Les officiers tués dans les opérations militaires (1871-1913)

 

Durant les opérations contre la Commune (printemps 1871)

Prosper Raoul Léopold Guerrier de Dumast

 

 

Fils d'un homme de lettre lorrain, il fait l'école de Saint Cyr entre 1855 et 1857 (promotion du Prince Impérial) et sort Sous lieutenant au 39e régiment d'infanterie. C'est dans ce grade qu'il se fait photographier dans l'uniforme d'officier de la période 1860-1868.

Son début de carrière est assez lent, puisqu'il ne passe Lieutenant qu'en janvier 1865.

Le 39e de ligne est en Algérie au début de la guerre de 1870 et il va contribuer à former le noyau des régiments mis sur pied pour former l'armée de la Loire. Guerrier de Dumast, alors Capitaine, s'y distingue et est nommé Chef de bataillon et officier de la légion d'honneur.

Lors des opérations contre la Commune de Paris, il est blessé le 4 avril 1871 à la prise de la redoute de Chatillon d'un eclat d'obus au ventre. Il meurt le 18 avril 1871.

    

       

Louis Camille Lemoing

Né à Bordeaux en 1828. Ce fils d'officier est orphelin et interne au college de la Flêche dès neuf ans. Il rejoint Saint Cyr en 1845 et est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1847 au 26e RI.

Lieutenant le 23/5/1850. En 1853, il rejoint les chasseurs à pied au 14e bataillon en Algérie. Il est envoyé en Crimée en avril 1855 et participe à l'expédition de Kerch et celle de Kinburn.

Il est promu Capitaine au 17e BCP qu'il rejoint à Eupatoria. Revenu en France, il en devient adjudant major. Durant la campagne d'Italie, il se signale à Montebello en s'emparant du cimetierre. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.

En 1869, il est promu Major du 13e RI à Romans. Il y est ici photographié dans la nouvelle tenue de l'infanterie (donnée en 1868), portant l'épaulette à grosses torsades sur l'épaule droite. Au déclanchement de la guerre, il reste au commandement du dépôt. Il est ensuite nommé chef de bataillon au 3e régiment de Zouaves, mais les désordres des armées de la République le font affecter à ces fonctions au 1er régiment des Zouaves de marche en formation à Antibes. Il rejoint alors l'armée de la Loire le 10/10/1870 après la bataille de Coulmiers.

Fait Lieutenant Colonel le 29/12/1870, il prend la tête d'un régiment de marche de tirailleurs algériens et fait la campagne de l'Est et la retraite en Suisse. Après la guerre, il est nommé à la tête du 91e régiment de marche qui est engagé contre la Commune de Paris. Le 20/5, alors qu'il est en poste devant le Point du Jour, il est blessé d'un biscaïen qui lui traverse la cuisse au dessus du genou. Amputé, il succombe à ses blessures juste après avoir été nomme Colonel.

Photo Augagneur et Grenier (Romans)

Marie Félicien René Martien Bernardy de Sigoyer

Né le 29/8/1824 à Valence, cet officier sorti du rang a servi en Algérie, en Crimée et en Italie et a été blessé à deux reprises.

Chef de bataillon à Thionville (photo ci contre), il a contribué à la défense de la Place lors du siège de 1870 et a de nouveau été blessé à deux reprises. Prisonnier, puis évadé, il est mis à la tête du 26e bataillon de chasseurs à pied en décembre 1870 et conduit cette troupe lors du second siège de Paris contre la Commune.

Là, il se distingue lors des opérations militaires, mais surtout le 24 mai, en contribuant, par son initiative, à sauver le musée du Louvre des flammes de l'incendie allumé par les insurgés.

Sa mort, deux jours plus tard, est relaté dans l'historique du 26e bataillon de chasseurs : "Le 26 mai, vers deux heures du matin le général Daguerre, commandant la brigade, fit appeler le commandant de Sigoyer, que l'on chercha vainement et que l'on ne put découvrir. On s'inquiéta, on fouilla les maisons voisines, on interrogea les soldats et les sentinelles. A minuit on avait vu le commandant se diriger seul vers la Bastille ; depuis lors il n'avait point reparu. A 9 heures, le corps du commandant de Sigoyer fut retrouvé près d'une maison incendiée entre le boulevard Beaumarchais et la rue Jean Beausire. Ce fut un cri de douleur parmi les hommes du bataillon qui adoraient leur commandant. Le commandant a dû être assassiné d'un coup de crosse de fusil, son cadavre est resté là même où il a été frappé ; les débris enflammés d'une maison l'ont couvert, lui ont carbonisé une partie du corps et l'ont mutilé de telle sorte que l'on a pu, jusqu'à un certain point, croire qu'un supplice atroce lui avait été infligé. Après avoir été tué, il fut dévalisé".

