Le 2e bataillon de chasseurs à pied

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 Historique sous le IInd Empire et la République

 

Le 2e bataillon de Chasseurs est créé en 1840. Il est envoyé en renfort au siège de Rome à la fin du mois d'avril 1849. le 30 juin lors de l'assaut, il prend le 8e bastion. Il garnisonne Rome jusqu'en mars 1851, date de son départ pour l'Algérie.
A peine arrivé en mars 1851, le bataillon participe aux colonnes de l'expédition de petite Kabylie au cours de laquelle il perd 62 hommes, tués ou blessés. En mai 1852, il participe aux colonnes de la Kabylie orientale et s'illustre le 21/5 à la prise du village des Ouled Aouat et le 17/6 au Djebel Goufi.
De 1853 à 1859, le bataillon stationne en France. Il est envoyé en Chine de 1859 à 1860. Embarqué le 14/12/1859, il débarque le 8/6/1860 à Tché Fou et prend Pe Tang le 1er aout, puis se distingue à Tang Hoo, à la prise des forts du Pei Ho et à la prise de Pékin. lors de la bataille de Pali Kao (21 septembre) le bataillon prend le pont et capture une batterie d'artillerie chinoise. Après la capitulation chinoise, le bataillon reste en Extreme Orient et part en Cochinchine où il participe aux batailles de Ki-Hoa, de My Tho et de Bien Hoa.
De retour en Europe en avril 1862, il est envoyé à Rome en 1867 et participe à la bataille de Mentana en Italie (1867).
En 1870, il fait partie du 4e corps d'armée et prend part aux batailles de Borny, de Rezonville, de Saint Privat (où il perd 230 hommes tués ou blessés) et de Servigny, avant d'être capturé à la capitulation de Metz. Après la guerre le bataillon participe aux opérations contre la Commune et perd 40 hommes tués ou blessés dans les opérations.

Sous la République le bataillon est envoyé en Algérie entre 1878 et 1880.

 

  

Recemment revenus de campagne en extrème orient, les officiers subalternes du bataillon posent à Paris alors que leur bataillon est stationné à Vincennes.

La biographie des officiers est détaillée sur une page spéciale

Photographie Franck (Paris)


Jean Baptiste Philippe Victor Comte.

Né le 5/5/1825 à Bitche, fils d'un pharmacien militaire de l'hopital de Bitche, il est élève de l'école de Saint Cyr en 1842, il en sort classé 27e et est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1844 au 11e régiment d'infanterie.

C'est lorsqu'il est Capitaine qu'il rejoint le 2e bataillon de chasseurs à pied en décembre 1853.
Il y est nommé adjudant major en mai 1859 et part en extreme orient pour la campagne de Chine en décembre 1859. Embarqué sur "le Rhone" le 14/12/1859, il débarque en mai 1861 à Hong Kong, après avoir fait escale au Cap en fevrier, puis rejoint Tché Fou, centre de rassemblement de l'armée, le 8 juin. Le 1/8/1860, le bataillon débarque sur le continent et prend Pe Tang, puis les forts de Sin Ko et de Tang Ho au prix modique de 4 blessés. Le 21/8 le fort de Takou tombe sans résistance, ouvrant la route de Tien Tsin et de Pekin. Le 21/9, lors de la bataille de Palikao, l'armée alliée disperse l'armée chinoise. Comte est cité à l'ordre du corps expéditionnaire après la bataille. La route de Pekin est libre et la ville est prise le 9 octobre, après le sac du palais d'été deux jours plus tôt.

Revenu à Shangai, Comte est promu Chef de bataillon le 6/11/1860 et prend le commandement du bataillon qui est envoyé en Cochinchine. Il fait alors campagne durant plus d'un an autour de Saïgon et est promu chevalier de la Légion d'Honneur le 22/5/1861, il y reçoit aussi l'ordre de St Ferdinand d'Espagne (1er classe) et il est nommé commandeur de l'ordre de Charles III d'Espagne. Il revient en France en avril 1862. Il est ici photographié par Prévot peu de temps après son retour d'extreme orient.

En octobre 1867, le bataillon quitte de nouveau la France, cette fois pour l'Italie, affecté au corps expéditionnaire de Rome. Le 3/11/1867, il participe au combat de Mentana et y est cité pour s'y être particulièrement distingué. Comte est nommé Commandeur de l'Ordre de St Grégoire de Grand.

