LES BLESSES
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Uniformes chamarrés, poses héroiques, souvenirs glorieux... certes.
Mais les photos traduisent aussi parfois les souffrances des hommes touchés dans leur chairs par la guerre.
Gueules cassées ou amputés, ces portraits offrent une autre vue, bien moins glorieuse, de la guerre.
Baptiste Brunon, amputé du bras gauche pendant le siège de Laghouat (1852). |
Commandant de Boiscuillé (zouave
pontifical) |
Lieutenant Echemann (légion
d'Antibes) |
Sous lieutenant Nicolas Furey (zouave
pontifical) |
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Le lieutenant Météyé (74e RI) |
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Lieutenant d'infanterie de Marine Chasseur à pied de la Garde Impériale
(1870) Colonel de Mobiles - 1870
Photo Rideau
(Cherboug)
Photo Gustave (La
Mans)
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Amédée Joseph Roy Né le 19/3/1821, Joseph Roy s'engage au 33e régiment de ligne le 15/3/1839. Promu sous officier en 1840, il passe au 13e régiment d'infanterie légère en avril 1841 et embarque pour l'Algérie en 1842 pour y faire campagne six années.
Roy est promu Sous Lieutenant le 4/6/1850 et passe au 16e régiment d'infanterie légère. Le régiment quitte l'Italie en septembre et rejoint directement l'Algérie où Roy va faire campagne quatre années de plus. Il en revient décoré de la médaille du siège de Rome ainsi que de l'Ordre de Saint Grégoire le grand. Durant la campagne de Kabylie, il est blessé d'un coup de feu au cou le 17/6/1854 et reçoit la croix de la Légion d'Honneur en juillet. . Promu Lieutenant le 30/12/1854, il embarque pour la Crimée. Il y est blessé une première fois le 26/8/1855 en étant de service aux tranchées, d'une contusion au genou droit provoqué par une pierre. . Nommé capitaine le 30/8/1855, il participe à l'attaque de Malakoff du 8 septembre. Durant l'assaut, il est contusionné par d'un coup de feu au front et gravement blessé de deux coups de feu au bras gauche qui nécessitent son amputation. Roy passe en juin 1856 au 1er régiment de voltigeurs et reçoit la croix d'officier de la Légion d'Honneur le 8/10/1857. Son handicap le tient eloigne de la campagne d'Italie. Il est alors admis à la pension de retraite en 186. Il prend alors la fonction d'adjudant au palis du Trianon à Versailles jusqu'à sa retraite en 1873. Photo Hideux (Compiègne) |
Paul d'Albert de Luynes duc de Chevreuse Né le 16/2/1852 à Dampierre en Yvelines, c'est le frère cadet de Charles, duc de Luynes. Le 26/8/1870, il s'engage comme garde mobile au bataillon des mobiles de la Sarthe, devenu 33e régiment de mobiles. Il y est promu Sous Lieutenant le 12/9/1870. Le régiment est engagé lors de la bataille de Coulmiers, le 9/12/1870. "Le colonel de la Touanne excite ses hommes noblement au devoir et leurs officiers les aident par leur exemple à tenir bon sous les obus. L'un d'eux, volontaire de 18 ans et fils d'une race illustre, Paul de Chevreuse, tombe blessé à la jambe.
