Le 2e régiment de Spahis
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Historique sous le IInd Empire et la IIIe République

 

Le 2em régiment de Spahis est créé en juillet 1845 dans la province d'Oran. Il est engagé régulièrement dans les campagnes de la conquête de l'Algérie et suit de nombreuses colonnes (capture d'Abd el Kader, expédition du Maroc en 1852, Laghouat). Il envoie des pelotons en Crimée, en Chine et en Syrie. Durant la guerre de 1870, le régiment contribue à constituer les eclaireurs algériens qui servent à l'armée de la Loire.
Sous la République, le régiment envoie un escadron pour composer le régiment de marche de cavalerie du Tonkin (1885-1886). Après 1907, il contribue de plusieurs escadrons aux troupes qui combattent au Maroc.


Gaston Alexandre Auguste de Galliffet

Photo Disdéri (Paris)

Photo Disdéri (Paris)

Le général de Galliffet est le symbole de l'officier du Second Empire et de la Belle Epoque et sa carrière est véritablement exceptionelle.

Né en 1830, engagé comme simple cavalier dans la cavalerie, son nom et ses habitudes mondaines lui ouvrent les portes du régiment des Guides de la Garde Impériale lorsqu'il est nommé Sous Lieutenant en 1853.

Il est ici photographié comme Lieutenant au 2e régiment de Spahis, grade reçu le 30/12/1857, à son retour de la campagne d'Italie. Il porte le képi bleu ciel à galons d'or, le dolman garance aux 6 brandebourgs noirs, le pantalon bleu de ciel à plis. Il s'est néanmoins autorisé quelques fantaisies avec le port d'un pantalon collant, des bottes montantes et le sabre d'un modèle non règlementaire aux spahis. Il se signale tant par ses frasques (duels, paris stupides) que par ses talents militaires : Véritable condottière, il s'illustre lors de la campagne de Crimée (il y reçoit la croix de la Légion d'Honneur), au Mexique (il est d'abord sévèrement blessé au ventre à Puebla, puis commande la contre guerrilla) et durant la guerre de 70, où il commande la fameuse charge de Sedan, héroïque mais futile exploit de la cavalerie française qui marque la fin du régime impérial.

S'il fut l'une des coqueluches de l'Empire, il sera aussi couvert d'honneur sous la République : plus jeune général de division de l'armée, grand maître de la cavalerie française, puis ministre de la guerre. Caractère atypique (ou opportuniste), il aura à la fois servi l'Empereur et la République radicale, réprimé la Commune et soutenu Dreyfus.

Il meurt en 1909. Le résumé de son caractère a été fourni par le Duc d'Aumale : "Un véritable type de soldat, au physique comme au moral. L'esprit railleur, l'action rapide, un peu gaillard, de religion médiocre. Il tient tête à tous et à tout. Il ne lui a peut être manqué que de grandes occasions."

Le détail de sa carrière est fourni sur sa page spéciale.


   

Guy Elisabeth Antoine Armand Thibaut de Rohan Chabot

Né à Paris le 8/7/1836, il est issu de la famille cadete des comtes de Chabot. Il s'engage le 29/12/1854 au 6e régiment de lancier et accède à l'épaulette de Sous lieutenant le 11/12/1859 au 2e régiment de Spahis. Cette promotion rapide comme officier étant sans nul doute obtenue grace à ses appuis familiaux. En 1862, il est détaché à Saumur comme sous lieutenant d'Instruction. Cet élégant jeune homme est ici photographié par Mulnier, alors qu'il est probablement en permission à Paris.

Promu Lieutenant en aout 1863, puis Capitaine le 6/1/1865, il passe au 11e régiment de chasseurs à cheval.

Il demissionne de l'armée en 1867, après son mariage.

Durant le siège de Paris, il sert d'abord comme simple garde national, puis comme capitaine d'état major.

Il est mort en 1912.

 

Photo Mulnier (Paris)


Maurice d'Irisson

Né le 25/9/1839 à Paris, issu d'une famille de la bourgeoisie aisée, il s'engagé à 18 ans au 6e Hussards pour participer à la campagne d'Italie, mais il ne peut pas rejoindre son régiment avant la fin de la campagne. Ses connaissance mondaines lui servent cependant à être affecté à l'état major du général Cousin de Montauban pour participer comme interprête à l'expédition de Chine. Acceptant avec enthousiasme cette aventure, il est muté au 2e régiment de Spahis, affectation purement administrative, puisqu'il ne rejoindra jamais son régiment.

Irisson participe au débarquement en Chine, à la prise des forts du Pe Tang, à la marche sur Pekin, la bataille de Palikao et la prise de Pekin, puis au sac du palais d'été par les armées franco anglaises. Présent aux premières loges de toute la campagne et doté d'une plume alerte, bien que parfois excessive, il a raconté ses souvenirs imagés dans "un journal d'un interprète en Chine".

Il reçoit la médaille militaire le 25/8/1861, ainsi que la médaille de Chine qu'il porte ici à son retour de la campagne.

