Les tués de 1870-1871 lors des opérations de l'armée de Lorraine
Durant la guerre de 1870, les officiers français payèrent un lourd tribut à la France, puisque 5 420 officiers seront blessés et 2 359 tués. Ces quelques biographies, replacées dans leur contexte historique, retracent sommairement les carrières de certains de ces hommes.
Forbach - Spicheren (6/8/1870)
En Lorraine, les Ie et IIe armées allemandes attaquent au sud de Sarrebruck le 2e corps d'armée du général Frossard. Celui ci, peu soutenu par le reste de l'armée de Lorraine doit battre en retraite. Les pertes allemandes (5000) sont sensiblement supérieurs à celles des français (3000), mais la défaite est sans appel.
Amédée Henri Charles de Saint-Hillier Né le 17/9/1816, c'est un Saint Cyrien de la promotion de 1835. De Saint-Hillier a servi en Algérie entre 1854 et 1859 comme officier supérieur du 2e régiment de Zouaves. Lors de la bataille de Magenta en Italie, il a été gravement blessé "d'un coup de feu au bras gauche, d'un autre à l'avant bras droit (la balle ayant pénétré au dessus de l'origine du coude et étant sortie par l'avant bras), et d'une contusion avec plaie à la poitrine". Promu Lieutenant Colonel en octobre 1859, il a servi au 2e régiment des voltigeurs de la Garde (ici photographié). La guerre de 1870 le trouve Colonel du 2e régiment d'infanterie (depuis le 13/8/1863). Le 6 aout à midi, son régiment est engagé à Spickeren : "Le 2e bataillon se porte droit sur le bois situé en avant de Spicheren, en laissant le village à gauche. Le général Doens, le Colonel de Saint Hillier, le Lieutenant-Colonel de Boucheman marchent avec lui. Après avoir traversé tout le vallon de Spicheren, il s'arrête sur la crête opposée ; devant lui se trouve un petit ravin de 800 mètres de largeur environ qui le sépare du bois sur lequel il a reçu l'ordre de marcher. Après quelques instants de repos pendant lequel les sacs sont déposés, il attaque le bois qu'occupent les Prussiens. Dès qu'il se montre, une terrible décharge de l'ennemi, bien posté derrière les arbres, couche par terre nombre d'hommes ; le bataillon, enlevé par ses chefs, n'en continue pas moins sa marche en avant ; il pénètre dans le bois, en chasse l'ennemi et arrive au revers opposé de la hauteur. Celui-ci revient à la charge avec des troupes fraîches et plus nombreuses ; le 2e bataillon est bientôt obligé de se replier devant le nombre de ses ennemis. Une lutte acharnée s'engage dans le bois qu'il défend pied à pied. Le colonel de Saint Hillier tombe mortellement frappé d'une balle dans l'oeil droit" (historique du régiment) Photo Dagron (Paris) |
Jean Maurice Fontaine de Cramayel Né le 2/8/1839 à Metz, il est issu d'une famille qui fournit
de nombreux militaires et diplomates à la France. Après avoir fait l'école
de Saint Cyr en 1856, il est nommé Sous
Lieutenant au 1er régiment de carabiniers le 1/10/1858. Lieutenant le 11/8/1862, il passe au
régiment de carabiniers de la Garde en janvier 1866. C'est dans ce grade
qu'il est photographié par le Roch, alors qu'il est à Saumur, à l'école de
cavalerie. Capitaine le 30/10/1867, il passe au 12e
régiment de dragons, comme capitaine instructeur. Son corps est enterré au cimetierre de Spicheren. Photo le Roch (Saumur)
Lors de la guerre de
1870, il est capitaine adjudant major. Le 6/8/1870, alors que le 2e corps
d'armée du général Frossard organise la position défensive de Forbach,
deux escadrons du régiment partent reconnaître la route de Sarrelouis.
remontant la chaussée du chemin de fer. Il n'ont pas fait deux kilometres
qu'ils rencontrent une forte colonne prussienne dont la pointe d'avant
garde a été contenue le matin par les sapeurs de la division. Les dragons
ont devant eux toute la 13e division prussienne (forte de 4 régiments),
qui s'avance en masse serrée, précédée d'un régiment de Uhlans et
accompagnée de son artillerie. Vouloir avec 250 cavaliers arréter cette
colonne est impossible et les cavaliers rebroussent chemin pour venir
s'installer à la gauche de la compagnie du génie qui s'est déployée en
tirailleurs dans le retranchement barrant la route. Là les dragons mettent
pied à terre. A 6 heures les prussiens se déploient et établissent une
batterie à mille metres et leurs tirailleurs arrivent à couvert par les
bois et débouchent à 400 metres des retranchements. Rejoints par le gros
de la colonne, ils commencent un feu des plus vifs ; pendant plus
d'une heure les allemands font d'inutiles efforts pour déloger les
français et ils sont tenus en respect. A court de munitions, les deux
escadrons de dragons remontent à cheval et poussent dans le crépuscule sur
un bataillon ennemi une charge des plus vigoureuse. Ils leur sabrent un
grand nombre d'hommes, les dispersent en partie, puis reviennent
tenir leur rôle de fantassins. Ces deux escadrons subissent des pertes
sensibles et dans l'engagement, de Cramayel est tué, avec 18 de ses
camarades.
Charles Auguste de Beurmann
Né le 23/1/1829 à Wissembourg, Charles de Beumann est promu Capitaine du 63e régiment d'infanterie le 24/5/1859. En 1870, il en commande la 3e compagnie du 3e bataillon. Le 6/8/1870 à Spickeren, le bataillon est en soutien d'une batterie de mitrailleuse déployée au sud ouest du bois de Rotherberg lorsqu'il est ordonné d'appuyer les troupes engagées dans le bois. "Pour se dérober à la vue des batteries prussiennes qui canonnent violamment la position, le bataillon entre dans le sous bois et descend vers le nord en longeant la lisière ouest. Au débouché de ce couvert, outre les obus qui lui viennent de la gauche, il est assailli du même côté par une violent fusillade qui met hors de combat le capitaine de Beurmann (historique du régiment)". Son corps n'est pas retrouvé et il est promu chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume le 19/10/1870. Une stèle rappelle sa mémoire à Spicheren.
Photo Darnay (Poitier) |
Borny (14/8/1870)
Après la retraite de Forbach, l'armée de Lorraine se concentre à Metz. Bazaine, nommé commandant en chef, décide de retraiter vers Verdun. Les Prussiens, se rendant compte de la manoeuvre attaquent les arrières gardes française du 3e Corps à Borny. Celui ci fait face, et renforcé par le 4e Corps, il inflige aux Prussiens des pertes sévères (5000, contre 3600 français), mais la retraite vers Verdun est retardée de deux jours.
