Le 8e Régiment de Lanciers
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Historique sous le IInd Empire et le début de la 3e république
Les officiers du régiment
en 1868
Le 8e régiment de Lanciers est en garnison en France durant tout le second empire.
En 1870, lorsque la guerre éclate, le régiment, déjà mobilisé à Lyon forme un tout déjà bien organisé. Il est endivisionné dans la division de cavalerie du 7e corps d'armée. Le 8e lanciers rejoint Belfort par trains le 25 juillet puis atteint Mulhouse le 4 aout où il est rejoint par l'Armée d'Alsace battue à Froeshwiller. Il fait alors route vers le camp de Chalons et, sans avoir combattu, finit par rejoindre Sedan le 30 aout. Durant la bataille du 1er septembre, le 8e Lanciers n'est pas engagé. Il cherche en vain à s'abriter des coups de l'ennemi et à trouver une occasion de charger. Encerclés, deux des escadrons avec le colonel doivent se rendre sur le champ de bataille, les deux autres capitulant avec les reste de l'armée. Dans la journée, il aura perdu 3 officiers et 33 cavaliers, tués ou blessés.
Charles Nicolas Louis Brice Fils d'un général, il est né le 28/7/1821 à Lorquin (Moselle). Après avoir fait l'école de Saint Cyr en 1840, il est affecté au 3e régiment de cuirassiers, puis en fevrier 1845 au 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Il fait campagne en Algérie et est cité à la suite du combat de l'oued Tetata le 12/10/1845. Capitaine le 1/5/1854, il fait la campagne de Crimée comme officier d'ordonnance du général Morris commandant la cavalerie de l'armée d'orient et il y est décoré. Nommé Chef d'escadrons le 14/3/1863, il sert au 8e régiment de lanciers, poste dans lequel il se fait photographier, portant la légion d'honneur, la médaille de Crimée et la croix du Médjidié. En 1870, il est Lieutenant colonel du 8e lanciers et prend part à toutes les batailles de l'armée de Mac Mahon jusqu'à sa capture à Sedan en septembre. Après avoir été Colonel du 21e régiment de dragons entre 1873 et 1878, il est promu Général de brigade le 11/3/1879 et finit sa carrière comme commandant d'une brigade de cuirassiers. |
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Eugène Gaucher Né en 1834 à Paris, il est nommé Sous-lieutenant au 8e Lanciers le 30 Mai 1860, puis promu Lieutenant le 16 Mars 1865. Cette photo est prise à Saumur en 1868. Gaucher est dans la nouvelle tenue des lanciers, homogène avec les autres régiments de cavalerie après la réforme intervenue cette année. Il quitte le 8e Lanciers pour être nommé Capitaine Instructeur au 6e Dragons le 10 Avril 1869. La suite de sa carrière, notamment durant la guerre de 1870 (il ne participe pas aux opérations de guerre), est décrite sur l'excellent site de jérôme Lantz sur les hussards. Il décèdera en 1877 à Libourne. |
Raymond François Marie d'Esclaibes d'Hust Né le 23/8/1836 au château de Chalancey, demeure familiale de sa mère, c'est le fils d'un colonel d'artillerie en retraite, agronome réputé et ami du maréchal Bugeaud. Elève de Saint Cyr en 1855, classé dans un rang moyen (281e sur 376) il est nommé Sous Lieutenant du 8e régiment de Lanciers le 1/10/1857. Il est promu Lieutenant le 18/4/1863 et suit durant un an (1865-1866) les cours de Saumur comme lieutenant d'instruction, période durant laquelle il est ici photographiée dans la grande tenue de son arme. Sorti mieux classé qu'à Saint Cyr (8e), il est promu Capitaine, instructeur au 5e régiment de Hussards le 20/12/1868. Resté au dépot de son régiment durant les premières semaines de la guerre, il est affecté au 2e régiment de hussards de marche (formé à Poitiers le 1/11/1870, d'éléments des 4e, 5e, 6e et 7e régiments de hussards). Engagé d'abord à l'armée de la Loire, le régiment est affecté ensuite à l'armée de l'Est. Bloqué à Besançon en fevrier 1871, le régiment, ou ce qu'il en reste, perce les lignes prussiennes pour s'échapper et après une marche éprouvante de plusieurs jours à travers la montagne enneigée, parvient à rejoindre Annecy en passant par le col de la Faucille, échappant de peu à la capture. Cette campagne héroïque bien que non victorieuse permet à d'Esclaibes de gagner la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 24/6/1871. Le 21/2/1876, il est promu Chef d'escadrons au 15e régiment de chasseurs et 18 mois plus tard il est nommé instructeur en chef à l'école de cavalerie de Saumur. Revenu en régiment (au 13e dragons) en octobre 1881, il est fait Lieutenant Colonel du 8e régiment de Hussards (11/7/1882), puis Colonel du 11e régiment de chasseurs (13/1/1887). Il est promu officier de la Légion d'Honneur le 29/5/1890. Promu Général de Brigade en 1894, il prend le commandement de la brigade de cavalerie du 6e corps d'armée à Commercy. Il prend sa retraite avec la croix de Commandeur de la Légion d'Honneur et est mort en 1910.
