Le 8e bataillon de chasseurs à pied

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 Historique sous le IInd Empire et la République

 

Le 8e bataillon de chasseurs est mis sur pied en 1840. Il est en Algérie durant toute la période héroïque de la conquête sous la monarchie de juillet, et notamment au terrible combat de Sidi Brahim. Sous l'Empire, il ne participe par à la campagne de Crimée et retourne en Algérie de 1856 à 1859.

Durant la guerre d'Italie, le bataillon perd 156 hommes à Magenta dans la défense du Ponte Nuovo : "Une partie du bataillon se joint à la Garde pour empêcher le passage du pont ; le reste se porte sur les colonnes qui marchent sur la face sud. Partout c'est une lutte au corps à corps, acharnée, où la baïonnette joue comme dans les plus beaux jours. etroitement serrés contre les maisons de la chaussée et de la tête de pont, les assaillants se font tuer sans pouvoir avancer, sans pouvoir reculer." (Les chasseurs à pied - Richard). Le bataillon n'est pas engagé à Solférino.

En 1870, il est à l'armée du Rhin dans la division Raoult. Lors de la bataille de Froeschwiller, le bataillon défend le bois de Froeschwiller. Après avoir repoussé un premier assaut des Bavarois, il doit retraiter sur la village. "Reçues à coups de fusil dans leur retraite sur Froeschwiller, quatre compagnies du bataillon se rejetèrent dans les vergers à l'est du village et se défendirent jusqu'au moment où, cernées de tous côtés, elles durent mettre bas les armes (historique du bataillon)". Le bataillon n'est plus alors formé que des débris des deux premières compagnies qui ont pu échapper au désastre. Reconstitué au camp de Chalons, le bataillon est une nouvelle fois engagé à Sedan et y perd un quart de son effectif.

Fernand Thiery

Né le 13/7/1836 à Paris, Fernand Thiery a fait l'école de Saint Cyr  d'où il est sorti Sous Lieutenant le 1/10/1857. Il a alors rejoint le 8e bataillon de chasseurs à pied, en garnison en Algérie. Resté 13 mois en Algérie, il sejourne à Cherchell, contribue aux travaux du  fort Napoléon et à ceux du chemin de fer de Blidah à Alger et fait campagne en juillet 1858 chez les Beni Manecer révoltés.
Rappelé en France, le bataillon embarque en fevrier 1859 et participe à la campagne d'Italie, affecté à la division du général Renault, brigade Picard.
Lors de la bataille de Magenta, le bataillon est envoyé en renfort des troupes de la Garde, en difficulté devant le Ponte Nuovo. "Le 8e bataillon se jete dans la redoute du pont au plus fort du combat. Les Autrichiens cherchaient à enlever l'ouvrage en franchissant le pont du chemin de fer  jeté sur le canal et en gravissant les talus qui donnaient sur la face sud. La furia Francese n'y faisait rien. La brigade Picard était ecrasée sous le nombre. D'ailleurs, étroitement serrés contre les maisons de la chaussée et de la tête du pont, les assaillants se faisaient tuer sans pouvoir avancer et sans vouloir reculer." (historique du 8e BCP). Ca n'est que vers 5 heures que le bataillon, épuisé, est renforcé par la division Vinoy. Thiery revient de la campagne décoré de la valeur militaire de Sardaigne. Il pose ici en 1861, la bataillon étant en garnison à Rennes.

Le 13/8/1861, Thiery rejoint le régiment des Zouaves de la Garde, où il est promu Lieutenant le 21/3/1863.

Démissionnaire en juillet 1868, Thiery n'abandonne cependant pas totalement la carrière militaire, puisqu'il est nommé Capitaine dans la garde nationale Mobile, mise sur pied par la réforme du maréchal Niel. Au déclanchement de la guerre de 1870, il y est nommé Commandant le 21/7/1870 et prend la tête du 9e bataillon de la garde mobile de la Seine. 

