La courtine de Malakoff


Adolphe Yvon

Frederic Adolphe Yvon (1817-1893) expose au Salon à partir de 1841. Il se spécialise dans les scènes historiques et militaires. Il a notamment réalisé trois grands tableaux sur la guerre de Crimée : La prise de la tour de Malakoff (présenté au salon de 1857), la gorge de Malakoff et la courtine de Malakoff (tous deux présentés au salon de 1859). Attentif au réalisme de ses travaux, il y a séjourné en Crimée en 1856 pour prendre connaissance des paysages et s'est attaché à représenter certains des officiers s'étant illustrés sur le champ de bataille, en réalisant de nombreuses esquisses de leur portraits, encore conservées dans les reserves du musée de Versailles.
C'est la consultation de ces esquisses qui permet ainsi d'identifier précisément certains personnages représentés.

Le grand tableau "La courtine de Malakoff" (5m sur 7,5 m) illustre l'assaut des la garde Impériale sur les courtine de Sébastopol et plus particulièrement, la blessure du général Bosquet.

La toile centre le regard sur le groupe formé par l'état major du général Bosquet, au chevet du général qui vient d'être blessé. Au dela, dans la fumée des combats, les unités de la Garde Impériale s'ébranlent à l'assaut.
Les Russes sont absents de la composition. A l'arrière plan, la tour de Malakoff est prise par la division du général de MacMahon.


"Le général Bosquet, entouré de son état-major, est appuyé sur le parapet de la tranchée, suivant du regard le combat avec une anxiété croissante; une bombe éclate à quelques mètres en avant du parapet, et un gros éclat, passant en tournoyant à quelques lignes du visage du chef d'état-major du 2e corps, enlève la contre-épaulette du commandant Balland, premier aide de camp du général Bosquet, et frappe le général lui-même dans le flanc droit, un peu au-dessous de l'épaule.

Le général, étourdi par la violence du coup, s'affaissa, mais sans perdre entièrement connaissance; il faisait les plus grands efforts pour reprendre sa respiration, et ses premières paroles furent pour prescrire le plus profond silence à tous ceux qui l'entouraient; puis, sentant que ses forces l'abandonnaient, il donna ordre au général de Cissey de faire prévenir le général en chef, ainsi que le général Dulac, auquel revenait de droit le commandement par son ancienneté.

Longtemps les officiers de l'état-major du général luttèrent pour l'emmener du lieu du combat. Appuyé contre les gradins de franchissement, il voulait rester encore et être là pour diriger l'action; mais on voyait à la pâleur de son visage et à sa voix entrecoupée, que le coup qui l'avait frappé, avait dû causer un profond ébranlement. On le transporta à la batterie Lancastre, où les premiers soins lui furent prodigués. Pendant le trajet, les soldats qui rencontrèrent le brancard sur lequel était étendu le général se découvraient avec un sentiment à la fois de douleur et de vénération."

Quelques détails du tableau

Le général Bosquet et ses proches


Entourent le général blessé :
son aide de camp le capitaine Fay,
son officier d'ordonnance, le capitaine Du Val de Dampierre
Le commandant Balland, officier d'état major
Le médecin Combarieu et le porte drapeau Rigodit


Capitaine Fay, aide de camp du général Bosquet



Capitaine du Val de Dampierre, officier d'ordonnance du général Bosquet



Commandant Balland, officier d'état major


L'état major du général Bosquet


De gauche à droite :
Le général Frossard, commandant le génie
Le général Beuret commandant l'artillerie
Le capitaine Segretain, aide de camp du général Frossard
Le général de Cissey, chef d'état major


Le général Frossard


le général de Cissey


L'assaut de la Garde


Général Mellinetcommandant la division des grenadiers de la Garde


Général de Failly
commandant la brigade des voltigeurs de la Garde


Colonel Blanchard1er régiment des grenadiers de la Garde



Colonel d'Alton, 2e régiment des grenadiers de la Garde



Capitaine Deaddé, état major de la division de la Garde


Les chasseurs à pied



Commandant Clinchant, 1er bataillon de chasseurs
blessé d'une coup de baïonnette à la cuisse


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