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Claude Théodore Decaen Né le 20/9/1811 à Utrecht. A sa sortie de saint cyr, il rejoint le 21e régiment avec lequel il fait la campagne d'Alger en 1830. Chef de bataillon le 6/5/1850, il a commandé le 1er bataillon de chasseurs à pied en Algérie entre 1853 et 1854. Il a servi en Crimée comme Colonel du 7e régiment d'infanterie et il s'est brillament illustré lors de la prise de Sébastopol en plantant le drapeau de son régiment dans le fort de Malakoff, ce qui lui a valu d'être nommé Général de brigade. En 1857, il commande une brigade de voltigeurs de la Garde Impériale, ce qui nous vaut cette photographie de le Gray au camp de Chalons (ici à droite). Il garde ce commandement durant la guerre d'Italie, jusqu'à la bataille de Magenta à la suite de laquelle il est nommé Général de division, commandant la 2e division du corps d'armée de Mac Mahon. En 1870, grand officier de la Légion d'honneur (ici à gauche), il est mis à la tête du 3e Corps d'armée. Il est blessé le 14/8/1870 à Borny. Du Barail raconte dans ses mémoires : "Le général Decaen, pendant qu'il se prodiguait sur le champ de bataille, reçut une balle qui, contournant le genou, vint se perdre dans le jarret. Malgré ses officiers, il voulut rester à cheval, mais la bête ayant été tuée, le malheureux général tomba, sa jambe blessée engagée sous le corps du cheval. Il fallut l'emporter à l'ambulance où il mourut peu de jours après, pleuré par toute l'armée". |
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Augustin Marie Maurice de Labarrière Saint Cyrien de la promotion d'Isly (1843-1845), de Labarrière a fait l'essentiel de sa carrière dans l'arme des chasseurs à pied, au 8e bataillon et au bataillon des chasseurs à pied de la garde Impériale dont il porte l'uniforme sur la photo ci contre. Il s'est notamment illustré en Italie. La guerre de 1870 le trouve Chef de bataillon du 20e bataillon de chasseurs à pied. Il rencontre son destin le 14 aout 1870 à Borny. Après avoir pris le bois de Mey, les Allemands souhaitent en déboucher. " Le général de Brayer envoie aussitôt le 20e bataillon de chasseurs défendre le village du même nom. Le commandant de Labarrière détache aussitôt deux compagnies pour fouiller les vergers et les maisons du village où les Prussiens veulent pénétrer. Le feu de nos chasseurs force les Allemands à se réfugier sous le bois. La nuit commençait à venir. On entendait une vive fusillade dans le bois, nos chasseurs hésitent à tirer, craignant que le 5e bataillon n'ait réoccupé le bois. Le commandant de Labarrère veut s'en assurer et se porte en avant en reconnaissance, le revolver au poing, suivi d'une section. Aussitôt les Prussiens qui occupent la lisière, en sortent en nombre, agitant des mouchoirs blancs, criant qu'ils se rendent et levant la crosse en l'air. Le commandant fait cesser le feu qui partait des premières maison et s'avance seul vers l'ennemi. Tout à coup les fusils des Allemands s'abaissent et une décharge meurtrière à bout portant couche par terre le brave commandant. Un cri de rage, un cri de vengeance, part de toutes les poitrines des chasseurs du 20e. Une terrible fusillade, suivie d'une attaque vigoureuse, chasse encore une fois les Prussiens du bois. Plus tard, on rapport le corps du commandant ; une balle lui a traversé les deux tempes. Les chasseurs du 20e, tête nue, font la haie sur son passage. On le porte à une ambulance provisoire établie dans le village. Le capitaine Cugnier prend sa croix, son sabre et son képi ; ces précieuses reliques seront envoyées à sa famille (Richard : historique des chasseurs à pied). Photo Prevot (Paris) |
Il est tué lors de la bataille de Borny le 14/8/1870 alors que sa compagnie protège la retraite de l'artillerie dans le bois de Mey. Il est enterré sur place. Photo Sacarau (Toulouse) |
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Augustin Anne Eugène Grémillet Ancien de Saint Cyr, Augustin Grémillet a servi au 39e régiment d'infanterie et s'y est distingué en Crimée comme Capitaine pour des travaux topographique et sa participation à la compagnie des francs tireurs, ce qui lui a valu la croix de la Légion d'Honneur le 3/12/1855 (ici photographié à gauche). . Chef de bataillon en 1864, au 90e régiment d'infanterie (photo de droite), son régiment est engagé à la bataille de Borny.Le 14 aout à 3h1/2, le deuxième bataillon commandé par Grémillet est disposé en réserve entre les route de Colombey et de Boulay. L'attaque des Prussiens necessite rapidement son engagement : " Le 2e bataillon était resté couché à la même place, ayant derrière lui les mitrailleuses, qui battaient les environs de la route de Boulay. Le lieutenant-colonel Vilmette se porta à ce bataillon pour le faire reculer à hauteur du reste du régiment. A ce moment, la ligne prussienne, ayant débordé la gauche des tirailleurs, commençait à gravir les pentes. Le général Duplessis porta le 2e bataillon en avant pour refouler l'ennemi ; les 1e et 2e compagnies furent envoyées sur le flanc des Prussiens, qui s'avançaient sur la route de Saint Avold ; le reste du bataillon continua sa marche en bataille le long de la route de Boulay. Accueilli bientôt par un feu violent, sur un terrain découvert, ce bataillon perdit en quelques minutes la moitié de son effectif. Le général Duplessis, dont le cheval avait été blessé, fut blessé à son tour, et, en même temps que lui, ses officiers : le capitaine d'état-major Senault et le lieutenant Grégoire, du régiment. Le lieutenant-colonel Vilmette eut son cheval tué sous lui ; le commandant Grémillet, ayant eu son cheval blessé, et blessé lui même une première fois, fut tué d'une balle dans le front." L'engagement coûte 53 morts et 253 blessés au régiment. Photos Blaise (Tours) et Malardot (Metz) |
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Rémi Héraud Officier au 71e régiment d'infanterie, il est promu Lieutenant le 27/12/58. Engagé en Italie, notamment à Solférino, il revient de cette campagne décoré de la médaille d'Italie. Capitaine, le 12/3/1866, il reçoit la croix de la Légion d'Honneur peu avant la guerre de 1870. Durant la guerre de 70, le régiment fait partie du 3e corps d'armée et Héraud y sert au 3e bataillon. Le 14/8/1870, à Borny, son bataillon est engagé durant toute la bataille, jusqu'à épuisement complet des cartouches. Rémi Héraud y trouve la mort. Durant l'engagement, le bataillon est décimé, y perdant 2 officiers tués, 8 blessés, et pour la troupe, 50 tués, 198 blessés et 44 disparus. |
Rezonville (16/8/1870)
L'armée de Lorraine reprend sa marche vers Verdun, mais est arrêtée par deux corps d'armée prussiens qui ont pu, passant au sud de Metz, couper la route de la retraite française. Bazaine ne parvient pas à profiter de sa supériorité numérique (135.000 français contre 95.000 Prussiens). Les deux partis perdent environ 16.000 hommes chacun et la marche des Français est arrêtée.