Engagé lors de la défense du fort de Vanves pendant le siège de Paris, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 16/1/1871.

Il est mort en décembre 1901.

 

  


 
   

François Emile Prosper Gyss

Né le 14/3/1832 à Obernai, Gyss est Saint Cyrien de la promotion de l'Aigle (1851-1853). Il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1853 au 8e bataillon de chasseurs, bataillon où il servira durant toute sa carrière militaire.

Lieutenant le 31/10/1855, il fait campagne en Algérie, puis en Italie. A Magenta, le 8e bataillon est la première troupe de ligne envoyée soutenir la Garde Impériale sur la rive droite du Naviglio Grande. Il perd dans le combat 27 morts et 126 blessés.
Il est ici photographié à Rennes, alors que le bataillon y est en garnison entre 1859 et 1862. Gyss est décoré de la médaille commémorative de la campagne et de l'ordre militaire de Savoie, toutes deux reçues après la campagne d'Italie.

Promu Capitaine le 12/8/1861, il devient adjudant major du bataillon et recoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 20/3/1866 ("16 ans de service, 4 campagnes").
En 1870, il commande la 5e compagnie du bataillon. C'est à Froeschwiller que Gyss a son heure de gloire : "4 compagnies du bataillon, sous les ordres du commandant Poyet combattirent à la droite du 2e tirailleurs, ayant devant elles la 1ere division bavaroise. La lutte fut opiniatre et meurtrière. Le commandant Poyet fut tué, l'adjudant major Widenhorn blessé grièvement. Le capitaine Gyss de la 5e prit le commandement et se porta résolument en avant. il se maintint sur la lisière est du bois de Froeschwiller jusqu'au moment où, débordé par le 5e corps prussien devenu maître des crêtes de Froeschwiller, il fut contraint de se rabbatre sur le village. Il était alors 4h et 1/2. Froeschwiller, abordé à la fois à l'est et au sud est par l'ennemi, avait été abandonné et n'avait pu être repris malgré les vigoureux retours offensifs de notre 1er brigade et de la 4e division. Reçues à coups de fusil dans leur retraite sur Froeschwiller, nos quatre comlpagnies se rejetèrent dans les vergers à l'est du village et se défendirent, jusqu'au moment où cernées de tous côtés, elles durent mettre bas les armes. (historique du 8e bataillon de chasseurs)". 

Il prend sa retraite en 1872 et il est mort le 8/6/1874

Photo Marie (Rennes)


François Dominique Dreux

Né le 20/2/1827 à Cravant (Loiret). Cet ancien sous officier et nommé Sous Lieutenant le 29/12/1853 au 8e bataillon de chasseurs.

Promu Lieutenant le 14/4/1856, il passe au 5e bataillon de chasseurs. Il fait la campagne d'Italie, faisant fonction d'officier payeur du bataillon. Dreux revient d'Italie décoré de la valeur militaire de Sardaigne, le bataillon s'étant magnifiquement illustré à Solférino, lors de la prise du village de Médole.

Nommé Capitaine le 16/2/1866, il retourne au 8e bataillon et y est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 28/12/1868.

Après la guerre, il passe au 93e régiment d'infanterie.

Le 12/7/1872, il est nommé Chef de bataillon et passe au 9e régiment d'infanterie. Il prend se retraite en juillet 1873 et il est mort le 6/3/1904.

Photo Victoire (Lyon)

    


  
Emile Michon

Né le 28/5/1843 à la Ferté sous Jouarre.  Saint Cyrien de la promotion de Puebla (1862-1864), il fait toute sa carrière aux chasseurs à pied.

Il est d'abord nommé au 13e bataillon de chasseurs à sa nomination comme Sous lieutenant en octobre 1864, avant de rejoindre le bataillon des chasseurs à pied de la Garde Impériale oú il sert trois ans.

