Le 3e régiment de Tirailleurs
Algériens
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Historique (1852-1914)
Le 3e Tirailleur est créé en 1856 à Constantine. Il fait les campagne en Algérie : Kabylie orientale, expédition des Babors (1856), insurrection de 1864. En 1859, le régiment envoie un bataillon en Italie. Il participe aux expéditions lointaines du Sénégal (1861), de Cochinchine (1862) et du Mexique (1862-1867) ou il prend lui aussi un drapeau ennemi à la bataille de San Lorenzo. En 1870, le régiment est engagé à l'armée d'Alsace à Froeschwiller où le capitaine Delahogue parvient à sauver son drapeau menacé par l'ennemi.
Sous la Répblique, le 3e Tirailleur est engagé en Algérie (Repression de l'insurrection en 1871, El Goléha 1873, El Amri 1876, Aures 1879) et en Tunisie (1881). Le 3e tirrailleurs envoie ausi un contingent au Tonkin de 1883 à 1886 (Son Tay, Bac Ninh, Hong Hoa, Lang son), puis à Madagascar (expédition de la conquète en 1896, puis pacification de 1896 à 1897). Au début du XXe Siècle, il contribuera aux expéditions au Maroc.
Alexandre Alphonse Legrand Né en mars 1849 à Jonville (Eure et Loir), Legrand débute sa carrière militaire comme engagé volontaire (en 1847) dans l'infanterie où il devient Sergent. En novembre 1851, il abandonne ses galons pour rejoindre l'Algérie et le bataillons des tirailleurs indigènes d'Oran, où il est nommé sous officier (sergent major) en avril 1852. Envoyé avec le régiment provisioire des tirailleurs en Orient en mars 1854, il est nommé Sous Lieutenant le 24/3/1855. Le 7 juin 1855, lors de l'assaut manqué contre le Mamelon vert, le régiment est engagé sur la droite, avec pour objectif une batterie de 4 pièces établie contre le flanc de la lunette Kamtchaka. Lors de l'assaut, les tirailleurs atteignent la batterie, l'envahissent et en chassent les occupants, malgré une fusillade meurtrière partie des flance de la lunette qui enfile la batterie. Le colonel porte alors son régiment en avant vers la gorge de l'ouvrage principal. Mais derrière la redoute conquise, les tirailleurs aperçoivent Malakoff. Grisés par l'odeur de la poudre, sourds à la voix du clairon qui sonne la retraite, beaucoup d'entre eux continuent leur course héroïque. Pressant les Russes en retraite, ils franchissent d'un bond l'espace qui les sépare du bastion de Malakoff. Avec un poignée de tirailleurs, le sous lieutenant Legrand conduit ses hommes dans le fossé. Il est à pic ; ceux qui y decsendent ne peuvent en remonter et essayent en vain d'escalader les embrasures du parapet. Une contre attaque Russe repousse l'assaut et le sous Lieutenant Legrand, blessé à deux reprises à la tête, est fait prisonnier dans le fossé avec quelques hommes. Libéré en aout, Legrand est promu Lieutenant le 1/8/1855. A la création des trois régiments de tirailleurs en octobre 1855, Legrand est affecté au 2e régiment. Il ne participe pas au bataillon de marche formé pour la campagne d'Italie, mais en revanche, il est désigné en aout 1861 pour faire partie des officiers deux compagnies du 2e Tirailleurs de l'expédition de Cochinchine. Embarqué le 15 octobre, la troupe débarque à Saïgon le 1/2/1862. Au débarquement, il apprend avec satisfaction qu'il a été promu chevalier de de la Légion d'Honneur le 27/12/1861 "14 ans de services effectifs, douze campagnes, deux blessures" Il est nommé Capitaine le 21/1/1863 et prend le commandement de la 4e compagnie du 3e régiment de Tirailleurs, toujours en Cochinchine. Legrand sert au 3e régiment de tirailleurs jusqu'en mars 1870, date à laquelle il est nommé au 1er régiment des Grenadiers de la Garde. Il est tué le 16/8/1870 à la bataille de Rezonville. |