Photo Roth (Thionville)

   

   

Georges de Milly

Né le 23/8/1843 à Saint Firmin dans l'Oise, Georges de Milly est Saint Cyrien. Il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1866 au 7e régiment de chasseurs à cheval, puis envoyé parfaire sa formation à Saumur, ce qui nous vaut ces deux jolis clichés...

Beau frère du général Clinchant qui a épousé sa soeur, il est son officier d'ordonnance durant la commune de Paris où il sert avec le grade de Capitaine.

Il est blessé le 2/5/1871 dans une reconnaissance près de la redoute des Hautes Bruyères (tranchée de Vanves)  et meurt le 15/5/1871 à Bièvres.

Il est enterré dans la caveau familial de la famille Cinchant / de Milly.

   


Lors de la conquête coloniale sous la Troisième république

  

 

Charles Constant Gustave Belot

Né le 20/6/1839 à Besançon, Belot est Saint Cyrien (1864-1868), nommé au 56e régiment d'infanterie à sa sortie en 1860.

Fin 1865, il rejoint le 3e régiment des Grenadiers de la Garde Impériale, dont il porte ici la tenue. A sa promotion comme Lieutenant il passe au 18e régiment de ligne, puis peu de temps avant la guerre, il rejoint les bureaux arabes en ALgérie.

Affecté à la subdivision de Bône, il est promu Capitaine.
Lors de l'insurrection de l'Algérie en 1871, il est engagé en mars à la tête d'un Goum (troupe locale levée sur place) contre les insurgés dirigés par le Caïd Bou-Mezrag lors de l'affaire de l'Oued Okris. Le Lieutenant Colonel Trumelet, commandant la colonne explique l'action dans son rapport : " A l'arrivée du goum sur le Nezla du caïd des OuladMsellem, Bou-Mezrag, qui, sans doute, avait été avisé de la marche de ma colonne, avait déjà quitté son campement pour aller occuper la seule ligne de retraite. Le goum et les fantassins des Oulad-Salem engagèrent néanmoins l'attaque avec les contingents ennemis, mais les gens à pied des Oulad-Salem ayant lâché pied dès le début, le goum attaqué par des forces supérieures, ne tarda pas à reculer. Pour empêcher le goum de prendre la fuite, et, peut-être de passer à l'ennemi, il devenait urgent de le soutenir. L'escadron de chasseurs entra en ligne. L'action se passait en un point nommé Es-Sergudy. L'aide que lui prêtait cet escadron rendit la confiance au goum et contribua à rétablir les affaires, mais les contingents ennemis se grossissant d'instants en instants et la position de l'armée menaçant de devenir précaire, je n'hésitai point, dès que je fus avisé de cette situation à me porter en toute hâte sur le lieu du combat et à entrer en ligne. Je pris de suite les dispositions que commandait la circonstance, 300 hommes du 2o bataillon des mobilisés de l'arrondissement de Beaune (commandant Berrieux) se portèrent immédiatement en avant et se jetèrent sur l'ennemi avec une furie toute française. Le combat fut acharné de part et d'autre; l'ennemi fut chassé de toutes les positions boisées qu'il occupait et qu'il essaya de reprendre à trois reprises différentes.
Malheureusement, nous avons acheté ce succès par des pertes bien cruelles. Le capitaine Belot, adjoint au bureau arabe, est tombé frappé de plusieurs balles en traversant audacieusement les lignes de tirailleurs ennemis."

Photo Prévot (Paris)

 

Pierre René Masson

Né le 13/12/1845 à Rambouillet, Masson est Saint Cyrien (1864-1868) et ancien de l'école d'état major, dont il est sorti en 1869 au 4e rang.