Antoine Dieudonné Louis Charles Levézou de Vézins
Une page spéciale est consacrée à la mort de cet officier le 16/8/1870 à Rezonville. Photo Bondonneau (Paris) |
Charles Louis Clément Guyot Né le 28/5/1825 à Nogent le roi, Charles Guyot est nommé Lieutenant Colonel au 32e régiment d'infanterie, peu avant la guerre de 1870. Il participe d'abord à la bataille de Spicheren où son régiment a subi des pertes sensibles. Quelques jours plus tard à Rezonville, le 32e RI subit les assauts prussiens devant le hameau de Flavigny. Après une contre attaque qui mène le régiment près de la crête de Tronville, il est pris à partie par la grande batterie prusienne. Criblé de mitraille, le régiment doit reculer et le Lieutenant Colonel Guyot est touché : "Atteint de deux éclats d'obus on l'emporta à l'ambulance. Il désira se retourner et vit l'ennemi qui se rapprochait. Se faisant asseoir sur un talus face au combat, il dit aux soldats " Allez on a besoin de vous". Lui périt là, disparaissant bientôt dans la mélée victime de son dévouement" (Journal de Vienne (31/08/1892) . . |
Charles Félix Deschesnes Né en 1824, officier sorti du rang, Deschênes a servi dans la Garde impériale, aux chasseurs puis aux Zouaves. La guerre de 1870 le trouve Chef de bataillon du 10e régiment d'infanterie en garnison à Limoges (photo ci contre). Après la bataille de Borny, l'armée retraite sur la route de Verdun le 15 aout. Sur la route longeant la Moselle, le régiment s'arrête et les hommes commencent à faire la cuisine lorsque une pièce d'artillerie prussienne établie sur l'autre rive, ouvre le feu. "L'émotion commençait à gagner et les coups continuant, le trouble grandit. Le colonel Ardant du Picq, se plaçant au milieu de la route, fait rompre les faisceaux et pour abriter son régiment, ordonne à ses capitaines de placer leurs hommes contre le remblai de la chaussée et de les y maintenir. Lui même, bien en évidence, se pormenait pour donner l'exemple et s'assurer que chaque compagnie suivait ses ordres. Il parlait au capitaine reboulet quand un obus venant tomber tout près de lui sur le sol emipierré de la route, eclate jenat de la fumée, de la poussière et des pierres de tous côtés. On se précipite. le colonel gisait, une partie de son ventre et ses deux jambes emportées ; le capitaine Reboulet avait été tué net ; le chef de bataillon deschesnes, un superbe soldat qui sortait des zouaves de la garde, avait le pied droit arraché et devait mourir quinze jours après ." (Souvenirs d'un siècle - G Bapst) Il est enterré au cimetierre du Pere lachaise Photo Souclier (Limoges) |
François Eugène Carbonnel François Carbonnel est fils d'un négociant. Il est né le 6/10/1827 à Rouen. Il a fait la campagne de Crimée comme Lieutenant au 5e régiment d'artillerie. Il est promu Capitaine le 30/12/1857. Il sert au 16e régiment et est affecté au corps d'occupation en Italie, date à laquelle est prise la photo ci contre. La guerre de 1870 le trouve capitaine du 5e régiment d'artillerie
montée, commandant la 10e batterie composée de canons de 12 rayés. Il se
distingue une première fois lors de la bataille de Spicheren, le 6/8/1870.
Il est promu officier de la Légion d'Honneur à titre posthume le 20/8/1870. Photo Altobelli (Rome) |
Dominique Manaud d'Aure Eleve de l'école de Saint Cyr (promotion de la nécessité), il est nommé Sous lieutenant au 2e régiment de chasseurs dans lequel il va faire toute sa carrière militaire. Lieutenant le 24/12/1846, puis Capitaine le 31/3/1851, il fait la campagne d'Italie et y est nommé chevalier de la légion d'honneur.En 1865, il se fait photographier alors qu'il est adjudant major du régiment. Ce grade, qu'il occupe depuis plus de dix ans, est reconnaissable à la teinte différente du galon central par rapport aux deux galons extérieurs. D'Aure arbore sa croix de la légion d'honneur, sa médaille commémorative d'Italie et l'ordre militaire du royaume de Savoie, tous reçus durant la campagne d'Italie. Il sera nommé Chef d'escadron le 13/8/1865, toujours au 2e chasseurs. En aout 1870, lors de la bataille de Rezonville, il est renversé de son cheval par un eclat d'obus d'artillerie. Il meurt à l'ambulance du château de Villers sous Bois le 18/8/1870 à 17h d'une plaie pénétrante à la poitrine. Photo Prévot (Paris) |
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Frédéric Legrand Né en 1810, frédéric Legrand est un officier sorti du rang. Il s'est distingué de nombreuses fois en Algérie durant la conquête (notamment lors de la prise de la Smala d'abd el Kader et lors de la bataille d'isly) au régiment des Spahis, puis aux chasseurs d'Afrique. Il a aussi servi comme Lieutenant colonel aux Guides de la Garde. Au déclanchement de la guerre de 1870, il est Général de division depuis deux ans et déjà Grand Officier de la Légion d'Honneur depuis 1864. Malgré ses soixante ans, il réclame un commandement actif et est nommé à la tête de la division de cavalerie du 4e Corps d'armée. Le 16/8/1870 à Mars la Tour, il charge à la tête de la cavalerie française dans l'une des plus grande bataille de cavalerie de l'histoire. Les détails des circonstances de sa mort diffèrent. Pour Dick de Lonlay (Francais et Allemands), son cheval ayant été tué dans la mélée, il tombe, brise son épée et reste coincé, une jambe prise sous sa monture. Une douzaine de dragons oldenbourgeois s'acharnent alors sur lui "pour le larder et le fouler aux pieds de leurs chevaux". Son aide de camp, le lieutenant Voirin, qui ne peut rien faire pour le sauver et est lui même blessé de 17 coups de sabre en essayant de le protéger. Pour son autre aide de camp, le lieutenant Longuet, il a d'abord la poitrine percée d'un coup de lance, puis il reçoit un violent coup de sabre au dessus de l'oreille gauche et ne rejoint le fossé de la route de Mars la Tour qu'appuyé sur le bras d'un capitaine de dragons, pour mourir quelques heures plus tard. Un dernier témoignage, celui du lieutenant d'état major de Malherbe est rapporté par G Bapst (Le maréchal Canrobert) : "Un balle atteint le général Legrand en pleine poitrine, il tombe de cheval et reçoit presqu'aussitôt un coup de sabre sur la tête. Je le vis à pied, je pus l'approcher. "Voulez vous mon cheval, mon général ? lui dis-je - Non, mon enfant !" et j'étais déjà entrainé au loin." Enterré à Doncourt les Conflants, il laisse une veuve et onze enfants, famille nombreuse sans fortune. Sa carrière est détaillée sur une page qui lui est consacrée. Photo Disdéri (Paris) |
Michel Brayer Né en 1811, ce fils d'un général d'empire à servi en Algérie et en Crimée où il a été blessé. Colonel en 1859, il s'est illustré à Magenta en commandant le premier régiment de la Légion Etrangère qui bouscule l'armée autrichienne et prend la ville de Magenta au prix de lourdes pertes. Il est ici photographié comme Colonel du 67e RI, commandement qu'il occupe après la guerre d'Italie. Lors de la guerre de 1870, il commande une brigade du 4e corps d'armée.
