Combat des 2 et 3 mai 1855
Dans les premiers mois de 1855, les action militaires autour de Sebastopol sont essentiellement des opérations de siège et de contre siège. Fin avril, les Russes profitent d'un temps de répit laissé par l'armée française pour réparer les défenses du bastion central et développer leurs ouvrages de contre-approche.
Cette ligne de contre approche devint un véritable ouvrage, fermé à la gorge, en communication avec la place par un cheminement que le terrain dérobait aux vues des français.
Par sa position en relief, cet ouvrage prenait fortement en echarpe les tranchées françaises avancées et quelques une de leurs batteries. Le général Pelissier insista pour qu'il fut enlevé sans retard.
Texte de leon Guerin (Histoire de la dernière guerre de Russie - 1853-1856 - Paris 1858)
Cet ouvrage avait pour but, dit un rapport du général de Salles, d'écraser par des feux d'artillerie la batterie française no 40 et les travaux environnants, ainsi que de battre les deux gorges qui séparaient cette batterie du bastion du Mât et d'une crète sur laquelle étaient établies les batteries no 41 et 42. Il présentait déjà une double enceinte ; déjà il avait reçu un commencement d'armement consistant en neuf mortiers portatifs, et renfermait des bataillons entiers. Soumis aux feux de la face gauche du bastion du Centre et de la flèche qui couvrait cette face, il était flanqué en outre par les feux croisés du bastion du Mât et de la Quarantaine, mais pas si bien néanmoins que le colonel Guérin n'estimât qu'une fois pris, on pourrait s'y maintenir et le retourner avec avantage contre l'ennemi. L'habile et brave ingénieur ne doutait pas que l'on n'obtint ce résultat si l'on s'emparait de l'ouvrage. Le général Pélissier faisait plus que donner une entière approbation à cette opinion ; elle était également sienne et il la prenait en main avec énergie, elle était dans l'ensemble de ses vues qui tendaient à enlever successivement tous les ouvrages extérieurs de l'ennemi et à mettre fin à cette situation vraiment humiliante, intolérable, d'assiégeants réduits à la défensive la plus resserrée. Ce ne fut pas sans user de beaucoup d'initiative et d'énergie que le général Pélissier put définitivement faire procéder à l'attaque dans la nuit du 1er au 2 mai. .
Préparation de l'attaque.
Les troupes destinées à l'opération, depuis plusieurs heures déjà, avaient été réunies à la maison du Clocheton, mais en silence, pour ne pas donner l'éveil à l'ennemi. Elles devaient s'avancer en trois colonnes.
La colonne de gauche, composée de six compagnies du 1er régiment de la légion étrangère, colonel Vienot et lieutenant-colonel Martenot de Cordoux; de huit compagnies du 43e de ligne, commandant Becquet de Sonnay, et de dix compagnies du 79e, colonel Grenier et lieutenant-colonel Hardy, était sous les ordres du général de brigade Bazaine. Elle avait pour mission de tourner l'ouvrage des Russes par sa droite.
La colonne du centre, formée de deux bataillons du 46e, colonel Gault, était sous les ordres du général de brigade de La Motterouge. Elle devait aborder l'ouvrage de front.
La troisième colonne, était composée du 9e bataillon de chasseurs à pied, commandé intérimairement par le capitaine Villermain, qu'appuyaient deux compagnies du 42e de ligne, sous les ordres du capitaine Ragon-Laferrière. Cette colonne avait ordre de tourner l'ouvrage par sa gauche, en se reliant à la colonne du centre.
Une réserve était organisée en arrière, dont faisait partie le 98e de ligne, colonel Brégeot. Le général de division de Salles avait le commandement supérieur des trois colonnes.
Le colonel Guérin était chargé de la direction, en ce qui concernait la difficile et périlleuse opération de relier, dans la nuit même, aux tranchées françaises, l'ouvrage des assiégés, et de l'organiser au profit des assiégeants.
Le général Pélissier, le général de brigade Rivet, chef d'état-major du premier corps, les généraux du génie et d'artillerie Dalesme et Leboeuf, le colonel de Puibusque, chef d'état-major de la 4e division du premier corps, et un grand nombre d'officiers supérieurs ou autres, se mirent dans une position en arrière d'où ils pourraient suivre les diverses phases de l'attaque, 'et y prêter au besoin leur concours, tandis que le général Canrobert, du haut de l'Observatoire, se disposait aussi à y prendre part.