Fabien Pierre Edmond Gandil Né le 14/8/1822 à Fontaine Française (Côte d'or), cet officier du corps d'état major a servi toute sa carrière en Algérie, dans les tirailleurs indigènes et dans les bureaux arabes. Il rejoint le 3e tirailleurs algériens comme Lieutenant Colonel, et le conduit dans la colonne de pacification du Hodna, à l'automne 1864, lors de la repression de la révolte de la province de Constantine. Le 2 octobre 1864, la colonne est attaquée au camp de Dermel. "A midi l'attaque commença. Plus de 2000 fantassins et 1000 cavaliers se ruèrent sur le camp, se portant de front contre la ligne des grands garde des tirailleurs algériens. Le colonel fit porter les deux bataillons de tirailleurs en avant. Ceux-ci qui depuis longtemps fremissaient d'impatience, se précipitèrent en poussant un long cri de joie, suivi bientôt d'un autre plus suvage, plus terrible, qui suffit à rendre hésitantes les masses confuses de l'ennemi, en y semant un effroi qui devint de la panique, dès que la baïonnette menaçantes de nos soldats eurent commencé à fouiller dans ce tourbillon humain. De ce moment la fuite des rebelles commença sur tous les points ; elle s'effectua avec une telle rapidité, qu'ils eurent bientôt completement disparu. Les pertes de l'ennemi avaient atteint le chiffre énorme de 300 tués ou blessés." Gandil est alors promu Colonel le 26/12/1864 et reste à la tête du régiment qu'il va conduire en France en 1870. Le 6/8/1870 lors de la bataille de Froeschwiller, le régiment forme l'extrème droite de la ligne de défense du premier corps d'armée. Vers 10 heures, le combat s'engage devant le régiment : appuyée par plus de cent pièces d'artillerie qui, depuis les hauteurs de la rive gauche de la Sauerbach foudroient les français, la 21e division prussienne franchit le pont de Gunstett et attaque les lignes de défense. "A onze heures et demie, le Colonel Gandil situé à l'extrème droite du régiment voit le manque d'unité de notre action et les progrès des assaillants. Une attaque vigoureuse est indispensable si l'on veut empêcher ceux-ci de prendre pied sur la rive droite de la Sauerbach. Il n'a avec lui que trois compagnies (1e, 2e et 3e) ; il les forme en bataille, s'élance à leur tête, et d'un bond irresistible se rue sur la colonne ennemie qui, immédiatement rétrograde en désordre vers le pont de Gunstett. Tout plie, tout cède devant cette charge à fond ; les tirailleurs franchissent le pont à la suite des Prussiens, poursuivent ceux-ci la baïonnette dans les reins, les refoulent jusqu'aux premières maisons de Gunstett; mais là, épuisés par l'effort héroïque surhumain qu'ils viennent de fournir, assaillis par le feu qui part du village, ils doivent s'arréter, puis céder à leur tour et repasser le pont pour venir se reformer en arrière et mettre un peu d'ordre dans leurs rangs qui viennent d'être complètement décimés (historique du 3e régiment de tirailleurs)". Pressée et tournée par un ennemi, très supérieur en nombre, le régiment doit finalement retrograder au prix de lourdes pertes. Les pertes dela journée s'élèvent à 872 hommes dont 33 officiers. La retraite ramène le régiment au camp de Chalons. Gandil est alors nommé général de brigade et quitte son commandement. Sa carrière est détaillée sur la page qui lui est consacrée. Photo Plasse et Oberty (Constantine) |
Charles Albert Godon Né le 21/2/1848 à Laon c'est le fils d'un avocat. Il est engagé volontaire au 20e bataillon de chasseurs le 30/8/1868 et débute la guerre au bataillon comme sergent fourrier. Le 31/8/1870, il est blessé à la bataille de Serrigny (autour de Metz) d'une contusion au genou droit provoqué par un eclat d'obus. Il est cité à l'ordre du 4e corps d'armée et nommé adjudant le 19/9/1870. Capturé à Metz, il réussit à s'évader le 26/11/1870 et rejoint l'armée du nord. Le 12/12/1870, il est nommé Sous Lieutenant et est une nouvelle fois blessé d'un coup de feu à la cuisse lors de la bataille de Saint Quentin le 19/1/1871 à l'armée du nord. Après la guerre, il est promu Lieutenant le 16/9/1871 et passe en juillet 1875 au 2e bataillon de chasseurs. Capitaine le 8/5/1876, il passe au 3e
régiment de tirailleurs algériens et sert en Algérie entre juin 1876 et
septembre 1883. C'est un an après son arrivée au corps qu'il est pris en
photo par Chazal, à Constantine, dans une pose romantique. Il dédicace sa
photo à un ami "au plus séduisant des officiers d'ordonnance".
Il est nommé Commandant le 30/12/1884 et rejoint le 49e régiment d'infanterie à son retour en France le 23/9/1886. Il reçoit la croix de chevalier de la légion d'honneur le 16/4/1886 et est nommé chevalier de l'Ordre royal du Cambodge. Promu Lieutenant Colonel le 11/10/1892 au 37e RI, il ne figure plus dans l'annuaire de 1900. Il est mort le 24/1/1933. Photo Chazal (Constantine) |
Ils ont servi au 3e régiment de tirailleurs : Capitaine Estelle et Delahogue
Les colonels du régiment