A Rezonville, sa brigade est engagée dans l'attaque du ravin de la cuve,
action surprise qui met en déroute une brigade complète de l'armée
prussienne (brigade Wedell). Cette action décisive est néanmoins arrêtée
par la charge sacrificielle des dragons de la Garde prussiens qui stoppe
toute vélléité offensive française. Sa mort est relatée dans le style
inimitable des écrits patriotiques de l'époque : "A peine la première
brigade achève-t-elle de se déployer, qu'elle se trouve face à face avec
l'infanterie ennemie; au même instant, le général Brayer
a son cheval tué sous lui, pendant qu'il donne ses ordres d'attaque au 1er
régiment de ligne. Mettant aussitôt l'épée à la main, il va ordonne de
sonner la charge, mais le feu ennemi redouble. Le commandant de la 1ere
brigade, frappé à mort, tombe à côté de son aide de camp qui vient lui
aussi d'être atteint mortellement. Au moment de rendre le dernier soupir,
l'infortuné général se fait apporter le drapeau du 1er de ligne, afin de
mourir en regardant ce symbole de la patrie."
Sa carrière est détaillée sur une page qui lui est consacrée. Photo Parisienne (Paris) |
Louis Marie Gustave Arthur Barbeyrac de Saint Maurice
Saint Cyrien de la promotion du Prince Impérial, Louis Barbeyrac est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1857 au 8e bataillon de chasseurs avec lequel il fait la campagne d'Italie et se distingue à Magenta. Il rejoint ensuite le bataillon des chasseurs à pied de la Garde Impériale, dont il porte ici la tenue. Promu Lieutenant le 12/8/1864, il passe au 16e bataillon de chasseurs. Lors de la guerre de 1870, il sert au 12e bataillon, lors de sa promotion comme Capitaine. Le 16 aout à Gravelotte, le 12e bataillon est fortement
engagé sur le front du 2e corps d'armée et notamment devant le village de
Vionville dont il s'empare un instant , mais qu'il est forcé d'abandonner
devant la supériorité de l'adversaire : Barbeyrac de Saint Maurice figure parmi les tués. Photo Prévot (Paris)
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Julius Richardson de Marguenat
Né en Angleterre le 21/8/1812, ce Saint Cyrien de la promotion de 1830 a servi une dizaine d'années en Algérie où il a été cité plusieurs fois. Il a notamment été blessé deux fois, à Milianah en novembre 1839, puis à Medeah en avril 1841, alors qu'il servait au 17e régiment léger. Il a servi comme officier d'ordonnance du Duc d'Aumale lors de l'épisode de la prise de la Smala d'Abd El Kader. Colonel du 1er régiment léger entre 1848 et 1854, il est nommé officier de la Légion d'Honneur en 1850. Général de brigade en 1854, il a commandé durant sept mois une brigade en Crimée. Commandeur de la Légion d'Honneur depuis le 16/3/1860, en 1870, il commande la brigade composée des 25e et 26e régiment d'infanterie dans le 6e corps du maréchal Canrobert. Lors de la bataille de Rezonville, vers 17 heures, il conduit sa brigade sur la gauche du village de Rezonville pour attaquer une position occupée par une batterie de canons de 12 prussienne, mais la brigade doit reculer et subit d'importantes pertes. Le général Marguenat est tué pendant l'action. Photo Bertall (Paris) |
Pierre Jean Olympien Amédée Richet Sous Lieutenant depuis le 24/12/1862, Richet rejoint le régiment des Lanciers de la Garde deux ans plus tard. Il en porte ici l'uniforme de grande tenue. Toujours en service en 1870, il entame la campagne de Lorraine et est engagé à Rezonville / Mars la Tour le 16/8/1870 avec son régiment. Lors de la charge du plateau d'Yron, son régiment est victime d'une terrible méprise : "Nos malheureux lanciers de la Garde, qui ont donné dans l'aile droite de la division Legrand, sont pris par notre 3e dragons, à cause de leur veste bleue de ciel de petite tenue, pour des dragons prussiens et son massacrés sans pitié. Au milieu des imprécations, des détonations et du cliquetis des sabres se choquant les uns contre les autres, on distingue à peine les cris de "Ne nous frappez pas ! Nous sommes françaais !" "Pas de quartier !" leur répondent nos dragons qui ont vu des uhlans clouer au sol des blessés et qui, pensant à une ruse de l'ennemi pour les arrêter, frappent toujours. Quelles horribles scènes, mais comment faire pour y mettre fin ?" (D de Lonlay - Français et Allemands) Richet est personnelement victime de cette erreur, comme le raconte Maurice de Baillehache dans ses souvenirs lorsqu'il est promu Lieutenant au régiment en remplacement de Richet quelques jours plus tard : "Le malheureux officier que je remplaçais n'avait pas été tué le 16 par un Allemands, mais par un maréchal des logis du 3e dragons, dans la confusion qui suivit la sonnerie du ralliement. Je vois encore ce sous officier à cheval, ayant perdu son casque, la lame de son sabre rouge de sang et pendue à la dragonne, venir d'un air désespéré dire au colonel de Latheulade, occupé à rallier ses escadrons sur le plateau "Mon colonel, je viens de tuer un officier de votre régiment !" - "Vous travaillez bien, vous..." se contenta de répondre tristement M de Latheulade". Photo Darnay (Melun)
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Marie Henri Auguste de Neukirchen de Nyvenheim Saint Cyrien de 1865 à 1867 (dont il porte la tenue sur cette photo), il est nommé Sous lientenant le 1/10/1867 au 4e régiment de chasseurs d'Afrique, puis au 11e régiment de chasseurs le 4/3/1868. Le 8/8/1869, il rejoint la Garde Impériale, comme officier au régiment des lanciers de la Garde. Il charge avec son régiment lors de la bataille de Rezonville : "En chargeant à la tête de son peloton, il cria à ses lanciers "Allons mes amis, faites comme moi et vous ferez bien, mais ne me lardez pas !", puis il disparût, au milieu d'un tourbillon de poussière. La moitié du régiment ne revint pas. Le pauvre Auguste avait été frappé d'un coup de lance à la gorge, d'un coup de feu à la jambe et désarçonné, il eut même plusieurs côtes enfoncées sous le piétinement des chevaux. Le soir, on le relevé mourant sur le champs de bataille." (souvenirs de l'école de Sainte Geneviève - E Chauveau). Il meurt de ses blessures le 15/9/1870 Photo Franck (Paris) |