Ses hommes veulent l'emporter. "Non, non dit l'héroïque jeune homme, marchez à l'ennemi ! En avant mes camarades !". Et pour s'écarter de la route, il se traine vers un petit tertre où son frère, le duc de Lyunes, vient le rechercher sept heures plus tard." ("La bataille de Coulmiers" - A Boucher)
Sur ce cliché, Paul porte un brassard de deuil sur son bras gauche, en mémoire de son frère ainé, tué quelques jours plus tard à Loigny, le 1/12/1870. . Il est mort le 26/12/1881. Photo Furst (Nantes) |
Philippe Adolphe Joppé Lors de la bataille de Rezonville, Joppé commande le 2e bataillon du 2e régiment des grenadiers de la Garde. Le texte suivant est tiré de l'ouvrage "Français et Allemands" de Dick de Lonlay : Vers deux heures, Joppé reçoit un premier coup de feu qui lui coupe le biceps du bras droit. "Je ne sentais pas la souffrance racontait plus tard cet officier supérieur aussi modeste que brave ; je restai, je n'avais pas grand mérite". Vers trois heures un coup de mitraille lui brise le cubitus du même bras, depuis le poignet jusqu'au coude, sans atteindre toutefois le radius. Joppé regarde alors derrière lui et aperçoit le général Le Poitevin de la Croix et son aide de camp qui viennent d'avoir leurs chevaux tués sous eux. Il lève son bras blessé et, sur un signe affirmatif du général, va remettre le commandement de son bataillon au capitaine Normand. Puis l'intrépide blessé gagne, seul et à pied, l'ambulance de Rezonville. Les médecins ne lui laissent pas ignorer qu'il devra subir l'amputation. Après un pansement sommaire, il est mis sur un cacolet et conduit à Gravelotte où vers cinq heures il est amputé du bras droit par le docteur Boulogne. Dans le trajet du champ de bataille vers l'ambulance volante de Rezonville, l'ordonnance du commandant fit remarquer à son officier que celui-ci était blessé au pied. le commandant, en effet, avait eu le troisième orteil coupé, mais jusque là, dans la chaleur du combat, il ne s'était pas aperçu de cette troisième blessure. Le commandant Joppé a été transporté sur un cacolet de l'ambulance volante de Rezonville à l'ambulance installée dans la maison de poste de Gravelotte, où il doit subit l'amputation du bras droit. Au moment où il descend de son cacolet pour entrer dans cette maison, une jambe avec sa botte et son pantalon bleu d'artilleur à double bande rouge passe devant ses yeux jetée par la fenêtre de la chambre, où les médecins taillent et charcutent. Le commandant entre dans cette pièce. Près du patient se tient un vieux grenadier chevronné, médaillé, le bras fracassé tenant à peine par quelques lambeaux de chair, et qui attend patiemment son tour d'amputation. Le chef de bataillon Joppé le reconnaît. C'est un grenadier de son régiment, nommé Jacquot, planton du lieutenant colonel de Maisonneuve. Les chirurgiens font remarquer à l'officier blessé que chacun passe à son tour ; mais Jacquot croit devoir insister pour que son supérieur passe avant lui et celui-ci accepte les honneurs du couteau. Il est ici pris en photo comme lieutenant colonel. Il terminera sa carrière comme colonel, commandant en second le prytannée militaire de la Flêche. Photo Franck (Paris) |
Jean Côme Joseph Gazeilles Né le 26/6/1844 à Argeles, il entre au service en 1861. Après une carrière de sous officier au 96e régiment d'infanterie, la guerre accélère sa promotion et il est nommé Sous lieutenant le 20/8/1870. Prisonnier en Allemagne après Sedan, il revient en France en janvier 1871 et est affecté au nouveau 26e bataillon de chasseurs. Il y est promu Lieutenant le 6/1/1871. En mars 1871, le bataillon est engagé dans les opérations contre la commune de Paris et Gazeilles y sert comme officier à la 3e compagnie. Après avoir concouru à la prise des fortifications d'Issy, le 21 mai, le bataillon prend les portes d'Auteuil de Saint Cloud et les bastions 61 à 67 de l'enceinte