Le 20e bataillon de chasseurs à pied
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Historique sous le IInd Empire et la République
Le 20e bataillon de chasseurs est créé en 1854. Il est au corps d'occupation de Rome entre 1858 et 1862, puis au Mexique entre 1862 à 1864. Il est engagé au siège de Puebla et à la prise de Colotlan. En 1870, il est à Borny, à Rezonville, à Saint Privat et à Servigny.
Le chef de bataillon Lepage des Longchamps pose ici comme chef de corps du 20e bataillon de chasseurs lors de sa présence en Italie vers 1860. Sa carrière interrompue par la maladie est résumée dans le Moniteur de l'armée du 21/10/1868 : "Une triste cérémonie rassemblait, il y a quelques jours, devant une
tombe prête à se fermer pour toujours, une foule d‘officiers, de
militaires de tout grade, depuis le général de division jusqu'au simple
soldat. Photo d'Alessandri (Rome) |
Marie Louis de Garnier des Garets Né le 11/2/38 à Trévoux (Ain), Garnier des Garets est élève de Saint Cyr en 1855. Il est nommé Sous lieutenant le 1/10/1857 au 2e bataillon de chasseurs. Il fait campagne en Chine et en Cochinchine entre 1859 et 1861. Le 15/8/1860, il est cité à l'ordre de l'armée comme s'étant particulièrement distingué pendant les opérations de la journée du 14/8/1860 et la prise des forts de Tang Ko. Il a decrit son rôle ce jour dans ses lettres de Chine : "Nous approchons toujours et nous voilà à 500m et nous plaçant alors dans l'intervalle des pièces, nous commençons notre feu sur les créneaux et les pièces. Quatre immenses drapeaux, deux blanc, deux rouges, flottent sur la porte d'entrée. Il en tombe trois. Le plus grand reste seul. En ce moment j'aperçois les Anglais qui se mettent en mouvement vers la droite. J'en préviens le commandant de l'artillerie qui se trouvait à côté de moi. "Eh bien Mr des Garets, me dit-il, allez voir avec vos chasseurs ce que nous avons fait". J'attrape la balle au bond, je préviens mon capitaine et, sans autre ordre, nous marchons en avant. Nous prenons le pas de course pour ne pas rester trop longtemps exposés aux projectiles sur ce terrain dénudé et nous nous précipitons sur la porte. Mais le pont est coupé. Le fossé a 4m de largeur et une profondeur inconnue. Je commet l'affreuse bêtise de ne pas m'y jeter en premier, croyant que le génie qui nous suivait allait rétablir le passage avec des échelles. Un sergent de ma compagnie n'hésite pas. Il se précipite dans l'eau, mon sergent major de le suivre et moi d'en faire autant. Je nage pour ne pas embourber. J'ai mon revolver entre les dents, mon sac et ma couverture en bandoullière. je sens mes bottes se remplir d'eau par en haut. J'en ai jusqu'aux épaules. Je lutte comme un malheureux pour grimper à ces fascines toutes glûantes d'une boue grasse. Elles me viennent dans les mains. En vain je m'accroche aux abbatis d'arbres, ils me crêvent les yeux. Je suis sur le point de retomber au fond du fossé quand un sergent qui a trouvé un chemin me tend la main et j'arrive enfin le premier des officiers de chasseurs. Je me précipite sur le grand drapeau blanc resté debout, mais le Colonel Schmitz, de quelques pas plus avancés, le saisit le premier. Il est de nouveau cité le 26/2/1861 pour s'être distingué lors de l'attaque des forts de Ki-Hoa en Cochinchine, les 24 et 25 fevrier 1861. Il est nommé chevalier de l'ordre d'Isabelle la catholique (Espagne) et reçoit la médaille commémorative de l'expédition de Chine. Nommé Lieutenant le 12/8/1861, il passe au 3e bataillon de chasseurs et sert au corps d'occupation de Rome entre 1862 et 1864. Il y est décoré de l'ordre de Pie. Capitaine le 13/8/1865, il est nommé au 20e
bataillon de chasseurs à pied mais est détaché comme officier d'ordonnance
du ministre de la guerre, le maréchal Niel, ce qui explique le port des
aiguillettes. Sur cette belle photo, il porte l'uniforme des officiers de
chasseurs à pied instauré en 1867 et porte déjà une impressionnante série
de décorations pour un jeune officier de 30 ans. Une autre s'y ajoutera