L'assaut
Il était dix heures du soir. La lune se levait, et projetant ses lumineux rayons sur le Cimetière entre les ouvrages russes et la parallèle française, permettait d'agir avec ordre. Le général de Salles donna le signal de l'attaque. Soudain les colonnes s'élancèrent de la parallèle, précédées, selon l'habitude, par des officiers du génie, marchèrent au pas de course contre l'ouvrage, sans tirer un coup de fusil, et abordèrent les Russes à la baïonnette.
Le général de La Motterouge, avec la colonne du centre, attaqua le front de l'ouvrage ; et le 1er bataillon du 46e, conduit par le colonel Gault, bien qu'accueilli par un feu violent, franchit la première ligne du retranchement; avant d'arriver à la seconde, il eut à essuyer un rude combat à la baïonnette, duquel toutefois il sortit vainqueur. Les Russes avaient couru au-devant du 2e bataillon du même régiment français et faisaient des efforts désespérés pour lui barrer le passage ; ils y réussirent un moment et firent éprouver des pertes cruelles au 46e. Moins heureux que dans les affaires d'avril, où ils s'étaient déjà signalés, le commandant Julien et le capitaine Dubosquet furent tués; les capitaines Eugène Adam, Girard, le sous-lieutenant Schiffmucher, officiers d'élite, moururent peu de jours après des suites de leurs blessures.
Sous Lieutenant Quesnay de Beaurepaire
46e régiment
Blessé et fait chevalier de la Légion d'Honneur
Le colonel Brégeot fut lancé, avec le 98e régiment en réserve, au secours du 46e, dont alors le 2e bataillon, vaillamment soutenu, put suivre le 1er jusqu'à la seconde ligue des retranchements ennemis.
En même temps la colonne de gauche, conduite avec autant d'habileté que d'énergie par le général Bazaine, s'était élancée contre le flanc droit de la position russe du Cimetière, où le colonel Vienot s'ensevelit dans son succès ; et la colonne de droite, menée par le capitaine Villermain, s'était avancée du côté de la redoute qui flanquait au nord-est le bastion Central , par une colline se projetant en forme de langue entre le bastion du Måt et le bastion du Centre. Aux attaques de gauche et de droite, comme à celle du centre, la lutte fut un moment très vive. Le 1er régiment de la légion étrangère, qui déjà venait de perdre son vaillant colonel, et maintenant était conduit par le lieutenant-colonel Martenot de Cordoue, eut plusieurs de ses officiers blessés, parmi lesquels le commandant Nayral ; le capitaine Mokrzecki fut tué. Ce régiment fut admirable d'élan.
Lieutenant Colonel Martenot de Cordoue
1er régiment de la Légion étrangère
Cité à l'ordre général. Fait général en 1864.
Le 9e bataillon de chasseurs à pied eut à regretter, à huit jours de là, le capitaine Bobet. Les Russes, enfoncés sur tout le développement de l'ouvrage où ils laissaient un grand nombre de cadavres, se retirèrent sous le bastion Central, mais ne rentrèrent pas encore dans la place. Le colonel Gault occupa la deuxième ligne des retranchements ennemis, avec le 46e.
Trois officiers du 79e régiment, cités pour leur rôle dans l'assaut
Colonel Grenier
Colonel du régiment
Promu général de brigade en 1860
Gérome Baldini
Capitaine adjudant major
Promu commandant en juillet 1855
Nicolas Renault
Capitaine adjudant major
promu commandant en jun 1855
Un moment même, entrainés par l'enthousiasme du succès, les fougueuses colonnes d'attaque dépassèrent le but qui leur avait été assigné, et arrivèrent jusqu'aux escarpements du bastion Central, qu'elles tentèrent d'escalader. La chose n'aurait peut-être pas été impossible dans cette nuit où les Russes avaient été complétement surpris, si l'on se fût tenu prêt à pousser jusque-là et si les premières colonnes avaient été soutenues par d'autres en arrière. Comme on n'avait point pris les dispositions nécessaires, il était néanmoins très-fâcheux encore que les troupes se fussent laissé entrainer. Des fougasses ou petites mines éclatèrent sous leurs pas, bouleversèrent le sol autour d'elles, enterrèrent plusieurs soldats, et l'on revint sur le premier terrain conquis, non sans laisser des cadavres sur les glacis de la place.