de Paris. Le lendemain, il progresse dans Paris, par les quais de l'industrie. Il a un sérieux engagement devant le pont des Invalides contre la barricade qui ferme le quai à la hauteur du jardin des Tuileries. Le 23 mai, la compagnie de Gazeilles reçoit ordre de garder le pont. Le 24 mai, le bataillon s'empare de la barricade du pont de la Concorde et s'apercevant de la progression de l'incendie des Tuileries vers le musée du Louvre, décide de s'en emparer. Après un engagement contre une barricade sur le Pont Neuf, la compagnie occupe le Louvre et s'active à arréter l'incendie afin de sauver les oeuvres. Le 25 mai, le bataillon reprend sa progression vers le quartier du Marais, occupe la rue des Francs Bourgeois et a un engagement sur la place Royale (des Vosges) occupée en force par les communards. Le soir la place et les rues qui en partent sont occupées et un poste est établi sur le boulevard Beaumarchais. Le bataillon campe la nuit dans le jardin de la place et sous ses arcades. Le 26 mai, la troupe est engagée contre les insurgés devant la barricade du boulevard Richard Lenoir et autour de la place de la Bastille qui est prise le soir. Dans la journée, le lieutenant Gazeilles est sérieusement blessé, il s'était fait remarquer "par son énergie et son sang froid". Cette blessure nécessite l'amputation de sa main gauche. Après sa convalescence, Gazeilles revient au bataillon en aout 1871, mais, sérieusement handicappé par sa blessure, il ne peut obtenir de poste actif et il est nommé lieutenant d'habillement. Il passe au 18e BCP en 1872, puis au 15e bataillon peu de temps après. Le 22/1/1878, il est promu Capitaine au 1er BCP à Verdun. Promu chevalier de la Légion d'Honneur le 7/7/1884, il quitte les chasseurs à pied et est nommé au 31e RI. Chef de bataillon le 26/12/1893, il sert comme major au 123e RI. Il passe ensuite au service du recrutement où il termine sa carrière. Il est mort en mars 1905. Photo Pierre (Longwy) |
François Louis
Cheylard Fils d’instituteur, il est né le
7/12/1838 à Treignac (Correze). Engagé comme
soldat au 35e RI le 17/7/1857, il est fait caporal le
30/4/1858. Lors de la campagne d’Italie, il est nommé sergent le
10/5/1859. Le 17/7/1861, il passe comme tirailleur
au 2e régiment de tirailleurs algeriens et reprend ses galons
de sergent en janvier de l’année suivante. Le 8/1/1868, il est nommé Sous Lieutenant au 2e régiment de Zouaves.
Le 6/8/1870, il est engagé à Froeschwiller oú le régiment est très
sévèrement engagé, notamment lors de l’attaque de
Worth par le 58e régiment prussien : « Déjà ils arrivent à
moins de 200 mètres de la position quand subitement les zouaves se
relèvent comme un seul homme à la voix de leurs officiers restés debouts à
leur place de bataille. Ils mettent d’eux même la baïonnette au canon et
poussant des cris de victoire, bondissent dans les vignes à la suite du
général L’Herillier qui dirige la contre-attaque, le képi au bout de la
canne. La soudaineté et l’impétuosité de l’attaque sont telles que
tirailleurs et officiers ennemis se débarrassent de leurs armes et de
leurs manteaux en sautoir pour pouvoir fuir plus vite. Les soutiens massés
dans les vignes à peu de distance de Woerth ne font aucune résistance et
les zouaves pénètrent pèle mêle dans le village. Ils y sont accueillis par
une fusillade meurtrière partant des soupiraux des fenêtres et surtout des
toitures où les défenseurs ont pratiqué des ouvertures. Le Sous-Lieutenant
Cheylard tombe percé de sept blessures dans la grand rue.
Sans soutien ni à droite ni à gauche, ni en arrière, les zouaves reculent
lentement pour regagner les hauteurs. L’ascension des vignobles plantes
sur un terrain en pente très raide et soutenus par des échalas s’opère
difficilement ; épuisés par les efforts qu’ils viennent de faire les
zouaves subissent les plus grandes pertes." (Historique du
2e zouave).