Theophile Alexandre
Frelon Cet officier a fait une grande partie de sa carrière aux chasseurs à pied. Fait Sous Lieutenant le 29/12/1853 au 16e bataillon de chasseurs, puis Lieutenant le 20/11/1855 au 18e bataillon, il a reçu la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1859 ("17 ans de service, 5 campagnes"). Promu Capitaine le 12/8/1864, il rejoint la Garde Impériale au 2e régiment des voltigeurs, peu avant la guerre de 1870. Il est tué le 21/10/1870 lors de la
bataille de Ladonchamps : « trois bataillons de voltigeurs sont
chargés d’attaquer les grandes Tapes. Au signal donné, ils partent au pas
acceléré aux cris mille fois répétés des « Vive la France ! ». Les balles
et les obus pleuvent de toutes parts, mais rien n’arrête l’élan de nos
voltigeurs. La capitaine Frelon du 2e régiment
reçoit la fusée en cuivre d’un obus dans le jarret et meurt de cette
blessure.» Il est fait officier de la Légion d’Honneur à titre posthume le 31/5/1871 (pour prendre rang le 9/10/70). Photo Malardot (Metz) |
Louis Cousin
Né à Faverolle (Loire et Cher), ce Saint Cyrien a servi en Algérie et surtout au Mexique où entre 1861 et 1867 il a successivement commandé le bataillon du 2e régiment de Zouaves envoyé dès 1861 et qui s'est distingué sous les murs de Puebla lors des deux assauts de1862 et de 1863, puis du 95e régiment d'infanterie (ici sur la photo). Il est nommé Colonel du 3e régiment des
Grenadiers de la garde en mars 1870 et est tué à l'énnemi lors de la
bataille de Rezonville :
Photo Franck (Paris) |
Alexandre Alphonse Legrand Né en mars 1849 à Jonville (Eure et Loir), Legrand a servi aux tirailleurs algériens , notamment en Crimée et en Cochinchine où il a reçu la croix de la Légion d'Honneur. Promu Capitaine le 21/1/1863, il a été nommé au 1er régiment des Grenadiers de la Garde quelques jours après le déclanchement de la guerre de 1870. Le 16/8/1870 à la bataille de Rezonville, le 1er Grenadier a deux bataillons déployés en tirailleurs sur la gauche de la route de Verdun, où ils arrètent la marche des colonnes prusiennes. Le 2e bataillon gagne même du terrain sur l'ennemi. Pendant 4 heures, la position est tenue sous un feu ecrasant. Les grenadiers, couché à plat ventre derrière leurs havresacs dont il se font un leger abri, font feu avec un calme digne des plus grands éloges, choisissant leur but et ne déchargeant leur armes qu'à bon escient. Dans cette journée, le régiment a deux officiers tués, dont le capitaine Legrand. (Francais et Allemands)". |
Marius Amedée de Bermond de Vaulx
Né le 24/1/1838, Saint Cyrien de la promotion de l'Indoustan (1857/1859), il est nommé Sous Lieutenant le 1/10/1859, au 18e bataillon de chasseurs. Envoyé en campagne au Mexique, il est promu Lieutenant le 13/8/1865 et rejoint le 7e bataillon. Il est ici à droite photographié au Mexique à Guadalajara, peu de temps avant d'être décoré de l'ordre de Notre Dame de la Guadalupe, que l'on voit porté à gauche, de retour en France. Il est promu Capitaine le 10/8/1870 et
rejoint le 20e bataillon. Durant la guerre de 70, le bataillon est engagé
à Rezonville et contribue à l'attaque du ravin de la Gréyère qui repousse la
brigade prussienne du général Wedell. Brémond de Vaux est tué lors de
l'engagement : Photos Sacarau (Toulouse) et Octaviano de la Mora (Guadalajara)
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Saint Privat (18/8/1870)
Après Rezonville, les Français se regroupent et attendent l'attaque des Allemands sur les positions Saint Privat/Amanvilliers/Gravelotte, face à l'ouest. Il sont attaqués par toutes les forces allemandes regroupées (180.000 hommes) qui s'interposent sur la route de Vedrun. La bataille est longtemps indécise, mais la prise du village de Saint Privat bouscule la droite française, qui doit retraiter à Metz. Les Prussiens ont perdu 20.000 hommes (contre 13.000 français), mais il réussisent à enfermer Bazaine dans Metz.
Adolphe Emile Bigunet Né le 24/12/1831 à Gellin (Doubs), il est engagé volontaire. Affecté tout d'abord au 37e régiment, il sert ensuite au 3e régiment des grenadiers de la Garde Impériale, comme adjudant, dont il porte la tenue sur cette carte de visite. Bigunet est promu Sous Lieutenant le 14/2/1866 et rejoint le 94e régiment d'infanterie. La guerre le trouve Lieutenant au régiment. Le 94e est d'abord séverement engagé lors de la bataille de Rezonville. Deux jours plus tard, le 94e est envoyé occuper le village de Sainte Marie aux chênes et se trouve en flêche lors de l'attaque de la garde Prussienne. Après une première resistance, le régiment ecrasé sous le nombre et l'artillerie doit reculer, perdant 460 hommes, dont le lieurenant Bigunet, tué. Photo Prevot (Paris) |
Alexandre Victor Théodore Berbégier Né à Moustiers le 19/1/1831, Berbégier est Saint Cyrien. Affecté au 10e régiment d'infanterie, il a servi en Algérie est fait la guerre de Crimée où il a été décoré le 14/9/1855 après la prise de Malakoff. Ses états de service lui ont alors ouvert les portes de la garde Impériale, au 3e régiment de Grenadiers, où il a servi comme capitaine durant la campagne d'Italie (notre photo), et jusqu'à sa promotion comme Commandant en 1864 La guerre le trouve affecté au 70e régiemnt d'infanterie. C'est à la bataille de Saint Privat que le commandant Berbegier rencontre son destin : "Le 70e de ligne est placé en bataille, sa droite appuyée à la route de Sainte-Marie-aux-Chênes et abrité par une ligne de tranchées-abris qu'il a creusées le matin même de cette journée. Trois fois le régiment sort de ces tranchées pour repousser les Allemands et trois fois il y est ramené par les feux écrasants de l'artillerie ennemie.