Stagiaire au 10e régiment de chasseurs, il fait la guerre de 1870 comme aide de camp du général Sanglé Ferrière. Il assisite aux batailles de Borny, Gravelotte et Saint Privat et est fait prisonnier à la capitulation de Metz.
Fait Capitaine en décembre 1870, il fait les opérations contre la Commune comme aide de camp du général Daguerre.

Il rejoint l'Algérie en 1874 en tant qu'aide de camp du général Carteret Trécourt et est blessé au combat d'El Amri le 12/4/1876 où il est décoré de la Légion d'Honneur.

Il est associé à la mission Flatters et en subit son terrible destin lors de l'attaque des Touaregs près du pays d'Aïr le 16 fevrier 1881 : "Abandonnés et trahis par les guides et par tous les indigènes qui se trouvaient auprès d'eux, le Colonel Flatters et le Capitaine Masson, un revolver à chaque main, font face à l'ennemi et vont même au devant de lui. [...] Le capitaine Masson qui avait mis pied à terre, n'a pu atteindre sa monture. Cerné, il se défendit vaillament, mais un coup de sabre lui fendit la tête, un deuxième lui coupa les jambes, et le fit tomber sous les coups de ses assasins " ("Les deux missions Flatters" H Brosselard)

Photo Geiser (Alger)

  

   

Marie Charles Adolphe Chapuis

Né le 8/10/1837 au Puy, il est Saint Cyrien et nommé Sous Lieutenant le 1/10/1856 au 77e régiment d'infanterie.

En Algérie du 25/4/1864 au 1/9/1867, il est promu Lieutenant le 12/8/1864

Capitaine le 17/7/1870, il est nommé adjudant major le 21/8/1870 et nommé officier d'ordonnace du général Vergé. Il est promu chevalier de la Légion d'Honneur le 19/8/1870, no3/10/1871

Il passe au 121e Régiment d'infanterie en 1879

Le 21/12/1883, il est nommé Chef de bataillon et passe au 111e régiment d'infanterie

Promu Lieutenant Colonel, il passe à la Légion étrangère.

Le 8/10/1884, jour de ses 47 ans, il est atteint "d'apoplexie cérébrale" en plein effort de combat lors de la bataille de Chu au Tonkin

Charles François Maurice Ollivier

Saint Cyrien de la promotion des drapeaux (1879-1881), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1881 au 1er régiment de zouave, grade dans lequel il est photographié ci contre.

Après sa promotion comme Lieutenant, le 7/11/1885, il passe au 1er régiment étranger.

Il est tué le 3/9/1889 à Tuong Lam au Tonkin. Ce combat est réputé comme étant la plus sanglante affaire des battues dans le nord de la plaine de Phu Lang Thuang en aout et septembre 1889 ("Opérations militaires au Tonkin", Emmanuel Chabrol) :

"Pendant que le commandant Pretet fouillait le Boa Day à la tête d'une colonne qu'il commandait en personne, il avait envoyé dans la plaine le capitaine Pegna avec ordre de couper les vivres au pirate Luu Ky en faisant le vide autour de lui et en forcant les habitants à s'éloigner du Bao Day pour se rapprocher du Phu Lang Tuong. La colonne était forte de 78 légionnaires et de 114 tirailleurs tonkinois, formée en deux groupes mixtes. Le lieutenant Ollivier commandait le peloton de légionnaires du groupe commandé directement par Pegna.
La colonne se mit en mouvement le 3 à 5 heures du matin, le groupe Pegna, suivi du convoi, se dirigeait sur la pagode de Thuong Lam. Le capitaine avait l'intention de visiter le village qui lui avait été signalé pour ses compromissions avec les pirates. Ne sachant pas trop ce qui l'attendait, il parqua dans la pagode située au bord de la route tous ses bagages, qu'il laissa à la garde d'une section du peloton Ollivier et se dirigea directement sur le village. A 6h15, l'avant garde (lieutenant Savy) atteignit la porte nord du village qui était fermée. A part ce faible indice, rien ne pouvait faire supposer que le village fut occupé. Le lieutenant sans prendre la peine de descendre de cheval s'approcha lui même de la porte qu'il heurta du manche de sa cravache pour la faire ouvrir. Ce fut le signal d'une fusillade subite et violente qui partit de tous les points de l'enceinte, coucha par terre Savy, son cheval et plusieurs hommes, tua le cheval du lieutenant Ollivier et blessa celui du capitaine. Le peloton Savy se déploya et occupa un pagodon qui se trouvait en face de la porte ; la section Ollivier se déploya en échelon, légèrement en arrière et à droite et prit pied dans un ilot boisé qui s'élevait au dessus de la rizère

