La gorge de Malakoff


Adolphe Yvon - Musée du chateau de Versailles

Frederic Adolphe Yvon (1817-1893) expose au Salon à partir de 1841. Il se spécialise dans les scènes historiques et militaires. Il a notamment réalisé trois grands tableaux sur la guerre de Crimée : La prise de la tour de Malakoff (présenté au salon de 1857), la gorge de Malakoff et la courtine de Malakoff (tous deux présentés au salon de 1859). Attentif au réalisme de ses travaux, il y a séjourné en Crimée en 1856 pour prendre connaissance des paysages et s'est attaché à représenter certains des officiers s'étant illustrés sur le champ de bataille, en réalisant de nombreuses esquisses de leur portraits, encore conservées dans les reserves du musée de Versailles.
C'est la consultation de ces esquisses qui permet ainsi d'identifier précisément certains personnages représentés.

Le grand tableau "La gorge de Malakoff" (5m sur 7,5 m) illustre la deuxième partie de la prise du fort de Malakoff (le 8/9/1855), lorsque les troupes du général de Mac Mahon, resistent à une ultime contre attaque russe à la gorge de l'ouvrage, victoire qui obligera la reddition de la ville de Sébastopol.

La toile est construite comme un triangle, dont la base est formée d'une part des deux généraux commandant les troupes française (Vinoy et de Wimpffen) et de l'autres du régiment des zouaves de la Garde tenu en reserve ; et dont la pointe s'organise autour des figures du Colonel Douay brandissant son sabre, du Lieutenant colonel Roques, blessé mortellement et surtout des deux pistolets du Lieutenant de Boyne, pointées vers les Russes et la baie de Sébastopol, enfin à la portée des Français après un terrible sige de plusieurs mois.
Le peintre a voulu représenter en une unique scène plusieurs épisodes de ce combat sanglant, et y a associé différents régiments de la ligne (20e et 27e régiments), des troupes d'Afrique (tirailleurs algériens) et de la Garde Impériale (régiment des zouaves et 2e régiment des voltigeurs).
Les Russes sont représentés en colonnes, remontant de la ville, mais leur insuccès est rendu visible par les scenes de corps à corps et les nombreux cadavres qui peuplent la partie basse du tableau.


Quelques détails du tableau

Les commandants français


De gauche à droite : Prouvost, de Wimpffen, Vinoy et Loysel


Lieutenant Prouvost, aide de camp du général de Wimpfenn



Général de Wimpffen, commandant la brigade formée
du régiment des tirailleurs algériens et du 50e RI



Général Vinoy, commandant la brigade composée
des 20e et 27e régiments d'infanterie


La lutte à la gorge


Le sous lieutenant de Boyne défend la position avec ses deux pistolets. Il sera décoré de la Légion d'Honneur.
Le Colonel Douay commande le 2e régimnet des voltigeurs de la Garde
Le Lieutenant Colonel Roques du régiment des titailleurs algériens est tué d'une balle au front


Le Colonel Adam du 27e régiment est tué
Ainsi que le commandant Irastoqui, du même régiment



Les zouaves de la Garde


Les capitaines de Mutrecy et Goetzmann


De Mutrécy, blessé d'un eclat d'obus qui lui cause une forte contusion à la hanche gauche
Décoré de la Légion d'Honneur



Goetzmann, blessé à l'omoplate
tué à Sedan en 1870


Les hommes tentent de combler l'ouverture de la gorge du fort


Le capitaine Quinemant porte un sac de sable.
Le commandant Champion commande le bataillon du régiment de voltigeurs envoyé en renforts.


De Quinemant, blessé à la face



Commandant Champion, blessé grièvement


Les tirailleurs algériens


Le sergent Mustapha encourage du fifre ses tirailleurs à côté du Colonel Orianne du 50e régiment
Le Colonel Rose des tirailleurs donne la direction de l'assaut


Colonel Rosecommande le régiment des Tirailleurs



Sergent Mustapha Ben Ali, décoré de la médaille militaire et de la légion d'honneur
promu officier en juillet 1856


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