Photo Prevot (Paris) |
Louis Marie Edmond Menescal Né le 2/12/1829 à Auch, il s'engage en 1847 au 64e régiment d'infanterie et y est promu sergent en 1850. En mars, il passe au 1er régiment de Zouaves qu'il rejoint en Algérie et il y est promu Sous Lieutenant le 31/10/1855. Il sert en Algérie jusqu'en 1859, date à laquelle il est compris dans les bataillons de guerre envoyés pour servir durant la campagne d'Italie. Le 24 mai, il est nommé porte drapeau du régiment, poste honorifique, mais particulièrement exposé. Il est d'ailleurs blessé le 8/6/1859 à Melegnano de deux coups de feu, l'un au bras l'autre à la jambe. Promu Lieutenant le 5/7/1859, Menescal retourne en Algérie décoré de la médaille Sarde de la valeur militaire. En aout 1862, il embarque pour le Mexique. Il y est fait chevalier de la Légion d'Honneur en septembre 1863, et est promu Capitaine le 10/3/1864. Le 7/8/1866, Menescal permute avec un officier du 64e régiment d'infanterie et rentre en France. Photo Provost (Toulouse) |
François Jaillet Officer sorti du rang, nommé officier en juillet 1859, Jaillet est Lieutenant au 91e régiment d'infanterie depuis juin 1868. Lors de la bataille de Saint Privat, le 91e régiment défend la droite du 6e corps face à Roncourt et l'entrée en ligne des Saxons menaçant de tourner les positions françaises. " Le 1er bataillon de régiment a dû se résigner à battre en retraite, aucun soutien, aucun renfort n'apparaissant. Il le fait en bon ordre, couvert pas ses tirailleurs, et vient prendre position, en arrière de la crête de Saint Privat, à gauche de ce village. Déjà les deux autres bataillons de ce régiment, après une lutte opiniâtre et l'épuisement de leurs munitions, se sont vus contraints d'opérer le même mouvement retrograde.Le 91e perd ce jour-là deux officiers tués : le capitaine Souillot et le lieutenant Jaillet. " (Français et Allemands - D de Lonlay). Photo de le Chaperonière (Calais) |
Jules Achille Caillot Né le 10/5/1817 à Epernay, Jules Caillot est un ancien de Saint Cyr (1835-1837). Il a servi en Afrique entre 1841 et 1848, a fait les campagnes de Crimée et d'Italie dans la Garde Impériale. Il est ici en photo, Chef de bataillon du 2e régiment des Voltigeurs en 1865. Il débute la guerre de 1870 comme Colonel du 54e régiment d'infanterie. Le 18 aout, le régiment est engagé dans la défense d'Amanvilliers. Citons une nouvelle fois Dick de Lonlay dans son ouvrage "Français et Allemands" : "Le dernier de tous, le 54e de ligne (division de Lorencez, brigade Berger) est resté engagé avec les Allemands. Déployant depuis le commancement de la journée jusqu'à la fin, la plus grande ardeur, officiers et soldats de ce régiment se distinguent à l'envie les uns des autres. Le Colonel caillot est grièvement blessé au bras et obligé de quitter le cjhamps de bataille - Ce brave officier devait mourir des suites de sa blessure." Photo Petit (Paris) |
Auguste Benjamin Aimé Delherbe Officier sorti du rang, Delherbe a servi au 4e bataillon de chasseurs à pied en Crimée comme Lieutenant (nommé le 13/10/1849). Il est promu Capitaine le 28/4/1855 et rejoint le 20e bataillon de chasseurs. Il sert alors en garnison à Rome (ici sur la photo), puis au Mexique, avant de faire la campagne de 1870. Durant celle-ci, il prend le commandement du bataillon le 15/8 après la mort du commandant de Labarrère à Borny (voir ci dessus) et le conduit au feu à Rezonville oú il s'illustre devant le ravin de la Greyère. Lors de la bataille de Saint Privat, deux jours plus tard, le bataillon est chargé du soutien de deux batteries. "Vers 11 h. 30, le canon se fait entendre sur notre ligne tout entière avec une grande violence; l'ennemi vient de prendre l'offensive. Le bataillon prend les armes à la hâte et reçoit l'ordre de se porter en soutien de batteries, laissant les sacs, les bagages et le camp dressé, sous la garde des hommes malingres et du vaguemestre. Le bataillon est fractionné en deux parties. La première, commandée par le capitaine Delherbe, comprend les 1e, 2° et 3e compagnies; la deuxième, commandée parle capitaine adjudant-major Leclère, comprend les 4e et 5e compagnies ; chacune de ces fractions protège une batterie. La batterie soutenue par le capitaine Delherbe s'établit vers la gauche, en avant d'Amanvillers, un peu en avant du chemin de fer. Après une heure d'une violente canonnade, la batterie soutenue par le capitaine Delherbe est anéantie ; une autre la remplace ; malgré des prodiges de valeur, elle subit bientôt le même sort. Les attelages sont détruits et il faut des chevaux de la réserve pour emmener les pièces. Les chasseurs, exposés à une grêle inouïe de projectiles, restent accroupis, à droite et à gauche des pièces, dans les sillons sans pouvoir tirer sur un ennemi qu'ils n'aperçoivent même pas. Plus de 60 bouches à feu écrasent de leur feu l'emplacement que viennent d'abandonner nos batteries; beaucoup de chasseurs sont hors de combat, et les trois compagnies sont forcées de se retirer dans la tranchée du chemin de fer qui les abrite un peu du feu d'artillerie partant du bois de la Cusse qu'on avait négligé d'occuper. Il est 4 heures, le feu continue sans aucun progrès de part et d'autre. Plusieurs fois les Prussiens essayent de déboucher du bois, mais une fusillade meurtrière les y fait rentrer chaque fois qu'ils essayent de se porter sur Amanvillers. A 7 heures, le capitaine Delherbe fut tué dans la tranchée du chemin de fer d'un éclat d'obus dans le ventre." (Rapport du bataillon). Il est enterré au cimetierre militaire d'Amanvilliers. Photo Frat. d'Alessandri (Rome) |
Laurent Victor Edmond Macquaire Saint Cyrien de la promotion de 1844, il fait la première partie de sa carrière au 33e régiment d'infanterie. Promu Capitaine le 21/9/1854, il sert au 8e bataillon de chasseurs entre 1856 et 1862 et se distingue à Magenta où son bataillon prend la redoute autrichienne défendant le pont de chemin de fer devant le village. Nommé Chef de bataillon le 12/8/1862, il est nommé au 84e régiment d'infanterie, dont il porte ici l'uniforme. Il prend ensuite le commandement du 12e bataillon de chasseurs en 1864 qu'il conduit pendant 4 ans en Algérie, notamment durant la campagne de Kabylie. Promu Lieutenant Colonel en décembre 1869,
il est nommé au 3e régiment de tirailleurs algériens. Au déclanchement de
la guerre de 70, il est au 15e régiment d'infanterie. Le régiment est
attaché au 4e corps d'armée, dans la division de Lorencez. Il est engagé à
Borny, puis Rezonville et beaucoup plus serieusement le 18 aout à Saint
Privat. Photo Bureau (Paris) |
Tristan de Ferluc Sous Lieutenant le 23/2/1856, il est nommé au 65e régiment d'infanterie. Il participe à la campagne d'Italie, à la suite de laquelle il est promu Lieutenant le 5/7/1859. Il est promu Capitaine en 1870, juste avant le déclanchement de la guerre de 70. Le régiment est engagé devant Metz, sous le commandement du colonel Sée. Lors de la bataille de Saint Privat, le 65e RI est engagé devant Amanvilliers et doit subir un feu d'artillerie terrible des prussiens. Lors de la bataille, le capitaine de Ferluc est tué par un obus. |
Le blocus de Metz
Enfermée dans Metz, l'armée de Lorraine tente plusieurs sorties. Le 31 aout à Noisseville, puis à Ladonchamps. Mal conduites et somme toutes sans espoir, elles échouent toutes et obligent l'armée à capituler le 27 octobre, livrant 173.000 hommes aux Prussiens.