Fait Lieutenant le 15/12/1870, chevalier de la Légion d’Honneur le 8/8/1871 ("14 ans de service effectif, 12 campagnes, 6 blessures"), puis Capitaine le 2/5/1874, Cheylard poursuit sa carrière aux zouaves. Il partricipe notamment à la campagne de Tunise et à l’expédition contre Bou Amana. Au combat de Dejebel Amour le le 5/11/1881 il reçoit deux nouvelles blessures, mais cette fois moins graves qu'en 1870 (plaie contuse à la main droite par eclat de pierre et contusion à l’épaule gauche par éclat de pierre.) Promu officier de la Légion d’Honneur
le 7/2/1882, Cheylard finit sa carrière comme commandant du pénitentier
militaire de Douéra de 1882 jusqu’à sa retraite en 1895. Il est
mort en 1920 Photo Devos (Marseille)
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Auguste Défendant Colombani Né le 2/1/1818 à Bastia, il est élève à Saint Cyr en 1837 et est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1840 au 43e régiment de ligne. Nommé Lieutenant le 10/3/1844, il sert en Afrique entre octobre 1845 et fevrier 1850. Promu Capitaine le 17/2/1850, il participe aux événement de 1851 en France. Le 24/1/1855, il est envoyé en Orient et participe au siège de Sébastopol. Il est blessé au bras gauche par un coup de feu dans la nuit du 23 au 24 avril 1855 et doit subir l'amputation du bras. Décoré de la Légion d'Honneur, et de la médaille britanique de Crimée, il revient en France le 1/7/1855. Remis de sa blessure, il passe dans le corps de l'intendance militaire comme adjoint à l'intendance de 2e classe le 12/11/1856. Promu adjoint de 1ere classe le 30/12/1858, puis sous intendant militaire de 2e classe le 5/7/1865. Il reçoit l'ordre du Medjidié (4e classe) le 13/2/1868. Il participe au siège de Paris de l'hiver 1870 et est nommé officier de la Légion d'Honneur le 7/1/1871. Il est mort le 18/6/1878. Photo Rousseton et Appert (Paris) |
Abel Nieger Né le 24/8/1839 à Colmar. Saint Cyrien, il fait sa carrière militaire au 51e régiment d'infanterie. Nommé Lieutenant le 21/5/1859, il sert 3 ans au corps d'occupation de Rome (1860-1862) Il fait campagne au Mexique entre 1862 et 1867, participant aux principaux événements de la campagne et sillonant tous le pays : campagne, puis siège de Puebla, lutte contre les partisans dans l'Etat de Guanajuato, expédition de Mazatlan, expédition de la Sonora et prise de Guaymas. C'est lors de la prise de ce port du Pacifique, dernier lieu par lequel Juarez conservait une liaison avec la Californie, que Niéger est cité le 10/5/1865. Il est fait chevalier de la Guadalupe. Revenu en France, Niéger est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 24/12/1869. En 1870, il fait campagne à l'armée du Rhin comme Capitaine adjudant major au 3e bataillon du 51e régiment d'infanterie. Il prend part aux opérations autour de Metz et se distingue lors de la bataille de Rezonville, devant le bois de Ognons : "Les obus pleuvaient littéralement sur le 51e dont les trois bataillons étaient couché par terre sur un terrain incliné. Le capitaine adjudant major Niéger du 3e bataillon, voyant les jeunes soldats manifester de l'inquiétude, se porta à cheval devant le front de son bataillon et sans s'inquiéter s'il servait de cible aux pointeurs et aux tirailleurs ennemis, alluma transquillement un cigare qu'il fuma jusqu'au bout, sans changer de place. Plusieurs officiers vinrent lui demander du feu et causer avec lui. Ce bel exemple rendit courage aux soldats qui reçurent dès lors, avec un calme imperturbable, la grêle de balles et d'obus qui ravagaient leur rangs." (Historique du 51e RI). Vers la fin de la bataille, il se distingue une nouvelle fois en participant à la charge de son bataillon qui contribue à sauver le drapeau du 3e régiment des grenadiers de la Garde. Le régiment se distingue de nouveau à Saint Privat puis à Noisseville où Niéger "se conduit en véritable héros pendant le retraite". Prisonnier à la capitulation de Metz, Niéger retrouve son régiment pour participer aux opérations contre la Commune. Le 24/5/1871, il est grièvement blessé devant Montmartre d'un coup de feu au pied droit qui nécessite son amputation. Cette blessure signe évidemment la fin de sa carrière militaire. Niéger est ainsi retraité le 16/6/1872, mais reçoit peu de temps avant cette date le grade de Chef de bataillon, qu'il arbore sur la photo ci contre, son pied droit manquant discretement visible sur le cliché. Il reçoit alors la responsabilité d'une perception, puis la croix d'officier de la Légion d'Honneur en 1896. Il est mort le 8/1/1905. C'est le père du futur général Niéger, grand Saharien. |
