Jean Constant Crouzat, né le 12/09/1811 à Montpeyroux (Hérault)
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Engagé dans l'artillerie en 1830, il prit part, en Algérie, toutes les expéditions qui signalèrent le commencement de la conquête. Lieutenant après l'affaire des Portes-de-Fer
Capitaine et décoré en 1847, nous le retrouvons en 1854 en Crimée, où il est chargé, à l'assaut de Sébastopol, de commander la section d'artillerie de 30 canonniers qui marchait avec les premières colonnes d'attaque pour enclouer les pièces ou les tourner contre les Russes. Crouzat figure au premier plan sur le tableau d'Yvon, Prise de Malakoff (musée de Versailles). Il est blessé d'une balle au bras et nommé chevalier de la Légion d'Honneur.
Revenu en France, il commande une des premières batteries du nouveau canon de campagne. Le colonel Berthommier des Prost se souvent dans ses mémoires : " L'Empereur a dernièrement fait venir à Compiègne une batterie de ce nouveau matériel et l'a examiné à loisir. C'est mon ancien capitaine en Crimée, Crouzat, qui commandait cette batterie, et il s'est passé un fait qui arrive rarement à un capitaine d'artillerie. On manœuvrait dans le parc de Compiègne, l'Impératrice manifesta le désir de monter sur un coffre ; l'Empereur se mit à ses côtés ; alors toutes les dames de la Cour se précipitèrent sur les caissons, avec les grands personnages présents, et Crouzat fit manœuvrer sa batterie au galop, ayant en lieu et place des canonniers ordinaires, un Empereur, une Impératrice, plus des ambassadeurs et des duchesses à loisir. Vois-tu d'ici le tableau et l'ébahissement des braves canonniers, qui, trouvant que l'on n'est pas bien du tout sur un coffre, ouvraient de grands yeux en voyant ces belles dames avec leurs crinoline, bravant les secousses, les cahots, et se cramponnant avec leurs petites mains aux anses des coffres pour ne pas tomber . Ce devait en effet être fort beau, et je regrette beaucoup de n'avoir pas été de la fête, mais la scène s'est passée à huis clos. " (De Sébastopol à Sedan)
Promu Chef d'escadron en 1859, il reçut le commandement de l'artillerie du corps expéditionnaire de Chine (1860). Il est cité pour s'étant distingué lors de la prise des forts de Ta-Kou (14/8), et, par une audacieuse manoeuvre, contribua au succès de la bataille de Pa-li-kao. Après le traité de Pékin, Crouzat est envoyé en Cochinchine en janvier 1861 à la tête d'une batterie (4 canons de 12), d'une demie batterie de 3 obusiers et d'une section de montagne de 3 obusiers.
Lieutenant Colonel le 1/2/1860, puis Colonel en 1866, il est commandeur de la Légion d'honneur en 1869.
Crouzat fut nommé Général de Brigade par le gouvernement de la Défense nationale (3 octobre 1870). Général de division à titre provisoire, il commandait les 18e et 20e corps à la bataille de Beaune-la-Rolande. Gouverneur militaire de Lyon en 1871, il eut à réprimer l'insurrection de la Guillotière, que quelques coups de canon à blanc terminèrent.
Remis général de brigade par la commission de la révision des grades, chargé de l'Ecole d'artillerie de Besançon, il prit sa retraite en 1873. Il est mort en 1880.
Il a légué au musée de Montpellier une curieuse collection d'objets chinois recueillis pendant la campagne de 1860.
Il avait rédigé plusieurs ouvrages techniques (" les canons rayés de l'armée de terre en 1870) et historiques (Historique des opérations de guerre exécutées en Cochinchine ; Histoire du 20e Corps à l'armée de la Loire)