La consolidation de la position durant la nuit
C'était déjà sans doute une belle victoire que d'être resté en maitre dans l'ouvrage russe, mais elle eût été inutile et sans objet si le génie ne fût venu la compléter ; cette opération calme et froide, qui n'avait pas pour elle l'ivresse étourdissante du combat, était certainement la plus difficile. On ne pouvait rester dans l'ouvrage totalement ouvert du côté de la place, et sur lequel les ennemis faisaient encore des retours offensifs avec un feu meurtrier de tirailleurs.
Mais le terrain n'avait pas été plus tôt occupé, même partiellement, que le colonel Guérin s'y était porté au plus fort de la lutte, y était resté longtemps couché à plat-ventre, examinant tout, marquant la place des travaux à faire, indiquant celle où l'on devait poser chaque gabion. Il était ensuite revenu rendre compte de sa mission avec la physionomie d'un homme sortant de son bureau. Il affirma qu'on pouvait se maintenir dans l'ouvrage ; mais, comme on paraissait en douter, il y alla de nouveau, prit des dispositions définitives, fit tourner rapidement au profit de l'attaque les terrassements de la première ligne, envoya au général Pélissier neuf mortiers portatifs à la Coëhorn, propres à lancer des grenades, pris dans l'ouvrage avec des outils, des armes, des poudrières, des tonneaux goudronnés, et revint une seconde fois à la tranchée avec le même calme. Chacun avait les yeux sur lui et l'admirait. On le vit encore dans l'ouvrage, la tête haute cette fois, et se conduisant, sous la mitraille et les balles, dit une correspondance, comme s'il se fût agi d'une démonstration théorique à l'école du génie.
Admirablement secondé par le chef d'attaque Roullier, qui gagna l'épaulette de commandant, par les capitaines Feldtrappe, Ducrot, Meyère, par les lieutenants Hinstin, Blaise, Le Coispellier, par les braves sergents Dubois, qui perdit là un bras, Garbe et autres, il fit ouvrir, par les travailleurs, presque tous du 14e de ligne, une tranchée du côté des parapets opposé à la place elle-même. Puis, avec les terres enlevées de cette tranchée, on donna plus d'épaisseur à ces parapets qu'il venait de faire retourner, et derrière lesquels maintenant les troupes des colonnes d'attaque, dérobées aux vues de la ville, trouvaient un bon abri.
Pendant ce temps, le 98e se portait, en réserve, dans la première ligne d'embuscades. Mais cela ne suffisait pas : les troupes et les travailleurs ne pouvaient rester isolés. Le colonel Guérin, après cette opération préliminaire, s'occupa de faire relier la position aux tranchées françaises en arrière. Les gabions russes que l'on avait trouvés dans l'ouvrage étaient en général beaucoup plus grands que ceux des Français. Le colonel Guérin les laissa en place, et se servit de ceux qu'il avait fait préparer en grand nombre avec une célérité incroyable. On commença immédiatement à poser ceux-ci sur les lignes qu'il avait tracées ; l'ouvrage allait bientôt se relier avec le T.
Lieutenant Le Coispellier
3e régiment du génie
Fait chevalier de la Légion d'Honneur
Finit sa carrière comme Colonel
Les troupes russes qui avaient été rejetées déjà par deux fois dans le fossé du bastion Central, à la vue de cette prise de possession définitive, firent un dernier et furieux retour pour y mettre obstacle. Elles furent une troisième fois repoussées, et rentrèrent alors dans le bastion.
La scène changea et n'en fut que plus terrible. Aussitôt que la place n'eut plus à craindre de tirer sur les siens, elle démasqua ses batteries et couvrit d'une grêle de mitraille, de boulets et d'obus le terrain sur lequel faisait travailler le colonel Guérin, en éclairant, de temps à autres, au moyen des pots à feu qu'elle lançait, les parties les plus obscures, pour reconnaître les positions des travailleurs.