Promu Lieutenant le 6/3/1869, il est nommé au 9e bataillon de chasseurs. Au déclanchement de la guerre de 1870, il n'est pas envoyé immédiatement au front et est affecté au 4e bataillon de marche en octobre. Le 10/10/1870 il est blessé par balle lors de la bataille d'Arthenay, d'une plaie contuse à l'épaule droite.

Il est nommé Capitaine le 12/11/1870 au 5e bataillon de marche des chasseurs et combat à l'armée de la Loire. Après la guerre de 70, il rejoint le 27e bataillon de chasseurs, puis en septembre 1876, le 8e bataillon de chasseurs. Il sert alors en Algérie les cinq premiers mois de 1872, puis de septembre 1875 à octobre 1877. Le 23/5/1877, il y est nommé capitaine adjudant major, grade dans lequel il se fait photographier, arborant la médaille du Medjidié qu'il a reçue en 1872. En 1881, il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur.

En avril 1884, il est nommé Chef de bataillon et quitte les chasseurs à pied pour rejoindre le 47e régiment d'infanterie. Il prend sa retraite dans ce grade en 1891. Il est mort en 1916.


Amblard Marie Raymond Amédée Marquis de Noailles.

 

Fils cadet du comte de Noailles, il est né à Buzet le 28/4/1856. Après avoir fait Saint Cyr (1876-1878), il en sort en octobre 1878 comme sous lieutenant au 41e RI.

Lieutenant le 24/2/1884, au 130e RI, il sert comme officier d'ordonnance du général Thomassin, commandant le 4e corps d'armée.

Nommé Capitaine le 11/7/1889, il passe au 8e bataillon de chasseurs. Sur la photo, il porte la tunique modèle 1893 et le plumet vert noir flottant porté par les officiers de chasseurs à pied depuis 1892.

Il quitte l'armée active en 1897 comme chevalier de la légion d'honneur et il est nommé Chef de bataillon au 26e régiment d'infanterie territoriale.

Il est mort le 7/4/1926.

 

Photo Bonnamy (Paris)

     


    

Charles Louis Edouard Antonin Feuchère

Né le 6/4/50 à Nevers, il devance l'appel et s'engage comme soldat en septembre 1870 pour faire la guerre contre l'Allemagne au 5e BCP.

Il devient successivement caporal (septembre) puis sergent (octobre). Le 31 octobre, il est nommé sous lieutenant au 62 RI, puis en novembre, Lieutenant au 11e BCP. Le 24/10/1870 il est nommé Capitaine à titre provisoire (à vingt ans !). Il participe aux combats de Villarceaux et Beaugency (décembre 1870), puis aux batailles autour du Mans en janvier 1871.

A la fin de la guerre, la comission de révision de grades le remet Sous lieutenant et il doit aller à l'ESM comme officier élève durant un an (il en sort 75e sur 350).

Il suit ensuite un carrière d'officier métropolitain, essentiellement aux chasseurs à pied et sert aux 29e, 25e et 19e bataillons. Le détail de sa carrière est décrit sur sa page spéciale.

Il est promu Chef de bataillon en 1891 et après avoir été major au 71 RI et chevalier de la Légion d'Honneur en décembre 1893, il devient chef de corps du 8e bataillon de chasseurs entre mars 1895 et fin 1898.

Il finit sa carrière comme Colonel et est mort en 1922.

Photo Herbert (Amiens)

Les commandants du 8e bataillon

  • de Bras de Fer (1848-1853)
  • de Brauer (1853-1856)
  • Brincourt (1856-1857)
  • Merle (1857-1860)
  • Lochner (1860-1864)
  • Ducrest de Villeneuve (1864)
  • Vincendon (1846-1867)
  • Poyet (1867-1870)
  • Viénot (1870-1872)
  • Antonini (1872-1876)
  • Chauffeur (1876-1882)
  • Cirou (1882-1886)
  • Maux (1886-1889)
  • Soyer (1889-1891)
  • Bunoust (1891-1894)
  • Feuchère (1894-1898)
  • Moissennet (1898-1901)
  • Bérot (1901-1908)

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