Quittant l'armée active peu de temps après, il est nommé Capitaine de la Garde mobile, au 7e bataillon de la Seine en 1868.  Devenu comte d'Hérisson après avoir acheté son titre, il sert durant la guerre de 70, à l'état major du général Trochu, Gouverneur militaire de Paris durant le siège de la capitale. Il a écrit ses souvenirs de la période dans son "journal d'un officier d'ordonnance".  Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 15/10/1870.

Il est mort en 1898.

   


  

Edouard Adolphe Matharel de Fiennes

Né à Paris le 18/3/1831, il s'engage comme hussard au 1er régiment le 23/8/1848. Nommé brigadier en 1851, il est cassé de son grade et remis cavalier en 1853. En juillet de cette année, il passe au 9e régiment de chasseurs et redevient brigadier en 1854, puis maréchal des logis en 1856. Il passe alors une année à l'école de cavalerie de Saumur comme élève instructeur.

En 1864, il se réengage, cette fois au 2e régiment de Spahis. Redevenu brigadier en avril 1866, il revient à Saumur en 1867, comme sous officier d'instruction, ce qui nous vaut cette belle photographie. Sous officier français, il porte ici la tenue indigène : coiffé du haïck blanc, enveloppé des deux burnous garance et blanc, portant la bedaïa garance (veste de forme arabe) sur le sédria bleu (gilet arabe) et arborant le sarouel (pantalon) et la ceinture de laine rouge rayée de bleu et de blanc.

La guerre de 70 le trouve en Algérie. Le 7/1/1871, il est nommé Sous Lieutenant et reste en Algérie durant la guerre. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur  le 21/4/1874.

Le 4/5/1878, il est nommé Lieutenant et passe au 3e régiment de Spahis.

Il est mort le 13/12/1901.

Photo Le Roch (Saumur)


 

Adda Ould Lagdar

Né à Oran en 1824, fils de Lagdar et de Fraah, Adda s'engage comme cavalier dans l'escadron d'Oran de la cavalerie indigène le 21/12/1842. Il y est nommé trompette le 12/10/1845.
En 1845 l'escadron devient le 2e régiment de Spahis. Adda y continue sa carrière : il est brigadier en avril 1851, maréchal des logis le 14/8/1854. Il reçoit la médaille militaire le 10/5/1852.

Il sert toute sa carrière en Algérie, exception faite de sa participation à la campagne de Syrie en 1860.

Sous officier méritant, il est promu Sous Lieutenant le 11/12/1861, puis reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 26/8/1863.

Promu Lieutenant le 9/3/1869, il est retraité le 28/12/1872 et se retire à Tiaret, dans la province d'Oran. Il est mort en 1901.

Photo Prevot (Paris)

  


 

   

Bou Medin Ould el Habib

Né à Tlemcen en 1849, c'ets le fils de M'haniez Ould el Habib et de Zora.

Engagé volontaire au 2e régiment de Spahis le 21/8/1866, ce jeune homme maîtrise suffisamment la langue française pour être envoyé à Saumur y suivre les cours de cavalier élève durant un an en octobre 1866, ce qui nous vaut ce joli portrait du photographe Le Roch. Sorti 32e sur 39, il est nommé brigadier.

Il retourne une nouvelle fois à Saumur l'année suivante, cette fois comme brigadier élève instructeur et y améliore son rang de sortie (47e sur 59), ce qui lui vaut une nouvelle promotion, cette fois comme maréchal des Logis le 15/10/1868.

Bou Medin est promu Sous Lieutenant le 31/3/1873, puis Lieutenant le 10/3/1877, ses états de service indiquent qu'il a fait partie des colonnes appellées à réprimer les mouvements insurrectionnels des territoire algériens en 1881.

Il est mis en disponibilité pour infirmités en 1886.

Photo Le Roch (Saumur)


Pierre Marie Burnez, né le 29/11/1845 à Macon.

Photo Le Roch (Saumur)

Photo Le Roch (Saumur)

 

Fils d'un gendarme, il entre à Saint Cyr en 1864, et sort Sous Lieutenant le 1/10/1866, classé quatrième de la promotion d'Oajaca. Nommé au 2e régiment de Spahis, il va poursuive sa formation à Saumur dont il sort premier. Il revient à cette école entre 1868 et 1869, comme officier instructeur. Il est ici photographié à droite vétu de la pelisse de cavalerie légère ornée d'arabesques et à gauche en dolman garance.

 

La guerre de 70 le trouve en Afrique. Il rejoint la metropole après la déchéance de l'Empire et est promu Lieutenant le 20/11/1870, affecté au corps d'éclaireurs algériens qui rend, sur la Loire, par la hardiesse de ses reconnaissances, de grands services à l'armée de la Loire. Il se signale avec ce corps, notamment, aux combats de Patay, Vendôme, Sillé-le-Guillaume et est promu Capitaine le 27/12/1870.