Le colonel Guérin poursuivit donc ses travaux de communication pendant toute la nuit " sous un feu d'artillerie, comme le dit le rapport du général en chef, tel qu'aucune place n'en avait certainement jamais fourni, " et, selon les expressions de ce même rapport, lui et les officiers qu'il dirigeait " montrèrent un calme, une énergie et une habileté qui furent admirés de tous. "
Cependant le général Leboeuf avait fait ouvrir le feu de plusieurs batteries françaises qui pouvaient contre-battre avec succès celles du bastion Central et des ouvrages environnants qu'il vint en partie à bout de dominer, et sous cette protection le génie put continuer avec plus de sécurité sa périlleuse entreprise, que secondait avec son activité ordinaire le major de tranchée Raoult.
Quand le jour parut, la communication, quoique naturellement encore imparfaite, était pourtant assez bien installée pour qu'on pût se rendre, sans trop de danger, de la tranchée française à l'ouvrage conquis. Quoiqu'elle ait subi depuis lors de grandes modifications, quoiqu'elle ait été presque entièrement transformée par le colonel Guérin lui-même, cette position importante conserva jusqu'à la fin du siége le nom d'ouvrage du Deux-Mai. Les Français s'étaient ainsi, d'un seul bond, avancés de cent cinquante mètres vers le bastion Central, dont on n'était plus éloigné que d'environ deux cent mètres.
Deux bataillons, l'un du 46e, l'autre du 98e de ligne, sensiblement affaiblis par l'attaque de la nuit, une compagnie du 43e et deux compagnies du 2e de la légion étrangère, en tout mille à douze cents hommes au plus, gardèrent pendant le jour la position et soutinrent les travailleurs ; ces troupes étaient elles-mêmes appuyées par de forts piquets du 1er régiment de voltigeurs de la garde impériale, des 43e et 80e de ligne, et du 10e bataillon de chasseurs à pied.
.
La contre attaque des Russes
Une grande émotion régna dans la place par suite de la perte d'une position si rapprochée, et le gouverneur Osten-Sacken décida que, sans attendre la nuit suivante, on ferait une sortie pour la reprendre. Cent quatre-vingts volontaires d'élite se présentèrent pour se joindre à deux bataillons des régiments Kolivansk et Vladimir désignés pour commencer l'attaque, pendant que d'autres troupes se tiendraient prêtes à les suivre.
Commandant Grémion Lieutenant Larchey L'acharnement devint tel qu'il fallut faire sortir de la tranchée française une nouvelle compagnie de réserve des voltigeurs de la garde, une compagnie du 10e bataillon de chasseurs à pied, où se fit remarquer le lieutenant Horcat, et deux compagnies du 80e de ligne, aux ordres du commandant de Courson.
La lutte allait se compliquer de l'arrivée d'une seconde colonne russe sortie par le bastion du Mât. Sans attendre qu'elle se fût approchée de la position disputée, le commandant Janningros, avec un bataillon du 43e de ligne, s'élança au-devant d'elle, et, bravement secondé par les capitaines Lagneaux, Charmes et Fadié, prévint ainsi son attaque. Enfin, les Russes lâchèrent pied, se retirèrent dans les bastions du Centre et du Mât, et renoncèrent définitivement à reprendre l'ouvrage qu'on leur avait enlevé pendant la nuit. Mais la place recommença à tirer et fit encore quelques victimes. L'oeuvre du génie n'en fut pas moins continuée sous la direction du colonel Guérin.
.
Le bilan Les combats de nuit et de jour du 2 au 3 mai n'avaient coûté aux Russes, si l'on en croit leurs rapports, que deux cent quatre-vingt-treize morts, dont dix officiers, et cinq cent cinquante-cinq blessés, dont quinze officiers; en tout vingt-cinq officiers et huit cent vingt-trois hommes hors de combat. Le général Canrobert accusa, de son côté, onze officiers tués, " parmi lesquels, disait-il, le regrettable colonel Vienot et le commandant Julien, que sa bravoure avait fait distinguer dans l'armée, " cent cinquante-huit sous-officiers et soldats également tués; vingt-deux officiers et six cents sous-officiers et soldats blessés ; en tout trente-trois officiers et sept cent cinquante-huit hommes hors de combat. Plusieurs officiers devaient peu survivre à leurs blessures ou être perdus pour l'armée, sinon pour leurs familles . Deux ordres du jour généraux de l'armée furent publiés pour mettre en évidence les principaux officiers et soldats s'étant distingués ces deux jours.
