Historique du 7e régiment de Dragons

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IInd Empire et la IIIe République
(1851-1914)

 

Le 7e Dragons reçoit son nouvel étendard le 10/5/1852. Le 11/4/1854, il participe à une revue en l'honneur du duc de Cambridge et de Lord Raglan, futur commandant de l'armée anglaise en Orient. C'est quelques jours plus tard que le 7e dragons est désigné pour faire partie du corps expéditionnaire français en Orient. Quatre escadrons partent de Marseille en juin 1854 sur des petits voiliers de commerce de petit tonnage et débarquent à Gallipoli courant juillet. Très vite atteint par le choléra, le régiment rejoint Andrinople le 3/11/1854, mais la fin de l'expédition de la Dobroudja nécessite son retrour vers Constantinople où il passe l'hiver.
Envoyé en Crimée, le 7e dragons débarque à Kamiesh, base de ravitaillement de l'armée française, fin avril 1855 et est embrigadé avec le 6e régiment de dragons. Son premier engagement a lieu le 24 mai, lors de la bataille de la Tchernaïa, et le régiment contribue à la prise de la batterie russe "Bilboquet". Durant l'été 1855, il effectue plusieurs reconnaissances, des services de fourrages et d'avant poste. Après la prise de Sébastopol, le 7e dragons est envoyé sur Eupatoria. C'est lors de cette expédition qu'il est engagé à Kanghill, le 29/9/1855 et avec le 6e dragons dégagent le 4e hussard qui avait chargé en premier les cosaques russes. Le retour en France a lieu en mai 1856.

En 1870, le régiment est embrigadé dans la division de cavalerie du 2e corps d'armée (Gl Frossard). Il participe aux batailles de Sarrebruck (2/8/1870) et de Forbach (6/8/1870), avant de se rassembler à Metz. Le 16/8/1870, à Rezonville, le 7e dragons est engagé contre la division Bredow (dite "charge de la mort"). Après le siège de Metz, le régiment capitule avec l'armée le 29/10/1870.

Reconstitué à Valenciennes, le 7e dragons est envoyé vers Paris le 10/4/1871 pour contribuer au blocus de Paris occupé par la Commune. Sous la République, le 7e Dragons n'est pas engagé dans des opérations actives avant 1914. 

    
Auguste Louis Armand Guiot
 
Né le 9/1/1794 à Paris, cet ancien élève de l'école de Saint Cyr, a fait l'école de cavalerie de Saumur.

Nommé Sous lieutenant le 1/10/1826, puis Lieutenant en decembre 1828, il sert au 8e régiment de cuirassiers.

Capitaine le 20/12/1828, il fait la campagne de 1831 en Belgique.

Chef d'escadron le 8/11/1846, il est nommé major au au 3e régiment de dragons, puis passe chef d'escadron en aout 1848. Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1849.

Lieutenant Colonel le 28/10/1852 au 9e régiment de cuirassiers.

De 1854 à 1856, il sert en Orient. Il y est promu Colonel le 26/1/1856 au 7e régiment de dragons. Il revient de Crimée décoré du mérite militaire de la Sardaigne. Il est successivement décoré dans l'ordre de la Légion d'Honneur, officier en 1859, puis commandeur en 1863.

Il passe à la réserve en mars 1865.

Photo Muriel (Paris)


 

      

François Denis Bertrand

Cet officier, né le 5/7/1824 à Mouret (Aveyron) est sorti du rang. Il a fait toute sa carrière au 7e régiment dragons. Cette longue période est illustré par deux faits importants.

En 1854, le régiment est envoyé en Crimée et il s'illustre à la bataille de Kanghil. A cette date, François Bertrand est déjà Sous Lieutenant (depuis le 21/2/1855). Il recevra la médaille de Crimée pour cette campagne (il la porte sur cette photo, à côté de sa médaille militaire, reçue alors qu'il était sous officier le 9/8/1854)

Il reçoit la légion d'Honneur en 1863.

En 1870, le 7e dragon fait partie de la division de Forton. François Bertrand y est Capitaine depuis le 14/8/1867. Affecté comme capitaine en second du 4e escadron, il reste à Rouen alors que le reste du régiment est envoyé à l'armée de Metz. Son escadron contribue à créer le 3e régiment de marche de dragons qui est engagé à l'armée de la Loire

Il ne figure plus dans l'annuaire militaire en 1874. Il est mort en janvier 1890.

Le nom du chien n'a pas été retrouvé...               

Photo Rava (Chambéry)

                             

        


   

Charles Alexis Outrey

Né le 17/3/1827 à Montbarrey (Jura), ce fils de cultivateur et appellé de la classe 1847. Il est incorporé au 9e régiment de cuirassiers le 20/6/1848. Il y est fait brigadier en 1850, puis maréchal des logis en 1854.