Le 10/8/1868 il est nommé Lieutenant Colonel au 42e régiment d'infanterie. La suite de sa carrière est décrite sur sa page.

Photo Prévot (Paris)

   


   

Charles Léon Fauquignon

Né le 26/6/1825 à Besançon, il s'engage pour sept ans en 1844 comme soldat au 71e régiment d'infanterie. En janvier 1845 il passe au 7e bataillon de chasseurs à pied. Il y gagne ses galons de sous officier et est nommé sergent major en 1850. En janvier 1854, il passe au 14e bataillon de chasseurs et y est promu adjudant.

Il est nommé Sous Lieutenant le 4/5/1854 au 7e bataillon de chasseurs. Il fait campagne durant un an en Algérie avant de partir en Crimée où il sert entre avril 1855 et mars 1856.

Il est promu Lieutenant le 20/11/1855 et affecté au 2e bataillon de chasseurs. En décembre 1859, il est envoyé participer à la campagne de Chine. Il se distingue le 18/8/1859 lors du passage du Pe Ho.

Fauquignon est promu Capitaine le 6/11/1860 et prend le commandement de la 8e compagnie qu'il conduit en Cochinchine. Il est fait chevalier de la légion d'Honneur en aout 1861. Revenu de Cochinchine en avril 1862, il est photographié à Paris, alors garnison du bataillon vers 1865, arborant sa légion d'honneur et l'ordre d'Isabelle la catholique qu'il a reçue des autorités espagnoles après la campagne d'extrème orient.

Le 23/11/1865, il est muté au régiment étranger et part faire campagne au Mexique. Il y sert entre décembre 1865 et mars 1867. Après son retour du Mexique, il est en garnison en Algérie lorsque débute la guerre de 1870. Il rejoint la France en novembre. Nommé Chef de bataillon, le 8/12/1870, il sert au 70e régiment de marche, puis en janvier 1871, il est mis à la tête du 27e bataillon de marche des chasseurs. Après la guerre, il est confirmé dans son grade, à la tête du 27e bataillon de chasseurs et il fait campagne en Algérie entre mai 1871 et mai 1872.

Il est promu officier de la légion d'honneur le 15/10/1872 et prend se retraite en 1874. Il est mort le 10/2/1885.

Photo Janicot (Paris)