Les Russes espéraient à leur tour surprendre ceux qui les avaient surpris et qu'ils croyaient endormis dans leur triomphe.
Le colonel Guérin, avec les lieutenants Vaullegeard et Fescourt, était occupé à faire un tracé dans l'intérieur de l'ouvrage du DeuxMai quand il reçut la visite et les félicitations des généraux Niel et Dalesme. A peine ceux-ci étaient-ils entrés, que, vers trois heures de l'après-midi, la colonne ennemie fit une subite irruption du bastion Central. Son avant-garde de volontaires s'avança en rampant et sans être aperçue, grâce aux ondulations du terrain, jusque sur la première ligne de défense, encore bien imparfaite, de l'ouvrage. Tout à coup, les Russes se dressèrent en poussant, selon leur habitude, de longs hourras, battant la charge, envoyant des coups de fusil, frappant à coups de crosse et lançant une nuée de pierres. Le colonel Guérin et ses deux éminents visiteurs restèrent d'une tranquillité parfaite au milieu du déluge de balles, attendant l'arrivée du capitaine Genty qui, ayant franchi le parapet de la parallèle en arrière, avec une compagnie de voltigeurs de la garde, accourait, à travers champs, au secours des troupes de la première ligne qui se repliaient sur la seconde.
Pendant que le lieutenant du génie Vaullegeard prenait bravement le fusil d'un mort pour se mettre en défense, le lieutenant Fescourt était envoyé par le colonel Guérin au colonel Martineau-Deschenez, commandant alors la tranchée, pour lui dire de ne pas faire tirer, tant que les premières troupes seraient engagées en avant. Le colonel Martineau fut rencontré au moment où, malgré une blessure assez grave qu'il venait de recevoir, il venait prendre lui-même part au combat à la première ligne ; il amenait avec lui le bataillon du 98e, commandant Grémion, qui se signala dans ce jour, comme dans la nuit précédente ; le bataillon du 46e, où se distingua le capitaine Gérard, et les deux compagnies d'élite du 2e de la légion étrangère, conduites par l'intrépide capitaine Robert. Les généraux Niel et Dalesme et le colonel Guérin se retirèrent ensuite en passant derrière une gabionnade dentelée, sous les projectiles des Russes, qui arrivaient surtout dans cette direction, par où se trouvait le seul débouchement des troupes françaises de garde. Les Russes, dont les officiers montraient un superbe courage, ne reculèrent pas sur-le-champ, et soutinrent une lutte opiniâtre, dans laquelle le colonel Martineau-Deschenez et le commandant Grémion furent blessés, ainsi que dix-huit autres officiers français ; quatre même furent tués raides.
Lieutenant Colonel Martineau-Deschenez
Blessé à l'avant bras gauche d'un éclat de bombe avec fracture du radius
Cité
98e régiment
Blessé
43e régiment
Cité, futur général sous la République
Lieutenant Horcat
10e bataillon de chasseurs
Fait chevalier de la Légion d'Honneur
Lieutenant Korbach
80e régiment
Blessé à la jambe gauche par éclat d'obus le 3 mai
Lieutenant Beau
80e régiment
Blessé d'un coup de feu au bras droit le 3 mai
Lieutenant Colonel Raoult
Etat major
Blessé d'un éclat d'obus à la tête
Cité pour sa conduite
Commandant Faure
Etat major
Cité à l'ordre du jour
Capitaine Petit
Etat major
Cité à l'ordre du jour
Capitaine Fourchault
Etat major
Cité à l'ordre du jour
Capitaine de Bouillé
Etat major
Cité à l'ordre du jour
Capitaine Martin
Génie
Blesssé d'un éclat de bombe à la poitrine le 2 mai
Promu général en 1869