'illustrer durant la campagne. Transféré au 16e régiment de dragons après son retour de captivité, il est promu Lieutenant le 10/8/1872, puis Capitaine en mars 1877. Il se fait photographier à Cambrai, garnison de son régiment, dès sa nomination, arborant la tenue de dragons des premières années de la Troisième République : tunique de drap noir (portée depuis 1868), porte giberne en cuir noir (ornée d'une tête de lion reliée par trois chaînettes à un écusson frappé d'une grenade en relief), ainsi que casque du modèle 1872 (en cuivre et acier, plumet droit avec plumes de vautour écarlates). Il démissionne de l'armée en décembre de la même année et se retire au château de Chalandeau, près de Parthenay. Photo Cazé (Cambrai) |
Les colonels du régiment