Bernard Marie de Vaudrimey Davout Fils du général du même nom, de Vaudrimey Davout est né en 1839. Ancien de l'école d'état major, il est Capitaine depuis le 13/8/1865. Juste avant la guerre, il a servi en Italie, à l'état major du corps d'occupation français de Rome, ce qui nous vaut cette photographie prise à Rome où il arbore la croix de Pie et la médaille de Mentana. En 1870, il est attaché à l'état major du 3e corps d'armée et participe aux batailles de Rezonville et de Saint Privat où il se distingue en ramenant en avant les chasseurs du 7e bataillon un instant en retraite devant le bois de Génivaux. Lors de la bataille de Noisseville, son destin tragique
vient contredire la légende comme quoi les officiers d'état major
occupaient des postes peu exposés lors des combats : "Depuis huit
heures et demie du matin, le maréchal Lebœuf, superbe de bravoure, ayant à
ses côtés, le vieux Changarnier, et derrière lui tout son état-major, se
tient en première ligne sur la route de Sarrelouis, près de l'auberge de
l'Amitié, sous le feu des obus, qui se croisent sur lui, venant de droite
et de gauche, de Retonfey et de Servigny. Le commandant en chef du 3e
corps, portant sur sa tunique la plaque de grand-croix de la Légion
d'honneur et la médaille militaire, est là, sur la route, immobile à
cheval, regardant les masses prussiennes, qui s'avancent de tous côtés sur
Noisseville. Les obus tombent tout autour de lui, faisant voler par gerbes
les cailloux et la terre durcie de la chaussée. On
presse ce vaillant homme de guerre de se retirer. La position n'est plus
guère tenable : « Messieurs, répond le maréchal à ses officiers, ceci
vous regarde; mettez pied à terre, je vous prie. Quanta moi, je reste à
cheval pour que l'ennemi et nos soldats me voient bien. » Et, en
effet, pendant plus de deux heures, il reste, sans bouger, comme une
véritable statue équestre, avec son fanion tricolore que porte le jeune
maréchal des logis, Louis de Cassagnac, planté à côté de lui. Il semble
vouloir, par une belle mort de soldat, racheter les torts irréparables du
ministre de la guerre.
Photo Alessandri (Rome)
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Claude Jules Isidore Manèque Né en 1812, il fait l'école de Saint Cyr en 1830-1832 et en sort second avant de faire l'école d'état major. Il a une carrière brillante : Chef d'Escadron le 24/11/1854, il est officier de la Légion d'Honneur, à l'Etat-Major de la 2e Division d'Infanterie de la Garde Impériale ; Lieutenant-Colonel le 10/05/1859 il est chef d'Etat-Major de la Division de Cavalerie du 1er Corps d'Armée. Nommé Colonel le 14/1/1863, il est sous-chef
d'Etat-Major Général du Corps Expéditionnaire au Mexique. Dans ses
mémoires, le général du Barail écrit de lui : "Le colonel d'Auverge
avait pour second le lieutenant colonel Manèque, un de
mes compagnons d'arme d'Afrique, un ami que j'étais heureux de retrouver
et qu'appréciait beaucoup le général Pelissier. C'était un officier d'un
rare bon sens, d'un parfait esprit de justice et d'impartialité, qui, sans
empiéter sur les attributions d'autrui, exercait une influence heureuse et
féconde". Il est nommé Général de Brigade le 2 août 1869. En 1870, il est chef de l'état major du 3e Corps d'armée et est blessé mortellement par un eclat d'obus le 1er septembre 1870 à la bataille de Noisseville (devant Metz), dans des circonstances assez similaires à celles du capitaine de Vaudrimey (vois notice ci dessus). Il est enterré à Saint Julien |
Edouard Hodan
Officier sorti du rang, Edouard Hodan a été nommé Sous Lieutenant au 7e régiment d'infanterie le 23/9/1855 alors qu'il servait en Crimée. Il a servi avec son Régiment à Rome, mais n'a pas fait parti des bataillons de guerre envoyés au Mexique. Il a été promu Lieutenant le 21/1/1863. Quelques jours après le déclanchement de la guerre, le 24/7/1870, il est nommé Capitaine. Il est mortellement blessé lors du combat de Servigny les 31/8 et 1er septembre 1870. |
François Vigneaux
Né en janvier 1824 dans le Gers, François Vigneaux est un officier sorti du rang. D'un caractère athletique, il a servi de nombreuses années à l'école de Gymnastique de Joinville comme commandant en second alors qu'il était Sous Lieutenant, puis Capitaine (nommé en 1866). C'est dans cet emploi qu'il a reçu les nombreuses décorations étrangères figurant sur son portrait ci-contre, ajoutées à la croix de chevalier de la légion d'honneur reçue en 1862. Au déclanchement de la guerre, Vigneaux rejoint son régiment de rattachement, le 29e régiment d'infanterie, embrigadé au 3e Corps d'armée. Le 29e régiment combat à Borny où il subit 150 tués ou bleessé, puis à Saint Privat où, défendant le bois de Géniveaux, il déplore de nouveau 170 hommes tués ou blessés. François Vigneaux figure parmi les officiers blessés lors de cette journée, mais sa blessure légère ne nécessite pas son évacuation. Replié à Metz, le 29e régiment contribue alors à la sortie de Noisseville le 31 aout. Vigneaux est une nouvelle fois touché lors du combat, mais cette fois sa blessure est mortelle et il meurt à l'ambulance quelques jours plus tard, le 6 septembre 1870. Photo Ernest (Joinville le Pont)
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Emile Armand Gibon Né à Quimper le 15/9/1813, fils d'un officier, il est engagé volontaire au 41e régiment d'infanterie en 1831 et prend part à la campagne de Belgique. Nommé officier en 1836, il sejourne 15 ans en Algérie où il a plusieurs fois l'occasion de s'illustrer en servant aux tirailleurs algériens. C'est avec cette arme qu'il a aussi servi en Crimée, et a brillament participé aux batailles de l'Alma et au siège de Sébastopol où il a reçu la croix d'officier de la Légion d'Honneur en mars 1855 et a été blessé lors de la prise du Mamelon vert. Chef de bataillon au régiment provisoire de tirailleurs algériens lors de la campagne d'Italie. Il s'illustre à Turbigo et est blessé à Magenta le 4/6/1859, puis combat à Solférino comme Lieutenant Colonel au 70e RI. A la suite de cette campagne, il sert trois ans comme Lieutenant Colonel du 1er régiment des Grenadiers de la Garde Impériale. Gibon est nommé Colonel en 1863 au 25e régiment d'infanterie, poste qu'il occupe sur ce cliché pris vraisemblablement entre 1865 et 1867 et dont il est toujours titulaire au début de la guerre de 1870. Engagé au sein du 6e corps de l'armée de Metz, Gibon conduit brillament