Le 21/6/1856, il rejoint l'escadron des Cent-Gardes, comme garde, puis brigadier (31/12/1857) et maréchal des logis (12/1/1859). Après avoir reçu la médaille militaire en décembre 1858, il y fait la campagne d'Italie, puis est promu maréchal des logis chef.

Il accède à l'épaulette de Sous lieutenant le 13/8/1863, au régiment des Lanciers de la Garde Impériale, mais est transféré une semaine plus tard au 7e régiment de Dragons. Il en est fait le porte étendard en mars 1868.

Le 15/10/1869, il est promu Lieutenant. C'est dans ce grade qu'il fait la guerre de 1870 et est fait prisonnier lors de la capitulation de Metz. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 18/8/1870 à la suite de sa conduite à la bataille de Sarrebruck où il a un cheval tué sous lui.

Il est promu Capitaine le 12/12/1872, au 18e régiment de Dragons et prend sa retraite en 1878.

Il est mort en 1885.

Photo Bousseton et Appert (Paris)


Nicolas Jacques Frantz

Né le 18/1/1819. Il s'engage le 8/3/1837 au 2e régiment de chasseurs d'Afrique et passe les 18 premières années de sa carrière militaire en Algérie.
Fait marechal des Logis en juillet 1840, il est blessé d'un coup de poignard à la jambe gauche à l'affaire du col de Balthaza (29/4/1842), puis est cité comme s'étant distingué lors d'une charge contre les Marocains à lala Maghrina le 30/5/1844, puis de nouveau le 17 aout 1844 lors de la bataille d'Isly.

Ces divers exploits lui valent la croix de la légion d'Honneur (le 21/8/1846) et sa promotion comme Sous Lieutenant le 27/4/1847 au 3e régiment de chasseurs d'Afrique. Son entrain et son courage ne sont pas diminués pour autant : Lors de l'expedition de Kabylie à l'été 1847 en conduisant plusieurs charges qui valent sa citation dans l'historique du régiment.
Le 8/9/1847 une reconnaissance est organisée sur le cours de l'Oued Endja. " L'infanterie, sous les ordres du chef de bataillon Bourbaki, était appuyé par 150 chasseurs commandés par le capitaine Baradère. Le général Herbillon massa la colonne sur un plateau dominant la plaine. Les Kabyles s'étaient groupés en grand nombre vers le point où se trouve la sépulture de la famille Ban Azedin. On fit ouvrir le feu par les obusiers et les fusils de rempart. L'ennemi qui recevait d'importants renforts, gagna les crêtes sur notre droite. Le général prit alors l'offensive. Il ordonna au commandant Bourbaki d'attaquer de front avec le bataillon turc appuyé par deux de nos pelotons, mais lui interdit de passer la rivière. Le bataillon s'engagea dans un étroit couloir et s'y entassa. Nos pelotons gravirent les pentes sur la droite pour chercher un passage et délogèrent des Kabyles qui s'y étaient embusqués. Ils les chargèrent et leur tuèrent quelques hommes ; mais arrêtés brusquement par un précipice, ils durent mettre pied à terre pour se rapprocher de l'infanterie. Le général avait, pendant ce temps, passé le col et déployé ses forces à 200 mètres de la rivière. L'attaque était surtout très vive à notre droite. Deux compagnies turques étaient aux prises avec l'ennemi posté sur la rive gauche, et Ben Azedin, débouchant tout à coup au galop du village d'hiver à la tête de 100 cavaliers, rendait leur position critique. Mais, sans attendre les ordres, M.Frantz, enlevant ses deux pelotons et suivi par l'escorte du général, passa le rivière, se jeta sur les cavaliers arabes et les attaqua avec une telle énergie qu'il les mit en déroute. 60 hommes à pied qui s'étaient avancés sous la protection de Ben Azedin se trouvèrent ainsi abandonnés et furent tous sabrés." (Historique du 3e chasseurs d'Afrique)
Le lieutenant Frantz se signale une nouvelle fois lors du siège de Zaatcha, le 30 octobre à l'oasis de Tolga : " Toute la cavalerie disponible était à cheval avant le jour. Lorsqu'elle fut en vue de Tolga, une trentaine de cavaliers arabes sortirent de l'oasis. Le commandant de Vilers les fit aussitôt charger par le peloton de M. Andrieu. C'était un piège tendu par l'ennemi. Plusieurs centaines d'indigènes surgissent en un instant de l'oasis qui les cachait et enveloppèrent notre peloton. Trois fois celui-ci les traverse, trois fois ils se refermèrent sur lui. Le reste de la cavalerie s'élança à la charge deux fois de suite sur les Arabes qui étaient au nombre de 800 à 900 et que notre attaque si vive qu'elle fût, ne parvint pas à repousser. Le commandant de Vilers fit alors rallier les escadrons et les forma en bataille sous le marabout de Tolga. M.Andrieu avait pu se dégager avec son peloton. Il rapportait le corps de deux chasseurs tués pendant la charge. M Frantz et son cheval avaient été blessés." (Historique du 3e chasseurs d'Afrique) .