.A 7h15 Pegna ordonna à un peloton de faire un mouvement tournant et de gagner le flanc gauche de l'ennemi (la face occidentale du village) en même temps, il poussa toute la chaîne en avant jusqu'à la palissade extérieure séparée de la palissade intérieure par un fossé plein d'eau. Il y eut là un temps d'arrêt forcé pendant lequel le lieutenant Ollivier fut mortellement blessé. Le capitaine Pegna fit attaquer à coups de crosses la porte qui finit par s'effondrer et par livrer passage aux assaillants. Pendant ce temps le peloton qui avait fait mouvement tournant avait gagné sur la lisière ouest un point moins étroitement surveillé que les autres et pénétré dans le village sur le flanc et les derrières des chinois qui forcés en tête et surtout débordés sur leur gauche, abandonnèrent le terrain. La colonne regagna ensuite la pagode après avoir incendié le village. Les pertes française s'élevaient à 9 tués et 23 blessés."

  

    

     

Léon Aube

Né en 1866, c'est le fils de l'amiral Aube, ancien ministre de la Marine.

Entré au service en 1883, il est nommé Aspirant de 1ère classe en 1886, puis Enseigne de Vaisseau en 1888.

En 1893, il est envoyé au Soudan, comme commandant en second la chaloupe le Mage qui faisait partie de la flotille du Niger. Adjoint du lieutenant de vaisseaux Boiteux, commandant la flotille du Niger (canonnières Mage et Niger), Aube part avec son supérieur vers Tombouctou, ville mystérieuse qui hantait l'imagination des officiers coloniaux.

Arrivés à Kabara, port de Tombouctou, Boiteux descend avec 10 hommes vers le village, lorsqu'il est attaqué par des cavaliers touaregs. Avant qu'ils n'aient pu les atteindre, Aube dirige sur eux les petits canons de la flotille et les obus dispersent les Touaregs. Deux jours après, les deux officiers partent avec un détachement vers Tombouctou, où on ne peut acceder par eau qu'à l'époque de la grande crue du Niger. En route ils ne rencontrent qu'une troupe de Touaregs qui prend la fuite sans les attendre, laissant 2 morts sur le terrain. L'entrée à Tombouctou a lieu sans coup férir. Pendant que Boiteux reste à Tombouctou pour en en organiser l'occupation, Aube est envoyé dans les villages environnants dont les habitants, tremblant de peur devant les Touaregs, ont demandé à faire soumission à la France. C'est lors d'une de ces marches, le 28 décembre, que Aube est entouré près de Kabara par une colonne de cavaliers Touaregs qui voyant ce petit nombre d'hommes perdus dans la pleine, se rue sur eux et les ecrasent sous leur nombre. Aube, le second maître Ledantec et 18 laptots (marins recrutés sur place) sont massacrés.

Photo Petit (Paris)

 

Jean Joseph Fiegenschuh 

Né le 19/09/1869 à Strabourg. Engagé volontaire au 2e régiment étranger le 19/3/1887, il est promu sergent en 1891. Naturalisé français en 1893, il rejoint l'école militaire d'infanterie en avril 1894 et est nommé sous lieutenant le 1/04/1895 au 3e régiment d'infanterie de marine. En juin 1896, il est nommé au régiment des tirailleurs annamites.

Lieutenant le 1/04/1897. En avril 1898, il rejoint le 7e régiment d'infanterie de marine et y est nommé trésorier. En novémbre 1900, il passe au 13e régiment colonial à Madagascar et en 1902, rejoint les tirailleurs malgaches.

En juin 1903, il rejoint l'Afrique. Promu Capitaine le 12/10/1903. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 29/12/1903. .En 1905 il est au 3e tirailleurs malgaches à Madagascar, puis revient en France en 1906, au 1er régiment colonial.

En 1909, il est au bataillon du Chari au Tchad et à la tête du cercle du Fitri. Le 1er juin 1909, à la tête d'une colonne de 180 tirailleurs et d'une section d'artillerie, il affronte 3000 ouadaïens et est blessé lors du combat. Cette victoire permet la capture d'Abéché.