son régiment à Rezonville où il a un cheval tué sous lui :
On voit toujours reparaître sur la chaîne, sur son cheval blanc, « l'infatigable colonel Gibon », qui remplace au commandement de la lre brigade de la division Levassor-Sorval le général de Marguenat, tombé le 16 août. Il suit au pas toute la ligne de feu de sa brigade, dont le tir devient de plus en plus vif. Trois fois le brave colonel accomplit cette dangereuse promenade. Les canonniers de la garde prussienne le reconnaissent et s'écrient: « Voilà encore le cavalier au cheval blanc! ». Il joue pourtant de bonheur, car son cheval seul est blessé. (La bataille de Saint Privat - Lehautcout)
Il s'illustre une dernière fois le 7 octobre lors du combat de Ladonchamps, devant le village de Bellevue : "Devant une aussi valeureuse offensive, les Allemands ont reculé en désordre. Les troupes du général Gibon les poursuivent vivement jusqu'en vue du camp retranché de Sémécourt. Mais l'alarme a été donnée et les tranchées sont bondées de casques à pointe et de schakos à croix blanches. De ces ouvrages part une fusillade incessante. On est arrivé à moins de 300 mètres des retranchements ennemis. A ce moment la situation de nos troupes est des plus périlleuse. Non seulement celles ci trouvent devant elles le feu des batteries ennemies, ainsi que celui qui part des tranchées, mais encore elles ont à faire face à la fusillade dirigée sur leur gauche. N'importe ! Il n'y a pas à reculer ! Un instant, le brave général Gibon qui se trouvait au milieu du 26e de ligne, voyant ses hommes hésiter devant ce véritable ouragan de fer et de feu, s'élance en avant en leur criant ces mots sublimes : "N'ayez pas peur, mes enfants, je vous servirait de gabion !" L'héroïque soldat tient parole et, quelques instants plus tard, il tombe grièvement blessé d'une balle à l'avant bras et son cheval est tué. (Français et Allemands, D de Lonlay)". Blessé d'une balle dans le pliant entre le bras gauche et le cou, il meurt le 19 octobre suivant. "Encore un trépas glorieux ! Le brave général Gibon, promu il y a moins d'un mois à ce grade, a succombé aux suites de la blessure qu'il a reçue le 7 à l'attaque de Ladonchamps. C'était une nature énergique, un coeur trempé d'acier. Il commandait cet admirable 25e de ligne qui a laissé tant de ses braves sur tous nos champs de bataille. Les funérailles du général Gibon ont été célébrées à l'église de Woippy, au milieu d'un grand concours de camarades. La population toute entière suivait le cercueil, s'associant à la douleur commune. Le curé de Woippy, dans une allocation touchante et bien inspirée, a jeté quelques fleurs sur cette tombe si tristement et prématurément ouverte (Le Voeu National, 23/10/1870)" Photo Prevot (Paris) |
Charles Louis Marie Tasset Né le 30/10/1846, Tasset est Saint Cyrien de la promotion d'Oajaca
(1864-1866). Nommé Sous Lieutenant le
1/10/1866, il rejoint le 7e bataillon de chasseurs à pied. Durant les combats autour de Metz, Tasset est blessé une première fois à Rezonville, le 16/8/1870, alors que le bataillon des chasseurs de la Garde est engagé vers le bois des Oignons. Sa blessure est néanmoins sans grande gravité est il peut reprendre sa place dans le bataillon en étant promu Lieutenant. C'est le 7/10/1870 lors de la bataille de Ladonchamps que Charles Tasset rencontre son destin. Lors de la prise du hameau de Bellevue, le bataillon subit des pertes importantes. "Au milieu du combat, le Lieutenant Tasset tombe frappé mortellement ; ses hommes le placent contre le revers d'un fossé. A cette vue la capitaine Ropert qui l'a eu dans sa compagnie comme sous lieutenant et qui lui porte une vive affection, se penche sur lui pour l'embrasser. Au même instant, une balle ennemie le couche raide mort sur le corps de ce jeune lieutenant. Celui-ci malgré ses souffrances atroces (il a l'épine dorsale brisée), conserve sa gaité et son calme et dit à ses camarades qui l'entourent : "Je donne ma montre au capitaine Langbein et les mille francs qui sont dans ma ceinture seront distribués aux hommes de ma compagnie". On le fait transporter aux avants postes où il meurt en arrivant." (D de Lonlay - Français et Allemands). Photo Mevius (Rennes) |
Louis Auguste Carré
Né à Sarreguemines le 21/6/1828, ancien de saint Cyr, Carré a servi la majeure partie de ca carrière dans les chasseurs à pied. En 1870, Carré commande le 5e bataillon de chasseurs à pied. Après avoir été engagé à Borny, Rezonville et Saint Privat, le bataillon est engagé à Servigny, en fin de journée, pour appuyer la division de Cissey. "Sans attendre les ordres des généraux de notre division, le commandant Carré n'hésite pas à prêter au général de Cissey le concours qu'on lui demande. Il forme en colonne par peloton, sur un rang, les trois compagnies qu'il a sous la main et leur donne comme direction le village de Servigny qui parait tout illuminé par les feux du canon et de la mousqueterie.
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Etienne Bizouard de Montille
Saint Cyrien de la promotion du Prince Impérial (1855-1857), il a servi au 2e bataillon de chasseurs, en Chine et en Cochinchine, d'où il est revenu Lieutenant, décoré de l'ordre d'Isabelle la Catholique et de la médaille de Chine. Promu Capitaine le 13/8/1865, il rejoint le 11e bataillon en 1866. Au déclanchement de la guerre de 70, il est capitaine adjudant major A 7 heure du soir, le bataillon attaque le village de Servigny défendu par les Prussiens : "Cependant, de leur côté, les chasseurs du 11e bataillon, mêlés aux lignards des 44e et 60e de ligne, avancent toujours, malgré les pertes qu'ils subissent à chaque pas, et arrivent aux tranchées qui leur font face. Là, des décharges terribles les écrasent à bout portant. Nos pertes sont cruelles. Le capitaine adjudant-major Bizouard de Montille, du 11e bataillon de chasseurs, est tué au moment où il escalade les tranchées, avec une extrême bravoure." (Français et Allemands - de Lonlay) Après sa mort, sa famille fait élever une chapelle à sa mémoire sur les hauteurs de Créancey (Côte d'Or) |