Ovide Joseph Helleboid Né le 7/2/1843 à Moulle (Pas de Calais), fils d'un brasseur, Ovide Helleboid est engagé volontaire en mars 1860 au 64e RI. Il y est promu sous officier en 1862. Le 11/3/1868, il est nommé Sous Lieutenant au 73e régiment d'infanterie. A la déclaration de guerre, il en devient le porte drapeau. Poste vulnérable par excellence, cette position devait l'exposer aux coups de l'ennemi durant la terrible journée de Saint Privat. Ainsi, le 18/8/1870, son régiment est en défense de la position
d'Amanvilliers. En fin de journée, lors des premiers mouvements de
retraite du 4e corps d'armée, il est une nouvelle fois engagé : "Sous
un ouragan de mitraille, nos soldats, après une assez longue resistance,
flèchissent un instant. A cette vue, le colonel Supervielle s'élance sur
le drapeau du régiment, le saisit et, se jetant en avant, le plante
fièrement sur un tertre, en criant à ses hommes de venir le défendre. Ce
vaillant officier supérieur se désigne aux coups de l'ennemi et s'offre en
holocauste à l'honneur du régiment. A ce moment un éclat d'obus le frappe
aux deux jambes et le couche à terre grièvement blessé". C'est
probablement à ce moment qu'Helleboid est aussi blessé : il
reçoit un coup de feu à la main droite et un autre qui lui fracture
le bras droit. Après le second siège de Paris, il passe au 107e Régiment d'infanterie où il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 12/7/1879. Nommé Chef de bataillon en juin 1883, il rejoint le 1er régiment de Zouaves et part faire campagne au Tonkin, il est mort le 20/1/1888 à Than Hoa d'un dysenterie aigüe après 8 jours de maladie.
Photo Bury (Lille) |
Gustave Canu Né le 5/5/1814, Canu est un ancien de l'école Polytechnique. Nommé au 7e régiment d'artillerie, il est détaché à l'école de Saumur en 1839. Promu Capitaine, il rejoint son régiment comme instructeur d'équitation. Envoyé au corps expéditionnaire à Rome en 1849, il est blessé le 27 juin par un boulet lors du siège de la cité papale et doit subir le même jour l'amputation du bras gauche. Il est aussi promu Chef d'escadrons. En dépit de cette mutilation, il conserve une vigueur et une activité le faisant nommer Lieutenant Colonel en 1853, puis Colonel un an plus tard, à la suite de l'expédition de Kabylie. Il prend alors le commandement du 5e régiment d'artillerie à pied à Grenoble. Fait Général de Brigade en 1860, il commande l'artillerie de la Garde Impériale. Il en porte ici la tenue, caractérisé par l'aiguillette. La guerre de 70 le voit Général de Division, à la tête de la réserve d'artillerie de l'armée du Rhin avec laquelle il assiste à tous les combats autour de Metz. Après la guerre, il est fait Président du Comité d'artillerie (1874). Il réorganise alors l'artillerie, l'équipant d'une nouveau modèle (1877), et contribue activement à la mise en place du nouveau fusil Gras. Mis au cadre de réserve en 1879, Grand croix de la Légion d'Honneur, il est mort à 89 ans. Photo Trinquart (Paris) |
Hyacinthe François Monteillet Né le 5/10/1831 à Nyons, fils d'horloger, Hyacinthe Monteillet démarre sa carrière militaire comme soldat au 64e régiment de ligne en janvier 1849. Fait caporal, puis sergent en octobre 1853, il sert en Orient entre octobre 1855 et mai 1856, soit après la prise de Sébastopol. Il est nommé adjudant en mai 1859, puis il est promu officier Sous Lieutenant le 12/8/1864, date à laquelle il rejoit le 74e régiment d'infanterie. Entre 1867 et 1870, il est porte drapeau du régiment. En juin 1870, il est promu Lieutenant, fonction dans laquelle il rejoint le régiment mis sur le pied de guerre. Celle ci ne sera pas longue pour lui, en effet le 74e régiment est engagé à Wissembourg dès le 4 aout.