Les promotions s'enchaînent : Lieutenant le 31/12/1851, puis Capitaine le 10/8/1853. Il sert quelques temps en Crimée (entre juin 1855 et mai 1856) sans que le régiment n'ait l'occasion de se signaler. .
Le 7/8/1856, il passe avec son grade au 7e régiment de Dragons et rejoint la France où il va dorénavant servir en garnisons, notamment à Luneville, ce qui nous vaut ce portrait photographique.

Le 12/8/1866, il est promu Chef d'escadrons au 2e régiment de dragons. Il y meurt en 1868.

Photo Langrené (Luneville)

    

    

Arthur Edmond Marie de la Boulinière

Né le 22/2/1848 à Paris, il suit les cours de l'école de Saint Cyr entre 1867et 1869 (promotion de Mentana) et est nommé Sous Lieutenant au 7e régiment de dragons le 1/10/1869.

Engagé à l'armée du Rhin, il est compris dans la capitulation de Metz le 29/10/1870. Durant le siège, il a été chargé de l'instruction à pied des cavaliers démontés du régiment. Revenu en France en mars 1871, il est engagé lors des opérations contre la Commune.

Promu Lieutenant le 19/7/1873, il est envoyé à Saumur comme lieutenant d'instruction, position qu'il occupe lorsqu'il est photographié par Coué.

Capitaine le 1/5/1877, il est nommé instructeur au régiment en 1879, avant de prendre le commandement d'un escadron en 1879.

Le 22/8/1888, il est promu major et passe en 1890 comme Chef d'escadrons au 12e régiment de cuirassiers. Il est nommé chevalier de la légion d'Honneur en décembre 1890. Il est promu Lieutenant Colonel du 12e cuirassiers le 11/7/1895.

Le 7/10/1899, il est promu Colonel du 4e régiment de chasseurs. En 1900, il reçoit l'ordre du Lion et du Soleil de Perse.

Le 9/10/1903, il est nommé Général de Brigade, commandant la brigade de cavalerie du 7e corps d'armée. Il meurt le 19/1/1905, officier de la Légion d'Honneur.

 

Photo Coué (Saumur)


Jules Henri Etienne Gouget

Né le 14/10/1858 à Metz. Elève de Saint Cyr (1876-1878), sorti 168e (sur 386), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1878 et rejoint l'école de Saumur pour compléter sa formation. A l'issue, il rejoint le 8e régiment de Hussards le 15/10/1879.
En juin 1882, il rejoint le 4e régiment de chasseurs d'Afrique et sert en Tunisie puis en Algérie. Il est nommé Lieutenant le 10/2/1883 et rejoint le 2e régiment de chasseurs d'Afrique.

Revenu en France en mai 1887, il sert successivement au 24e, puis 21e régiment de dragons où il est promu Capitaine le 1/9/1889.

En aout 1890, un décret crée le territoire du Soudan français, détaché du Sénégal, placé sous le commandement du Lieutenant Colonel Archinard, en vue de la destruction du pouvoir du Sultan Amadou et de la lutte contre Samory. En septembre, Gouget est détaché à l'état major du commandement supérieur du Soudan pour y organiser une unité de cavalerie. Il met alors sur pied les spahis auxiliaires soudannais, devenu quelques mois plus tard le 1er escadron des spahis soudanais, dont il prend le commandement jusqu'en juillet 1892 (dont les six premiers mois de 1891 en service de guerre). Il est cité à l'ordre de la colonne pour les combats des 11 janvier et 14 mars 1892 et reçoit la croix de la légion d'Honneur le 12 février suivant avec deux belles citations.
"1/ Pour s'être lancé avec ses cavaliers au combat de Sambi-Ko avec une impétuosité qui a terrifié l'ennemi. 2/ A lors du combat de Bécé-Ko le 14/3/1892 conduit son escadron de la manière la plus brillante, alliant au plus grand entrain et au plus grand courage, un sang froid et un coup d'œil remarquables. A achevé la déroute de l'ennemi qu'il a abordé et sabré plusieurs fois. ".
Revenu en métropole en octobre 1892, il passe au 7e régiment de Dragons, ce qui nous vaut ce beau portrait pris à Dijon. Après six mois passés au repos, Gouget reprend son commandement de l'escadrons des spahis pour une seconde campagne entre octobre 1893 et juillet 1894.

Revenu définitivement en France, il termine sa carrière en 1910 officier de la Légion d'Honneur et Lieutenant Colonel du 18e régiment de Dragons, sa carrière ayant été ralentie en raison de ses opinions hostiles à la République. Il est mort en 1919.

Photo Chesnay (Dijon)

    

Photo de groupe du 7e dragons au siège de Metz en 1870.

Ils ont servi au 7e régiment de dragons : Capitaines de Bailliencourt Courcol, Petiet.

Les colonels du 7e dragons

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