bientôt : la croix de chevalier de la Légion d'Honneur qu'il reçoit le
12/8/1869. Garnier des Garets est promu Chef de bataillon le 12/9/1870, au 1e régiment d'infanterie. Sa belle carrière ne s'arrête pas là et est résumée sur sa page spéciale. |
Louis Léonce Frédéric Soyer Né le 2/1/1843 à Ajaccio, c'est le fils du tailleur d'un régiment stationné en Corse.. Elève de Saint Cyr en 1862, puis de l'école d'état major, il est promu Lieutenant le 5/1/1865 et enchaine les stages en régiment, comme tout officier du corps d'état major en début de carrière. La guerre de 70 le trouve en poste au 1er régiment des grenadiers de la Garde avec lequel il fait les batailles de Rezonville et de Saint Privat. Il est promu Capitaine le 15/9/1870 et est compris dans la capitulation de Metz. Après la guerre, il est nommé aide de camp du général de Saint Hillaire, puis du général Abbatucci. En 1876, il rejoint l'Algérie et sert à l'état major de la division d'Oran, puis du général Chanzy, gouverneur de l'Algérie. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1879, il fait la campagne de Tunisie entre avril et juillet 1881, et participe aux combats de Ben Metis puis de Beja. Il est fait commandeur du Nicham Iftikar. Le 10/7/188, il est nommé Chef de bataillon, sert au 4e corps d'armée, puis au 66e régiment d'infanterie avant d'être mis à la tête du 20e bataillon de chasseurs à pied le 15/2/1886, poste qu'il occupe trois ans et demi. En septembre 1889, il est promu Lieutenant Colonel au 31e RI, puis en mars 1893, Colonel du 94e RI. Deux ans plus tard, il est nommé chef d'état major du commandement de la défense de la place de Paris et est fait officier de la Légion d'Honneur en 1896. Promu Général de brigade le 19/10/1897, il commande la 83e brigade, puis la 27e division des Alpes après sa nomination coimme Général de division le 1/10/1902. Il finit sa carrière comme Commandeur de la Légion d'Honneur. Il est mort en 1927. Photo Von Bosch (Paris) |
André Guillaume Ernest Vialla Fils du général du génie Vialla, il fait l'école de Saint Cyr en 1862 et en sort classé 141e sur 231 élèves. Il est alors promu Sous Lieutenant le 1/1/1864 au 12e régiment d'infanterie et sert en Algérie entre 1865 et 1868. Il participe à l'expédition des Flitas dans la province d'Oran. Le régiment a d'importants engagements à Dar Ben Abdallah le 5/6/1864, puis le 18 juin à l'Ouad Kheloug, journée appelée au régiment la journée de la soif. Au déclanchement de la guerre de 1870, il est promu Lieutenant le 24/7/1870. Le régiment, effecté au 6e corps de l'armée de Lorraine. Lors de la journée de Saint Privat, le 12e RI se distingue dans la défense du village contre les assauts de la Garde prussienne. Il perd 690 hommes, mais repousses en lui infligeant de lourdes pertes plusieurs assauts ennemis. Durant le siège de Metz, le régiment est encore engagé à Noisseville. Vialla est fait prisonnier à la capitulation de Metz, puis participe à la repression de la Commune de Paris. Après la guerre de 70, il rejoint le 109e régiment d'infanterie où il est promu Capitaine le 13/2/1873 et est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 20/11/1872. Transféré au 47e régiment d'infanterie en 1875, il devient adjudant major 1881. Le 28/10/1885, il est promu Major au 28e régiment, puis prend les fonctions de chef de bataillon au 24e RI le 16/2/1889. Vialla est ensuite nommé à la tête du 20e bataillon de chasseurs à pied le 12/9/1889 et succède dans ce poste au commandant Soyer. Il est ici photographié arborant le dolman d'officier d'infanterie et le schako avec les plumes le désignant comme chasseur à pied. Promu Lieutenant Colonel du 72e régiment d'infanterie le 4/5/1894, il est officier de la Légion d'Honneur le 11/7/1896. Vialla finit sa carrière comme Colonel du 128e régiment d'infanterie entre 1898 et 1901. Il est mort en 1929.
Photo Georges (Versailles) |
Ils ont servi au 20e bataillon de chasseurs : Capitaine Delherbe
Les commandants du 20e bataillon