 

Remis Lieutenant après la guerre par la commission de révision de grades, il reprend ses galons de Capitaine le 19/7/1873 au 15e régiment de dragons. Il suit alors les cours de l'école de guerre entre 1876 et 1878 dont il sort classé 10e. Débute alors une carrière d'état major, comme professeur de topographie et d'art militaire à Saumur (1880-1882) ou officier à l'état major de la division de Constantine (1883) et des postes en régiment.

 

Promu Chef d'escadrons le 20/9/1882 au 15e régiment de Dragons.

Nommé Colonel en 1893, il commande un régiment de dragons du gouvernement militaire de Paris, avant de recevoir les étoiles de Général de brigade le 11 juillet 1898. Trois ans après, en 1901, il est appelé comme Général de division à un commandement à Paris, avant d'être nommé au commandement du 3e Corps d'Armée à Rouen en 1903. Il occupe ce poste lorsqu'il est appelé à siéger au Conseil supérieur de la guerre en 1906.

Il termine sa carrière comme président du comité technique de cavalerie, ce qui fait de lui le grand maître de la cavalerie française, grand officier de la Légion d'Honneur, dont il reçoit les insignes des mains du chef de l'Etat. Il est mort le 28/2/1922.


    

Henri Blanc

Né le 12/01/1837 à Annonay (Ardeche), il a fait l'école de Saint Cyr (1854-1856) et l'école d'état major.

Il a fait la campagne d'Italie et a travaillé aux bureaux arabes en Algérie. En 1880, à la supression du corps de l'état major, il est passé dans l'arme de la cavalerie (plus de détails sur sa carrière sont donnés sur sa page).

Nommé Lieutenant colonel le 25/02/1887, il prend le commandement du 2e régiment de spahis, fonction qu'il conserve lorsqu'il est promu Colonel le 23/03/1891. C'est à cette époque qu'il est photographié dans l'uniforme d'officier porté jusqu'en 1900 (dolman bleu ciel, avec collet et parments garance, pantalon flottant garance, avec une bande bleu ciel). Il porte en sautoir l'ordre du Nicham Iftikar, ainsi que la croix d'officier de la Légion d'Honneur et la médaille comémorative de la campagne d'Italie.

Il prend sa retraite en 1897, comme commandeur de la Légion d'Honneur et meurt en 1913.

Photo Marnas (Saint Etienne)


Gustave Ernest Alfred Landas

Né le 27/4/1846 à Lille. Saint Cyrien de la promotion du Sultan, il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1868, puis entre à l'école d'état major. Il sert à l'école lorsque la guerre de 1870 se déclanche. Les élèves sont alors répartis dans les régiments et Landas rejoint le 1er régiment de Hussards le 4/8/1870. Lors de la bataille de Sedan, il participe aux fameuses charges de cavalerie et est fait prisonnier de guerre.

Il est promu Lieutenant le 5/10/1870. Revenu en France en avril 1871, il suit le 1er Hussard en Algérie et est promu Capitaine le 31/12/1872. Après avoir servi dans divers états majors de division (30e et 23e) et de corps d'armée (5e), il est nommé à l'école militaire de Saint Cyr comme professeur adjoint de topographie en 1880.

Promu Chef d'Escadrons le 5/6/1883, il sert au 2e régiment de Spahis de décembre 1884 à janvier 1888. Durant ce commandement, il est notamment chargé de mission spéciale en Tunisie pour reconnaître les oasis, afin d'aider le projet de Ferdinand de Lesseps de créer une mer interieure en Afrique. Projet utopique qui n'aboutira pas, mais auquel Landas sera associé en raison de se connaissance topographiques.

En 1888,  il est transféré au 4e régiment de Hussards. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 8/7/1889. De septembre 1889 à octobre 1892, il est nommé commandant le bureau de recrutement de Valenciennes, avant de retrouver un commandement au 8e régiment de chasseurs. Le 26/4/1897, il est remis hors cadre, commandant le bureau de recrutement de Langres. Enfin en mars 1899, il est envoyé à Fort de France, comme commandant le bureau de recrutement de la Martinique. Nommé officier de la Légion d'Honneur le 30/12/1901. 

Il est mort le 12/9/1931.

Photo Lory (Nantes)

  

Les colonels du 2e régiment de Spahis :

Colonel Cousin de Montauban (1845-1847)
Colonel Walsin-Esterazy (1847-1850)
Colonel de Mont-Rond (1850-1851)
Colonel Durrieu (1851-1854)
Colonel Bro (1854-1855)
Colonel Demon de Lavalette (1855-1858)
Colonel de Lascours (1858-1859)
Colonel Michel (1859-1861)
Colonel Marmier (1891-1865)
Colonel Briand (1865-1870)
Colonel Brunetière (1875-1879)
Colonel Gaillard (1879-1884)
Colonel Poulléau (1884-1887)
Colonel Blanc (1887-1897)
Colonel de Vialar (1897-1899)
Colonel Billet (1899-)

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