Joseph Armbruster

Né le 26/1/1826 à Schlestadt, Jospeh Armbuster s’engage en fevrier 1854 au 2e bataillon de chasseurs à pied. Il y est nommé caporal en octobre, puis sergent fourrier le 5/9/1855. Embarqué pour l’expédition de Chine en décembre 1859, il y est promu sergent major le 15/7/1860. Il part ensuite en Cochinchine et y est cité à l’ordre du corps expéditionnaire pour s’être particulièrement distingué au combat de Ki Hoa le 25/2/1861 :
"Le 21/1/1861, le bataillon quitte Shangai et rejoint Saïgon après 15 jours de traversée. La ville est bloquées par les Annamites qui l’enserrent dans un réseau de fortifications formé de deux lignes concentriques, appuyées par le fort de KiHoa. Les opérations de dégagement commencent le 24 fevrier. A 5 heures du matin, les troupes se mettent en marche. L’artillerie réduit au silence les pièces annamites. L’infanterie se divise en deux colonnes d’assaut : celle de droite est chargée de l’attaque principale, elle comprend 6 compagnie du 2e bataillon de chasseurs et une section du génie. A 500 metres de la position l’amiral donne le signal de l’assaut. Nos hommes s’avancent alors au pas de promenade, sous une fusillade très nourrie, réservant leur haleine pour le dernier moment et obliqunt légèrement à droite pour éviter les marais. A 30 metres de l’obstacle, un cri de Vive l’Empereur ! domine la fusillade ; les premiers s’élancent, recoivent l’arquebusade en pleine poitrine, écartent les bambous entrelacés, marchent à petits pas sur la crête des trous de loups, enjambent les chevaux de frise, sautent dans le fossé et, se frayant un passage à travers les branchages épineux, les mains et le visage en sang, les vêtements en lambeaux, paraissent victorieux sur le dernier obstacle. Le rôle de la colonne de gauche s’est borné à appuyer l’attaque principale. Les Annamites débusqués de la redoute, se retirent en bon ordre à pas lents, laissant un grand nombre de cadavres sur les parapets ; le bataillon a 10 hommes hors de combat. Il est 9 heures, un long repos est donné aux troupes. On ne repart qu’à trois heures de l’après midi ; à 6 heures du soir le bataillon campe devant KiHoa. L’action est reprise le lendemain avec une nouvelle ardeur. L’ouvrage de KiHoa est fortement bastionné, protégé en avant par une courtine garnie d’artillerie, et littéralement couverte de défenses accessoires ; Les troupes s’avancent sur la première enceinte dans la formation suivante : Deux colonnes d’infanterie, l’une à droite, l’autre à gauche de l’artillerie, le bataillon de chasseurs constitue la réserve au centre. L’artillerie ouvre le feu, les pointeurs ont le soleil dans les yeux. Les pièces annamites ripostent avec assez d’avantage. Ordre est alors donné à nos pièces de pousser coûte que coûte jusqu’à 200 metres des remparts. Le mouvement est exécuté avec un entrain superbe : la charge sonne, l’infanterie s’ébranle, se rue sur les retranchements et les enlève en dépit d’une défense opiniâtre. Le premier obstacle franchi, les troupes se trouvent en face du fort proprement dit. Les Annamites se sont retirés dans le réduit central ; le feu des bastions balaie les approches ; trois colonnes d’attaque sont formées sous la mitraille. Le bataillon, jusqu’alors en réserve, est appelé en première ligne ; il se fractionne pour prendre la tête des colonnes d’assaut de droite et de gauche ; la lutte s’engage de part et d’autre avec un acharnement indicible ; le tir des défenseurs, repéré à l’avance, nous cause des pertes sensibles ; pendant ¾ d’heures on se bat presque au corps à corps. Enfin un dernier effort est donné sur le bastion de droite par les 6e et 7e compagnies et l’infanterie de marine ; les français entrent dans la forteresse et terminent le combat par un épouvantable carnage. Dans les deux journées 300 français sont mis hors de combat, le bataillon figure dans ce total pour un officier et 10 hommes blessés"(historique du 2e bataillon).

Armbruster est nommé adjudant le 10/5/1861. Il est une nouvelle fois cité pour sa participation à l'expédition de Bien Hoa en Décembre. Revenu en France en avril 1862, décoré de la médaille de Chine, il est promu Sous Lieutenant au bataillon en juillet de la même année.

Du 26/10 au 1/12/1867, il participe au corps expéditionnaire de Rome et à la bataille de Mentana. Il est nommé Lieutenant le 8/1/1868 et titulaire de la médaille de Mentana.

Durant la guerre de 70, il est officier à la 2e compagnie. Il se distingue lors des combat des 14 au 18 aout sous Metz et est cité à l’ordre de l’armée. Sérieusement blessé lors de la journée de Saint Privat de trois coups de feu, il est fait prisonnier le 19/8/1870. Il s’en évade en décembre 1870 et rejoint l’armée française oú il est nommé au 4e bataillon de chasseurs à pied le 12/1/1871 comme Capitaine adjudant major. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur le 31/5/1871.

Il prend se retraite en mars 1873. Il est mort le 16/10/1915.

Photo Lagrénée (Strasbourg)

       


     

Jean Pierre Marie Pierra

Né le 11/3/1849 à Rémering (Moselle), ce fils de laboureur est Saint Cyrien en 1868 et fait partie de la promotion qui est nommée Sous Lieutenant le 19/7/1870, jour de la déclaration de guerre. Il est affecté au 1er régiment d'infanterie de marine. Le 30/10/1870, il est promu Lieutenant au 10e bataillon de marche de chasseurs à pied, puis Capitaine le 15/1/1871. Le 1/2/1871, il passe au 2e bataillon de chasseurs avec lequel il fait les opérations de repression contre la Commune. C'est après ces opérations qu'il est photographié à Paris par le célèbre photographe Pierre Petit.