Monteillet sert au 1er bataillon qui est envoyé défendre le château du Geissberg "un assemblage de bâtiments entourés d'une vaste cour et enfermés par un mur solide de 15 pieds de hauteur. Un potager à plusieurs rangs de terrasses est situé à l'avant du château et domine le terrain alentour. Une porte unique donne accès dans la cour du château, dont les rares fenêtres se trouvent à une hauteur considérable." Fait prisonnier, Monteillet est pansé par les Bavarois et se fait photographier par un photographe de la ville quelques semaines plus tard. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 8/8/1871, il est retraité en 1874. Après avoir reçu la tenue d'une perception dans le Tarn. Il est mort le 26/11/1911. Photo Bernard (Wissembourg) |
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Laurent Pelnard Né le 27/9/1832, fils de bottier, Pelnard est engagé volontaire en septembre 1851 au 23e régiment d'infanterie où il est fait caporal en juin 1853. Passé au 95e régiment d'infanterie en mars 1854, il embarque pour l'expédition d'Orient deux mois plus tard. Il est promu sergent fourier en mars 1855 et rentre en France en mai 1856, décoré de la médaille britannique de l'expédition. Libéré du service en 1858, Pelnard garde néanmoins des attaches avec l'armée et lors du déclanchement de la guerre de 1870, il rejoint la 1er légion du Rhône comme volontaire et y est nommé Capitaine le 20/10/1870. La légion fait campagne à l'armée de l'est et lors du combat de Nuits le 18/12/1870, subit d'importantes pertes. Pelnard commande la compagnie embusquée derrière le chemin de fer. "La situation devient critique, les munitions s'épuisent et le ralentissement de notre feu est mis à profit par les Badois. ils avancent toujours ; nous les distinguons maintenant à moins de 100 metres, courbés et marchant par bonds au milieu des vignes. Bientôt ils atteignent la tranchée, et nous nous fusillons d'un bord à l'autre. Sur certains points on arrive au corps à corps. C'est à ce moment que notre capitaine reçoit à travers la figure une balle qui lui arrache un oeil. On l'emmène, aveuglé par le sang, à l'ambulance. plusieurs camarades tombent autour de lui. [...] La blessure dont il resta défiguré lui valut la croix de la légion d'Honneur. Il vécut encore de longues années après la campagne, promenant non sans fierté dans la ville de Lyon, où sa silhouette originale était bien connue, le bandeau noir qui lui battait le visage et recouvrait l'affreuse cicatrice de son oeil arraché" (Etapes et combats d'un régiment de marche en 1870, 1ere légion du Rhone - C Berthet) Rendu à la vie civile en mars 1871, il est mort en novembre 1890. Merci à D.Granjon pour l'identification. Photo Bernoud (Lyon) |
Jean Edouard Gille Né le 5/5/1834 à Boncourt (Moselle), Jean edourd Gille s'engage dans la cavaleire et est bientôt promu sous officier au 3e régiment de chasseurs. En octobre 1861, le régiment est envoyé en Algérie et va tenir garnison à Batna et Bou Saada.
Promu officier Sous Lieutenant le 6/1/1865, il passe au 2e régiment de chasseurs à cheval et reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur le 18/7/1865. ("13 ans de services effectifs, quatre campagnes, deux blessures. Amputé du bras gauche à la suite d'un coup de feu reçu au combat de Teniet El Rihh") Retraité, il reçoit la tenue d'une perception. Il est mort en 1920. Photo Prevot (Paris) |
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