Le 17 fevrier 1910, le ministere des colonies publie le message suivant :
"Le capitaine Fiegenschuh, commandant une compagnie de tirailleurs sénégalais, stationnée à Abécher, capitale du Ouadaï, depuis la prise de cette ville le 2 juin 1909, s'est posté vers le Massalit au début de janvier 1910, pour y effectuer une reconnaissance. Confiant dans une lettre qu'il avait reçue du sultan de cette région, Tagedin, il avait tout lieu de croire que cette reconnaissance s'effectuerait pacifiquement. Il était accompagné de 109 tirailleurs sénégalais et d'un certain nombre de partisans armés de fusils en encadrés par le lieutenant d'artillerie coloniale Delacommune, le lieutenant de cavalerie Vasseur, le sergent d'infanterie coloniale Béranger et le maréchal des logis Breuillac.
A trois jours de marche au sud est d'Abécher, sur l'oued Kadja, à la frontière nord ouest du Massalit, la colonne Fiegenschuh fut attaquée à l'improviste le 4 janvier 1910 à un point de passage très encaissé à Bir-Taouil, où elle s'était engagée sans méfiance. L'ennemi dissimulé dans les roches et les broussailles épineuses, décima la colonne sans qu'elle pût se défendre efficacement. Seuls 8 tirailleurs et quelques partisans s'échappèrent et purent rentrer à Abécher
."

;   

 
    

Marie Edouard René Dejoux

Né le 15/9/1867, c'est un saint cyrien de la promotion de Tombouctou (1887-1889)

Lieutenant, le 4/12/1891, il sert au 5e régiment colonial et est désigné pour servir au 13e régiment d'infanterie coloniale, mis sur pied pour l'expédition de Madagascar.

Après la victoire des troupes française et la prise de Tananarive, il reste au pays et participe aux opérations de pacification, affecté à une compagnie de tirailleurs malgaches.
Affecté dans la région du Ménabé, il est engagé lors de la repression de la révolte des Sakalaves de la province en 1897. Le 21 octobre 154 tirailleurs des 1e et 2nd régiments sont rassemblés. Le 26/10/1897, aux environs d'Ankalalobé, la troupe a un engagement avec des bandes résolues et les officiers et sous officiers français doivent payer de leur personne pour entrainer au feu les recrues hovas, certaines recemment enrégimentées, auxquelles les Sakalaves inspirent une véritable terreur.

C'est en entrainant ses troupes à l'assaut que Dejoux se fait bravement tuer, d'une balle à l'abdomen.

Photo Ogerau (Paris)

 

Maurice Albert Adolphe Monod

Lieutenant en septembre 1903, il rejoint le 1er régiment de chasseurs d'Afrique et sert au Maroc.
Il est tué au Maroc, le 24/5/1911 :
"Le général Ditte qui se rend de Mehedia à Rabat par le convoi quotidien, se trouve un instant en mauvaise posture. Ayant pris les devants avec un escadron de chasseurs d'Afrique, il est attaqué vers Bou Rzin à 10h.
"En arrière et à gauche de la colonne éclate une vive fusillade, accompagnée de cris stridents. Les Berbères attaquent, nombreux, audacieux, surgissant des heutes herbes et des buissons, grouillant comme des fourmis dont on aurait bouleversé le gîte. leur impétuosité est telle qu'il faut à tout prix leur faire tête sur le champ.
Avec un sang froid, une décision admirables, le lieutenant Monod dont le peloton est le plus rapproché de l'attaque, fait face à l'ennemi, commande "sabre à la main !" et, déployant ses hommes en fourrageurs, se lance vers les assaillants à plein galop. Le geste est d'une beauté pathétique. pas d'hésitation, pas de demande d'ordres. Il combattra à un contre vingt sans doute, mais qu'importe ! Il est à l'arrière garde, son rôle est d'assurer la sécurité de la troupe qu'il couvre. Donc : en avant !
[...] Le lieutenant Monod combat comme un preux, toujours entête, il est une cible vivante vers laquelle s'abattent les fusils des Chleuhs. Il ne tarde pas à succomber. Une balle tue son cheval, tandis que lui-même s'écroule, transpercé de part en part en pleine poitrine. Il expire presque aussitôt." (La cavalerie aux colonies").
"

Photo Ogerau (Paris)

    

Retour