La commission de révision des grades le remet Lieutenant le 19/7/1871 et il est affecté au 11e bataillon de chasseurs. En décembre 1876, il est nommé professeur d'allemand à l'école d'application d'artillerie et du génie à Fontainebleau

Promu Capitaine le 26/9/1881, il rejoint le 105e RI. Il y est nommé adjudant major en 1894.

Il est promu Chef de Bataillon au 30e RI le 10/7/1894 et promu chevalier de la Légion d'Honneur en 1896.

Il est mort en 1912 à Paris, comme professeur d'allemand à l'école de guerre.

Photo Petit (Paris)


Philippe Cornut dit "Briquetout"

Fils d’agriculteur, Philippe Cornut est né le 13/2/1824 à Mazerat en Haute Loire. A 20 ans, il est appelé de la classe 1844. Sa taille modeste (1m65) le fait affecter dans l’arme des chasseurs à pied et il entre en service le 3/8/1845 comme chasseur au 5e bataillon. Son bataillon faisant alors campagne en Algérie, il embarque pour Alger le 30/12/1845.
Durant près de cinq ans, Cornut fait campagne, en Kabylie, contre l’insurrection des Zibans, et lors du siège de Zaatcha. Les chasseurs à pied participent à toutes le colonnes de contre-insurrection, et sont souvent engagés dans les premières lignes lors des combats. Cornut est fait chasseur de 1ere classe le 26/10/1849.

Rentré en France en mai 1850, le bataillon, est engagé lors de la répression des opposants au coup d’Etat à Paris en 1851 et prend notamment d’assaut une barricade rue du Fbrg Saint Martin.
Libérable en 1853, Cornut choisit néanmoins de poursuivre sa vie militaire militaire et reste au 5e bataillon comme remplaçant d’un appelé le 14/1/1854. Il est alors nommé sapeur du bataillon le 18/1/1854, poste particulièrement exposé.

Le 30/4/1854, le 5e bataillon de Chasseurs rejoint l’Orient pour faire la guerre contre les Russes. Embarqué le 30/4/1854, Cornut assiste en spectateur à la bataille de l’Alma, puis participe à la bataille d’Inkermann. Il reçoit la Médaille Militaire lors de la grande revue passée le 31/12/1854 par Canrobert.
C’est le 18 juin 1855 qu’il se signale à nouveau lors de l’assaut avorté sur Malakoff qui voit son bataillon particulièrement éprouvé. A une date inconnue de l’auteur de ce site - mais probablement vers 1858 - Cornut rejoint le 2e bataillon de chasseurs avec lequel il fait campagne en Chine, puis en Cochinchine.

Insigne témoignage de ses services, à son retour en France, il est décoré de la croix de la Légion d’Honneur le 2/9/1863, décoration très rarement accordée à un simple soldat. Après avoir signé son brevet d’une croix, montrant en cela ne pas savoir lire, il se fait photographier en grande tenue, chez Prévot à Paris, arborant une belle brochette de décorations. Ses états de service à cette date témoignent de sa carrière : « 18 ans de service effectif, 14 campagnes, une blessure », confirmés par ses trois chevrons d’ancienneté de service portés sur son bras gauche sur lesquels est aussi apposé l’insigne des sapeurs. Il est probable que s'il avait su écrire, ses superbes états de service lui auraient ouverts les galons de sous officier.
Le 16/10/1864 il passe au 16e BCP qu’il rejoint en Afrique, peut-être pour retrouver les sensations de la vie de campagne. Il y est mort le 14/7/1866.

Photo Prévot (Paris)

      

Ils ont servi au 2e BCP : Capitaine Ganteaume,

Les commandants du 2e bataillon

  • Faivre (1840-1841)
  • Froment Coste (1841)
  • Uhrich (1841-1844)
  • de Failly (1844-1848)
  • Pursel (1848-1852)
  • Paulze d'Ivoy (1852-1854)
  • Giraud (1854-1858)
  • Guillot de la Poterie (1858-1860)
  • Comte (1860-1868)
  • Bernot de Charant (1868-1870)
  • Le Tanneur (1870-1874)
  • Barré (1875-1880)
  • Marchand (1880-1884)
  • Dillon (1884-1890)
  • de Perey (1890-1893)
  • Journee (1893-1896)
  • de Mac Mahon (1896-1905)
  • Guillemot (1905- )
  • Le Bouhélec

     

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