Photo le Roch (Saumur) |
Jospeh Marie Abel Cersoy Né le 9/2/1838 à Fouvent le Haut (Haute Saône), c'est le fils d'un notaire. Elève de Saint Cyr (1857-1859, sorti 217e sur 240 élèves), il est nommé Sous lieutenant au 8e régiment de Lanciers le 1/10/1859. Il est détaché à deux reprises à l'école de Saumur, d'abord durant l'année 1862 (date de la prise du cliché de droite, pose originale qui laisse bien distinguer son sabre et sa ceinture), puis de nouveau en 1869, comme officier d'instruction, année où il passe Lieutenant (le 10/4/1869). Il fait la guerre à l'armée du maréchal de MacMahon et est fait
prisonnier lors de la capitulation de Sedan. Lors de la bataille à Floing
le 1/9/1870, le régiment est pris sous le feu des batteries prussiennes.
Le lieutenant Cersoy a alors successivement deux chevaux tués sous lui. Il
est nommé Capitaine le 3/9/1870 juste après la
capitulation. Le 27/1/1882, il est promu Chef d'escadrons au 25e régiment de Dragons et est nommé Chevalier de la légion d'Honneur le 7/7/1884. Le 1/9/1889, il est nommé Lieutenant Colonel au 3e régiment de Cuirassiers, puis Colonel le 29/12/1892 et prend successivement le commandement du 20e régiment de Dragons, puis du 12e régiment de Hussards (21/1/1893). Il est nommé officier de la Légion d'Honneur le 29/12/1896. Il est mort le 21/7/1905 à Langres. Photo Le Roch (Saumur) |
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Abel Roger Bellet de Tavernost Né le 15/2/1847, élève de Saint Cyr en 1867, le jeune Roger Bellet de Tavernost est nommé Sous Lieutenant du 8e régiment de Lanciers le 1/10/1869. Sa période d'apprentissage militaire passe rapidement de la théorie à la pratique. Ayant rejoint son régiment à Lyon en octobre, le premier escadron où il est affecté est envoyé au Creuzot en avril 1870 pour reprimer une grève. Le 1er mai, M Assi, l'un des principux fauteur de troubles est arrêté. Craignant une mouvement populaire pour le libérer, l'escadron est chargé de dégager les abords de la gare. "La foule ne s'étant pas dispersée devant les sommations légales, le capitaine Berniard plaça ses deux pelotons se tournant le dos et les fit partir en sens inverse pour dégager devant eux la voie qu'ils occupaient dans toute sa largeur ; ce mouvement fut executé non sans difficulté et lorsque le peloton de M le sous lieutenant de Tavernost arriva près de l'entrée du pont qui conduit au chemin de fer, il fut assailli par un grêle de pierres dont une blessa grièvement un lancier. Sur l'ordre de son capitaine, ce peloton prend le trot pour traverser le pont et il est de nouveau assailli à coups de pierre. Le capitaine commande alors la charge dans laquelle trois lanciers sont sérieusement contusionnés. Cette charge executée vigoureusement, sans que les hommes fissent usage de leurs armes, se contentant de bousculer tout ce qui se présentait devant eux, fait le plus grand honneur au capitaine et au peloton de M. le sous lieutenant de Tavernost; grâce à cette attitude energique, alliée à une modération intelligente, la population ne tarda pas à rentrer dans l'ordre. Deux lanciers furent décorés de la médaille militaire." (historique manuscrit du régiment). Roger de Tavernost suit les périples de son régiment en 1870, sans avoir l'occasion de se distinguer, mais sans dégats. Après la capitulation de Sedan, il est interné à Aschersleben en Saxe, avec l'ensemble du corps des officiers du régiment. L'hiver est rude et notre jeune officier se fait photographier dans l'atelier Bohne, affublé d'un magnifique manteau et d'une toque de fourrure d'ours. Est-ce sa desastreuse expérience militaire qui finit par lasser notre homme ? Il démissionne en effet en 1872 et se retirer au château de famille dans l'Ain. Photo Bohne (Aschersleben) |
En 1871, il est transformé en 19e régiment de dragons. Le nouveau régiment reste en garnison en France jusqu'en 1914.
Les colonels du 8e régiment de Lanciers
Les colonels du 19e régiment de Dragons